Mustapha vivait au Tchad. Malheur à lui, il n'était pas de la bonne ethnie. « On m'a arrêté, emprisonné, torturé… On était à sept dans une cellule de 2 m2 avec une poignée de riz par jour… ». Exfiltré vers la Libye, il est soigné dans un hôpital. Un passeur lui propose l'Europe. Ce bachelier au français impeccable opte pour la France… « On a traversé la mer à 54 dans une pirogue à moteur. On a partagé des tablettes de chocolat. Il y avait des malades à bord, des gens qui avaient la diarrhée en permanence… ». Une fois en France, il réclame l'asile politique. Refusé.

Le Tchad est "prêt" à juger son ancien président Hissène Habré et souhaite que le procès se déroule tant que ses victimes sont encore en vie, a déclaré le chef d'Etat tchadien Idriss Deby Itno. En 2006, l'UA avait demandé au Sénégal de juger Hissène Habré "au nom de l'Afrique" pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et torture, ce que le président sénégalais Abdoulaye Wade avait accepté. Mais la Cour de justice de la CEDEAO a affirmé le 19 novembre que le Sénégal seul ne pouvait juger Habré pour crimes contre l'humanité et a préconisé la création d'un tribunal spécial. Le président sénégalais, qui avait dit en décembre vouloir se "débarasser" de ce dossier, a réaffirmé la semaine dernière son engagement à transmettre à l'UA.

Timan Deby, demi-frère du président tchadien Idriss Deby Itno, n’est plus le Sultan de la communauté Dar-Bilia, une forteresse traditionnelle des Zaghawas. Depuis le 27 décembre dernier, c’est l’homme fort de Djaména, à travers un décret présidentiel rendu public qui porte majestueusement l’écharpe de Sultan. Selon une source officielle, l’ex Sultan de Dar-Bilia, Timan Deby avait des comportements « excessifs » à l’égard des dignitaires de Dar-Bilia et décrédibilisaient le titre respectueux de Sultan.