Uhuru Kenyatta sait tout ce qu'il a à gagner en s'attaquant à la Cpi. Poursuivi pour crimes contre l’humanité à la suite des violences postélectorales de 2007-2008 (plus de 1 000 morts), le président kényan s’est posé en victime du racisme supposé de la Cour – une posture qui a facilité son élection en 2013, en tandem avec son vieil ennemi et néanmoins coaccusé William Ruto. Un an plus tard, la CPI a abandonné le dossier Kenyatta (mais pas celui de Ruto), Nairobi bloquant toute enquête sur le...lire la suite
Uhuru Kenyatta sait tout ce qu'il a à gagner en s'attaquant à la Cpi. Poursuivi pour crimes contre l’humanité à la suite des violences postélectorales de 2007-2008 (plus de 1 000 morts), le président kényan s’est posé en victime du racisme supposé de la Cour – une posture qui a facilité son élection en 2013, en tandem avec son vieil ennemi et néanmoins coaccusé William Ruto. Un an plus tard, la CPI a abandonné le dossier Kenyatta (mais pas celui de Ruto), Nairobi bloquant toute enquête sur le terrain. Tacticien soucieux de son électorat, Kenyatta est depuis lors à la pointe du combat contre la Cour, à qui il reproche notamment de ne s’attaquer qu’aux Africains. Fin janvier, lors du dernier sommet de l’Ua, il a franchi une étape supplémentaire en proposant à ses pairs de préparer pour juillet une feuille de route censée aboutir au désengagement des pays africains du statut de Rome, fondateur de la Cpi.