Pambazuka News 3: Xenofobia e ativismo na África do Sul

Deux universités, l’une belge, l’autre norvégienne, parrainent la candidature du chantre de la négritude, ancien député-maire de Fort-de-France. Selon le journaliste et écrivain Serge Bilé, le nom d’Aimé Césaire aurait été proposé par deux universités, dont l’Université libre de Bruxelles, pour le prix Nobel de la Paix 2006 dont le lauréat sera désigné en décembre prochain. Ces deux universités, l’autre est norvégienne, font partie des institutions habilitées à proposer au jury du Comité Nobel les noms de personnalités dont l’œuvre peut être récompensée par pareille distinction.

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Tsosi oscarisé. L’œuvre du Sud-Africain a remporté la célèbre récompense américaine, dimanche, dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Lors de cette 78e édition de la cérémonie hollywoodienne, Tsotsi était en compétition avec quatre autres films : La bestia nel cuore de Cristina Comencini (Italie), Joyeux Noël de Christian Carion (France), Paradise Now de Hany Abu-Assad (Palestine) et Sophie Choll - The final days de Marc Rothermund (Allemagne).

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Pambazuka News 2: A Mauritânia e a Al-quaeda

En entrant dans la principale maternité de la capitale angolaise, la première chose qui frappe tout visiteur est la puanteur : une combinaison nauséabonde de sang et d'excrément. Au bout de quelque temps, les douleurs à l'estomac se calment et les yeux s'adaptent à l'éclairage insuffisant de la Maternidade Lucrecia Paim. Ensuite, la vraie misère vous assaille à travers les murs grisâtres et les fenêtres brisées. Une femme en état de grossesse avancée, portant un T-shirt de chez Tatty troué à plusieurs endroits, souffre apparemment beaucoup. Incapable de trouver le soulagement, elle va et vient dans le couloir, nouant et dénouant son pagne sale. Elle n'avait aucun sous-vêtement sur elle et lorsqu'elle s'est appuyée, fatiguée et gémissant, contre le mur, le sang coulait le long de ses jambes vers le sol.

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Marie-Elise Gbèdo et Célestine Zanou n'ont a priori rien de commun à part leur volonté d'occuper le fauteuil présidentiel au Bénin, un pays où la plupart des hommes ne voient la femme que comme une simple compagne qui devrait garder la maison pendant que son mari va travailler. Gbèdo, 51 ans, était, déjà en 2001, la première femme candidate à une élection présidentielle au Bénin; elle avait obtenu 9.485 voix, soit 0,36 pour cent. Elle est avocate de renom, ancien ministre du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme (1998-1999) sous le régime du président Mathieu Kérékou, l'actuel chef de l'Etat béninois. Pour sa part, Zanou, 46 ans, géographe et diplômée en économie agroalimentaire, et ancienne fonctionnaire internationale, a été, à 37 ans, la plus jeune et la première femme directrice de cabinet d'un chef d'Etat au Bénin, notamment du président Kérékou (1997-2001).

A un moment donné, on avait cru que les pillages des ressources naturelles de la République démocratique du Congo allaient cesser pour ne plus appartenir qu’au passé comme un vieux mauvais souvenir, surtout avec la publication du fameux rapport du panel des experts des Nations Unies. Malheureusement, on s’était lourdement trompé. Aujourd’hui, l’alerte donnée en son temps par les Nations Unies sonne comme une fausse alerte, pire comme une manœuvre de diversion car les pillages du patrimoine congolais ont repris de plus belle. Sur fond d’une forte complicité des institutions financières internationales au nombre desquelles la Banque mondiale. Elle vient, elle aussi, d’emboucher la même trompette du pillage des richesses de la Rdc, sans se soucier le moins du monde de dénonciations qui sont faites à son encontre par un certain nombre d’ongs internationales.

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Contes et légendes d’Afrique s’inscrit dans une volonté de lutter contre l’appauvrissement de l’identité africaine, noyée dans le quasi-monopole culturel américain et asiatique, sur les programmes télévisés destinés aux enfants. Un retour aux racines et une école de la vie pour les petits et les grands. Des animaux parleurs, des villages africains coutumiers, des contes fantasmagoriques plein de morales, c’est tout un paysage culturel original que propose le site Contes et légendes d’Afrique. Dans le souci d’offrir, à la télévision, une représentation identitaire aux enfants africains et de conscientiser les plus grands, ce site propose un retour aux sources, où l’Afrique s’éveille pour crier son âme.

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A l’issue de leur rencontre à Yamoussoukro, la première du genre organisée en Côte d’Ivoire depuis le début du conflit, les cinq principaux leaders ivoiriens ont réaffirmé leurs attachements aux engagements déjà pris dans le cadre du processus de paix. Même si aucune décision importante n’a été prise à l’issue de la réunion de quatre heures qui s’est tenue à huis clos, cette table ronde a permis d’avancer dans le processus de sortie de crise et de réunification de ce pays d’Afrique de l’ouest coupé en deux entre une région nord occupée par la rébellion, et une région sud contrôlée par les forces gouvernementales.

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« ci au Faso, la vie est dure ». Cette expression n'est pas de nous, mais du groupe burkinabè de RAP, K-Ravane qui, à travers son morceau fétiche « Viima ya kanga », raconte les souffrances et autres misères auxquelles sont soumises les populations du "Pays des hommes intègres". Et si la vie est dure dans notre Faso frappé de plein fouet par la sécheresse et bien d'autres maux sociaux, tels la mal gouvernance, en Guinée-Conakry, la situation est encore plus explosive. En effet, pas plus tard que le lundi 27 février dernier, une grève générale y a été lancée contre « la cherté de la vie ».

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Pour la première fois depuis plus de deux ans et après maintes tractations, les examens ont débuté dans les zones sous contrôle de la rébellion ivoirienne, où la scolarité des élèves a brutalement été interrompue au début du conflit. La reprise des examens à Korhogo, une ville du nord de la Côte d’Ivoire, a été saluée par la plupart des candidats et parents d’élèves, mais beaucoup d’autres reprochent au gouvernement d’avoir démarré les épreuves orales deux semaines après avoir annoncé les dates des examens.

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Depuis 1978, la position de Hegel à l’égard de l’Afrique noire est très discutée. Le philosophe de Berlin a été traité de raciste. C’est l’opinion qui domine chez la plupart des chercheurs européens et africains. Mais une telle affirmation mérite d’être révisée à la suite de la thèse d’État soutenue en 1990 à Paris I par un philosophe africain Pierre Franklin Tavarèz. La lecture attentive de cette thèse devrait amener beaucoup de chercheurs à nuancer leur pensée sur l’attitude de Hegel sur l’Afrique noire. La question > ou ce que Guy Planty-Bonjour appelle > n’est pas seulement d’ordre théorique, mais également pratique.

Des historiens, des hommes de lettres, des hommes politiques, des sociologues et quelquefois, même des philosophes africains se sont dépêchés de traiter Hegel de raciste à la suite de leur seule lecture des Leçons de la philosophie de l’histoire qui est une œuvre posthume publiée sur la base des notes de ses étudiants.

Par ailleurs beaucoup de ses auteurs ont ignoré l’ouvrage de Carl Ritter : L’Afrique (1500 pages) sur lequel s’est appuyé Hegel, qui introuvable à la Bibliothèque nationale de France, n’est disponible qu’à l’Institut de Géographie de Paris. Seul Pierre Franklin Tavarèz a pu exploiter ce livre que Hegel a consulté pour avoir des informations sur l’Afrique à Berlin. C’est pourquoi il parle de la deuxième attitude de Hegel à l’égard de l’Afrique motivée par la lecture de ce grand géographe allemand qui s’appuie sur le système de Schelling : le Tout.

Beaucoup d’autres chercheurs ont apportés des informations sur l’attitude de Hegel à l’égard de Révolution à Haïti qu’il a soutenue dans des textes en allemand qui ne sont pas encore traduits en français. C’est pourquoi, l’auteur de ce livre essaie de tenir compte des progrès effectués dans les recherches portant sur Hegel, d’élargir le débat sur > et d’ouvrir quelques pistes de recherches qui peuvent intéresser au premier chef les chercheurs africains.

Amady Aly Dieng, docteur ès sciences économiques et ancien fonctionnaire international à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, est actuellement enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop. Il a été parmi les dirigeants de l’Association des étudiants de Dakar créée en 1950 et devenue l’Union générale des étudiants d’Afrique de l’Ouest (UGEAO). Il a aussi été président de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France pendant deux ans entre 1961 et 1962.

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Pour ceux qui s'intéressent à l'évolution actuelle du monde et au destin de l'Afrique en particulier, l'Afrique du Sud constitue un terrain privilégié d'observation. Alors qu'une grande partie du continent est engouffrée dans la spirale de la corruption, de la brutalité et de l'autodestruction, l'on peut étudier, ici, les logiques paradoxales d'une société en pleine reconstitution. Pendant que s'amoncellent, dans maints autres pays, les signes d'une décadence certaine, l'on peut y voir, distinctement, en gestation, pour la première fois dans l'histoire de ce Continent Premier, la possibilité d'une modernité postcoloniale qu'il nous faut qualifier d'afropolitaine.

Afropolitanisme et modernité

On sait qu'au nom de la guerre contre la terreur, la grande politique mondiale prend désormais les allures d'un simple retour au militarisme. L'un des pendants de ce nouveau keynésianisme militaire est, entre autres, la nécessité d'identifier et de tuer l'ennemi, tandis que se multiplie, à peu près partout mais surtout en Occident, la traque des immigrants illégaux, la persécution des étrangers et le harcèlement quotidien de tous ceux qui sont différents de par la race et la religion.

Dans une sorte de danse mimétique, l'humanité planétaire semble donc s'être donné une fois de plus rendez-vous avec sa propre violence. Au même moment, en Afrique du Sud s'esquisse, cahin-caha, la possibilité d'un vivre-en-commun sous-tendu non plus par la loi du talion, mais par les exigences moralement plus ardues de la réparation et du pardon, sur la base d'une liberté toujours plus élargie à l'ensemble des domaines de la vie (y compris les plus intimes) et d'un futur ouvert à tous.

Qu'il en soit ainsi ne signifie absolument pas qu'hier Etat paria, l'Afrique du Sud serait devenue, aujourd'hui, le modèle universel d'une autre éthique du politique qu'il suffirait aux autres de copier. Mais il est évident qu'une extraordinaire expérimentation - la plus captivante sans doute de ce début de siècle - est en cours ici, et qu'elle s'accompagne d'un élargissement des frontières de la créativité sociale.

Les dimensions purement politiques et économiques de cette expérimentation sautent aux yeux. Celles qui touchent à la culture et à l'éthique le sont malheureusement moins. Toujours est-il que l'une de ses particularités est d'être le résultat d'un compromis historique - celui qui, en 1994, a facilité le passage de l'État (racial) d'apartheid à une forme démocratique de gouvernement. Viendrait-elle à échouer, toute possibilité de développement du continent serait compromise pendant au moins quelques siècles.

Par contre, son éventuel succès aurait des répercussions considérables non seulement en Afrique, mais aussi ailleurs dans le monde. Le statut de l'Afrique dans le monde en sortirait radicalement changé, tandis que la perception que les Africains ont d'eux-mêmes et de leurs capacités à fonder des sociétés modernes serait à jamais transformée.

La fabrique du multiple

De tous les facteurs qui ont contribué à faire de l'Afrique du Sud le lieu privilégié de cette expérimentation, citons-en trois. Et d'abord ceux qui relèvent de l'histoire - très complexe - de la formation des richesses dans cette partie du monde. Car, si bon nombre de sociétés du continent ont connu, à des échelles variées, la Traite des esclaves ou la colonisation - deux manières d'intégration à l'économie-monde selon le modèle de l'extraversion - l'Afrique du Sud est le seul pays africain à être passé par une véritable révolution industrielle.

Fondée à l'origine sur l'exploitation des mines de diamants et d'or, cette révolution a permis de créer les bases d'une accumulation interne, certes étroitement déterminée par le capital et la technologie (à l'échelle mondiale) d'une part, et les rythmes de la demande mondiale de l'autre. Mais surtout, elle a accéléré la transformation de l'État sud-africain en un État transnational - dimension qui, au demeurant, était présente dès l es origines même de ce pays et qui, à l'ère de la mondialisation, ne peut être qu'un atout.

Viennent, ensuite, les facteurs liés à ce que l'on pourrait désigner la fabrique de la multiplicité, c'est-à-dire, dans ce cas précis, la mise en place de mécanismes, de techniques et de dispositifs de toutes sortes visant à donner un semblant de cohérence à - et à gouverner politiquement et économiquement - une société disparate, composée d'une myriade d'entités raciales, religieuses, ethniques et culturelles plus ou moins distinctes, mais dont les généalogies elles-mêmes sont par ailleurs fort enchevêtrées.

L'on sait qu'ici, le modèle longtemps utilisé pour formater une société aussi protéiforme fut celui de la " guerre des races ". Le propre de la guerre des races est de combiner, dans une seule et même figure de la violence, les caractéristiques d'une guerre de conquête, d'une guerre d'occupation et d'une guerre civile. En Afrique du Sud, la guerre des races prit des formes diverses.

Au moment de la première occupation coloniale, elle consista d'abord à priver, autant que possible, les autochtones de leurs moyens de subsistance (cheptel et récoltes notamment), la conquête militaire allant de pair avec la destruction quasi-systématique des économies domestiques indigènes.

Au moment de la révolution industrielle, elle prit la forme de la mobilisation et de l'administration, sur une échelle que d'autres régions du continent n'ont guère connue, d'une gigantesque force de travail régionale et d'une main-d'oeuvre internationale. Techniques de la guerre et techniques de la production furent associées. Au compartimentage de la force de travail s'ajoutèrent des mesures visant à restreindre et à contrôler la mobilité de la population autochtone, voire son confinement dans des " parcs humains ", le régime de la claustration se traduisant, ici, par la multiplication de véritables enclos territoriaux livrés à une abjecte pauvreté (homelands, compounds, hostels, bantustans et ainsi de suite).

Ce labeur intensif de contrôle de la mobilité du travail et d'assignation territoriale de groupes de populations dans des enclaves aux frontières plus ou moins hermétiques aura été précédé de - et sera accompagné par - la formation d'une classe de grands fermiers blancs. Ces derniers ne devront leurs domaines qu'à la dépossession et la spoliation de larges secteurs de la population noire et sa transformation en squatters ou en main d'oeuvre quasi-servile sur les terres dont elle détenait autrefois la propriété. Le point culminant de ce travail de spoliation sera l'infériorisation juridique des Noirs et leur destitution civique, puis la transformation de millions d'autres en migrants saisonniers.

L'un des résultats paradoxaux de cette prolétarianisation extrêmement poussée a été l'émergence d'un salariat doté d'une réelle conscience de classe, capable de se constituer en une véritable force sociale, de s'organiser dans de puissants syndicats et de soutenir des conflits de gran de ampleur. La mobilisation d'une violence sociale sans précédent dans le reste du continent, de formidables capitaux financiers et techniques et d'une forme de gouvernement toute ordonnée à la séparation des races - tout ceci aura donc permis à ce pays de faire l'expérience d'une accumulation réelle et d'une production de richesse sans commune mesure avec ce qui s'est passé ailleurs en Afrique. Il en est de même de la répartition inégalitaire des revenus selon les races.

Mais on l'oublie trop souvent - le processus de constitution d'une société complexe ne passa pas seulement par l'aliénation des droits des Noirs et leur incorporation asymétrique dans l'ordre économique. Il prit également la forme d'une lente transformation de la population exogène blanche en " population endogène ". Cette transformation s'effectua par le biais de diverses techniques, à commencer par une certaine sacralisation du lien à la terre et au bétail en passant par l'assimilation des savoirs et des arts de faire autochtones, l'invention d'une langue hybride (l'Afrikaans), la co-habitation (sinon la fréquentation) prolongée entre Noirs et Blancs aussi bien dans les lieux de travail que dans les espaces domestiques, les incessants trafics culturels entre maîtres et serviteurs, voire des cas de métissage biologique.

Le cas le plus évident, de ce point de vue, est celui des Afrikaners. L'un des résultats de l' " endogénéisation " des colons et immigrants européens est qu' aujourd'hui, la plus grande partie des citoyens blancs sud-africains ne constitue pas une population étrangère. Il s'agit, désormais, d'Africains d'origine européenne, comme il existe, aux Etats-Unis par exemple, des Américains d'origine africaine.

Le troisième facteur ayant contribué à faire de l'Afrique du Sud un lieu privilégié de la créativité sociale contemporaine est la mise en place dès le début du dix-huitième siècle, des principales technologies, institutions et dispositifs de la société moderne, à commencer par un Etat relativement fort, une bureaucratie formelle relativement rationnelle et suffisamment enracinée dans le temps et dans la culture, des banques, des assurances, d'un droit de la propriété et des échanges, la construction de véritables villes dotées de plans, d'une architecture, bref, des institutions essentielles d'une économie capitaliste.

Par ailleurs, si l'autre forme que prit la guerre des races fut l'érection du racisme en institution, loi et culture, la violence du racisme provoqua, en retour, l'émergence de l'un des mouvements de résistance les plus anciens et les plus sophistiqués du continent (African national congress), la formation d'une classe politique et d'activistes sophistiqués, la création d'une myriade d'organisations populaires et démocratiques, d'une véritable société civile et l'apparition d'une intelligentsia critique.

Aujourd'hui, l'Afrique du Sud représente une puissance économique à l'échelle du continent. Sur la scène internationale, elle joue un rôle comparable à celui qu'exercent le Brésil et l'Inde en Amérique Latine et en Asie respectivement. Multiraciale, multi-religieuse et multi-ethnique, sa formation sociale est composée en majorité de Noirs. Mais elle compte également de très fortes minorités blanche et indienne et nombre de communautés diasporiques en provenance du reste du monde et, de plus en plus, du reste du continent.

Ainsi, par exemple, des diasporas de l'Afrique francophone dans les grandes métropoles de Johannesburg et du Cap. Sans nécessairement relever du " miracle ", le passage de l'Etat racial à l'Etat démocratique est en train de s'accomplir. Il s'agit bel et bien, non pas d'une " décolonisation" dans le sens classique (ou comme on l'a vu sur le reste du continent), mais d'une profonde transition démocratique, sans doute l'une des plus réussies au monde, et qui pl ace l'Afrique du Sud dans la même ligue que l'Espagne au sortir du franquisme ou les Etats du Cône Sud (Brésil, Chili, Argentine), voire la Corée du Sud et maints pays de l'Est-européen.

Aujourd'hui donc, le pays est une démocratie libérale qui repose sur une économie de marché en pleine expansion (bientôt 6 % de croissance annuelle), un Etat relativement fort ou, en tout cas, volontariste, une presse libre, des institutions universitaires fortes et une intelligentsia relativement critique.

Disjonctions

Se posent néanmoins un ensemble de défis qui détermineront sans doute le futur de cette expérience. Le premier est de savoir comment " faire nation" à l'âge de la globalisation. Une fois l'apartheid aboli, l'Afrique du Sud est entrée dans une phase de consommation accélérée que traduit bien la construction, à peu près partout, de gigantesques centres commerciaux (malls), la généralisation des casinos et autres jeux de hasard, l'expansion du secteur des services, de l'immobilier, du tourisme, de la publicité et des produits de luxe.
Ce boom de la consommation est soutenu par une économie dont les taux de croissance annuelle atteindront bientôt 6 % et par l'émergence d'une classe moyenne noire dont les revenus ne cessent d'augmenter.

De plus en plus, les différences de classe tendent à effacer celles héritées des années de fer du racisme officiel. En tout cas, déterminants de classe et déterminants de race désormais se superposent ou s'enchevêtrent de manière plus imprévisible que par le passé. Le marché devient le vecteur principal de la constitution des identités, voire du projet politique de dé-racialisation. Il est également le principal pourvoyeur des normes culturelles, des langages communs et des désirs partagés.

Mais le marché crée aussi, par son travail, de nouvelles inégalités et se trouve à l'origine de nouvelles formes de souffrance sociale. Par ailleurs, il apparaît clairement qu'il ne peut, à lui tout seul, constituer le noeud du nouveau lien social dont le pays a besoin au sortir de la guer re des races. La nécessité d'un nouvel imaginaire politique commun se pose donc avec acuité, et ce d'autant plus que l'idéologie du non-racialisme et la rhétorique de la réconciliation ne pourront pas jouer éternellement les fonctions pacifiantes qu'elles jouaient encore il n'y a pas longtemps - la création d'une société conviviale.

D'autre part, le déploiement spectaculaire des signes extérieurs de la richesse dans un contexte de chômage de masse relance le débat autour de la question de la précarité. Si tout dépend désormais du jeu des espèces monnayées, comment prendre soin de ceux qui sont délaissés ? Les efforts du gouvernement visant à alléger la pauvreté sont notables : plus d'un million de logements construits depuis 1994 ; une généralisation de l'accès à l'eau potable et à l'électricité et aux soins de santé primaire ; mise en place d'un revenu minimum d'existence pour les plus démunis (vieillards et enfants notamment).

Mais la crise - très grave - des administrations locales et des municipalités risque de compromettre ce bel effort. Et surtout, il n'est pas évident que l'allocation d'un revenu minimum aux plus démunis constitue en soi une arme efficace de lutte contre la pauvreté. Elle semble avoir renforcé, chez les Sud-Africains les moins nantis, une attitude d'assistés qui ont des droits, ma is presque pas de devoirs, réduisant ainsi la portée potentiellement radicale de l'idée de citoyenneté.

Par ailleurs, trois nouvelles formes de violence aux conséquences sociales incalculables ont vu le jour. Il s'agit de la violence criminelle (notamment dans les grandes métropoles), de la violence de la maladie (comme le montre bien la mort de masse provoquée par l'épidémie du Sida) et de la violence morale générée par des niveaux de corruption relativement élevés, même s'ils se situent encore bien en deçà de ce que l'on observe au Brésil, en Corée, en Inde, voire dans les pays occidentaux.

Finalement, malgré de réels progrès en matière de cohésion sociale, l'Afrique du Sud reste un pays aux citoyennetés enclavées. Citoyennetés enclavées : " appartenir ", " posséder ". Luttes pour la propriété et luttes pour l'appartenance.

*Achille Mbembe est historian et il est actuellement Chercheur au Wits Institute for Social & Economic Research (WISER) (Afrique du Sud).

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Chaacha Mwita, directeur de la publication et responsable des pages week-end du journal The Standard, Dennis Onyango, rédacteur en chef, et Ayub Savula, journaliste, ont été inculpés le 2 mars de « publication de fausses rumeurs avec intention de faire paniquer le public ». Ils sont poursuivis pour un article selon lequel le président Mwai Kibaki aurait eu un entretien secret avec l’ancien ministre de l’Environnement, Kalonzo Musyoka. Leur procès est fixé au 24 avril. Ils encourent une peine de trois ans de prison. Ils ont été libérés après paiement d’une caution de 50 000 shillings (580 euros).

C'est dans la région du Nord, notamment de Triolet et Grand-Gaube que de nombreux cas ont été recensés de même que certains à Flacq. A Port-Louis, qui était le foyer de chikungunya l'année dernière avec plus d'un millier de cas, on n'en dénombre qu'une cinquantaine. La campagne contre cette maladie virale s'intensifie cette semaine, surtout dans les régions rurales, avec la collaboration des hôtels, de l'industrie sucrière et des compagnies de nettoyage. On envisage même des démoustications par hélicoptère

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Le ministère burkinabé de l'agriculture, de l'hydraulique et des ressources halieutiques a annoncé lundi, dans un communiqué, qu'il débloquera, dès début mars, une enveloppe de 21 milliard de FCFA pour lutter contre la pauvreté dans le nord du pays. Le fond entre dans le cadre du Programme Régional de Réduction de la Pauvreté (PRRP) d'une durée de 8 ans. Il a pour objectif de mettre en oeuvre des actions novatrices pour développer cette région, où vivent environ 1,2 million d'habitants et dont le niveau de pauvreté est assez élevé.

La présence, dans un document des Nations unies livré à la presse qui liste les personnes passibles de sanctions, des noms de responsables soudanais de haut rang identifiés pour leur implication flagrante dans des abus contre les droits humains met en évidence l’échec manifeste du Soudan à protéger les civils au Darfour, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit approuver la formation d’une force des Nations unies solide pour assurer la protection des civils au Darfour. Il doit également imposer des sanctions aux personnes responsables de graves abus contre les droits humains.

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Quelque 27 sans-papiers occupant l’Eglise St. Boniface, à Matonge, le quartier africain de Bruxelles, ont entamé une grève de la faim, après avoir été informés que leurs demandes d’asile ont été rejetées par l’Office des étrangers, l’autorité belge compétente pour l’octroi du statut de réfugié politique. Selon l’Union pour la défense des sans-papiers (UDEP, un collectif d’associations pour la défense des droits de l’Homme), trois Congolaises se trouvent parmi les sans-papiers qui ont entamé une grève de la faim. L’une d’elles réside en Belgique depuis 12 ans, et est mère de trois enfants, tous nés sur le territoire belge.

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Le président sortant Yoweri Museveni Kaguta a remporté l'élection présidentielle, selon les résultats publiés samedi par la Commission nationale électorale après dépouillement de 91% des suffrages. Il a obtenu 60,80% des voix contre 35,96% réalisées par son principal adversaire Kizza Besigye. Certains observateurs attestent la transparence de ce scrutin alors que l'opposition dénonce plusieurs irrégularités. Comme on pouvait s'y attendre, le président sortant Yoweri Museveni et leader du Mouvement national de la résistance (Nrm ) a remporté l'élection présidentielle, selon des résultats officiels publiés samedi par la Commission électorale, et repris par l'agence Reuters.

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Le projet vaut son pesant d'or, estime Etienne Sinatambou, le ministre de la Technologie de l'information et des télécommunications. Maurice sera très probablement un des premiers pays à être connecté à un réseau virtuel panafricain qui permettra de pratiquer l'e-education et la télé-médecine. Ce projet, initié par le président de la République de l'Inde, Abdul Kalam, qui sera à Maurice pour la fête de l'Indépendance, vise à connecter 53 pays africains soit à travers des réseaux satellitaires, sans-fil ou à fibre optique. Dans le concret, ce réseau permettra aux établissements universitaires, médicaux et autres de travailler ensemble sur différents projets notamment à travers l'Internet. A travers la télé-médecine et depuis l'Afrique du Sud, un médecin pourrait alors opérer un patient se trouvant à Maurice.

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation affiliée, la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH), demandent aux autorités togolaises de mettre en œuvre dans les plus brefs délais les recommandations émises par le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (Comité) [1] . En janvier 2006, le Comité a enfin pu examiner le rapport initial et les deuxième, troisième, quatrième et cinquième rapports périodiques combinés du Togo, sur la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Dans ses observations finales, le Comité a dans un premier temps noté avec satisfaction l’adoption de mesures temporaires de discrimination positive tendant à favoriser la scolarisation des filles et à permettre l’embauche de femmes dans des secteurs professionnels traditionnellement réservés aux hommes. Néanmoins, le Comité a regretté l’absence de statistique démontrant l’efficacité de ces mesures.

Les milices janjaweed et les groupes rebelles tchadiens soutenus par le gouvernement soudanais mènent des attaques transfrontalières sanglantes dans des villages situés à l’Est du Tchad, a déclaré Human Rights Watch dans un nouveau rapport publié aujourd'hui. Human Rights Watch a appelé la Mission de l’Union africaine au Soudan à patrouiller de façon plus active autour des points stratégiques qui jalonnent la frontière tchadienne. Il s’agit de dissuader d’éventuelles attaques contre les populations. Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait également autoriser de toute urgence le remplacement de la force de l'Union Africaine au Darfour par une mission de l'ONU.

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Sélectionnés par le gouvernement québécois sur leur connaissance du français, nombre d’immigrants africains voient leurs espoirs réduits en miettes à cause de leur faible maîtrise de… l’anglais. Lorsqu’il a émigré au Québec, Ibrahima Ly pensait en avoir fini avec la barrière de langue qui lui avait rendu pénible un précédent séjour aux États-Unis. Le Sénégalais, alors dans la quarantaine, venait de quitter un poste de professeur de géographie dans son pays natal pour tenter sa chance dans le seul État francophone d'Amérique du Nord, qui lui semblait alors un eldorado. Mais il a dû vite déchanter.

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Le gouvernement du Kenya aura beaucoup de mal à récupérer les fonds publics qui ont été détournés dans une série de contrats de corruption liés à des autorités de l'Etat et à des hommes d'affaires, estiment des sources judiciaires et bancaires dans ce pays d'Afrique de l'est. Ces sentiments ont été exprimés alors que l'administration a indiqué qu'elle prenait des mesures pour retrouver l'argent volé. ''Nous sommes en train de geler et de récupérer tous les biens achetés avec les recettes de la corruption. Nous allons geler tous les comptes bancaires et poursuivre en justice les individus impliqués'', a déclaré récemment le ministre de la Justice, Martha Karua, affirmant que les autorités avaient identifié des immeubles et des terres à saisir.

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Ils sont vingt-six à briguer cette année la présidence du pays. Parmi les candidats, figurent deux femmes, Marie Elise Gbèdo, avocate et ancienne ministre du Commerce, déjà en compétition en 2001, et Célestine Wetohossou, ancienne directrice de cabinet du président, Mathieu Kérékou. L'on retrouve également dans les rangs, le président de l'Assemblée nationale, Antoine Kolawolé, le président du Conseil économique et social (CES), Raphiou Toukourou, l'ex-président de la Banque ouest-africaine pour le développement (BOAD), Yayi Boni, Richard Sènou, fonctionnaire à la Banque mondiale, et le fils aîné de l'ex-président Nicéphore Soglo, Léhady, premier adjoint au maire de Cotonou (le maire étant Nicéphore Soglo lui-même). Sans oublier Bruno Amoussou et Adrien Houngbédji, deux poids lourds de la scène politique béninoise.

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Malgré les efforts du gouvernement rwandais pour élaborer des stratégies dans la lutte contre le SIDA, une partie des personnes infectées se plaint de ne pas bénéficier de l'assistance qui leur est destinée. La plupart des séropositifs se plaignent notamment d'une mauvaise allocation des ressources pour aider les malades du SIDA, et d'une autre forme de discrimination signalée dans la distribution des anti-rétroviraux (ARV). "La distribution des aides et médicaments qui nous sont destinés est faite de manière arbitraire, puisqu'il n'y a jamais eu transparence et suivi rigoureux de la part des officiels pour s'assurer de la bonne gestion de cette assistance", déclare à IPS, Mireille Uwamwezi, une jeune femme séropositive d'une trentaine d'années, présidente d'une association non gouvernementale de personnes vivant avec le VIH/SIDA, 'Twisungane' (Soyons solidaires, en Kinyarwanda), dans le Rusizi, un district du sud-ouest du pays.

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La Troïka humanitaire de l'Onu dont le HCR, le PAM et l'UNICEF ont annoncé lundi à Kinshasa quatre priorités en RDCongo. Il s'agit de la paix et de la sécurité, de la réussite des élections prévues d'ici juin prochain, de l'arrêt de la violence contre les femmes et les enfants, ainsi que du respect des droits de l'Homme, a précisé la directrice de l'UNICEF, Mme Ann Veneman, lors d'un point de presse à l'issue d'un entretien "très constructif" entre le président congolais Joseph Kabila et le Haut Commissaire de l'Onu pour les réfugiés, Antonio Guterres, le directeur du PAM, James Morris, et Mme Veneman.

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Des femmes et des jeunes filles sont arbitrairement détenues et de manière indéfinie en Libye, selon l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW). Ces lieux sont censés être des centres de «réhabilitation sociale» à destination des femmes et jeunes filles qui se sont «mal conduites moralement». HRW a recensé jusqu'à une centaine de femmes retenues. Certaines ont été amenées là par des familles voulant sauver leur «honneur» après un viol. D'autres y sont venues d'elles-mêmes car elles n'avaient pas de toit.

" Pour une introduction judicieuse de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé nationaux du tiers monde ", c’est le titre du document de projet réalisé par Prométra international, en partenariat avec Pnud- New york. Au cours de l’atelier de restitution tenu vendredi dernier à l’Infosec, Soury Sangaré, coordonnateur de ce projet a présenté à l’assistance les objectifs du projet. C’était en présence de nombreux dignitaires, venus de l’indonésien, du Sénégal, de la France, du Ghana, de la Suisse, de la Belgique, du Togo, des Etats-Unis, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire.

Savons-nous exactement combien l’Afrique perd chaque année en termes de richesses ? Les remboursements du Tiers Monde, de l’ordre de 340 milliards de dollars par an, prennent la direction des trésors des pays du Nord pour servir une dette de 2,2 trillions de dollars, cinq fois plus le budget d’aide au développement du G8, selon Patrick Bond. En outre, les citoyens africains connaissent un épuisement des ressources forestières et minières et souffrent des méfaits de la pollution à cause de l’exploitation nocive des mines. Dans ce contexte, Bond soutient que ceux qui disent que l’Afrique bénéficie de l’intégration internationale ont tort.

Il y a dans l’ouvrage de Walter Rodney Comment l’Europe a sous-développé l’Afrique, publié en 1973, un ensemble d’arguments toujours actuels sur la question. L’auteur dit : « On peut trouver une réponse à la question de savoir qui et quoi est responsable du sous-développement de l’Afrique à deux niveaux. Premièrement, c’est le système impérialiste qui est le principal responsable du retard économique de l’Afrique, en drainant ses richesses et en contribuant à la lenteur latente de tout développement des ressources du continent. »

Et l’auteur de poursuivre : « Deuxièmement, on devrait aussi s’intéresser à ceux qui manipulent le système et ceux qui sont soit des agents soit des complices passifs de ce même système. »

L’Afrique au sud du Sahara souffre jusqu’à présent de l’expropriation de ses richesses, suivant deux trajectoires : les flux de ressources dans la direction Sud-Nord et une formation de classe interne défavorable. Dans le premier cas, tout est lié à une exploitation des pays du Sud par la dette et les finances, un fantôme d’aide, l’évasion des capitaux, un commerce injuste, des investissements mal servis, une exploitation écologique et « la fuite des cerveaux ».

Dans le dernier cas, en lieu et place de l’accumulation et de la formation de classes par le biais d’une classe moyenne et une classe capitaliste productive, l’Afrique a vu la formation d’un comprador excessivement puissant, qui est une élite dont les revenus proviennent d’une accumulation financière parasitique et sont facilités par leur pouvoir politico-bureaucratique de patronage, qui à son tour favorise l’évasion des capitaux.

Même si les remises provenant de la Diaspora financent présentement le développement et même une petite partie de l’accumulation de capitaux, l’évasion des capitaux demeure toujours un grand problème. A plus de 10 milliards de dollars par an depuis les années 70, les citoyens du Nigeria, de la Côte d’Ivoire, de la RDC, de l’Angola et de la Zambie ont été collectivement et particulièrement vulnérables à la fuite de leur richesses nationales vers l’étranger. L’un des facteurs majeurs de ce fléau vers la fin des années 90 était le changement de la résidence principale des actions émises par les grandes sociétés sud-africaines, de Johannesburg à Londres.

A Washington, le plus reconnu dans les élites africaines est peut-être le ministre sud-africain des finances Trevor Manuel, qui était jusqu’au mois dernier seulement le chef du Comité du Développement de la Banque Mondiale et du FMI. Après avoir échoué, pendant quatre ans, à faire ajouter la démocratisation, même partielle, des Institutions de Bretton Woods au programme de son comité, Manuel ne s’est pas gêné pour combler d’éloges le retour à l’attention de l’Afrique : « Les conditions macroéconomiques en Afrique en ce moment n’ont jamais été meilleures. On a une inflation à un chiffre. On a une croissance à un rythme de 4,7% sur l’étendue du continent. La plupart des pays a également une très forte balance fiscale. »

Ces déclarations ne sont vraies que si on prend au sérieux des statistiques économiques de nature trompeuse. Heureusement, nous n’avons pas à le faire parce que même la Banque est parfois obligée de reconnaître que l’Afrique se fait toujours déposséder de son « épargne véritable » à travers la réductions de ses minerais et forêts et d’autres facteurs éco-sociaux que les économistes pratiquant la politique de l’autruche ignorent tout simplement.

Les déclarations de Manuel paraissent impressionnantes. En vérité, à cause de l’austérité imposée par les ajustements structurels, les Etats africains ont réduit leurs déficits, de 6% environ de sorties annuelles au début des années 90 à moins de 4% aujourd'hui. Cependant, les économies qui ont la croissance la plus rapide ont en réalité augmenté leurs déficits d’un point de pourcentage durant la décennie écoulée, ce qui revient à dire que le Keynésianisme marche toujours aussi bien pour les élites africaines que pour Georges Bush.

Dans le même temps, la politique monétaire était resserrée, les taux d’intérêt en hausse et les banques centrales africaines – dont la gestion est généralement confiée au FMI ou à des anciens du FMI – étaient découragées d’imprimer de l’argent (ce qui parfois participe à l’inflation). Les hausses de prix étaient réduites des taux à deux chiffres avant 2004 à une moyenne de 9% cette année. Cependant, ce niveau est trop bas pour une trajectoire de développement, a soutenu Joseph Stilglits, ancien chef économiste à la Banque Mondiale, dans sa critique de l’orthodoxie économique intitulée « Post Washington ».

Le président de la Banque Paul Wolfowitz, architecte de la Guerre en Irak, était d’excellente humeur à la conférence de presse du Comité du Développement que dirige Manuel tenue le 25 septembre : « Le chemin a été balisé pour réaliser l’allégement de la dette, et au risque d’utiliser une métaphore dangereuse, je crois que Trevor nous a passés la balle devant la cage vide du gardien et il ne reste plus qu’à la pousser là-dedans. »

Une métaphore assez dangereuse en réalité, car Manuel a vite noté un obstacle de plus : « Un défi juridique parce que certains pays pourraient se sentir lésés. Ma compréhension est qu’aussi bien Rodrigo (Rato, directeur du FMI) que Paul retourneront à leurs conseils respectifs avec la ferme intention de définir ce que le principe de l’égalité de traitement devrait être dans chaque cas, et veilleront à ce qu’il y ait égalité de traitement. »

Il semble qu’InterAmerican Development Bank et Asian Development Bank ne vont pas participer au pantomime de l’allégement de la dette. Au finish 14 pays africains choisis par le G8 et quatre autres en Asie et en Amérique Latine auront des miettes d’allégement, ce qui coûtera moins de 2 milliards de dollars seulement au G8, sur une dette totale de 40 milliards.

Mais puisque les dirigeants de ces pays ont cessé de se faire entendre, la dette de ces 18 nations en est donc réduite : pas à rien, mais à des niveaux qui permettent à la Banque et au FMI de garder leur contrôle macroéconomique, afin que l’évasion des capitaux et le bradage des matières premières continuent de profiter aux pays du Nord.

Aucun des reformes commerciales proposées à l’occasion de la réunion de l’OIC à Hong Kong en décembre ne changera le calcul de base du déclin à long terme des produits de premières nécessité, en dehors du pétrole. Christian Aid a récemment estimé à 272 milliards de dollars le préjudice causé aux pays africains par la libéralisation du commerce depuis 1980.

Même face à de telles « contradictions et conflits internes » - c’est-à-dire une grande surcapacité, les guerres, les bulles immobilières, les réparations dues aux cyclones, les crises dues à la dette et les problèmes causés la balance des paiements – des gens comme Wolfowitz peuvent se permettre de faire de petites concessions. Après tout, les remboursements annuels du Tiers Monde, de l’ordre de 340 milliards, vont dans la direction Nord pour servir la dette de 2,2 trillions de dollars. C’est cinq fois plus le budget d’aide au développement du G8 (et dix fois plus le niveau des dons du Nord une fois qu’on soustrait « le fantôme d’aide » qui n’atteint jamais les masses).

Comme le conclut Eric Toussaint, un activiste contre la dette basé à Bruxelles : « Depuis 1980, plus de 50 plans Marshall coûtant plus de 4,6 trillions de dollars ont été envoyés par les gens de la Périphérie à leurs créanciers du Centre ».

Pensez aussi au Sud comme créancier écologique. Selon l’écologiste Joan Martinez-Alier : « La notion de dette écologique n’est certainement pas radicale. Pensez au passif environnemental subi par des entreprises sous la législation américaine dénommée Superfund. Bien qu’il ne soit pas possible de faire un calcul exact, il est nécessaire d’établir des ordres de magnitude afin de stimuler la discussion. »

Joan Martinez-Alier et Jyoti Parikh, tous les deux membres du Panel des Nations Unies sur l’évolution du climat, soutiennent qu’en se fondant sur le rôle du Tiers Monde, qui sert d’évier à carbone, une subvention annuelle estimée à 75 milliards de dollars quitte le Sud pour aller vers le Nord. Les africains sont les plus exploités parce que les économies non-industrialisées n’ont même pas encore commencé à utiliser la plus petite fraction de ce qui leur devrait être dû sous n’importe quel cadre juste d’allocation des ressources globales telles que les émissions de carbone.

Les sommes débloquées devraient facilement couvrir les remboursements de dettes. Mais c’est plutôt l’escroquerie du G8 à Gleneagles qui enlise davantage les pays pauvres et de plusieurs manières. Selon Jubilee South : « L’annulation de la dette multilatérale qui est proposée est toujours liée à certaines conditionnalités y afférant. Ce qui ne fait qu’accentuer la pauvreté, ouvrir nos pays davantage à l’exploitation et à la rapine, et perpétuer la domination du Sud. Même si l’annulation de la dette était sans conditionnalités, la proposition est loin d’être alléchante, car n’étant pas assez entreprenant pour faire avancer la cause de la justice entre les peuples dans le bon sens. »

Cependant, presque par hasard, un autre document de la Banque, intitulé « Où est la richesse des nations », a commencé à circuler tout juste avant les rencontres annuelles de la Banque Mondiale et du FMI. Les employés de la Banque reconnaissent dans ce document au moins que les investisseurs étrangers sont susceptibles de diminuer la richesse globale et les ressources de ces pays, une fois que l’épuisement de ces dernières et la pollution sont pris en compte.

(Pour être sûr, la Banque adopte une définition minimaliste basée sur les prix actuels – non pas sur des valeurs potentielles futures lorsque la rareté deviendra un facteur crucial, particulièrement dans le secteur pétrolier. Les économistes de la Banque n’ont pas non plus daigné calculer les dommages causés aux environnements locaux, à la santé et la sécurité des travailleurs, et plus particulièrement aux femmes et aux personnes les plus vulnérables vivant dans des communautés établies autour des mines. Et le travail non rémunéré des ménages et des communautés est toujours oublié dans les statistiques comptables nationales, réduisant par là le travail des femmes à zéro.)

A quoi servent les investissements alors? A partir du milieu des années 90, les investissements étrangers directs se sont exclusivement concentrés sur les plates-formes pétrolières du Golf de Guinée en Afrique de l’Ouest et de l’enclave angolaise du Cabinda, hormis la privatisation avortée de certaines ressources sud-africaines en 1997.

Dans le même temps, les régimes corrompus les recevant ont fait la guerre à leurs propres peuples, non seulement en Angola (où le conflit a officiellement pris fin après que la guérilla de droite Unita a perdu toutes forces suivant la mort de Jonas Sawimbi). En outre, comme l’a noté Amnesty International le mois dernier, la Banque Mondiale devait financer un gazoduc Tchad-Cameroun dont la valeur est estimée à des milliards de dollars pour ajouter un peu de sensibilité sur la question des droits de l’homme, mais c’est la répression qui en a résulté.

D’autres africains de la République Démocratique du Congo (RDC), de la Guinée Équatoriale, du Gabon, du Nigeria et du Soudan souffrent aussi de l’épuisement de leur pétrole sous les coups de dictatures militarisées.

Les sud-africains sont aussi impliqués dans ce type de pillage du pétrole. À la conférence annuelle de l’Association de science politique du même pays au KwaZulu-Natal le mois dernier, un chercheur du gouvernement a changé sa position de 2003 selon laquelle la coopération non hégémonique était, en fait, l’option adoptée par le gouvernement post-apartheid de l’Afrique du Sud.

Après avoir fait le bilan de l’ANC (African National Congress) dans le secteur énergétique du continent, particulièrement au Soudan et en Guinée Equatoriale, il a reconnu que : « Le gouvernement de l’ANC a abandonné toute considération éthique et tous principes de droits de l’homme, lesquels devaient être le socle de sa politique étrangère. »

Big Oil a célébré cet état de relations de pouvoir le mois dernier au Congrès mondial du pétrole à Johannesburg. Les opposants, invités par l’excellente ONG groundWork, n’ont pas non plus manqué à l’appel. Les Ogoni ont, par exemple, demandé des réparations non seulement pour la destruction entière de leur Delta, mais aussi pour l’épuisement de ce que les économistes appellent « capital naturel ».

Quelle est la valeur exacte du capital naturel dont l’Afrique est expropriée? En Afrique du Sud, la valeur des minerais dans le sol est allée de 112 milliards de dollars pour tomber à 55 milliards de dollars en 2000, selon l’ONU, pendant que l’Afrique dans son ensemble se retrouve avec une épargne annuelle nette dans le rouge.

En ajoutant, pas seulement l’épuisement lié au pétrole mais aussi la valeur du sous-sol, les ressources ayant trait au bois, les ressources forestières ne comprenant pas le bois, les zones protégées, les zones de culture et de pâturage, la Banque Mondiale estime que les citoyens gabonais ont perdu 2.241 dollars chacun en 2000, suivis par les citoyens de la RDC (-727 dollars), ceux du Nigeria (-210), du Cameroun (-152), de la Mauritanie (-147) et de la Côte d’Ivoire (-100).

En plus de l’épuisement minier qui représente 1% du revenu national annuel, la Banque reconnaît que la perte de forêts coûte aux sud-africains 0,3% de leur épargne nationale, la pollution 0,2% et l’émission de CO2 1,6%. Au total, en ajoutant quelques autres facteurs, l’ « épargne véritable » de l’Afrique du Sud est réduite de 15,7% à 6,9%.

Ces analyses, documents et calculs sont tout neufs et tout frais et doivent faire la honte de ceux qui disent que l’intégration internationale peut enrichir l’Afrique. Le contraire est plus vrai.

À la différence de Trevor Manuel, les activistes pour la justice africaine comme ceux qui se sont rencontrés lors de la conférence de groundWork le savent bien. Ils ont écrit aux responsables du Congrès mondial du pétrole en ces termes : « À chaque niveau dans la chaîne de production de combustibles fossiles où vos membres « ajoutent de la valeur » et font des profits, des gens ordinaires, des travailleurs et leurs environnements en pâtissent et en sont plus qu’appauvris. Là où le pétrole est exploité, pompé, traité et utilisé, en Afrique et ailleurs, des écosystèmes ont été endommagés, la qualité de vie de leurs peuples détruite et leur aspirations démocratiques et leurs droits et cultures piétinés. »

Et la lettre de conclure : « Votre futur énergétique qui ne font que suivre le modèle des intérêts des classes riches qui surconsomment, utilisent de l’énergie sans retenue et brûlent des combustibles et dont leurs styles de vie, téméraires et égoïstes, non seulement appauvrissent les autres mais menacent l’environnement dans toute sa globalité, nous imposant par là le tumulte, l’incertitude quant au climat, la destruction et la violence de la guerre. Un autre futur énergétique est nécessaire : le vôtre a échoué ! »

En réalité, le Forum social de l’Afrique du Sud à Harare, tenu au début de ce mois, a étendu ce sentiment à tout l’ensemble des relations économiques qui ne font que déposséder l’Afrique de toutes sortes de richesses.

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* L’auteur de cet article est basé à l’Université du KwaZulu-Natal et sert au Centre de la société civile de la même institution. Le présent article fait partie d’une plus grande étude menée en collaboration avec le Centre sud-africain pour la justice économique basé à Johannesburg et Equinet basé à Harare. On remercie les participants à l’atelier de Harare pour leurs réactions.
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« Toute personne vivant dans un des pays qui bordent l’Atlantique, porte en elle l’empreinte de la traite des Noirs, comme un gène non reconnu. Nous sommes tous des descendants de ceux qui en ont souffert et de ceux qui, d’une façon ou d’une autre, en ont profité. La traite des Noirs atlantique est le fondement sur lequel a été construit l’imposant édifice de la mondialisation.»

« N’est-il pas temps que l’Afrique mette sur place sa propre commission qui serait consacrée à la condition de la Diaspora africaine et chargée d’identifier et d’exposer toute forme de discrimination à l’encontre de personnes d’origine africaine, quels que soient leur pays de résidence et leur nationalité, ainsi que d’éliminer ces discriminations? »

Ama, histoire de la traite des Noirs atlantique, le premier roman de Manu Herbstein, a récemment paru en Afrique du Sud chez Picador Africa. Ce livre a remporté le prix du meilleur roman débutant des Ecrivains du Commonwealth pour l’année 2002. Situé vers la fin du 18e siècle, il raconte l’histoire d’une jeune femme qui se fait capturer, est réduite à l’esclavage dans la savane de l’Afrique occidentale avant d’être transportée au Brésil. Ci-dessous, Herbstein médite sur le contexte historique de son roman et sur certaines implications contemporaines qu’il sous-entend.

Il y a une quarantaine d’années que le Britannique Hugh Trevor-Roper, professeur d’histoire de grande renommée, dit au public de la BBC : « Peut-être qu’à l’avenir il y aura de l’histoire africaine à enseigner. Mais, à présent, il n’y en a pas: à part l’histoire des Européens en Afrique, il n’y a que l’obscurité…»
Vers 1772, Ama s’occupe paisiblement de ses propres affaires chez elle dans la savane de l’Afrique occidentale. Elle est sur le point d’être submergée par les vagues, les tsunamis, de l’histoire, de l’histoire africaine et européenne, qu’elle connaît à peine. Résidente d’une société préindustrielle paisible et rurale, on pourrait excuser son ignorance. Or, étant donné la profession et le statut de Trevor-Roper, l’ignorance de ce dernier est injustifiable. Aujourd’hui, sauf chez les spécialistes, cette ignorance de l’histoire demeure hélas très répandue.

Je ne suis pas historien. En effet, je ne suis pas universitaire. Je vous demanderais donc d’aborder sous toutes réserves le résumé du contexte historique que je vais vous proposer. Vous pourriez accéder d’un seul coup aux textes dont j’ai fait usage en consultant le site qui accompagne le livre : www.ama.africatoday.com . Il vous faut aussi vous rappeler qu’une bonne partie de notre connaissance de l’histoire de l’Afrique occidentale a des sources européennes qui pourraient être dénaturées par leur héritage idéologique involontaire.

Pour revenir à la métaphore du tsunami, je vais vous décrire brièvement la terre aride sur laquelle Ama (ou Nandzi, pour lui donner son prénom d’origine) se trouve au début du roman, ainsi que chacune de ces multiples vagues de l’histoire qui menacent de l’engloutir : les histoires, si l’on peut les dissocier, du Dagbon, de l’Asante et de l’Europe ; de l’or, du kola et du sucre.

La colonisation du Soudan en Afrique occidentale
Si l’on se fie à l’histoire classique, la colonisation de l’Afrique occidentale serait en termes paléontologiques assez récente. Ses débuts remonteraient à la dernière période glaciaire, époque où le Sahara était vert. La découverte récente de fossiles d’hominidés au Tchad pourrait exiger un réexamen majeur de cette partie de l’histoire.

Quoi qu’il en soit, la pratique de l’immigration auraient été au début graduelle, se faisant en petit nombre.
Au cours des siècles, le Soudan occidental, cette région de la savane qui se trouve au sud du Sahara, se peuple. Bon nombre de personnes vivent dans des sociétés acéphales. Certaines de ces sociétés, qui passionnent les anthropologues, existent toujours. Les habitants de la communauté à laquelle appartient Ama, qui se nomment les Bekpokpam, connus généralement comme les Konkomba, en sont un exemple. Comme l’on pourrait s’y attendre, ils développent une culture en étroit rapport avec leur environnement. Pour n’en citer qu’un exemple, leurs pratiques religieuses traitent de la protection de l’homme face à un climat qui est souvent hostile ainsi que l’incitation à la fertilité, celle de la terre ainsi que celle de la femme.

La tendance est que les événements historiques sont rapportés dans le but de refléter la gloire des dirigeants puissants. Puisque les Konkomba n’ont pas de tels dirigeants, ils retiennent peu de leur histoire. Ce dont ils se souviennent surtout est leur tsunami, le moment où ils furent écrasés par des envahisseurs montés venant du nord.

Le Dagbon
Les envahisseurs s’appellent les Dagomba ; leur état est connu sous le nom de Dagbon.
Au 16e siècle, ou peut-être même plus tôt, les ancêtres des Dagomba vivent aux environs du Lac Tchad. Les déprédations par les ‘Blancs du désert’, c’est à dire les pillards bédouins, les gênent et ils décident de fuir. Pendant au moins une génération, ils font le coude du fleuve Niger, et subsistent sur les recettes de leur brigandages occasionnels. Ils s’installent enfin aux alentours de ce que l’on connaît maintenant comme la ville de Tamale, au nord du Ghana et vers la frontière du Togo à l’est, où ils établissent leur capitale, Yendi. C’est le pays des Konkomba : certains d’entre eux capitulent et se font absorber par les envahisseurs alors que d’autres retiennent obstinément leur propre identité.
Au début du 18e siècle, influencé par les négociants hausa, le Dagbon embrasse l’Islam. Chaque année après la saison des pluies, les marchands hausa arrivent à la recherche du kola.

Le kola
Au début la forêt tropicale barre la voie depuis la savane jusqu’à la côte atlantique et pose donc problème à l’immigration ; cependant le fleuve Volte ouvre un passage. Il existe donc une bande côtière peuplée, séparée de la savane par une superficie de forêt large de 200 km.
L’état naturel de la forêt tropicale est un facteur majeur déterminant comment et à quelle vitesse elle peut être pénétrée par l’homme. La voûte de la forêt est tellement épaisse que peu de lumière filtre jusqu’au sol. La végétation au ras du sol est par conséquent clairsemée. Des chasseurs audacieux à la recherche de gibier sont les premiers hommes à y pénétrer. A la longue, certains s’y installent. Les arbres sont énormes et étroitement espacés. Il faut une main-d’œuvre importante pour déblayer du terrain pour l’agriculture. La qualité peu productive des terres tropicales ne fait qu’augmenter les difficultés. A la suite de seulement trois ou quatre récoltes, les substances nutritives s’épuisent et les rendements décroissants contraignent l’agriculteur à dégager d’autres sites.

De puissants intérêts économiques, tels l’or et le kola, sont essentiels pour rentabiliser la colonisation.
L’arbre du kola est indigène de ces forêts. Ses graines tombent au sol, où elles peuvent être ramassées. La ‘noix’ du kola, qui est de la taille d’un pouce, est une graine de couleur rose et blanche. Elle produit un léger effet narcotique et est censée couper la faim et la soif. Sa valeur économique provient du fait que l’Islam n’en interdit pas l’usage. Afin de réaliser cette valeur, il faut de la main-d’œuvre pour dégager le sol au dessous des arbres du kola, pour recueillir les graines, et les transporter dans des paniers portés sur la tête jusqu’aux entrepôts au delà de la partie nord de la forêt. Le marché du kola englobe le monde islamique.

L’or
Depuis le 8e siècle de notre ère, les fournisseurs les plus importants d’or pour la région de la Méditerranée sont, dans un premier temps, les royaumes du Soudan occidental, le Ghana antique et par la suite le Mali et le Songhaï. Chaque année ils exportent en moyenne une tonne d’or à travers le Sahara. L’or de l’Afrique occidentale fait un apport vital à la monétisation de l’économie méditerranéenne à l’époque médiévale.

Les écoliers de L’Afrique occidentale étudient la vie de Mansa Musa, roi du Mali décédé en 1337. Lors du pèlerinage du Hadj, Mansa Musa emporte 100 cargaisons d’or par chameau et en distribue une telle quantité au Caire et à la Mecque que le marché s’effondre.
Le commerce d’or trans-saharien atteint son apogée vers la fin du 17e siècle. Avec le temps, les gisements d’or s’épuisent et les Maliens lancent des missions exploratrices à travers l’Afrique occidentale à la recherche de nouvelles réserves d’or. Ils en découvrent une riche source dans la forêt de ce qui est actuellement le Ghana. A ce moment-là, il y a de la concurrence parmi les acheteurs européens se trouvant sur la côte.
Le commerce du kola ainsi que l’exploitation de l’or nécessitent une certaine main-d’œuvre, ce qui est vrai aussi pour le développement de l’agriculture, pour soutenir les mineurs, les porteurs et les nouveaux aristocrates, descendants des premiers colonisateurs. L’artillerie et la poudre à canon, achetées auprès des Européens vivant sur la côte, offrent le moyen d’obtenir cette main-d’œuvre.

Vers la deuxième moitié du 17e siècle, le développement graduel de cette économie forestière a déjà atteint un niveau où l’établissement d’un grand état centralisé devient viable.

Les Européens : Portugais, Hollandais et Britanniques
Pendant la période 1400-1600, l’Europe, émergeant de la léthargie du Moyen Age, témoigne de la renaissance du nationalisme, ainsi que de la transformation politique du féodalisme en état des nations. L’exploration de l’Atlantique mène à l’emplacement d’empires commerciaux européens et, à la longue, à la révolution industrielle. La traite des Noirs atlantique joue un rôle important dans la croissance de l’économie européenne.

Les Portugais savent qu’il y a de l’or en Afrique occidentale; leur objectif est de contourner le commerce saharien et d’accéder à l’or par la petite porte. En 1482, 5 ans avant que Bartolomeo Dias ne double le Cap, arrivent l’aristocrate portugais Dom Diego d’Azambuja et plusieurs navires à un village sur la côte de ce qui est aujourd’hui le Ghana. Ses navires sont chargés de matériaux de construction et, après avoir négocié avec le chef local, il se met à construire un château en pierre et en brique, que les Portugais nomment Elmina. Vers 1486, le Château Saint-Georges construit par Azambuja est en grande partie achevé.
Le Château Saint-Georges à Elmina est le bâtiment européen le plus ancien toujours existant des régions tropicales. Il constitue un repère utile, symbolisant les débuts du processus d’expansion mondiale du pouvoir européen, que l’on connaît de nos jours comme la mondialisation.

En 1637, 15 ans avant l’arrivée de Van Riebeeck au Cap, les Hollandais chassent les Portugais du Château Elmina. Ceux-là y restent pendant 235 ans jusqu'en 1872 où s’apercevant qu’il n’y a aucun avantage économique ou politique à gagner en y restant, ils vendent l’édifice, alors considérablement agrandi, aux Britanniques.

J’ai visité le Château Elmina pour la première fois en 1961 ou 1962. A l’époque, il servait d’école de formation pour la Force Policière du Ghana et n’était pas ouvert au public. Je vivais et travaillais à Cape Coast, à environ 15km à l’est d’Elmina. L’un des enseignants sud-africains qui vivaient là-bas, Manilal Moodley (qui allait par la suite devenir le premier médiateur du Zimbabwe) entretenait de bonnes relations avec le Commissaire de l’Ecole de la Police. Mani m’a accompagné lors de ma première visite au Château. J’ignorais totalement les implications de l’existence du château ainsi que celles de plusieurs autres châteaux pour esclaves qui bordent la cote ghanéenne. Je dois avouer que je suis resté dans cet état d’ignorance pendant plusieurs années. Je suis réconforté par le fait que je n’étais pas seul à cet égard. Ma sœur Ama Ata Aidoola, romancière ghanéenne de renom, me dit beaucoup plus tard : « J’ai grandi à l’ombre de ces châteaux, mais personne ne m’a jamais dit ce qu’ils étaient ni ce qu’ils signifiaient. »

Le premier chapitre de Ama se situe au Château Elmina ; il est basé sur une histoire que les guides touristiques racontent encore. L’histoire elle-même fait partie du chapitre 13. Contrairement au reste du roman, il a nécessité peu de recherche.

L’Asante
Revenons à la forêt.
En 1700 Nana Osei Tutu établit la confédération de l’Asante, Asanteman, avec comme capitale Kumase. Son économie est basée sur l’export du kola et de l’or. Elle vend de l’or aux Hollandais en contrepartie d’artillerie. La Confédération s’en sert pour conquérir et faire agrandir son empire. La conquête des états avoisinants lui fournit la main-d’œuvre dont elle a besoin pour miner l’or ainsi que pour ramasser et exporter le kola. Elle vend la main-d’œuvre qui est en excès de ses besoins aux Hollandais et aux Anglais vivant sur la côte.

L’Asante impose des restrictions sévères aux activités des étrangers exerçant le commerce au sein dans leur territoire. Les Européens sont confinés dans des zones spécifiques autour de leurs châteaux et de leurs forts situés sur la côte. Les marchés du kola se trouvent sur la rive nord du fleuve Volte que les négociants hausa n’ont pas le droit de traverser. Afin de renforcer son contrôle des routes commerciales du kola, l’Asante envahit le Dagbon, d’abord en 1744, et de nouveau en 1772. L’Asante poste un consul à Yendi, capitale dagomba, pour assurer la livraison d’un tribut annuel. Celui-ci comprend un certain nombre de moutons et de chèvres, un certain nombre de tissus de coton et de soie, ainsi que 500 esclaves. L’Asante accepte qu’aucun de ces esclaves ne soit dagomba. Alors chaque année le Ya Na, dirigeant dagomba, envoie des troupes de pillards afin de capturer des esclaves pour les livrer à Kumase. Bon nombre de ces captifs sont konkomba. Nandzi, qui sera plus tard connue comme Ama, en fait partie.

Le travail des esclaves contribue considérablement à l’économie de l’Asante. Pourtant l’esclavage qui est pratiqué par l’Asante diffère fondamentalement de la pratique ‘possessive’ de l’esclavage à l’européenne, à tel point qu’il est absurde d’utiliser le même terme pour décrire les deux pratiques. En Asante, les esclaves s’assimilent à la population dans l’espace d’une génération et deviennent quasiment citoyens. En effet, la législation en Asante encourage l’intégration en interdisant la divulgation publique des origines des citoyens.

Vers la fin du 18e siècle l’Asante a déjà établi une suprématie politique sur les territoires qui comprennent la majeure partie du Ghana contemporain ainsi que les régions de l’est central et du sud-est de la Côte d’Ivoire. C’est un état riche, sophistiqué et complexe. Il entretient de grandes réserves monétaires qui incluent le ‘Grand Coffre’ de la trésorerie qui contient quelques 200,000 onces d’or (à savoir 5 ou 6 tonnes) à son plein.

L’Europe et l’Afrique
Il peut être instructif de considérer certains aspects de la situation européenne des 25 dernières années du 18e siècle. La Grande Bretagne, émergeant comme pouvoir prééminent, sert d’exemple.
En 1775 Georges III signe un ordre libérant du servage femmes et enfants (beaucoup d’entre eux ayant moins de 8 ans) qui travaillent dans des mines de charbon et de sel en Grande Bretagne, dans des conditions peu différentes de celles de l’esclavage. L’année suivante, le Parlement britannique débat et rejette le premier projet de lot visant à interdire l’esclavage en Grande Bretagne et dans ses colonies. 32 ans passent avant que le commerce des esclaves ne soit interdit, et encore 27 ans avant que la pratique de l’esclavage elle-même ne devienne illégale.

Roy Porter affirme qu’à cette époque en Grande Bretagne, les criminels sont publiquement fouettés, mis en pilori, et pendus ; jusqu’en 1777 les têtes des Jacobins sont embrochées au Temple Bar. En 1800 il y a quelques 200 délits capitaux en Grande Bretagne. Plusieurs exigent la pendaison pour des délits mineurs tels que le vol à la tire des biens d’une valeur de plus d’un shilling. La peine pour le braconnage est souvent la transportation.

A cette époque les Britanniques se lavent rarement. Avant que le coton ne devienne bon marché, il se trouve que le lavage vestimentaire pose un inconvénient. Les enfants en particulier sont souvent cousus à l’intérieur des mêmes habits tout l’hiver durant. Le port de sous-vêtements est nouveau et la pratique n’est pas très répandue. Les riches gardent des pots de chambre dans les buffets de la salle à manger pour éviter d’interrompre la conversation des messieurs. L’état de l’hygiène alimentaire est au même niveau que celui de l’hygiène personnelle. Les routes débordent d’excréments humains et de chevaux. C’est un monde à la bougie et à la chandelle à la mèche de jonc.
En 1800 il n’y a aucune douche publique à Londres. En 1945 Thomas Astley en écrivant sur les Noirs de la Côte-de-l’Or, leurs Physiques, Personnalités et Tenues Vestimentaires, constate par contre qu’ « ils se donnent beaucoup de peine en se lavant matin et soir et [qu]’ils s’oignent à l’huile de palme ».

En 1771, 107 vaisseaux négriers partent de Liverpool avec à bord 50,000 esclaves de l’Afrique. Le commerce colonial de cette époque constitue un tiers du commerce britannique. Dans les années 1780, les négriers britanniques sont en tête de liste au niveau international, transportant plus d’esclaves de l’Afrique qu’aucune autre nation. Vers 1790, les capitalistes britanniques ont déjà investi quelques 70 millions de livres sterling dans l’économie sucrière antillaise, économie qui dépend presque exclusivement du travail fait par les esclaves. Pendant le 18e siècle, les négriers britanniques transportent un million et demi d’Africains. La traite des Noirs est un pilier essentiel de l’économie de la ville portuaire de Liverpool au 18e siècle, étayant la croissance du commerce et des transports maritimes. Il n’est guère surprenant que les marchands de Liverpool s’opposent avec tant de ferveur à la législation qui en 1807 déclare illégale la traite des Noirs.

Le sucre et la traite des Noirs
Quelle est l’origine de la traite des Noirs? En voici une explication simple, peut-être incomplète. Pendant leurs voyages explorateur, les Européens découvrirent et rapportèrent chez eux 3 boissons, toutes amères : le cacao, le café et le thé, ce qui explique la hausse spectaculaire dans la consommation européenne du sucre (en Grande Bretagne, par exemple, 200,000 livres en 1690 ; 5, 000,000 livres en 1760). Ajoutez-y le tabac, le riz et le coton, et la main-d’œuvre nécessaire pour cultiver ces produits agricoles sous les tropiques, et voilà.

Ama et l’héritage de la traite des Noirs
L’historien John Hunwick se dit désireux de «voir l’esclavage vu dans la perspective des Africains qui en étaient victimes. » Mais ces Africains sont décédés depuis longtemps, et il n’y a presque aucune preuve écrite de leur expérience. Qui pourrait parler à leur nom?
L’historien français Claude Meillassoux écrit : « Alors que la traite des Noirs détruisait la paysannerie qui voyait leurs enfants et surtout leurs filles se faire emporter par des bandits armés pour être vendus aux marchands, cela enrichissait les agents et les marchands dans les villes ainsi que la noblesse, les soldats endurcis par les combats et les flagorneurs associés aux cours royales. Par un travestissement de la mémoire, la somptuosité des rois pillards a laissé son empreinte sur la région dans sa façon de se rappeler la traite des Noirs florissante et les gloires du passé, alors que la mémoire des paysans qui en étaient victimes a été oblitérée par leur misère. »

Dans le roman Ama, j’essaie de recréer une telle mémoire.
Lord Hugh Thomas écrit : « Tout historien qui étudie la traite des Noirs est conscient de ce grand fossé qui existe dans l’histoire. L’esclave demeure un guerrier inconnu de tous mais qui est invoqué par les moralistes des deux côtés de l’Atlantique. Même si la mémoire de celui-ci est conservée dans des musées qui étaient autrefois des ports négriers, depuis Liverpool jusqu’à Elmina, elle demeure muette et, par conséquent, lointaine et insaisissable. »

Dans Ama j’ai essayé de donner une voix à ce guerrier inconnu.
Ce n’est pas à moi de juger si j’ai réussi. A l’avis du feu Paul Hair, lui aussi historien de la traite des Noirs : « Les sentiments et les souffrances des esclaves sont en partie inimaginables ... Les descriptions standard qui privilégient les aspects que la classe moyenne contemporaine imagine sans difficulté, ne peuvent raconter toute l’histoire. » Peut-être eut-il raison.

Quatre cents ans dans l’histoire de humanité nous paraissent longs. Cela fait moins de quatre cents ans que le débarquement en Afrique du Sud de Jan Van Riebeeck changea le cours de l’histoire de ce pays.
La traite des Noirs trans-atlantique durait quatre cents ans.

La vente d’esclaves africains à Lisbonne remonte aussi loin qu’à 1441. Il fallut attendre 1850 avant que la traite des Noirs ne devînt illégale au Brésil, et 1888 avant que l’esclavage lui-même ne fût enfin aboli dans ce pays. Pendant ces 400 ans, des vaisseaux américains et européens transportaient de force quelques 12 millions d’hommes, de femmes et d’enfants africains vers les côtes lointaines de l’Atlantique. Encore des millions mouraient pendant le trajet vers la côte, dans les cachots ou baraques où ils étaient rassemblés, ainsi que durant le cours du fameux ‘Passage central’ ou ‘Middle Passage’.
Par hasard ou par chance, les marchands négriers de l’Atlantique contournèrent l’Afrique du Sud : ils prirent beaucoup d’esclaves de l’Angola et certains du Mozambique mais aucun, à ma connaissance, de l’Afrique du Sud. Nous avons, bien sûr, notre propre version de la traite des Noirs mais celle-ci est une histoire différente.

A mon avis, Ama est un roman important. En l’affirmant je ne fais aucune prétention quant à sa valeur littéraire : c’est aux autres de la juger. Or, à l’exception peut-être de deux autres textes peu connus qui sont tous deux épuisés, ce livre est, à ma connaissance, la seule tentative de raconter cette histoire du point de vue d’un esclave africain, tout en employant les données des recherches historiques qui nous sont maintenant disponibles. C’est une histoire qui aurait peut-être dû être écrite par un Ghanéen. Mais l’Afrique occidentale ne commence qu’émerger maintenant d’une longue période d’amnésie collective en ce qui concerne l’esclavage. Les dégâts qui ont été faits par la traite des Noirs au niveau de la psyché sont profondément fichés dans le subconscient individuel et collectif. Selon un historien, la corruption institutionnalisée endémique en Afrique de occidentale remonterait aux pratiques développées durant la période de la traite des Noirs.

La situation de l’autre côté de l’Atlantique est tout autre. Lorsque les pèlerins noirs venant des Amériques visitent les cachots d’esclaves aux châteaux d’ Elmina et de Cape Coast, ils sont souvent accablés par l’expérience et en sortent épuisés et en larmes. Ils sont nombreux à porter dans leur for intérieur la souffrance de leur histoire familiale. Elle est transmise de génération en génération. Et la raison n’est pas difficile à trouver.

Depuis l’Argentine jusqu’au Canada - au Brésil, en Colombie, au Costa Rica, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua, au Pérou, en Uruguay, et même au Venezuela, et, disent certains, même à Cuba, les descendants des esclaves africains sont défavorisés sur le plan social et économique. Ils sont nombreux à souffrir de la misère chronique et connaissent la discrimination dans tous les domaines. Aux Etats-Unis, l’esclavage est un sujet qui en général n’est pas librement discuté entre les Blancs et leurs compatriotes noirs. Cela ne représente que l’un des symptômes d’un malaise profond et à peine reconnu dans ce pays. Jusqu’à ce que les Etats-Unis, et en particulier le système éducatif, reconnaissent que le pays fut construit sur des fondements d’abus flagrants envers des générations d’Africains, immigrants et travailleurs de force, sans parler du génocide infligé aux autochtones, ce pays ne dormira pas tranquille.

Et qu’en est-il alors de l’Europe ? Toute personne vivant dans un des pays qui bordent l’Atlantique, porte en elle l’empreinte de la traite des Noirs, comme un gène non reconnu. Nous sommes tous des descendants de ceux qui en ont souffert et de ceux qui, d’une façon ou d’une autre, en ont profité. La traite des Noirs atlantique est le fondement sur lequel a été construit l’imposant édifice de la mondialisation.

Nous sommes rabaissés pour avoir manqué à faire face à cette histoire. Tant qu’une seule personne d’origine africaine souffre de la discrimination en raison de son héritage, tous les Africains en sont rabaissés, Nelson Mandela est rabaissé, Thabo Mbeki l’est aussi, John Kuffour, président du Ghana, l’est autant. Et ce ne sont pas seulement les Noirs, les Africains qui sont rabaissés: tous les êtres humains le sont, nous sommes tous rabaissés.

Un Britannique a eu l’audace d’établir une Commission africaine. N’est-il pas temps que l’Afrique mette sur place sa propre commission qui serait consacrée à la condition de la Diaspora africaine et chargée d’identifier et d’exposer toute forme de discrimination à l’encontre de personnes d’origine africaine, quels que soient leur pays de résidence et leur nationalité, ainsi que d’éliminer ces discriminations? Peut-être avons-nous besoin d’une Commission pour la vérité et la réconciliation internationale qui serait chargée d’exposer le grand mal que les Européens et leurs descendants à travers le monde ont infligé à d’autres nations dans le courant de leur conquête de la planète. Cela pourrait mener à une certaine catharsis, qui nous amènerait peut-être à un monde meilleur qui serait fondé sur la solidarité humaine plutôt que sur l’avarice, le patronage et la charité.

En mars 2007, à l’occasion de la célébration du bicentenaire de l’abolition de la traite des Noirs, je prévois que le rythme auquel se congratuleront les pouvoirs établis britanniques, atteindra des proportions épidémiques. Serait-il trop ambitieux de viser à célébrer en 2034, 200 ans après l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique, l’élimination totale de tous ses effets matériels et psychologiques? J’espère que la publication de ce roman fera une petite contribution à cette fin.
© Manu Herbstein

* Veuillez envoyer vos commentaires à [email protected]

* Texte traduit de l’original sous la direction de Vanessa Everson (maître de conférences à l’Université du Cap) par Frances Chevalier et Kesini Murugesan

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Il y a vingt ans de cela disparaissait Cheikh Anta Diop, le grand savant africain aux thèses révolutionnaires sur l’antériorité des civilisations nègres.
Babacar Diop Buuba, historien Sénégalais, revient dans cet articles sur les grandes lignes de la contribution de son œuvre monumentale. Mais il fait surtout ressortir l’actualité des thèses de Cheikh Anta Diop lorsqu’il s’agit de poser le débat sur la renaissance de l’Afrique et sur la marche vers un État fédéral Africain car déjà en 1948, il avait posé la question suivante : >?

En 1948, Cheikh Anta DIOP avait formulé une question géniale "Quand pourra-t-on parler d'une renaissance africaine" ? (Article paru dans la Revue le Musée Vivant, n° spécial 36 - 37, novembre 1948, Paris pp 97 - 65, republié dans Alerte sous les Tropiques, articles de 1946 - 1960 - Culture et Développement en Afrique noire, Présence Africaine, 1990, pp 33 - 44).

Il est vrai que sur ce thème l’apport du Président Thabo Mbeki de la République Sud Africain est assez connue, surtout à travers son fameux texte « the African Renaissance » (Tafel berg publishers, Capetown 1998).

Il est toutefois utile de rappeler les contributions de James Africanus Beale Horton de la Sierra Leone à travers son ouvrage West African Countries and Peoples… A vindications of the African Race, 1868), celle de Kwame Nkrumah développée dans son ouvrage le Consciencisme celles de leaders arabo-africains comme Jamal Abdel Nasser ou Moamar Khadafi, et surtout Cheikh Anta Diop comme le Président Mbéki a cité nommément Cheikh Anta Diop qui articule les dimensions cultuelles et idéologique, politique et scientique, économique et sociale, panafricaine et humaniste de ce combat prométhéen. La réussite de ce combat est un des grands défis du nouveau millénaire. Sa réussite serait une contribution à l’avènement d’une nouvelle civilisation qui tournerait le dos à la barbarie.

Pour le savant sénégalais la réalité (culturelle) africaine des années 40 est double : Il y a d'une part "la tradition qui est restée intacte et qui continue de vivoter à l'abri de toute influence moderne, d'autre part une tradition altérée par une contamination européenne". Dans les deux cas on ne peut parler de renaissance. Pour l'auteur la condition préalable d'une vraie renaissance africaine est le développement des langues africaines.

L'auteur qui, à l'époque ne semblait pas être informé de la prodigieuse inventivité africaine en matière l'écriture(1), est conscient des difficultés de l'entreprise : multiplicité apparente des langues, acclimation des termes scientifiques et techniques. DIOP est d'avis que l'action qu'il préconise concerne à peine quatre langues importantes, le reste n'étant que des variantes parlées par un petit groupe. Pour lever le défi scientifique, les Africains doivent s'essayer dans les principales langues de leur pays avec toutes les facilités inventives et leur esprit d'initiative. Leur tâche est facilitée par l'apparition de "nouveaux moyens de diffusion de la pensée imprimerie, radio, cinéma. A cause de tous ces nouveaux moyens de diffusion qui sont propres au monde moderne, il y'a plus de possibilités de s'instruire, par conséquent plus de possibilités d'action efficace" (op article cité, Présence Africaine p. 37). Et DIOP de développer les grandes lignes de la renovation culturelle qui passe par une véritable révolution de la conscience psychologique.

La création littéraire devrait concerner tous les genres : satires, épitres, poèmes historiques, narrations etc. L'expression plastique doit bannir l'imitation des formes occidentales ; la peinture, la sculpture doivent être revigorées et refuser le passéisme. L'architecture africain millénaire est susceptible d'une adaptation nouvelle. La nouvelle musique africaine "doit exprimer le chant de la forêt, la puissance des ténèbres et celle de la nature, la noblesse de la souffrance, avec toute la dignité humaine" (article cité p. 43).

"Cette musique sans cesser d'avoir quelque chose de commun avec le jazz dans le domaine de la sensibilité, aura quand même je ne sais quoi de plus fier de plus majestueux, de plus complet de plus occulte" (ibidem).

Cheikh Anta avait identifié comme acteurs de la révolution africaine depuis le citadin (ouvrier, artisan, notable, fonctionnaire) jusqu'au paysan, depuis le Musulman jusqu'au Chrétien, en passant par les disciples des religions paléonigritiques (cf vers une idéologie politique africaine, 1952 in Alerte sous les Tropiques Présence Africaine, 1990, p. 44). Mais le texte précise bien les Africains dont il est question vivent depuis le Sahara jusqu'au Cap (article cite, ibidem), il est donc un question d'Afrique Noire. Cheikh Anta dans une grande lucidité pose le problème de l'apartheid en Afrique du Sud, la situation des pays de culture arabe en Afrique (Egypte, Soudan, Libye) celle de l'Ethiopie, pays à l'époque tous caractérisés par des régimes racistes ou monarchistes et féodaux (article cité p., 56 - 61). Il était conscient de l'immextion américaine et des coalisations impérialistes (Europe capataliste, fauteuil électrique américain, féodalité arabe).

La Fédération Africaine dont rêvait C. Anta devrait être indépendante démocratique et anti-raciste. Dans un autre texte publié en 1955 et intitulé Alerte sous les Tropiques" titre qui a été repris comme celui du recueil d'articles publié par Présence Africaine en 1990, Cheikh Anta DIOP revient longuement sur les relations entre le monde arabe et l'Afrique Noire. Il dit explicitement que c'est "après l'Occident la deuxième force qui cherche à diriger le Monde noir" (op cit p. 95). "Aussi longtemps, dit il, que les Arabes qui vivent en Afrique se sentiront plus attachés à leurs frères de race du Proche Orient qu'au reste de l'Afrique Noire, nous aurons le devoir et le droit de nous défendre devant leur attitude raciste ... Si, au contraire, les Arabes qui vivent en Afrique ne sont pas racistes, et s'ils n'ont aucune pensée impérialiste, rien ne s'oppose à leur Fédération avec le reste de l'Afrique noire au sein d'un Etat multi national. En tout cas on souhaite qu'il soit ainsi (op ci p. 95).

L'auteur est d'avis que le Sahara est essentiellement composé de Nègres et de Négroïdes, que l'Afrique Noire doit avoir un débouché sur la Méditérranée, à travers la Libye (article cité, p.97. Signalons que l'auteur s'est mobilisé correctement pour la cause du peuple algérien et qu'il a gardé jusqu'à sa mort, en 1986, des relations suivies avec le FNL algérien. Ses amis algériens n'ont pas manqué de lui rendre un hommage mérité.

Cette question des relations entre l'Afrique au Sud du Sahara et l'Afrique septentrionale ne pouvaient pris donc être éludées, ni par C. Anta ni par NKRUMAH, encore mois par Gamal Abdel NASSER. En écrivant son article "Vers une idéologie politique africaine" (Février 1952), C. Anta avait lancé un appel au peuple égyptien pour une révolution sociale qui démocratiserait son régime politique (Présence Africaine, 1990 p. 61), NASSER et son organisation secrète des "Officiers Libres" prit le pouvoir le 23 Juillet 1952. L'Egypte s'engage à partir de ce moment et surtout après l'agression occidentale de 1956, dans une politique progressiste en Afrique et dans le monde arabe.

Cette revue de quelques des jalons du panafricanisme et de l'appel à la Renaissance permet de constater qu'il y'a eu dans l'effort de théorisation non seulement des aspects politiques, idéologiques, culturels, scientifiques technologiques, économiques, mais aussi des angles d'attaque particuliers suivant que la formulation venait d'un militant hors (C. Anta DIOP) ou à l'intérieur des structures d'Etat ; les différences des positions et de focalisations (NKRUMAH, NASSER) sont à tenir en compte pour saisir les contre points dans le débat sur la Renaissance.

Nous pouvons tirer hors des enseignements majeurs de la relance du débat sur la Rennaissance africaine.

I/ Ce debat donne une nouvelle dignité aux controverses philosophiques et idéologiques. Le triomphe insolent du libéralisme à la fin du Xxe siècle avait fait croire à la fin de l'histoire et celle des idéologies. L'Afrique qui apporte toujours du nouveau dans la marche de l'humanité va être le terrain de reflexions plus approfondies sur les rapports que l'être humain en général, africain en particulier, entretient avec son histoire, les religions, les langues et cultures, la science la technologie, l'économie, l'environnement. Il est illusoire de croire qu'on peut faire quelque chose de sérieux, de solide et durable dans ce monde sans un ancrage idéologique et philosophique bien assis ; les débats peuvent ne pas être stériles. Il n'y a que les idéologiques honteux et/ou confus qui refusent la nécessité de débats idéologiques. Et ils sont en réalité les premiers à profiter de la vacuité philosophique pour fair passer leur camelotte.

II/ La réflexion sur la rénaissance africaine repose des questions de stratégies et de tactique dans un processus révolutionnaire. Quelles sont les différentes forces qui veulent transformer positivement la situation ? Quelles sont les forces alliées, les forces hostiles ? Croire qu'il est possible d'avancer dans un processus révolutionnaire sans identifier les forces progressistes, les forces réactionnaires, c'est faire preuve d'une naïveté coupable. Les ouvriers africains progressistes doivent tisser des liens solides avec les paysans qui partagent les mêmes idéaux de progrès et de dignité, ils doivent identifier parmi les hommes ou femmes d'affaires, ceux et celles qui sont les compradores ou de véritables entrepreneurs soucieux de la qualité des produits et conscients du pouvoir d'achat des Africains. Ils ne peuvent pas ne pas établir des liens de partenariat, d'alliance solide avec les intellectuels acquis à la cause de la libération et du progrès de l'Afrique. Quelles fractions de la bourgeoisie au niveau international ont intérêt à investir en Afique ? Les débats sur la stratégie et la tactique que les communards parisiens, les bolchéviks russes, les révolutionnaires maoïstes n'ont pas pu éviter, il est bon que les Africains s'en imprègnent sérieusement, non pas pour réediter des NEP ou des communes populaires, mais pour voir, comment, à la lumière de leur propre histoire et celle des autres peuples du monde, apporter une contribution décisive à la gestion et au renouvellement du capital humain, scientifique et technique.

III/ Enfin le débat a ceci d'utile qu'il permet de bien situer les responsabiltés des différents acteurs engagés dans la voie de la rebellion contre la situation désastreuse africaine. Ceux ou celles qui savent ce qu'ils, elles, doivent faire, doivent se mobiliser, s'organiser pour bien accomplir leur missions. Les Etats progressistes savent ce qu'ils ont à faire, les acteurs sociaux, culturels, scientifiques etc de même. Des mécanismes de coordination, des observatoires, des évaluations doivent être établis ou affinés, des priorités stratégigues dégagées. Alors l'idéal va nourrir constamment des projets et programmes qui mettront l'Afrique debout, la rendront épanouie et humaines.

Des pistes d’actions générales et spécifiques sont ainsi ouvertes.

1. Les forces socio politiques et mouvements culturels du panafricanisme devraient dans leur agenda, prendre en charge l'approfondissement et le média des idéaux de la Renaissance Africaine dans leur propre pays et à l'extérieur.

2. Les enseignants devraient se battre pour que le thème de la Renaissance Africaine figure en bonne place dans les programmes d'enseignement surtout en histoire et en philosophie, aussi bien dans les programmes du secondaire que de l'enseignement supérieur.

3. Les Universités et instituts supérieurs de recherche devraient accorder une place importante, au moins à une langue africaine de grande diffusion, haoussa, pulaar, mandinka, yoruba, etc et au swahili ;cette dernière devrait progressivement devenir la langue principale de la Renaissance africaine.

Son enseignement dans les établissements scolaires des autres régions d'Afrique devra être planifié, de même que dans le secteur non formel, par le biais des ONG par exemple. C'est par des actions de ce genre que la Renaissance africaine cessera d'être une utopie. Ce sont des rêves qui ont frayé la voie aux grandes causes et ont permis le progrès de l'humanité.

La graine de la nouvelle Afrique est dans le fumier, la Renaissance est possible. Le soleil qui a bronzé les Africains est une source d'énergie qui fera tourner en Afrique les industries les laboratoires, éclairera les esprits et les rues et sentiers, demeures et villes, si les Etats, les Universités, les médias les citoyens y mettent les moyens à la hauteur des enjeux.

Les articulations entre questions économiques, politiques et culturelles doivent être assurées. C’est heureux qu’au début du millénaire des plans soient proposés comme celui du Millenium Africain Plan (MARP) à l’initiative du Président Mbéki de la République Sud Africaine, soutenu par Obansago du Nigeria et Boutiflika d’Algérie, celui dit Omega proposé par le Président Sénégalais Abdoulaye Wade. La CEA (Commission Economique pour l’Afrique) a assuré à travers un document intitulé compact une articulation et mise en œuvre des deux (2) plans. Ce document unique a été présenté à l’occasion du sommet de l’OUA de Juillet 2001 à Lusaka d’abord sous une appellation provisoire « Nouvelle Initiative Africaine puis « Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique ». C’est au processus qui a conduit au NEPAD, programme ambitieux, complexe, controversé

L’Université de Dakar a décidé de célébrer cette année le 20e anniversaire de l’hommage à Cheikh Anta Diop de manière tout à fait particulière :

1. en participant à la commémoration de la journée de sa disparition le 7 Février 1986 sur le thème de la reconstruction de l’Afrique

2. en donnant un cachet particulier à la journée du 30 Mars (la journée du parrain de l’Université publique de Dakar appelée depuis 1989 Université Cheikh Anta Diop, donc trois (3) ans après la disparition. Le thème retenu est l’Etat fédéral africain.

3. en contribuant de manière significative au colloque que veut organiser l’Union Africaine à Dakar sur le thème vingt après : l’héritage intellectuel et scientifique de Cheikh Anta et les défis de la construction de l’Afrique au 21e siècle.

4. enfin en contribuant à mettre en relief l’apport du savant sénégalais dans le processus de la préparation de la prochaine grande rencontre des intellectuels d’Afrique et de la diaspora prévue au Brésil en 2006.

* Veuillez envoyer vos commentaires à

* Babacar DIOP Buuba, Historien, Maître de Conférences, Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Afin de compléter les financements existants, nationaux ou internationaux, la création d’un Fonds de Solidarité Numérique basé sur des contributions volontaires et opérant de manière rapide et transparente apparaît comme une réponse adaptée à l’inégale distribution des technologies de l’information et de la communication (TIC). La mission du nouveau Fonds de Solidarité Numérique est de promouvoir et de financer des projets structurants aptes à assurer aux populations défavorisées une chance d’entrer dans l’ère de la société de l’information.

Les historiens et les universitaires s'accordent à reconnaître que la colonisation du Nouveau Monde a vu des formes extrêmes de racisme : massacres, marches forcées, " guerres indiennes ", liquidation physique par l'inanition et la maladie. Aujourd'hui, de telles pratiques seraient qualifiées de nettoyage ethnique et de génocide. Ce qui paraît encore plus effroyable à un esprit contemporain, c'est que la soumission des autochtones du Nouveau Monde était sanctionnée par la loi. " Lois " de " la découverte ", de " la conquête " et du principe terra nullius qui ont constitué les " doctrines du dépouillement ", selon Erica Irene Daes, présidente/rapporteuse du Groupe de travail des Nations Unies sur les populations autochtones, dans une étude sur les peuples autochtones et leur relation avec la terre.

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Au Sommet du G8 qui a eu lieu à Kananaskis en juin dernier, le premier ministre Jean Chrétien a fait une annonce concernant la contribution du Canada au Plan d’action du G8 pour l’Afrique. Cette annonce comprenait des initiatives d’information visant à favoriser une meilleure compréhension du processus du NEPAD en Afrique.
Dans ce contexte et dans le cadre de la phase II du Fonds d’information sur le NEPAD,nous acceptons maintenant les propositions des partenaires africains qui prévoient mener des initiatives qui accroîtront la connaissance, la participation et le soutien des Africains en ce qui concerne la mise en oeuvre des principes et des objectifs du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique. Les fonds - 2 500 000 $ - seront décaissés sur une période de cinq ans par le Secrétariat du Fonds canadien pour l’Afrique

Le CODESRIA a répondu aux besoins de formation des chercheurs africains, en concevant un formidable programme de formation. Les activités que le Conseil a développées et promues à cet effet vont de l'octroi de Petites subventions pour la rédaction de thèses dans les universités africaines et l'organisation de plusieurs « instituts d'été » annuels, axés sur des thèmes spécifiques, au financement de sessions méthodologiques, en passant par l'octroi de bourses de recherche spécialisée, la tenue d'un Campus annuels des sciences sociales, le lancement d'une initiative sur l'Histoire intellectuelle de l'Afrique, et le lancement d'un projet de publication de manuels de cours. À travers ces programmes, le Conseil essaie en même temps d'identifier et de satisfaire les besoins et intérêts des chercheurs jeunes et pleins membres seniors de l'académie africaine ayant une plus grande expérience, et de les satisfaire. Ainsi, biens que les différentes activités de formation du Conseil soient conçues pour servir les besoins de sections spécifiques de la communauté de recherche sociale, elles constituent également un important élément dans l'effort de mobilisation de l'ensemble des bases de la recherche sociale actives sur le continent.

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La Mauritanie a démarré vendredi sa production pétrolière en offshore sur le champ Chinguitti, indique un communiqué du gouvernement. Dans le même communiqué, les autorités mauritaniennes se félicitent des retombées attendues de l’exploitation pétrolière sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Le gouvernement souligne encore dans son communiqué qu’il s’assurera que l’exploitation de ce gisement n’affectera pas l’environnement et que la gestion des ressources générées par cette mise en exploitation se fera dans la transparence.

Le RSS et le Podcast sont des outils informatiques, déjà bien connus aux Etats-Unis, mais qui commencent seulement à véritablement se populariser auprès des internautes français et francophones. Une nouvelle manière de s’informer et de communiquer rapidement, plus souple et plus efficace, ces outils fonctionnant à la manière de minis moteurs de recherche personnalisés. Resté en marge pendant de nombreuses années, l’outil RSS connaît aujourd’hui une pénétration grandissante auprès des adeptes du Net. Le Podcast en revanche, en tant que tout nouveau mode de diffusion d’information, se propage à grande vitesse parmi les internautes. Deux outils distincts dans leur forme, mais avec une seule et même logique en action : s’informer différemment sur Internet.

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Une semaine après la répression policière sur le campus, les étudiants de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) ne sont pas encore prêts d'oublier ce "vendredi noir" où les forces de l'ordre sont rentrées en masse dans les différents pavillons de la Cité des garçons pour imposer le calme. Depuis la mort tragique, non encore élucidée, de l'étudiant en première année de droit, Balla Gaye, lors de la grève du 31 janvier 2001, l'UCAD n'a plus connu un mouvement d'une telle ampleur. La porte d'entrée principale, surmontée par une signalétique détruite où il était inscrit "Centre des oeuvres universitaires de Dakar", témoigne encore de la violence des accrochages du 17 février dernier entre des pensionnaires plutôt frondeurs et une police visiblement préparée à contenir une grève qui a failli embraser toute la zone universitaire.

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Au lendemain de l'adoption de la loi électorale, ce sera bientôt sa promulgation. Les politiciens n'attendent plus que l'ouverture officielle de la campagne. Faut-il croire que toutes les parties qui seront engagées dans la compétition partent avec les mêmes chances de réussite ? Ce ne semble pas être le cas. Les calculs sont faussés du moment que certains candidats mobilisent les moyens de leur bataille grâce aux revenus des contrats léonins signés à l'abri des regards indiscrets. Dans un mémorandum daté du 21 février 2006, Broederlijk Delen, une organisation non gouvernementale belge spécialisée dans

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De nombreux enfants libériens sont adoptés dans des conditions douteuses alors que beaucoup d’orphelins vivent dans des établissements inadaptés, déplorent des associations libériennes de défense des droits de l’enfant.
Alors qu’elles prétendent venir en aide aux orphelins, certaines institutions perçoivent d’importantes sommes d’argent pour l’adoption des enfants, a indiqué l’Observatoire national pour la défense des droits de l’enfant (NACROG), dans un communiqué publié la semaine dernière.

Perdu au milieu de hautes herbes, dans un village de Côte d'Ivoire, Michel Kouassi défriche une terre léguée par son défunt père. Titulaire d'une maîtrise en droit public, il monnaie désormais son diplôme dans l'agriculture, plutôt que dans un cabinet juridique de la capitale économique, Abidjan. Kouassi, 30 ans, exploite sa terre dans les forêts du village de Sahuyé, dans le département de Sikensi, (sud de la Côte d'Ivoire). Il n'a pu obtenir un premier emploi digne de son rang à cause de la crise politico-militaire et sociale que traverse ce pays d'Afrique de l'ouest depuis plus de trois ans.

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TrustAfrica cherche un individu ayant de grandes qualités pour être son Coordonnateur de programme. Le candidat retenu doit avoir une grande expérience dans le domaine de la philanthropie en Afrique et une compréhension profonde des défis que TrustAfrica cherche à relever. Le poste est basé au siège de TrustAfrica à Dakar, au Sénégal.

Qualifications requises :

- Un diplôme universitaire de second ou troisième cycle. Au moins cinq ans d’expérience dans l’octroi de subvention au niveau international et une expérience dans au moins deux sous régions de l’Afrique. Une expérience en gestion dans une organisation non gouvernementale en Afrique serait un avantage.
- Une bonne compréhension des affaires africaines. Le candidat retenu doit également être informé des principales questions liées aux programmes de TrustAfrica (paix et sécurité, intégration régionale, citoyenneté et identité) et avoir un bon réseau de contacts à travers l’Afrique.

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Une des faiblesses majeures de la recherche sociale contemporaine sur et en Afrique est le peu de considération qu’elle accorde aux questions épistémologiques et méthodologiques. Cette faiblesse s’est manifestée à un moment où les complexités croissantes des dynamiques sociales qui forment la vie sur le continent et le contexte mondial général appellent un plus grand investissement dans le perfectionnement des procédures et outils d’enquête et d’analyses pour une évaluation plus exacte et plus holistique de réalités qui changent rapidement. Mais au lieu d’un tel effort, nous assistons de plus en plus à un étonnant abandon ou mal application de la théorie et de la méthode à une échelle et avec une fréquence qui requièrent une intervention.

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Le gouvernement de la République démocratique du Congo doit agir sur la base des recommandations d’une enquête du parlement congolais qui a mis à jour l’exploitation illégale des ressources naturelles et les profits tirés du conflit armé, a déclaré aujourd’hui un groupe d’organisations internationales de premier plan actives dans les domaines des droits humains, de l’environnement et de l’aide. En juin 2005, la Commission Lutundula, une commission spéciale de l’Assemblée Nationale, dirigée par le député Christophe Lutundula, a remis un rapport relatif aux enquêtes effectuées sur les contrats miniers et les autres contrats d’affaires signés par les rebelles et les autorités gouvernementales entre 1996 et 2003, lorsque la guerre faisait rage au Congo. Le rapport a constaté que des douzaines de contrats sont soit illégaux, soit d’une valeur limitée pour le développement du pays. Le rapport recommande leur abrogation ou leur renégociation.

Le recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, Bonaventure Mvé Ondo, a invité lundi les étudiants de l’université de Bangui, capitale de la République Centrafricaine, à se saisir du campus numérique francophone pour réduire la fracture entre le Nord et le Sud en matière de production scientifique. "Je vous lance le défi de sortir notre continent de l’apartheid scientifique et économique par votre travail, en lui permettant de relever le volume, la qualité et la nature de ses produits scientifiques et économiques", a déclaré M. MVé Ondo, qui s’exprimait lors de la cérémonie de rentrée académique de l’université de Bangui.

Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Abdou Diouf, à l'occasion de son voyage officiel au Rwanda le 21 février 2006, Reporters sans frontières a demandé son intervention auprès du président Paul Kagame en faveur de Jean-Léonard Rugambage, Tatiana Mukakibibi et Dominique Makeli, trois journalistes abusivement emprisonnés. Après avoir détaillé les types de violations de la liberté de la presse les plus fréquents au Rwanda - "saisie des rares publications encore critiques, menaces publiques proférées contre les journalistes qui dérangent et intimidations physiques des professionnels de l'information" -, l'organisation a rappelé qu'elle demandait la libération de trois professionnels de l'information.

Pour lutter contre la pollution de l'environnement, une technique de recyclage des déchets plastiques en pavés a été mise au point par le Réseau d'entreprises pour le développement de l'artisanat (RESEDA), une association non gouvernementale basée à Niamey, la capitale du Niger. ''Le pavé s'obtient à partir d'un mélange de déchets plastiques fondus et de sable fin qu'on malaxe avant de passer dans des moules traditionnels. Les déchets plastiques servent aussi de combustible pour la cuisson (des pavés)'', explique à IPS, Housseini Hamidou, le président du Club UNESCO de l'Université de Niamey, producteur de pavés.

L'Afrique est l'un des continents les plus riches en ce liquide transparent seulement 25% d'espace terrestre. Les quelques milliards d'habitants qu'abrite la terre souffrent de l'insuffisance de cette denrée qui se fait de plus en plus rare. L'Afrique est l'un des continents les plus riches en ce liquide transparent indispensable à la vie et, pourtant, il est l'un des plus «privés» en matière de consommation faute d'infrastructures, une situation due essentiellement au manque d'investissements lourds.

Décidés à coordonner la lutte contre la grippe aviaire, douze Etats d’Afrique de l’Ouest se sont dotés, jeudi, d’un fonds d’intervention d’urgence pour la lutte contre l’épizootie. Les représentants des 12 pays, dont le Nigeria, premier pays africain à avoir détecté le virus H5N1 hautement pathogène, se sont réunis, deux jours durant, dans la capitale sénégalaise Dakar, en vue de mettre en place une structure sous-régionale de coordination et de prévention contre la grippe aviaire.

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Un jeune combattant de 10 ans pendant la guerre civile du LiberiaLe gouvernement libérien a installé lundi la Commission Vérité et réconciliation chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises au cours des vingt cinq dernières années au Liberia, un pays déchiré par la guerre civile. Les neuf membres de la Commission – créée dans le cadre de l’accord de paix de 2003 qui a mis fin à la guerre civile au Liberia – enquêteront sur les exactions commises entre janvier 1979 et octobre 2003.

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De nombreux centrafricains continuent d’affluer chaque jour au Tchad où au moins 4 000 d’entre eux ont déjà trouvé refuge depuis le début du mois, fuyant les attaques persistantes des bandes armées qui ont fait 50 victimes en février, a révélé l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR). « Chaque jour, des réfugiés arrivent à la frontière tchadienne », a expliqué un agent du HCR à N’djamena, la capitale. L’agence s’empresse de transférer vers ses camps du sud du Tchad les quelque 200 Centrafricains qui traversent quotidiennement la frontière, a souligné l’agence dans un communiqué publié le 21 février.

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L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a reçu de nouvelles informations et vous prie d’intervenir d’urgence à propos de la situation suivante en République démocratique du Congo (RDC). L’Observatoire a été informé par Journalistes en Danger (JED), une organisation de défense des libertés d’expression et de la presse en RDC, de la poursuite de graves menaces à l’encontre de MM. Donat Mbaya Tshimanga et Tshivis Tshivuadi, respectivement président et secrétaire général de JED.

Qu’est-ce qu’un média de la haine ? Au Rwanda, ce furent l’hebdomadaire raciste Kangura et la sinistre Radiotélévision libre des mille collines (RTLM). Jusqu’en 1994, dans ses colonnes et sur ses ondes, des extrémistes paranoïaques hutus ont préparé les esprits au massacre général des « inyenzi », les « cafards » tutsis. En Côte d’Ivoire, ce sont les hurlements répétés, en lettres majuscules, de journaux obéissant docilement à des hommes politiques ambitieux et violents. Dans l’ex-Yougoslavie, ce furent les voix des belligérants serbes, croates ou bosniaques qui galvanisaient leurs assassins respectifs. Au Moyen-Orient, ce sont ces journaux ou ces télévisions pour lesquels rien, sinon une guerre cruelle et totale, n’est souhaitable pour régler le conflit entre Israéliens et Palestiniens.

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Pambazuka News 7: Quo Vadis Guiné-Bissau?

Immunodépresseurs, traitements contre le diabète, antibiotiques, antifongiques, traitements contre les infections, vaccins - tout ceci est disponible de façon naturelle en Afrique et a été utilisé depuis des siècles par les autochtones. Mais ces pratiques sont de nos jours menacées alors que les laboratoires Occidentaux pillent ces connaissances et ces ressources naturelles.

La publication de « Out of Africa: Mysteries of Access and Benefit Sharing » (Hors d’Afrique: Les Mystères de l’Accessibilité et de son Partage Bénéfique) a éclairci quelque peu cette tendance croissante au bio-piratage qui se répand à travers le continent Africain. Beth Burrows, de l’Institut Edmonds, un organisme à but non lucratif spécialisé dans l’éducation environnementale, a répondu à quelques questions posée par Pambazuka au sujet de son rapport.

PAMBAZUKA NEWS: Comment définissez-vous la bio-piraterie ?

BETH BURROWS: Comme précisé dans l’introduction d’Hors d’Afrique, la définition retenue dans le contexte de cette œuvre était comme suit: « lorsqu’il y a un accès ou une acquisition concernant la biodiversité (s’accompagnant ou non des savoirs traditionnels s’y rattachant), ne comprenant pas au préalable un consentement éclairé y compris sur les bienfaits d’un tel partage de ces informations de la part de ceux dont les connaissances sur la biodiversité (ou les savoirs traditionnels) ont été «obtenus » ou «acquis », il y a bio-piraterie, c’est-à-dire, du vol. »

PAMBAZUKA NEWS: Quelle est la relation entre le développement de l’Afrique et la bio-piraterie ? Quel est le rapport entre un développement durable et la protection de la biodiversité ?

BETH BURROWS: L’Afrique jouit d’une biodiversité très riche. Elle devrait être en mesure de contrôler la manière dont cette «richesse» est utilisée et de s’assurer qu’elle sera toujours exploitée pour le plus grand bien (au présent comme au futur) de son peuple et d’autres biodiversités du continent. Il est au delà de ma compétence (ou de mon audace) de prétendre dire comment chaque pays et chaque groupe d’habitants envisage exactement son propre développement. Il faudrait poser cette question à tous ces différents groupes.

Si la biodiversité ne peut être maintenue, de toute évidence elle ne sera pas « protégée» ou accessible aux générations futures. Très vraisemblablement, ce sont ceux qui ont su gérer la biodiversité des siècles durant -les personnes qui vivent au seun de cette dernière- qui sont les mieux à même de juger comment entretenir et protéger leur propre biodiversité.

Se contenter de consommer la biodiversité dans le but de rendre plus aisée des projets de développement à court terme ne semble pas raisonnable en termes de conservation (et d’utilisation future). C’est ce qu’avaient compris ceux qui créèrent la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Ce traité était censé reposer sur trois piliers - conservation, usage durable et partage équitable des retombées positives provenant d’une utilisation durable.

Comme l’avait écrit Hamdallah Zedan, ancien Secrétaire du CDB, au sujet d’un partage équitable de ces bienfaits: « Ce dernier objectif est d’une importance toute particulière pour les pays en voie de développement, car ils disposent de la plus grande partie de la diversité biologique mondiale mais perçoivent que, en règle générale, ils ne reçoivent pas une part équitable des avantages dérivés de l’emploi de leurs ressources utilisées pour le développement d’innovations telles que des cultures à haut rendement, des produits pharmaceutiques ou cosmétiques.

Un tel système diminue la motivation que pourraient éprouver les pays nantis d’un point de vue biologique mais plus dépourvus économiquement à conserver et à utiliser de façon durable leurs ressources pour le bénéfice ultime de tous les habitants de notre Monde.

PAMBAZUKA NEWS: Quelles sont les considérations éthiques sous-tendant la bio-piraterie, et quelles protections sont actuellement en place pour protéger la biodiversité en Afrique ?

BETH BURROWS: Les considérations éthiques concernant la bio-piraterie, ou, de façon plus appropriée, concernant les objections à cette pratique, sont identiques à celles concernant le vol, le manque de respect et le colonialisme.
Toute « protection » contre la bio-piraterie qui se pratique en Afrique devrait être établie au niveau national (bien que en quelques lieus ailleurs dans le monde, certaines communautés locales ont élaboré leurs propres règles et refusé l’accès à leur biodiversité à tout individu refusant de s’y conformer).

Cette protection nationale devrait être reflétée dans des lois sur l’Accès et le Partage des bienfaits (APA) découlant de la biodiversité de chaque pays. Il serait également nécessaire d’avoir une réglementation gouvernant la reconnaissance des droits des communauté autochtones et locales à leur propre biodiversité.

Quoique beaucoup de pays ont signé la Convention de la Diversité Biologique, beaucoup d’entre elles n’ont toujours pas mis en place de réglementations sur l’Accès et le Partage des Avantages (APA) , ou ne les ont pas mis en application. Qui plus est, le CDB n’a toujours pas accepté de se voir lié par des accords internationaux concernant l’accessibilité et le partage de ces bienfaits (les organisations du CDB s’affairent actuellement à négocier de tels accords).

Malheureusement, un grand nombres de signataires n’ont toujours pas passé de lois à portée nationale visant à gouverner l’accès et le partage des bienfaits en ce qui concerne les ressources génétiques de leur pays (ainsi que celles d’une variété de peuples autochtones vivant à l’intérieur de leurs frontières).

PAMBAZUKA NEWS: Quelles sont les répercussions, à la fois sur l’environnement et pour la société, qui résultent de la bio-piraterie ? Comment sont, en ce cas, lésées les cultures indigènes et leurs communautés ?

BETH BURROWS: Il faudrait poser cette question à chaque groupe à qui on a enlevé des substances ou des connaissances traditionnelles (avec leur accord, l’attribution de leur contribution et / ou une rémunération). Chaque groupe n’a pas nécessairement ressenti ou pensé de la même façon cette situation. Toute privation (ou dégradation, ou encore sur-consommation de biodiversité) n’aurait pas le même effet dans chaque lieu.

En règle générale, les répercussions humaines peuvent aller d’une impression d’avoir été dépouillé, ou d’avoir été victimes d‘un manque de respect, jusqu’à un sentiment d’avoir été complètement délaissé. Chaque peuple doit décider pour lui-même quelles ont été les répercussions. Ce n’est pas à un étranger au groupe de prendre cette décision.

En ce qui concerne l’environnement, il est également difficile de donner une réponse générale à une question sur les conséquences de la bio-piraterie. C’est un thème demandant une enquête au niveau national (et local). Dans le pire des cas, il se peut que la bio-piraterie exerce une telle pression sur une ressource génétique que cette dernière puisse disparaître entièrement du lieu dont elle est originaire. La biodiversité pourrait devenir rare et chère et, finalement, entièrement inaccessible à ceux pour qui elle était autrefois abondante et utilisée librement.

PAMBAZUKA NEWS: Pourriez-vous estimer, en termes financiers, les profits qui ont été réalisés grâce à la bio-piraterie en Afrique ?

BETH BURROWS: Non. Il faudrait procéder à une telle enquête exaction par exaction. Alors que certains de ces « vols » n’ont pas donné lieu au moindre profit, d’autres se seraient soldés par des bénéfices de plusieurs milliards. Et, bien sûr, il y a toute la question de déterminer qu’est-ce qui constitue un « profit » et qui tient les comptes.

PAMBAZUKA NEWS: Que faudrait-il faire, à un niveau tant international que local, pour se préminir contre la bio-piraterie ? Quelles politiques devraient être mises en place, et que doivent mettre en œuvre les communautés afin de protéger la biodiversité de leur territoire ?

BETH BURROWS: Les communautés doivent, à tous les niveaux, décider sous quelles conditions elles donneront accès à leur biodiversité et à leurs connaissances traditionnelles. Il leur faut mettre en place un système leur permettant de traiter avec ceux qui viendraient accèder à leur biodiversité. Ce système devrait être connu de tous.

Au niveau national, ce système doit être inscrit dans la loi, et également au niveau international, où, il nous faut l’espèrer, un niveau minimal d’APA (Accès et Partage des Avantages (APA) sera rendu obligatoire, niveau au dessous duquel il serait inacceptable d’obtemperer. Il faudra peut-être construire une armature juridique en certains endroits pour s’assurer que de telles lois soient établies et appliquées. Dans certaines parties du monde, il s’agirait d’une armature légale. Dans d’autres endroits, une armature éthique.
Pour que ce système fonctionne, il faudrait que les chercheurs universitaires comprennent que les temps ont changé et que les conditions leur permettant d’accéder à la biodiversité ont changé également.

Qui plus est, il faudrait également des changements parallèles dans les lois régissant les brevets, au niveau national comme international, pour s’assurer que nul ne puisse breveter aucune trouvaille quel qu’elle soit sans révéler la source de tout matériel biologique utilisé dans son « invention », et sans annexer une copie de l’accord correspondant à l’accès et au partage des avantages afférents à la demande de brevet.

Il me faut noter à ce sujet que ceci serait encore plus compliqué que je l’ai décrit. Par exemple, beaucoup de personnes estiment qu’un brevet portant sur des substances biologiques serait ni éthique ni désirable. En ce qui les concernent, tout accord CAPA devrait inclure une clause interdisant de breveter le matériel, la connaissance et tout ce qui en dériverait.

La nécessité de résoudre ces questions nombreuses et épineuses explique pourquoi les nations du monde, à part quelques exceptions; comprennent l’intérêt de négocier un traité APA dans le contexte du CDB.

*Veuillez envoyer vos commentaires à :

*Cet article a d’abord paru dans l’édition anglaise de Pambazuka News numéro 244. Voir :

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Pambazuka News 1: Bem vindos ao Pambazuka News edição em língua Portuguesa!

Les Africains et les Afro-américains ont toujours eu des rapports fragiles et compliqués qui ont été influencés par l’histoire et les perceptions. Philippe Wamba, lui-même biculturel, décrit la « fascination » qu’ont les Africains et les Afro-américains les uns pour les autres comme deux groupes « qui se contemplent par delà le fossé que représente l’océan atlantique, à travers le Transatlantique comme un enfant qui se voit dans un miroir pour la première fois ». Aujourd’hui, cette ligne de partage transatlantique se rétrécit. De plus en plus d’Africains partent pour les Etats-Unis, et ces « cousins éloignés » se voient obligés, tout au moins, de se reconnaître mutuellement.

Toutefois, cette reconnaissance ne se traduit pas en rencontres familiales. Les relations sociales entre les Africains et les Afro-américains sont au mieux, troublées et au pire, hostiles. Les tensions qui existent entre les Africains et les Afro-américains aux Etats-Unis promettent d’atteindre un point d’ébullition. Il y a eu, en effet, certains cas de conflits entre des étudiants africains et afro-américains dans des établissements d’enseignement secondaire du premier cycle et des lycées américains. On note également des conflits sur le lieu de travail déclenchés par l’embauche et la promotion d’un groupe par rapport à un autre. Même s’il existe des cas plus positifs de coopération et d’interaction, les Africains et les Afro-américains ont tendance à s’isoler les uns des autres tout en nourrissant des stéréotypes et des idées fausses qui ont empêché des interactions sociales plus répandues.

Chaque année le nombre d’Africains arrivant dans les villes américaines s’accroît. En 1989, plus de 25 000 Africains ont immigré aux Etats-Unis. En 2001, le nombre d’immigrants africains a doublé, atteignant plus de 53 000. En effet, plus de 75% des immigrants africains aux Etats-Unis aujourd’hui sont arrivés après 1985. Et ces chiffres n’incluent pas les plus de 10 000 étudiants africains qui se font inscrire dans les universités américaines chaque année. En fait, plusieurs historiens jugent que le nombre d’Africains qui ont immigré aux Etats-Unis depuis 1980 dépasse ceux qui étaient venus aux Etats-Unis durant toute la période de la traite transatlantique des Noirs.

Bon nombre de ces Africains se déplacent vers des régions métropolitaines, telles que New York, Los Angeles et Washington DC, modifiant ainsi le « paysage africain » des Etats-Unis, de plus ou moins la même manière que les Antillais quelques générations plus tôt. Alors qu’il y a toujours eu des Africains aux Etats-Unis, la croissance spectaculaire de l’immigration provenant de ce continent pendant les vingt dernières années leur ont assuré une place importante dans le paysage américain en général, et plus particulièrement dans la communauté afro-américaine. Dans le passé, la majorité des Afro-américains, qui ne considéraient pas la présence des immigrants africains comme étant significative, et qui souvent ne savaient même pas qu’ils étaient là, négligeaient la communauté peu importante d’Africains aux Etats-Unis. Avec le nombre actuel d’immigrants africains, qui est en hausse aux Etats-Unis, les Afro-américains et les Africains se rencontrent au quotidien, depuis la ville de New York jusqu’aux régions rurales d’Alabama en passant par les Etats du Midwest tels que l’Ohio et le Minnesota.

Cette tendance influe aussi sur la communauté afro-américaine de Washington DC, région contenant le plus grand nombre d’immigrants africains du pays entier, entre 80 000 et 93 000. Le nombre d’immigrants africains (80 000 - 90 000) dans la région de Washington DC est même supérieur au nombre d’immigrants venant des Caraïbes (49 000). En effet, Washington DC est le domicile d’un groupe comprenant divers immigrants africains pionniers qui ont constitué l’essentiel du corps diplomatique de la communauté et qui ont bâti les fondations pour la récente immigration africaine. Washington DC abrite également l’une des régions métropolitaines à majorité noire les plus anciennes ainsi que l’une des plus grandes universités traditionnellement noires (HBCUs), l’Université de Howard, tout cela contribuant à un mélange intéressant de peuples d’origine africaine.

Tout comme ailleurs dans le pays, les Africains et les Afro-américains se rencontrent à l’école, au travail et dans le voisinage. Ces rencontres sont imprégnées de stéréotypes, qui dépeignent les Africains comme étant pauvres et barbares ou raffinés et arrogants. Les hommes sont aussi perçus comme étant autoritaires alors que les femmes sont soumises et acceptent les abus exercés sur elles par l’homme africain tyrannique. Les Afro-américains sont considérés comme des paresseux, obsédés par le racisme et dépourvus de toute culture. Les Afro-américaines, quant à elles, sont perçues comme ayant des mœurs légères alors que les hommes sont des criminels violents. Le mot argotique nigérian « Akata », auquel les Américains furent confrontés pour la première fois dans le film « Sugar Hill » est un mot utilisé par certains Ouest-africains pour faire référence aux Afro-américains. Le mot, traduit de façon approximative, est un terme peu flatteur signifiant « sauvage », « esclave », « prisonnier » ou (comme dans le film), « cueilleur de coton », voulant dire « sale ». Ce sont là quelques-unes unes des images qui planent sur tout contact entre Africains et Afro-américains.

On est loin de vouloir peindre un tableau totalement désespéré des relations africaines / afro-américaines car il existe aussi des terrains importants de collaboration entre les deux groupes. En sus des relations amicales entretenues entre les membres des deux groupes, l’immigration africaine aux Etats-Unis a aussi abouti à une augmentation de mariages entre Africains et Afro-américains. Les recherches avancent qu’il existe plus d’Africains mariés à des Américains d’origine africaine qu’à des Américains d’origine européenne. On note également une collaboration dans le domaine de l’activisme. Alors que les Africains ont encore à s’engager en grand nombre dans les affaires locales (la brutalité policière, la discrimination positive), on sait que les Afro-américains défendent depuis très longtemps la cause africaine. Des organisations telles que Africa Action, Africare, The African American Institute, IFESH, et TransAfrica sont toutes des organisations afro-américaines qui emploient des Africains et travaillent avec eux sur des questions concernant l’Afrique. Dans le domaine de la culture Pop, l’artiste sénégalais de RnB, Akon, s’est fait un nom dans un style de musique dominé par les Afro-américains. De plus, des artistes hip hop tels que Common et Wycleff Jean ont collaboré avec des musiciens africains, rejoignant les artistes hip hop de la diaspora à ceux de l’Afrique, du jamais vu dix ans auparavant.

En général, les rapports entre Africains et Afro-américains sont souvent complexes et multidimensionnels. Le milieu économique, le niveau de conscientisation à la chose africaine, la durée de leur présence en Amérique, leur âge, les influences familiales, tout influe sur les rapports entre Africains et Afro-américains.

Les Africains qui sont aux Etats-Unis depuis plus longtemps, par exemple, ont tendance à mieux comprendre la communauté afro-américaine et la politique des races en Amérique. Cela s’applique surtout aux Africains qui ont immigré aux Etats-Unis à un jeune âge. Ces derniers, plus jeunes, ont probablement plus d’amis afro-américains et ont tendance à fréquenter des cercles autres que leur communauté immigrante. Les enfants d’origine biculturelle constituent un autre lien très important dans le contact africain / afro-Américain. Ceux nés de parents dont l’un(e) Africain(e) et l’autre Afro-américain(e) sont souvent le lien unissant les deux communautés. Ils passent fréquemment une bonne partie de leur vie à transmettre la culture d’un groupe à l’autre. Dans de nombreux cas c’est souvent un avantage incertain d’être biculturel, de faire partie des deux communautés et d’être pris au milieu de tensions auxquelles chaque communauté s’accroche encore. Toutefois, ce groupe sert aussi de lien crucial dans tout espoir d’établir un rapprochement entre ces deux communautés.

Le cas des enfants de naissance biculturelle et des jeunes immigrants africains confère une autre dimension intéressante à cette perplexité : l’identité. Pour la communauté afro-américaine, l’identité a toujours constitué un élément important de leur autodétermination. Depuis toujours les Afro-américains ont l’habitude de définir de qui et de quoi est constituée l’identité afro-américaine. Les Afro-américains ont traditionnellement été considérés comme ceux dont les ancêtres étaient arrivés en Amérique lors de la traite des Noirs. Aujourd’hui, l’immigration africaine remet en cause cette identité comme ne l’ont jamais fait les Antillais. L’histoire des Afro-américains d’aujourd’hui n’est pas forcément ancrée dans la traite des Noirs. La seconde génération d’immigrants africains et d’enfants de naissance biculturelle possède une histoire et une culture différentes, mais certains d’entre eux s’identifient, du moins en partie, aux Afro-américains. Certains de ces Africains n’ont jamais été en Afrique, ils agissent (et dans certains cas, se sentent) plus comme des Afro-américains (auxquels ils ressemblent d’ailleurs) que des Africains.

En fait, les chercheurs s’accordent à dire que les enfants d’immigrants africains sont des Afro-américains ; par ailleurs, d’autres chercheurs font référence à la récente vague d’immigrants africains aux Etats-Unis comme « La Nouvelle Diaspora » et aux Africains qui vont aux Etats-Unis comme "les autres Afro-américains". Toutefois, les recherches et les études effectuées ne définissent pas forcément les perceptions réelles de la vie. L’identité n’est pas de caractère fixe et elle comporte plusieurs aspects qui se contredisent parfois. A mesure que plus d’Africains atteignent les côtes américaines, les Afro-américains ont à faire face aux conséquences de l’arrivée de ces « nouveaux Africains africains ». Les deux groupes ne peuvent plus continuer à s’isoler l’un de l’autre. Depuis les dernières années, des groupes tels que NAACP et The Urban League, reconnaissent au moins la présence d’immigrants africains en Amérique. Cela signifie que leurs problèmes doivent faire partie de l’ordre du jour de la communauté afro-américaine. Les immigrants africains représentent une voix légitime aux Etats-Unis et ont la capacité d’atteindre un niveau d’influence similaire à celui que d’autres immigrants ont en matière de politique locale aussi bien qu’étrangère. On aperçoit déjà des Africains qui jouent un rôle de plus en plus important dans le lobby de la politique étrangère américaine en Afrique, rôle qui était au début rempli par des Afro-américains. En sus des idées extraordinaires du panafricanisme, les Africains et les Afro-américains représenteraient des ressources précieuses entre eux. De la même manière, la définition de l’Afro-américain changerait probablement pour les générations futures, laissant la place aux Africains qui continuent à affluer aux Etats-Unis en nombre record.

* Msia Kibona Clark, de naissance tanzanienne, a été élevée aux Etats-Unis ; elle est mi tanzanienne et mi-afro-américaine. Elle détient un diplôme en Sciences Politiques de l’Université Johnson C. Smith et est également titulaire d’une maîtrise en Etudes Comparées et Régionales de l’Université Américaine. Boursière Sasakawa au sein du Département des Etudes Africaines à l’Université de Howard, elle prépare actuellement son doctorat. Sa recherche porte sur l’immigration africaine aux Etats-Unis et son incidence sur les relations africaines / afro-américaines et l’identité. De plus, Msia représente l’Ouganda au sein d’Amnesty International et travaille comme rédactrice de comptes rendus pour AllAfrica.com. Elle a aussi été consultante et conférencière auprès de plusieurs organisations. Lors de ses fonctions professionnelles et de ses recherches qui portent sur la Diaspora africaine ainsi que sur la pensée féministe, elle a été amenée à visiter l’Afrique orientale et occidentale, Cuba et le Brésil.

Texte traduit de l’original sous la direction de Vanessa Everson (maître de conférences au sein de la section de français de l’université du Cap) par Kesini Muregesan.

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La sixième réunion ministérielle de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) s’est terminée juste avant Noël, mais les résultats ne représentaient pas de cadeau pour l’Afrique. L’accord général était que le « projet de développement » n’a pas réussi à cacher des pertes dans les domaines de services, de l’agriculture et des subventions aux exportations. Dans cet article, Mohau Pheko et Liepollo Lebohang Pheko, du « Gender and Trade Network », montrent que l’assemblé à Hong Kong a créé un programme de « contre-développement » pour l’Afrique et ses habitants, surtout les femmes.

L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ressemble à un jeu complexe dans un casino. Les participants parient, créent et recréent des équipes – le G90, le G33, le G20, le 11 NAMA (l’accès au marché non-agricole) et, bien sûr, les quatuors de pays les plus riches de l’Union Européenne (UE), le Canada et le Japon. Comme toujours dans les pourparlers entre les pays riches et les pays pauvres, les règles du jeu changent selon les caprices des riches. En fin de compte, les pays riches industriels, en conspirant et en faisant des gestes vides (voir le programme « aide pour commerce » par exemple), gagnent de plus en plus de concessions des pays pauvres africains. Encore une fois – ce sont les pauvres qui ont perdu.

A Hong Kong, les riches ont consacré beaucoup de temps à préparer des programmes de « développement » - ceux qui visent à diviser et à conquérir. Ce programme était un cas de romance sans finance – il était vide, dérisoire et basé sur des prêts qui augmenteraient les problèmes financiers des pays africains les plus pauvres. Les pays les moins développés, qui ont essayé de résister à ces programmes nuisibles, étaient attaqués pour leurs efforts visant à « causer l’échec du sommet ».

Le sommet a même fait la sourde oreille à l’audace extraordinaire des parlementaires africains, qui ont insisté pour « la résolution des inquiétudes concernant le développement des négociations élevées par les membres africains ». Les ministres de commerce africains n’étaient pas en accord, et ils ont soutenu le dernier texte, avec tous ses défauts. Après six journées d’acrimonie dans les négociations, tout le monde, même le trio de l’UE, les Etats-Unis et Pascal Lamy, le secrétaire général de l’OMC, est conscient de ce qui a eu lieu au sommet. Les problèmes auxquels l’OMC fait face ont été dissimulés pour éviter un troisième échec du sommet. La conclusion des négociations indique que le système de « commerce libre » est hypocrite, incohérent et inefficace, surtout pour les femmes africaines. Le sommet de l’OMC à Hong Kong a avec réalisme souligné ces contradictions.

On ne peut pas rejeter toute la faute sur les pays riches ; ils avaient à coopérer avec des pays du Sud pour réussir à créer une compromission trompeuse. Les coupables sont les pays du groupe « G-20 », surtout ceux qui ont des économies émergentes – le Brésil, l’Inde, la Chine, le Pakistan et l’Afrique du Sud. Sous la direction de Celso Amorin (Brésil) et Kamal Nath (Inde), le groupe « G-20 » a dupé les pays en développement, en échange de l’accès au marché agricole pour le Brésil et de la délocalisation des services pour l’Inde. A la suite de ces affaires, les pays en développement auront à subir l’accès agressif au marché de services. Les pays africains devront accorder aux investisseurs étrangers les mêmes droits qu’aux fournisseurs locaux dans le domaine de services importants comme la distribution d’eau. Ceci représente une attaque contre les services publics, les services sur lesquels les femmes comptent pour leurs familles. En Afrique du Sud, ceci travaillera contre les efforts à promouvoir l’amélioration de la situation économique des noirs et des femmes. Ces groupes seront en compétition avec des investisseurs étrangers dans le tertiaire.

D’après l’adoption d’une formule suisse sur l’accès au marché non-agricole (NAMA), les pays africains auront à casser les prix pour ce qui concerne leurs frais industriels. Ceci pourrait conduire à la chute de l’industrie locale, la diminution du développement industriel, et une importante perte d’emplois dans les domaines du minage, de la pêche et de l’industrie. On verra aussi la destruction de l’industrie artisanale des femmes et le remplacement des fabricants locaux.

Quant à l’agriculture, les intérêts critiques de l’Afrique ont été ignorés. L’échéance de la subvention aux exportations en 2013, qui équivaudra à trois milliards d’euros, est insignifiante auprès des 55 milliards d’euros de dégâts que des fermiers africains auront à essuyer à cause des mesures de soutien domestique dans les pays occidentaux. Il est clair que les pays riches, surtout l’UE et les Etats-Unis, ont échappé à ce point de friction. Ce sont les femmes africaines qui ont perdu – elles seront déplacées par de grandes sociétés, comme Monsanto, qui produisent des graines génétiquement modifiées, et qui créent une crise de sécurité alimentaire pour le monde africain.

L’opposition de certains pays, comme ceux du groupe « G90 » (essentiellement des pays en développement), ainsi que le Venezuela et la Cuba, était annulée grâce à cause de la forte pression exercée par les pays riches. Il est clair que ces pays se sont servis du Doha Development Round pour suivre leur engagement selon l’OMC à ouvrir leurs marchés, même si cette action ne soutenait pas de buts de développement nationaux. Le commerce libre se conduit comme l’idéologie d’un chef religieux dévoyé – faites ce que je dis, pas ce que je fais. Quand les pays africains ont exigé un traitement spécial, les pays riches les ont traités comme un cas de charité. Les pays riches ont aussi intimidé les pays en développement, en leur offrant deux options : à s’adapter à la libéralisation du commerce ou à se cacher derrière le protectionnisme du passé. Ceci représente une fausse dichotomie. La vraie dichotomie se trouve dans le combat entre le développement et les règles inégales du commerce libre tranchées par les pays riches.

Le sommet à Hong Kong n’est pas devenu un jalon sur le chemin vers le « development round ». Il a plutôt créé un climat de « contre-développement » pour l’Afrique et ses habitants.

Les gains économiques promis par l’OMC lors de son lancement il y a 11 ans n’ont jamais été matérialisés. Les conditions économiques pour la plupart des Africains se sont détériorées. Ceci évoque une chanson célèbre de Billie Holiday : « them’s that’s got shall get, them that’s not shall lose », qui veut dire « les riches continueront à gagner, les pauvres continueront à perdre ».
Selon une étude récente réalisée par la Banque Mondiale, les pays pauvres subiront une perte nette si le programme actuel de Doha se prolonge. Il est cynique – même pour l’OMC – d’essayer de déclarer que ces négociations soutenaient le développement. Une perte nette sera subie par la plupart de l’Afrique, les Caraïbes, et la majorité des pays du Proche Orient. Le texte ministériel du sommet de Hong Kong en montre le vrai résultat. Malgré des journées de campagnes publicitaires sur l’importance du développement pour le programme de Doha, l’Afrique a été hypothéquée pour garantir la prospérité future des pays industrialisés les plus riches.

* Les auteurs sont membres du secrétariat du « Gender & Trade Network in Africa » (GENTA) à Johannesburg. GENTA a participé au sommet ministériel à Hong Kong.

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(http://africanshirts.blogspot.com/ 2006/01/prison-works.html)

African Shirts est étonné que la population carcérale au Nigeria soit presque 4 fois moins importante que celle du Royaume Uni. Ce qu’il trouve le plus surprenant, c’est que le gouvernement Nigérian soit prêt à libérer plus de la moitié de ses 4.000 détenus : >. Il met aussi en cause la suggestion implicite concernant les prisonniers, selon laquelle le Nigeria est plus respectueux de la loi que le Royaume Uni : Ce qui l’impressionne’ le plus c’est que >.

Le Blog de Darfour : La Passion du Présent
(http://platform.blogs.com/passionofthe present/ 2006/01a_movement_by_w.html)

Rapports sur un mouvement des femmes en République Démocratique du
Congo pour combattre le viol.

féminine qui, avec le soutien des donneurs internationaux, sont en train de lutter
contre les stigmates du viol dans le Nord-Est de la RDC où un violent conflit
ethnique a fait rage au cours de la dernière décennie.
Les femmes ont commencé à former des comités locaux de vigilance pour protéger et soutenir les femmes qui ont été violées et leur donner des conseils.

Politique éthiopienne
(http://ethiopianpolitics.blogspot.com/2006/01/dictator-of-month.html)
rapporte que le Premier Ministre Meles Zenawi a été désigné dictateur du mois par le site > qui est un magazine qui publie des articles sur le travail infâme des dictateurs, autocrates et monarques du monde. Les dictateurs qui ont déjà été cités sur ce site sont : Adolf Hitler, Joseph Staline, Kim Jong II et Mengistu Halie Mariam. Ce blog qui compte bien d’autres citoyens Ethiopiens inquiets a été en contact avec le site >, les informant sur les atrocités commises par le Premier Ministre Meles Zenawi. Après avoir passé en revue toutes les preuves données par des sources sûres, ils sont finalement convaincus que Meles Zenawi mérite bien ce titre.

Black Star Journal
(http://blackstarjournal.blogspot.com/2006/01/38000-die-each-month-in-dr-...) Commente sur les chiffres stupéfiants de 34.000 personnes qui meurent chaque mois en République Démocratique du Congo et le mutisme observé par la Communauté Internationale.
Il fait la comparaison avec la réaction suscitée par le Tsunami en Asie ou 283.000 personnes avaient péri avec 1 million de déplacés, et les attentats du 11 septembre aux Etats Unis qui avaient fait 3.000 morts.

Blog des Tunisiens : Subzeroblue
(http://www.subzeroblue.com/archives/ 2006/01/biodiesel_in_Tunisia.html) écrit au sujet du coût de plus en plus élevé du carburant à travers le monde. Le consommateur est en train de perdre alors que les grandes compagnies pétrolières continuent de faire des profits dans les banques. Bien que les Tunisiens soient chanceux parce que leur carburant est subventionné par le gouvernement, ceci ne durera pas pour toujours et comme dans le reste du monde il faudra trouver une alternative aux besoins du carburant. Il y a une suggestion: le bio diesel
“ Une option que je trouve réellement accessible pour un pays comme la Tunisie qui ne peut pas parvenir à investir autant d’argent dans le carburant à hydrogène par exemple. Le bio diesel est fait à partir de matériaux renouvelables comme les huiles végétales et la graisse des animaux, ou même des huiles recyclées. Il est biodégradable et non-toxique et a sensiblement moins d’émissions que le gasoil une fois brûlé. Il fonctionne bien dans les moteurs diesel actuels et réduits de moitie l’usure des moteurs. Le bio-diesel est déjà disponible dans le Royaume Uni et aux Etats Unis et il existe un site Internet qui a pour but d’expliquer comment vous pouvez le fabriquer vous-même.
(http://journeytoforever.org/biodiesel_make.html)

Black Looks(http://okrasoup.Typepad.com/black_looks/ 2006/01_a_56_year_old_e.html). Ce site commente sur la sentence de 5 ans de prison prononcée contre un pédophile britannique pour abus sexuel sur des jeunes enfants au Ghana. “Evidemment l’arrestation de cet ignoble individu est un soulagement mais la réalité est que rien qu’en Afrique il y a des millions d’enfants qui subissent des abus sexuels alors que le nombre de condamnations est relativement faible.” Les pays africains sont remplis de touristes sexuels, c’est le cas de la Gambie, du Cameroun, du Kenya et de l’Afrique du Sud pour ne citer que ceux-là. Prenant la Gambie en exemple, elle explique comment opèrent les touristes sexuels. Quant à l’Afrique du Sud, elle est la principale destination et le principal fournisseur d’enfants dans le monde.

“Le trafic, la prostitution et la pornographie d’enfants devient le meilleur moyen de se faire de l’argent pour des individus, des gangs et des syndicats à Cap Town, Johannesbourg, Durban et ailleurs dans le pays, et dans le monde. Les recherches faites par Molo Songolo ont révélé que le trafic d’enfant est pratiqué à travers l’Afrique du Sud et ses frontières, aussi bien en Afrique du Sud qu’à partir de ses frontières”.

* Sokari Ekine est l’auteur du blog Black Looks, http://okrasoup.typepad.com/black_looks

* Veuillez envoyer vos commentaires a [email][email protected]

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A Khartoum, où se tient le sommet de l'Union africaine cette semaine, les autorités soudanaises ont employé les grands moyens pour rendre la ville plus attrayante, espérant qu'un accueil souriant contribuera à masquer les ravages de la guerre, de la pauvreté, et des violations des droits de l'homme dans le pays. Jonah Fisher, de la BBC, est sur place, et décrit les effets de cette gigantesque opération de chirurgie esthétique urbaine.

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''Le cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial..., est aussi la principale source de financement occulte du régime ivoirien, notamment pour ses achats d'armes de guerre'', révèle un rapport commandé par la Commission européenne. Rendu public le 18 janvier, ce rapport de 200 pages, dont les recherches ont été menées depuis juin 2004, décrit ce secteur clé de l'économie ivoirienne comme ''livré au règne arbitraire et géré en toute opacité'', selon l'un des rédacteurs du document, l'avocat français Xavier Ghelber.

Des informations en provenance du Nigéria indiquent que des individus ont perpétré un nouveau vol à main armée dans les locaux d'une compagnie étrangère dans la région du Delta. La police affirme qu'une vingtaine de malfaiteurs ont attaqué les installations d'une société sud-coréenne. Les individus auraient réussi à s'emparer de 300 mille dollars.

Derrière la flambée des prix du baril du pétrole, le 2e plus grand producteur de pétrolé africain, l’Angola, possède l’un des taux de croissance économique les plus rapides du continent alors que sa population demeure parmi la plus pauvre.
Après 27 ans de guerre civile, un accord de paix signé avec les rebelles de l’UNITA en 2002 commence à transformer progressivement la vie des populations qui s’en prennent au gouvernement qu’elles accusent de retarder les retombées économiques générées par le pétrole.

Le Soudan a déclaré Mardi 10 janvier qu’il était prêt comme le Tchad à ouvrir les négociations afin de désamorcer la tension grandissante à la frontière entre les deux pays, mais les deux parties paraissent encore très divisées sur ce point. Au cours du week-end le Tchad a déclaré qu’il était prêt à négocier avec le Soudan à certaines conditions dont le désarmement des rebelles Tchadiens. Ndjaména a déclaré que ces rebelles opèrent le long de la frontière avec le Soudan.

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Une grande crise humanitaire se déroule dans la province congolaise du Katanga avec des dizaines de milliers de personnes déplacées, mais jusqu’à présent le gouvernement et la communauté internationale ne font pas grand chose. La province du Katanga n’est pas sur la carte politique, c’est pour cette raison qu’une telle crise humanitaire est ignorée, a déclaré Jason Stearns, chef des Analystes du Groupe International en Afrique Centrale qui prépare en ce moment un rapport qui sera publié au début de cette année.

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L’Erythrée doit accepter sa faute devant l’opinion internationale pour avoir déclenché la guerre en 1998-2000 à la frontière avec son voisin éthiopien, sans reconnaître que cette décision était une erreur, a déclaré un haut conseiller lundi 2 janvier 2006. La commission de la Cour Permanente d’Arbitrage a déclaré le mois dernier que l’Erythrée avait violé le droit international en attaquant l’Ethiopie en 1998, ce qui a déclenché la guerre entre les deux pays, faisant 70.000 morts.

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L’Armée de la Résistance du Seigneur rentre dans sa 20e année d’insurrection sans une fin en vue. Ceci a compliqué davantage la situation politique à Kampala au cours des derniers mois, dont l’arrestation de grandes figures de l’opposition, note le Groupe International dans un nouveau rapport. Le Groupe International précise que la nouvelle stratégie des rebelles est de tendre des embuscades aux véhicules, y compris ceux des agences humanitaires. Ceci a empiré la situation humanitaire dans le Nord de l’Ouganda, pendant que le processus de paix entre le Soudan et la République Démocratique du Congo (RDC) est perturbé comme l’Armée de la Résistance du Seigneur traverse les frontières sans la réaction de Conseil de Sécurité des Nations Unies

Selon certains rapports, l’Ouganda a débuté les négociations en vue de payer la République Démocratique du Congo (RDC) à la suite de la décision de la Court Internationale de Justice demandant à l’Ouganda de payer des compensations à la RDC après avoir envahi et pillé ses ressources. La RDC a porté plainte contre l’Ouganda auprès de la Haute Cour des Nations Unies en 1999. Les deux pays avaient choisi l’option de négocier entre eux afin de trouver un compromis sur le montant et les conditions de paiement.

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L’Afrique de l’Ouest, la région la plus pauvre du monde a mis au compte du succès la fin de la guerre au Liberia et en Sierra Leone en atteignant une paix durable. Mais les perpétuels problèmes tels la corruption et le chômage pourront encore faire capoter ce progrès et ailleurs dans la région, les perspectives demeurent austères.

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La déclaration internationale tant attendue sur les droits des populations indigènes pourra voir le jour en 2006 après plus de 10 ans d’efforts complexes d’un groupe des Nations Unies, ont annoncé les experts. Les négociations qui ont débuté en 2005 ont donné lieu à une lueur d’espoir pour la prochaine session des Nations Unies. La commission des droits de l’homme qui se tiendra en Mars et Avril prochains pourrait approuver une Déclaration des droits des peuples indigènes.

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Dans les halls miteux de l'hôtel, un membre du personnel parle au téléphone. ''Tau a été tuée'', affirme-t-il. ''Je ne peux pas dire qui a fait cela, mais Memo a découvert le corps''. La femme décédée était une prostituée qu'on peut apercevoir dans la chambre qu'elle utilisait à peine enveloppée d'un couvre-lit piqué, une blessure provoquée par un fil téléphonique autour de son cou. Elle semble avoir reçu plusieurs coups de couteau, puisque du sang frais tâchait son chemisier. A partir de ce que votre correspondant peut dire, il y a des signes d'une lutte.

Près de 49.000 civils qui ont fui les combats entre l’armée congolaise et les miliciens Mayi Mayi dans le Nord du province du Katanga vivent dans des conditions très difficiles, selon un officiel du Bureau de coordination des Nations Unies sur les affaires humanitaires. “Nous avons besoin de vêtement, de papier plastique, d’ustensiles de cuisine, de savon et de bien d’autres choses, a affirmé, le vendredi 6 janvier, Anne Edgerton, le porte-parole de OCHA à Kalemie, ville située dans le Katanga. Elle a ajouté que près de 120.000 personnes dans la région ont fui leurs villages depuis que le gouvernement a lancé l’opération de désarmement des milices le 15 Novembre 2005.

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Lundi, la main sur la Bible, Ellen Johnson Sirleaf a prêté serment en tant que première femme Présidente du Liberia et d’un Ètat d’Afrique. Devant le plus important rassemblement de chefs d’Ètats africains et de dignitaires internationaux jamais organisé à Monrovia, la capitale du pays, depuis le début de la guerre en 1989, Mme Sirleaf a promis de rétablir la paix et de reconstruire ce pays ravagé par la guerre. Elle a également invité ses concitoyens libériens à travailler ensemble pour tourner définitivement la page des quatorze années de conflit.

Le gouvernement tchadien a formellement démenti les accusations du Soudan voisin, selon lesquelles son armée avait attaqué samedi une position militaire à l'intérieur du territoire soudanais dans la province frontalière du Darfour. Khartoum avait annoncé dans un communiqué avoir repoussé l'attaque d'une unité d'artillerie tchadienne sur une position soudanaise à 40 km au nord d'El-Geneina, principale ville du Darfour ouest, faisant deux morts dans les rangs tchadiens.

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Le Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny a déclaré à Brazzaville, à l'issue d'un entretien avec le président congolais Denis Sassou Nguesso, qu'il était déterminé à organiser toutes les élections dans son pays dans le délai d'un an fixé par les Nations Unies. Le chef du gouvernement ivoirien a par ailleurs assuré qu'il travaillait "en tandem" avec le président Gbagbo.

Les militants alter mondialistes présents au Forum de Bamako ont convergé jeudi après midi vers le boulevard de l’indépendance et le stade Modibo Kéïta pour l’ouverture du Forum. L’ambiance était festive et colorée. ‘’Nous pouvons dire que nous avons réussi le pari de l’organisation’’, s’exclamait le coordinateur du comité d’organisation, Mamadou Goita. Selon lui, on peut évaluer le nombre de marcheurs à près de 10.000 personnes sur un parcours d’environ 4 km. L’itinéraire de la marche partait du boulevard de l’Indépendance au Stade Omnisports Modibo Kéita. Sur les pancartes, on pouvait lire, entre autres slogans, ‘’Non à la politique néo-libérale ! Non à la marchandisation de l’Afrique !’’

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Alors que l'élite mondiale des entreprises tient sa traditionnelle réunion annuelle dans la station alpine suisse qu'est Davos, des organisations de la société civile ont, une fois encore, fait de leur mieux pour gâcher la fête, pointant un doigt accusateur sur l'irresponsabilité environnementale et sociale des compagnies. Les cibles cette fois-ci étaient Chevron, Walt Disney et Citigroup. Pro Natura, la branche suisse des Amis de la terre, et la Déclaration de Berne (The Berne Declaration), une organisation non gouvernementale qui défend la justice et l'égalité dans les relations Nord-Sud, ont décerné, mardi, des récompenses sarcastiques connues sous le nom de Prix du public - Public Eye awards.

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Plutôt que d’être un important jalon vers l’accomplissement d’un round sur le développement, Hong Kong s’est achevé comme une plate-forme de l’anti-développement. La déclaration des ministres du commercer des pays membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) constitue une perte pour les pays africains. Ils ont été forcés de faire des concessions sur la plupart des propositions pour lesquelles ils sont allés à Hong Kong. Et quel que soit le confort, ce fut au mieux une ambiguïté et au pire une illusion.

Réseau du Tiers Monde
http://www.twnside.org.sg

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Que veut dire bâtir une société civile ? Etant donné la fréquence avec laquelle ces mots sont utilisés de nos jours (même si cela peut paraître raisonnable pour la guerre en Irak), l’on pourrait penser qu’ils signifient quelque chose de clair et non ambigu. Et pourtant l’appellation société civile a été accaparée par les politiciens de tout bord au point de convenir à leurs différents points de vue. C’est très facile de se perdre dans la complexité de cette discussion ou d’être captivé par les acceptions d’un côté comme d’un autre. Pour sortir de cette impasse, il suffit de regarder au-delà du désaccord entre les idéologies et aux capacités fondamentales qui sont nécessaires pour façonner une société civile digne de ce nom même si nous continuons à être en désaccord avec ce qui semblerait être un détail.

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Cet article traite avant tout des idées reçues sur la définition de la corruption en Afrique. L’orthodoxie selon laquelle la tendance transculturelle à la corruption a une validité légale et morale, pouvant être traitée positivement, est rejetée. L’exploration du sens donné à la corruption est suivie par un examen synoptique de la signification donnée à ce terme en Occident qui constitue un échec de gestion et qui se distingue de la corruption en Afrique. En dépit de recherches complètes sur ce sujet, il n’y a aucune étude objective qui pourrait démontrer l’impact positif de l’Occident sur la corruption en Afrique. Pourtant cette incursion sur la corruption africaine pourrait être le prochain chapitre néo-colonial.

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Mariam Zoungrana contient difficilement sa joie. Excisée depuis l'âge de trois ans, elle a aujourd'hui 32 ans et elle vient de bénéficier d'une prise en charge réparatrice des séquelles de l'excision à la clinique El Fateh-Suka, à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. La disponibilité de l'équipe du professeur Michel Akotionga, gynécologue obstétricien, lui a redonné de la joie. ''Maintenant ça va!'', se contente t-elle tout simplement de répondre lorsque l’on l’interroge.

Le paludisme fait 3 millions de morts par an, pour la plupart des enfants en Afrique sub-saharienne. Au cours de la dernière décennie, les politiques pour contrôler cette maladie ont remplacé les recherches sur les vaccins et la drogue, pour se concentrer sur les insecticides et les lits-moustiquaires. Dans cet article, Jon Snow, un des plus éminents journalistes anglais, fait un récit sur son récent voyage en Afrique, où il a rencontré les réseaux de ce business - dans une usine pharmaceutique et d’industries pétrolières en Tanzanie – produisant des filets de longue durée et créer un marché viable en Afrique, rapporte le SciDev.

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Une échappatoire dans le service de santé britannique interdisant le recrutement du personnel de santé venant des pays en développement a fait que des centaines d’infirmières et de sages femmes originaires de ces pays, échappent au contrôle. Selon Andrew George, membre du Parlement appartenant au minoritaire parti Liberal Democrate, cité par le journal “The Guardian”, ce système constitue un dommage dans la lutte contre le SIDA et d’autres maladies. George a précisé que les infirmières et les sages femmes sont emmenées au Royaume Uni pour travailler par un réseau échappatoire interdit qui fait que ces femmes ne peuvent pas travailler à plein-temps et de toute façon ils ne peuvent le faire que dans le privé pour échapper au contrôle du gouvernement.

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La décision de la Banque Mondiale de suspendre ses prêts au Tchad après que ce pays a indiqué qu’il détournerait les revenues du pétrole pour alléger la pauvreté serait un geste symbolique pour esquiver l’action de la banque dans des projets similaires comme le gaz, disent les experts. La semaine dernière le bailleur de fonds public basé a Washington a menacé de suspendre un prêt de 124 millions de dollars au Tchad, un des pays les plus pauvres du monde, après que son gouvernement a amendé une loi contrôlant les revenues du pétrole, contre l’avis de la Banque Mondiale.

Ce rapport présente dix études de cas faites en Argentine, en Bosnie Herzegovine, au Bresil, en Georgie, Mexico, Nepal, Nicaragua, Niger, Sierra Leone et Zambie. Ces études évaluent la forme et l’ampleur de la corruption dans des écoles et les universités et fournissent des exemples pratiques pour dire comment la société civile peut aider à lutter contre la corruption et s’assurer que les enfants aient une éducation de qualité.

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L’union globale représentant plus de 29 millions de professeurs et travailleurs de l’éducation a invité les pays membres du GATS (Accord Général sur les Echanges de Services), d’enlever les services de l’éducation “parce qu’il y a tant de questions sans réponse au sujet de l’impact des GATS sur l’éducation et parce qu’il y a tellement de choses en jeu, que nous estimons tous les membres doivent adopter une approche prudente. Ils ne doivent ni faire, ni rechercher un engagement qui contraindrait les droits du gouvernement de réguler l’éducation comme il le voit, y compris la recherche, les services audio-visuels et les librairies”, a dit Thulas Nxesi, président de “Education International”.

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Rien que le fait d’essayer de peindre un tableau attrayant de l’histoire du SIDA aux dépens des réalités connues rend un mauvais service à la lutte contre le SIDA dans ce pays, a estimé un analyste dans le journal ”The Monitor”. Evidemment, des progrès considérables ont été réalisés dans la lutte contre cette maladie. Néanmoins le progrès ne devrait pas écarter les réserves au sujet de la prétendue histoire du succès de l’Ouganda dans le combat contre le SIDA.

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Les élèves des écoles de Côte d'Ivoire ont repris le chemin des classes, lundi, dans le sud du pays, pendant que leurs camarades des zones occupées par les Forces nouvelles (ex-rebelles) voient leur avenir de plus en plus hypothéqué en raison de la non-organisation des examens de fin d'année. Livres, cahiers, stylos et cartables neufs dans leurs sacs portés en bandoulière, les écoliers dans les zones gouvernementales sont heureux de retrouver les salles de classe, après trois mois de vacances. Mais certains ignorent qu'à des centaines de kilomètres au nord, beaucoup de leurs camarades d'âge n'auront pas la chance d'apprendre à lire et à écrire, cette année, dans les zones ex-rebelles.

La Commission européenne a approuvé lundi la création d’un fonds de 165,7 millions d’euros (196,4 millions de dollars américains) pour financer les programmes d’assistance dans 10 pays africains en proie à des crises humanitaires. « [Ces fonds serviront à] financer des besoins prévisionnels des crises actuelles et constitueront aussi une réserve disponible permettant de faire face aux catastrophes qui surviendraient en cours d’année », a déclaré mardi à Bruxelles, Amadeu Altafaj, le porte-parole de la Commission européenne. La création du nouveau fonds a été annoncée à l’occasion du premier anniversaire du tsunami de l’océan indien qui a fait près de 200 000 victimes.

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Le phénomène du vol des panneaux solaires est devenu de plus en plus inquiétant au Sénégal, faisant même craindre des risques de sabotage de cette technologie adaptée à l'amélioration des conditions de vie des populations rurales. L'Etat, la Société Nationale des Télécommunications (SONATEL) et l'Agence Sénégalaise d'Electrification Rurale (ASER) souffrent davantage de ces vols répétitifs de panneaux solaires installés dans les villages pour alimenter les populations en eau potable, en électricité et en téléphonie rurale.

A quelques mois du démarrage des travaux de construction d'un barrage hydroélectrique sur le fleuve Lom, à environ 350 km à l'Est de la capitale, Yaoundé, certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) qualifient le projet de ''dangereux'', pour les communautés riveraines. ''Quoique louable, le projet de Lom, dans sa forme actuelle, accélèrerait la dégradation du niveau de vie des populations locales'', affirme à IPS, Dieudonné Thang, Secrétaire exécutif de Global Village, une ONG basée à Yaoundé.

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La pêche illégale non régulée (IUU) est en train d’affecter considérablement les revenus de la pêche dans les pays en développement. L’IUU a eu un excédent estimé à 2.4 milliards de dollars par an, avec 900 millions de dollars pour la seule Afrique au sud du Sahara. Des recherches de la “Marine Resources Assesment Group UK” qui a passé en revue l’impact de l’IUU dans les pays en développement a constaté que le niveau de l’IUU était inversement en corrélation avec sa politique. Cette pêche illégale affecte notamment la pêche de thon en Afrique au sud du Sahara, en Afrique de l Est et toutes sortes de pêches en Afrique de l’Ouest. L’Afrique de l’Ouest, la manche du Mozambique, la Somalie et l’Afrique centrale sont des zones particulièrement problématiques: l’optimisation des fonds relativement modestes dans ces zones pourrait augmenter de manière significative les recettes publiques de la pêche, améliorer les vies et contribuer à la sécurité alimentaire bien que l’augmentation du revenu ne puisse toujours pas rivaliser avec la prise réaliser par l’IUU.

Dix ans après la première plantation génétiquement modifiée il n’y a aucun bénéfice apparent pour les consommateurs, les fermiers ou l’environnement, et outre les promesses faites par les sociétés biotechnologiques, il n‘y a aucun impact sur la faim et la pauvreté, selon un rapport du Centre Africain de la Sécurité Bio et Amis de la Terre Internationale. Les 100 pages de ce rapport “Qui bénéficie des plantations génétiquement modifiées?”, Monsato conclue que l’augmentation des plantations génétiquement modifiées dans un nombre limité de pays a été en grande partie le résultat des stratégies agressives de l’industrie biotechnologique plutôt que des conséquences des bénéfices dérivés de cette technologie.

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L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (Rsf) a «dénoncé» mercredi l'expulsion par le gouvernement éthiopien du correspondant britannique de l'agence de presse américaine Associated Press (Ap) dans ce pays, rapporte l'Afp. Rsf «dénonce l'expulsion du journaliste britannique Anthony Mitchell» et «demande au gouvernement éthiopien de revenir sur sa décision», dans un communiqué parvenu mercredi. L'organisation «exprime son soutien à Anthony Mitchell, en estimant qu'il a toujours fourni un travail précieux et de qualité dans un pays où l'information est souvent partisane», poursuit le communiqué. Le gouvernement éthiopien l'accuse d'avoir « terni l'image de la nation».

Le récent cas de la fermeture du blog d’un journaliste par Microsoft sous la pression des autorités chinoises a une fois de plus démontré que quelques compagnies d’Internet ne respectent pas la liberté d’expression lorsqu’ils opèrent dans des pays répressifs. Reporters Sans Frontières (RSF) propose six recommandations concrètes pour inciter ces pays à avoir la morale éthique. Ces recommandations sont adressées aux gouvernements et aux législateurs américains parce que toutes les compagnies interpellées dans ce document sont basées aux Etats Unis. Néanmoins, elles concernent tous les pays démocratiques et ont donc été envoyées à l’Union Européenne mais aussi au Secrétariat Général de l’OCDE.

“ Nous croyons que l’eau est un sacré cadeau reliant toute la vie. Comme le monde fait face à une crise croissante d’eau douce, l’eau est en train de devenir une grande source de profit pour certains et quelque chose de difficile à acquérir pour d’autres. Chaque fois que nous vidons un marécage ou polluons un fleuve, nous empirons la situation pour tout le monde. Face à cette crise, l’eau doit demeurer dans les mains des autorités publiques partout dans le monde. Elle ne devrait pas être un objet de profit privé.
Cliquez sur l’URL proposé pour découvrir comment porter plainte.

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L’accès au broadband est devenu de plus en disponible en Afrique au cours des quatre dernières années selon les auteurs d’un nouveau rapport publié par “Balancing Act”. Le rapport est basé sur une étude de 100 opérateurs sur le continent. Selon les auteurs Paul Hamilton et Russell Southwood, entre 2001 et aujourd’hui un large éventail de la technologie du broadband avec et sans câble a été déployé à travers l’Afrique. Les premiers ont été installés vers 2001 et cela s’est accru depuis 2003.

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La compagnie de Singapour Nex-G Systems a été la première à être contactée pour fournir des lampadaires solaires au Cameroun qui pourraient être télécommandés d’un point central. Chemin faisant, la compagnie a décidé d’installer également des infrastructures de télécommunication de sorte que ces lampadaires puissentnt permettre aux utilisateurs d’accéder à l’Internet et de téléphoner. La compagnie envisage d’installer le “WiFi”, une technologie sans fil à courte portée, sur environ 4000 lampadaires à Douala, fournissant l’accès à l’Internet même à certaines régions éloignées de la ville.

Je suis ravie que les publications de Pambazuka soit désormais en Français. Félicitations et courage.

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Ci-après figurent les dernières mises à jour trimestrielles (octobre à décembre 2005) adressées à Egalité Maintenant par des membres du Mouvement de solidarité pour les droits des femmes africaines (Solidarity for African Women’s Rights, SOAWR) qui travaillent sur la campagne pour la popularisation, la ratification et la transposition en droit interne du Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique. On trouvera également dans le présent document des informations sur l'état des ratifications, les réunions auxquelles les membres du SOAWR ont participé, et les événements à venir.

Points d’info à l’échelon national

Gambie L’ACDHRS (African Centre for Democracy and Human Rights Studies) a organisé du 12 au 16 novembre à Banjul une formation intitulée : « Sixième session de formation sur l’utilisation des procédures internationales relatives aux droits humains pour promouvoir et protéger les droits des femmes ». Raymond Stock, membre de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, a présenté la Charte africaine et le système africain de protection des droits humains. Valérie et Isatou, de la Commission africaine, ont rappelé l’historique, le processus de rédaction et les principaux enjeux du Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique. La formation a mis en avant l’importance du Protocole en tant qu’outil de promotion et de protection des droits de la femme. Il a également été question de l’application du Protocole eu égard au problème toujours non résolu de la Cour africaine des droits de l’homme et à celui de la Cour africaine de justice. Mali L’Association des juristes maliennes (AJM) a poursuivi son action d’information sur le Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique, dans un contexte défavorable puisque la majorité des instruments internationaux ont été ratifiés au Mali sans avoir été ensuite appliqués au niveau local. L’AJM se heurte à de nombreux obstacles, notamment à la résistance des chefs religieux et traditionnels à l’égard des changements positifs pour les femmes. Ces chefs s’appuient sur des lois et des pratiques rétrogrades très profondément enracinées dans la société malienne. Une autre difficulté tient à l’ignorance des députés et au manque d’empressement de différents acteurs, notamment au sein des services de police et de la justice, à faire respecter les droits des femmes. Par ailleurs, les communicateurs traditionnels n’ont pas été impliqués dans l’information de la population sur la législation. En 2006, l’AJM continuera d’œuvrer pour que les droits inscrits dans le Protocole soient mieux connus et respectés, pour que les dispositions du Code de la famille soient conformes au Protocole, et pour que les avocats disposent des compétences et des connaissances nécessaires pour invoquer et faire appliquer les dispositions du Protocole devant les tribunaux et dans les jugements rendus. L’AJM est en train de constituer une équipe de 3 avocats, qui sera chargée de préparer une synthèse des dispositions du Code de la famille et du Protocole afin de faciliter l’harmonisation des deux documents. L’AJM mènera également plusieurs actions pour obtenir la transposition du Protocole dans le droit national. Namibie Sister Namibia a publié un article sur le Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique dans son dernier bulletin, en soulevant des questions sur sa transposition en droit interne et son application. Le journal est lu en Namibie par de nombreux acteurs concernés (parlementaires, pouvoirs publics, société civile, etc.), mais aussi à l’extérieur du pays.

Zimbabwe Le WiLDAF/FeDDAF a continué de faire en sorte que la question du Protocole relatif aux droits de la femme en Afrique, la nécessité de le ratifier et les mesures à prendre pour assurer son application soient évoquées à toutes les réunions auxquelles ses collaborateurs et membres ont assisté durant toute l’année. Il a mis en avant le besoin d’une approche globale de la défense des droits des femmes, montrant comment les interactions entre les différents instruments existants pouvaient renforcer la protection des droits de la femme. Le WiLDAF/FeDDAF est en train de finaliser plusieurs propositions, qui concernent notamment la nécessité d’actualiser son manuel de formation sur les droits légaux en y intégrant le Protocole. Il lève également des fonds pour organiser un atelier sous-régional destiné à familiariser les responsables des ONG au contenu du Protocole. Le WiLDAF/FeDDAF se rend compte de plus en plus que les dispositions du Protocole et les possibilités qu’il offre d’amener de réels changements sont mal connus, et que les gens ne peuvent militer efficacement que pour une cause qu’ils comprennent parfaitement.

Un nombre important de votants ont approuvé la Constitution par voie référendaire en décembre dernier. Ceci va conduire vers des élections générales, selon des résultats officiels. Les résultats rendus publics Mercredi par la Commission Indépendante Electorale, montrent qu’il y a eu 84.31 pour cent de OUI contre 15.69 de NON.

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Employez toujours le mot ‘Afrique’ ou ‘Obscurité’ ou ‘Safari’ pour votre titre. Les sous-titres pourront inclure des mots comme ‘Zanzibar’, ‘Massai’, ‘Zambèze’, ‘Congo’, ‘Nil’, ‘Gros’, ‘Ciel’, ‘Ombre’, ‘Tambour’, ‘Soleil’ ou ‘Passé’. Il y a aussi des mots utiles tels ’Guérillas’, ‘Eternel’, ‘Primordial’ et ‘Tribal’. A noter que ‘Peuple’ signifie les Africains qui ne sont pas Noirs, alors que ‘Les Peuples’ signifient les Africains Noirs. Pas d’image d’Africain en règle sur la couverture de votre livre ou à l’intérieur, à moins que cet Africain ait gagné le Prix Nobel. Un AK-47, des taquineries, des seins nus, voilà ce que vous devez utiliser. Si vous devez inclure un Africain, assurez-vous que vous prenez un Massai ou un Zoulou ou une robe Dogon.

Lettre ouverte aux organisations africaines des droits humains. “Nous demandons votre aide urgente afin de convaincre l’Union Africaine pour qu’elle recommande l’extradition de l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré en Belgique où il est recherché afin de répondre devant le Tribunal sur les crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures”. Le Président du Sénégal Abdoulaye Wade a demandé au sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu à Khartoum du 23 au 24 janvier 2006 de mettre en place une juridiction compétente pour le procès de Hissène Habré

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