Vingt personnes ont été tuées au Caire lors d'affrontements entre des manifestants hostiles au pouvoir militaire et des assaillants. Dans un signe d'apaisement, l'armée s'est dite prête à quitter le pouvoir dès le 24 mai en cas de victoire d'un des candidats dès le premier tour, sans attendre la fin juin comme initialement évoqué. Au coeur des incidents figurent les partisans du leader salafiste Hazem Abou Ismaïl qui campaient depuis le 28 avril pour protester contre l'exclusion de leur candidat de la course à la présidentielle, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai et le second les 16 et 17 juin.

L'Arabie saoudite a décidé de rappeler pour consultation son ambassadeur en poste au Caire et de fermer toutes ses représentations diplomatiques en Egypte à la suite de manifestations anti-saoudiennes. Au cour de manifestations, plusieurs tentatives de manifestants de pénétrer à l'intérieur des représentations diplomatiques saoudienne ont été enregistrées. Le chef du Conseil suprême des forces armées égyptiennes a entrepris des contacts avec les dirigeants saoudiens pour éviter une crise ouverte.

La commission électorale égyptienne a publié le 26 avril la liste finale des 13 candidats qui vont se présenter à l’élection présidentielle du 23 mai. La liste comprend, entre autres, Ahmed Chafik, ancien Premier ministre de Hosni Moubarak autorisé à se présenter, Mohamed Morsi, candidat des Frères Musulmans, et l’ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Les 13 candidats sont censés commencer leurs campagnes électorales le 30 avril, environ trois semaines avant le vote prévu pour les 23 et 24 mai avec un deuxième tour prévu du 16 au 17 juin 2012. La présidence égyptienne est vacante depuis le 11 février 2011, quand Hosni Moubarak est parti sous la pression de la rue.

Le Conseil national des femmes (NCW) a même lancé un appel au Parlement égyptien dominé par les islamistes au sujet de deux projets de loi controversés : l’une sur l'âge minimum du mariage qui serait abaissé à 14 ans et l’autre sur la permission donnée à un mari d'avoir des relations sexuelles avec sa femme morte. Cette idée saugrenue viendrait du Maroc. Le religieux marocain Zamzami Abdul Bari avait déclaré en mai 2011 que le mariage restait valable même après la mort. Il avait néanmoins précisé que les femmes pouvaient également avoir une relation sexuelle avec leur mari décédé. Voilà que l’idée fait son chemin et atteint les rives du Nil.