Pambazuka News 7: Quo Vadis Guiné-Bissau?

La manifestation contre le racisme et la xénophobie organisée vendredi à Anvers, après l’assassinat, le 11 mai dernier, d’une jeune malienne de 24 ans, Oulemata Naigandou et de la petite fille belge de 2 ans qu’elle gardait est relatée samedi par l’ensemble de la presse quotidienne de Flandre (Néerlanddophone) comme de Wallonie ou de Bruxelles (Francophone).

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La Ville Journée nationale de lutte contre la pratique de l'excision a été célébrée mardi 23 mai 2006 à Yako. L'épouse du chef de l'Etat, Mme Chantal Compaoré a présidé la cérémonie qui avait pour thème : «Rôle et place des leaders d'opinion dans la mise en oeuvre du Plan d'action tolérance zéro à la mutilation génitale féminine d'ici à 2010». L'épouse du chef de l'Etat, Mme Chantal Compaoré : «J'exhorte les leaders d'opinion à s'impliquer davantage dans la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes».

Le ministère de l’économie et des finances du Mali a débloqué un montant de 1 milliard 782 millions de FCFA pour doter en manuels scolaires, chaque élève du second cycle du pays, a appris APA de source officielle. Cette action s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale qui vise à doter chaque élève du collège d’ici 2008 de manuels de langues, de mathématiques, de sciences physiques et sciences naturelles, selon un communiqué du Conseil ministériel tenu vendredi à Bamako.

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Le gouvernement sénégalais a mis place un portail administratif (www.demarches.gouv.sn), destiné à « faciliter et simplifier » les démarches administratives des citoyens pour l’obtention de pièces ou de documents officiels, a annoncé vendredi à APA, le chef du projet, Jocelyne Pierre. Réalisé avec l’appui de la coopération française, ce portail s’ajoute à l’intranet gouvernemental, déjà en place au, et qui est un système de communication reliant les différentes administrations sénégalaises.

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Le patrimoine culturel immatériel féminin (contes, proverbes et traditions) en Mauritanie va être valorisé à travers sa diffusion sous forme d’ouvrages pouvant être utilisés dans les programmes de post-alphabétisation dans ce pays. Les travaux de collecte de ce patrimoine immatériel, lancés, en 2004 par l’Institut Mauritanien de Recherches Scientifiques (IMRS), ont été restitués, lundi à Nouakchott, au cours d’une cérémonie présidée par la ministre de la culture, de la jeunesse et des sports, Mehla Mint Ahmed.

La convergence des médias est un phénomène que les annonceurs vont devoir intégrer, s'il veulent réussir à toucher les 16-24 ans. Selon une étude (*) réalisée par l'EIAA (European Interactive Advertising Association, qui compte les principales régies publicitaires, dont Yahoo, Adlink, AOL... ), 93% des jeunes européens possèdent un téléphone portable, «un pourcentage supérieur à celui des personnes possédant un téléviseur».

La capitale de la République du Congo, Brazzaville, a abrité le 27 mai une réunion des ministres en charge de la gestion des ressources en eau des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (Ceeac). Les échanges ont tourné autour de la nécessité de mettre en place un cadre de gestion intégrée des ressources en eau dans la communauté. Les conclusions de la réunion des ministres ont été réservées à la primeur de la prochaine conférence des chefs d'Etat.

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Le rapport global de l'Oit sur l'abolition du travail des Enfants a été présenté récemment en présence du ministre de l'Emploi, de la Fonction publique, du Travail et des Organisations professionnelles, du directeur du Bit à Dakar et des représentants de la presse. Au Sénégal, près de 1.074.538 sont concernés.

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Le chef de l’Etat mauritanien, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, a lancé samedi un appel solennel à l’abolition de « l’esclavage dans toutes ses formes » en Mauritanie. « Je suis le premier adhérent à toutes les institutions abolitionnistes de l’esclavage et j’inscris les 3 millions de Mauritaniens dans toutes les institutions abolitionnistes de l’esclavage, qu’il s’agisse de l’esclavage de type traditionnel, de l’esclavage des groupuscules politiques ou de l’esclavage des groupuscules ethniques », a déclaré le colonel Vall.

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Un congressiste américain pris dans un scandale de corruption M. Jefferson, qui fait l’objet d’une enquête de 14 mois pour corruption, a été filmé par une caméra amateur en train de recevoir 100.000 dollars en coupures de 100, des mains d’un investisseur de Virginie du nord, qui portait un mouchard du FBI, selon le certificat de perquisition.

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Un écrivain sénégalais, Pape Khouma, a été récemment pris à parti par des contrôleurs du tram à Milan (nord de l'Italie) avant d'être admis dans un hôpital suite à ses blessures. ''J'ai injurié et roué coups de poings sur le visage sans aucune raison évidente'', affirme Pape Khouma dans les colonnes du quotidien italien La Repubblica.

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Agé de 58 ans, Jacques Edouard Alexis est un ami personnel du président René Préval et un des dirigeants de l’Espoir, le parti politique présidentiel. Alexis a déjà occupé le poste de chef du gouvernement, de mars 1999 à février 2001, sous la première administration de René Préval. Auparavant, il a été ministre de l’Education nationale, de la jeunesse et aux sports, en 1998.

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Celui qui veut diriger le géant de l’Afrique qu’est le Nigéria réfute les accusations portées contre lui. Le deuxième homme fort du régime d’Obasanjo soutient qu’il n’est point un corrompu et demande ses contempteurs d’exhiber des preuves, si elles existent. En rejetant l’idée répandue dans certains milieux selon laquelle il serait corrompu, le vice-président nigérian Atiku Abubakar a mis au défi quiconque, y compris le Président Olusegun Obasanjo, de prouver sa présumée corruption.

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Le parquet du Tribunal aux armées de Paris contestait la constitution de partie civile de quatre plaignants rwandais accusant l’Armée française de «complicité de génocide» au Rwanda. Il n’a pas été suivi par la Cour d’Appel de Paris qui a confirmé le bien fondé des plaignants à agir. La cour d’appel de Paris a validé les plaintes déposées en février par six survivants des massacres de 1994 au Rwanda, qui accusent des soldats français de complicité dans le génocide, apprend-on auprès d’un de leurs avocats, Me William Bourdon.

A l’annonce de la création du musée, les détracteurs dénoncèrent avec véhémence un projet de musée nourri de biens spoliés, qui attiserait les convoitises et encouragerait au pillage et à la spéculation pour doper le marché de l’art africain. Pierre Amrouche, expert spécialisé dans l'achat, la vente et l'expertise des arts primitifs considère qu’il ne faut pas refaire l’histoire et qu’il faut se dégager d’un regard post-colonial. Entretien.

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Samedi 13 mai, huit heures, Cité Soleil. Les blindés de la Minustah -la mission de stabilisation des Nations unies en Haïti- stationnent toujours à l’entrée de l’immense bidonville. En janvier dernier, les Casques bleus se cachaient derrière des sacs de sable, ne quittaient pas leurs gilets pare-balles. Mais depuis le scrutin présidentiel, l’ambiance est plus détendue.

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Les Nations unies organisent du 31 mai au 2 juin, à New York, une grande conférence pour faire le bilan de la lutte contre le sida. Cinq ans après avoir consacré sa première Assemblée générale à ce fléau, l’ONU entend participer à renforcer la mobilisation internationale contre un virus qui a infecté 65 millions de personnes et en a tué 25 millions, depuis son apparition il y a 25 ans. Même si des progrès ont été enregistrés, notamment dans l’accès aux traitements, la bataille contre le fléau est loin d’être gagnée. Le rapport de l’Onusida, publié à la veille de l’ouverture de la conférence, dresse l’état des lieux de l’épidémie. Avec les espoirs et les attentes.

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Près de 2 millions de personnes sont dépendantes des distributions de nourriture du Programme alimentaire mondial (PAM) pour survivre dans les camps de déplacés du Darfour. L'annonce d'une réduction de moitié des rations de survie fait craindre une grave crise nutritionnelle.

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"Une société féministe est possible, même sans trop de dirigisme étatique. Mais pour cela, tout le monde doit prendre conscience des avantages que représente la parité et oser privilégier les femmes." Ainsi commence l'éditorial du quotidien suédois Göteborgs-Posten, très critique à l'égard des politiques publiques féministes menées aujourd'hui en Suède.

La session 2006 sera consacrée à l’examen des conditions de la mise en œuvre et de la validité d’une perspective qualitative sur les terrains africains. L’atelier méthodologique est destiné aux étudiants doctorants et aux jeunes chercheurs africains de la sous-région. Les pays concernés par cet atelier sont Djibouti, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie, l’Uganda, et le Soudan. Les langues de travail sont le français, l’anglais et l’arabe.

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L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), dans le cadre de leur programme conjoint, l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, expriment leur indignation suite aux différents actes de harcèlement dont ont fait l’objet les défenseurs des droits de l’Homme en Tunisie ces derniers jours.

Dans ses conclusions et recommandations rendues le 18 mai 2006, après examen du rapport de l’Etat togolais et en connaissance des rapports d’enquête et communiqués de presse de la FIDH sur la situation des droits de l’Homme dans ce pays, le Comité contre la torture (CAT) condamne l’impunité des militaires auteurs d’une « pratique généralisée de la torture, de disparitions forcées, d’arrestations arbitraires, de détentions au secret, ainsi que de viols fréquents » à l’occasion des élections présidentielles d’avril 2005.

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Reporters sans frontières demande la libération de Hamada Abdul Latif, correspondant de l’hebdomadaire indépendant Al Karama dans la province d’El-Dakahleya, arrêté le 21 mai alors qu’il couvrait une expulsion de paysans à Dekernis (150 km au nord du Caire). Le journaliste est accusé d’avoir "pris des photos sans autorisation" et de "confrontation avec les autorités".

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Ghislain Ngatieba, caméraman à la chaîne privée RTG (Radiotélévision Groupe l'Avenir) émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo, a été battu, mercredi 25 mai 2006, par une meute de policiers commis à la garde de l'artiste-musicien M. Ngiama Makanda dit Werrason. Ngatieba a déclaré à Journaliste en danger (JED) avoir été envoyé par sa rédaction pour couvrir l'arrivée à Kinshasa de la star américaine Shaggy.

Kabeya Pindi Pasi dit « KPP », président de l’Union Nationale de la presse du Congo (UNPC) et directeur des informations à la chaîne de télévision privée « TROPICANA TV », émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo, est contraint à l’exil, depuis le 17 mai 2006 suite aux menaces téléphoniques anonymes qu’il a reçu.

De nombreux sites critiques du gouvernement sont inaccessibles dans le pays depuis le 17 mai 2006. Toutes les publications hébergées par blogspot ont par ailleurs été rayées de la Toile pour les Éthiopiens. Bien que les autorités n’aient fait aucune déclaration sur le sujet, il est possible que la disparition de ces sites soit le résultat d’une censure politique et non d’un problème technique.

L’année 2005 avait pourtant été celle de l’émergence d’une question noire en France, articulée autour des revendications fortes de lutte contre l’exclusion, les discriminations, le racisme et une place équitable et également visible dans l’échelle sociale de la république pour les préoccupations des Mélanodermes.

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Communiqué, le 24 Mai 2006 Commission d’enquête citoyenne sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda. Six personnes qui s'estiment victimes d'actes accomplis au Rwanda en 1994 par des militaires français de l'opération "Turquoise" se sont constituées parties civiles devant le Tribunal aux Armées de Paris (TAP). La LDH et la FIDH se sont constituées parties civiles à leurs côtés.

La maison Anibwe propose, en ces temps d’intense et de problématique travail de mémoire autour de la question négrière en France, l’angle particulier, novateur par certains côtés de l’ouvrage collectif Esclaves Noirs Maîtres Blancs publié aux éditions Homnisphères [2006]. Une approche pluridisciplinaire où se croisent les réflexions de sociologues, philosophes, économistes, politiques, spécialistes de littérature.

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Les familles marchent des jours et des jours dans le vaste paysage aride du sud de la Somalie, les enfants et les chèvres à la traîne, guidées par ce qu'elles entendent dire sur d'éventuelles chutes de pluie. Finalement, quelques petites averses leur permettent de s'arrêter autour de trous remplis d'eau fraîche et de s'installer. Mais après quelques heures à peine, il ne reste plus que des flaques d'eau fétide.

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L’objectif global du concours est la création d’un « réseau de connaissances » actif qui peut faire progresser la compréhension collective du « Nouveau rôle des universités dans le Sud ». Afin de forger des partenariats durables, les boursiers auront entre eux et avec UniDev des échanges tout au long du processus de recherche. Le concours comprend trois catégorie différentes (bourses régionales, bourses nationales, bourses aux diplômés) et est ouvert aux chercheurs et aux institutions de recherche du monde en développement.

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La présente bourse (dont le capital initial a été constitué grâce à un legs fait par Helen S. Bentley et C. Fred Bentley) est destinée à des étudiants du Canada ou de pays en développement détenteurs d’un diplôme universitaire en agriculture, en foresterie ou en biologie qui, dans le cadre de leurs études supérieures, souhaitent entreprendre, dans un pays en développement, des travaux de recherche appliquée comportant des essais sur les terres d’agriculteurs participants.

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Les bourses de formation Écosystèmes et santé humaine (ÉCOSANTÉ) encouragent les étudiants détenteurs d'un diplôme de licence à examiner les liens entre l’environnement, la santé humaine et le développement durable dans une perspective de recherche holistique. L’objectif du concours de cette année est centré sur l’étude des liens entre les maladies transmissibles et la santé en relation avec l’environnement.

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Créé en 1975, le Programme spécial de développement (PSD) est un fonds de solidarité alimenté par les contributions volontaires des Etats et gouvernements membres de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il intervient en complément des autres programmes de l’OIF et des coopérations bilatérales et multilatérales des Etats et gouvernements. Reformé en 1998, le PSD s’inscrit dans l’objectif global de lutte contre la pauvreté auquel la Francophonie adhère. A cette fin, ce fonds est destiné plus spécifiquement à satisfaire les besoins essentiels de base des communautés locales.

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Placé sous l’autorité du Représentant permanent de l’Organisation internationale de la Francophonie, le titulaire du poste contribue à la présence, à la visibilité et à l’information de la Francophonie et de ses États et gouvernements membres auprès des organisations du système multilatéral chargées des questions d’économie et de développement ayant leur siège ou étant représentées à Genève.

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Le Prix RFI le Monde en français est destiné à inciter les enseignants de français dans le monde à utiliser les émissions de RFI pour diversifier leurs pratiques pédagogiques et à en faire part aux professeurs de français du monde entier. Cette année, le prix RFI vous propose d’innover davantage : réalisez avec vos élèves un vrai projet pédagogique qui mettra RFI au centre de votre classe ou de votre école.

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Des scientifiques français viennent de démontrer que les informations génétiques sont transmises par un autre moyen que l'ADN des chromosomes. En effet, des chercheurs de l'Université de Nice Sophia Antipolis affirment qu'un certain acide, l'ARN, peut transmettre des caractères héréditaires d'une génération de souris à la suivante.

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Malgré leur niveau élevé de formation et leur longue histoire au Québec, les Noirs ont de la difficulté, encore aujourd’hui, à participer à la société québécoise. Le racisme et la discrimination, notamment, continuent de barrer la route à cette communauté. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Yolande James, la seule députée noire de l’Assemblée nationale du Québec.

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Le Nigeria a annoncé que les élections générales de 2007 auront lieu sur l'ensemble du territoire national du 7 au 29 avril, donnant ainsi la garantie que le pays le plus peuplé d'Afrique est prêt à vivre sa première transition réussie d'un régime civil à un autre. Le président de la Commission nationale électorale indépendante (INEC), Maurice Iwu, a révélé les dates mercredi à Calabar, dans le sud-est du Nigeria.

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Amy Niang, étudiante en Doctorat, a rencontré l'éminent Historien africain Joseph Ki-Zerbo dans sa maison, au Burkina Faso. Elle nous livre ici les points saillants de sa pensée et de son oeuvre intellectuelle en général.

L’abîme qui sépare la jeune génération d’africains de la vieille est incommensurable et semble se creuser chaque jour d’avantage. Nous -jeunes africains- avons grandi avec l’idée que tout ce qui est ‘traditionnel’ est nécessairement rétrograde et souvent d’authenticité douteuse.

Les Africains, en particulier ceux issus de la deuxième et troisième génération de la diaspora n’ont pas l’opportunité de communiquer avec leur passé, un handicap qui occulte toute tentative d’étude corrective de l’histoire du continent tout en approfondissant leur incapacité à prendre leur destinée en main. Le vieux dicton dirait : ‘est perdu celui qui ne sait pas d’où il vient’.

J’ai eu l’immense honneur de rencontrer le premier africain agrégé en histoire et premier professeur d’histoire du continent, en l’occurrence Joseph Ki-Zerbo, dans sa maison de Ouagadougou au Burkina Faso. Aujourd’hui à 84 ans, diminué par l’age et la maladie, il n’en puise pas moins une force et une vitalité étonnantes ancrées dans ses convictions profondes.

Son histoire est celle d’un sage mal compris à bien des égards et combattu pour ses idées. Il a peut être longtemps prêché dans le désert mais les hommes comme lui vivent de la sève de leur conviction. Ses appels trouvent résonance chez des intellectuels en Afrique et à travers le monde, qui n’ont que trop compris son message.

K-Zerbo déplore l’extinction grandissante de l’identité africaine. Selon lui, la malédiction de l’Afrique ne réside pas dans sa pauvreté économique chronique mais dans l’ignorance par ses enfants de l’histoire du continent. A moins que les africains ne se décident à retrouver la mémoire du continent, à comprendre son système de pensée, à aller à la rencontre d’eux-mêmes et à se poser les questions essentielles : « Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? », ils resteront enfermés dans le carcan de l’identité culturelle.

Selon lui, il est grand temps que les Africains se libèrent de l’asphyxie culturelle, grand temps qu’ils deviennent attentifs à leur mode de fonctionnement et fassent bon usage de leur héritage traditionnel et culturel afin d’appréhender le futur avec plus de sérénité et de confiance. L’approche consistera, pour le continent dans son entièreté, à reconquérir son identité confisquée pour la simple raison que ‘sans identité, dit-il, nous sommes un objet de l'histoire, un instrument utilisé par les autres. Un ustensile."

Les Africains ont découvert le monde, ils connaissent et maîtrisent la science de l’occident ; ils ont assimilé son histoire, sa philosophie et ses systèmes de pensée. Il est temps qu’ils s’intéressent à leur propre histoire pour qu’enfin leur présent soit celui d’un passé compris et maîtrisé.

Ki-Zerbo relate le passé du continent non pas à la manière d’un chroniqueur nostalgique d’un passé glorieux ou ressassant l’imaginaire d’un monde merveilleux de l’Afrique précoloniale. Il dit la vraie histoire de l’Afrique, celle que ses professeurs de la Sorbonne ne lui ont pas enseignée.

Il fait remarquer qu’à travers l’histoire du continent, la croyance en des valeurs saines, des principes simples tels que la centralité de l’unité familiale, la primauté du groupe sur l’individu, le respect des aînés, l’esprit de solidarité, d’entraide et de bon voisinage, la communion humaine dans la joie et dans la peine, etc., ont constitué les bases de l’existence des Africains.

Malheureusement, la dégradation de ces principes compromet les perspectives d’un panafricanisme réel. Mais Ki-Zerbo nous met en garde : ‘la libération sera panafricaine ou ne sera pas’.

Aujourd’hui malheureusement, le débat sur le panafricanisme est empêtré dans des chamailleries de légitimité de pseudo-démocraties et se repaît d’un caquetage aussi éloigné des questions vitales qu’il occulte la pertinence de l’unité dans la recherche de solution contre l’abattement. Ki-Zerbo affirme que ‘la conception et la gestion du pouvoir en Afrique moderne n’ont rien d’africain’.

En effet, les formations politiques de l’Afrique traditionnelle sont riches d’enseignements et offrent des exemples de gestion saine du pouvoir, ceci étant en contradiction avec l’image souvent véhiculée d’une Afrique précoloniale similaire à un champ de bataille où les Africains passaient leur temps à s’entretuer, ce qui justifierait l’argument selon lequel la colonisation a été un processus de pacification de l’Afrique.

“Les Africains, dit-il, pensent que le pouvoir doit être divisé entre ses tenants. Ils pensent aussi que partager le pouvoir, c’est aussi le multiplier’’. Il fustige les théories dominantes sur l’Afrique qui s’évertuent à confiner l’histoire du continent à l’esclavage et à l’expérience coloniale. Il ajoute que la connaissance de l’histoire est une condition à la libération collective.

En effet, Le lien entre la connaissance de l’histoire, le savoir, la production et la consommation du savoir et l’impact sur l’estime de soi est indéniable. En Afrique, l’absence de cette connaissance a largement contribué au misérabilisme, à la contre-performance et au sous-développement mental.

Selon lui, Il ne s’agit pas d’aller se vautrer sur la natte des autres (titre d’un de ses livres) encore moins d’aller la tisser en délaissant la sienne, ou encore d’aller ‘s’installer dans la place publique en tendant sa sébile dans la main en attendant d’être développé’.

Il ne s’agit pas non plus d’occulter les questions essentielles qui interpellent le continent, notamment la dégénérescence des valeurs africaines. Il s’agit de panser les blessures à venir en les évitant, de rêver et d’inventer l’Afrique, de se connaître pour mieux se prendre en charge.

Le professeur, comme on l’appelle souvent, est certainement un homme de vision et un prophète mais il est loin de vouloir lire le futur de l’Afrique dans le sable flou de ses terres asséchées, il use de la démarche dialectique de l’histoire comme méthode d’investigation pour fouiller le vrai passé du continent afin d’en mieux saisir les fondements et de comprendre la dynamique des interactions entre passé et présent.

Et de nous dire ce qu’il adviendra d’une société déstructurée : l’import et l’application de valeurs impropres à sa cosmologie et à son peuple, ce qui mènera inexorablement à la destruction de l’identité culturelle.

Son analyse incisive et impitoyable des relations du continent avec le reste du monde à travers les siècles, la pertinence de son regard ainsi que sa compréhension subtile et exhaustive de l’histoire et des systèmes de pensée africains font de lui un historien et un intellectuel hors pair, le héraut des voix de la connaissance préventive.

Son écriture prolifique a produit une importante liste de monographies et d’articles dont Histoire générale de l’Afrique Noire (1972) qui a jeté les fondements d’une vie d’engagement à doter le continent noir d’une histoire propre, écrite par des Africains. Il a aussi dirigé la publication de deux volumes de l’ambitieux projet de l’UNESCO de compiler une histoire générale de l’Afrique (Méthodologie et Préhistoire Africaine, 1981) en tant que membre de son Comité Scientifique.

Ki-Zerbo sillonne et interroge le passé du continent en s’inspirant de la tradition orale, source par essence de l’histoire du continent, utilisée par beaucoup d’écrivains à l’instar du Malien Amadou Hampaté Bâ, qui dira un jour : ‘‘un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle’’

Le combat de sa vie ainsi que son engagement politique et social n’est pas seulement ‘un message d’espoir dans un océan de malheur’. C’est la conviction profonde d’un homme qui sait que le développement, pour l’Afrique, ne peut continuer à être qu’une notion vague, une promesse chimérique ; il y aura développement et il sera africain de conception et d’application ou ne sera pas du tout.

Cette ultime connaissance est ce qu’il exhorte les jeunes africains à opposer au déterminisme et à l’immobilisme inacceptable, à l’ignorance institutionnalisée et à la rhétorique creuse.

*Amy Niang est une doctorante sénégalaise à l’Université Tsukuba au Japon. Vous pouvez lui écrire à l’adresse suivante : [email][email protected]

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* Cet article a d'abord paru dans l'édition anglaise de Pambazuka News numéro 256. Voir :

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Pambazuka News 6: Mandela e Moçambique na agenda

Mamadou Moussa Ba était l'envoyé spécial de BBC Afrique en France, dans le cadre de la commémoration, le 10 mai, de la journée de l'esclavage. De retour de reportage, il relate dans ces lignes son expérience personnelle, avec les témoins directs de la manifestation et revient sur la perception par l'opinion publique française, de ces années sombres de l'histoire de l'humanité, qui ont vu la déportation de millions de Noirs.

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Quelques jours après le double meurtre d’une nounou d’origine malienne et de la petite fille blanche dont elle avait garde, la Belgique est encore sous le choc. Le crime a été commis en plein jour, le 11 mai dernier, dans les rues d’Anvers, en Flandre, par un jeune skinhead de 18 ans. Cet événement intervient à une période où le pays doit faire face à une recrudescence de crimes racistes et xénophobes, en particulier en Flandres, bastion de l’extrême droite belge. Si bien qu’aujourd’hui nombreux sont les personnes étrangères ou d’origine étrangère qui se sentent menacées.

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Paris, la ville de l’amour ? Pas si sûr. La capitale de l’amour pourrait bien être Alger, à moins que ça ne soit Rabat, Casablanca ou Tunis. Le site de statistiques de Google (http://www.google.com/trends) indique ces quatre villes sont respectivement celles où les internautes ont le plus fréquemment tapé le mot « amour » lors de leurs recherches sur Internet.

La presse a été informée de la découverte au cours de ce mois de mai, alors que l'annonce officielle a été faite discrètement en janvier dernier, deux ans après que la quinzaine de chercheurs, qui a mené l'étude, a réussi à isoler l'"hantavirus sangassou", le nom donné par les scientifiques au virus retrouvé sur de petites souris appelées ''Hylomyscus simus''.

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Le Collectif des députés de la région de Kayes, région dans l'ouest du Mali, a exprimé lundi son opposition à la visite de travail que le ministre français de l'Intérieur Nicolas Sarkozy va effectuer ce mercredi dans leur pays. Dans un communiqué publié à Bamako, le Collectif s'indigne de cette visite qui survient "au moment ou son fameux projet de loi anti-immigration est en discussion à l'Assemblée nationale française", suggérant au gouvernement malien à surseoir à cette visite.

Européens et Africains se retrouvent à partir de mercredi à Brazzaville pour une réunion visant à aider les pays africains à assurer eux-mêmes des missions de paix sur le continent, à partir d'une initiative française. Quelque 250 responsables civils et militaires sont attendus à cette rencontre copilotée par l'Union européenne (UE) et l'Union africaine (UA).

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Le guide religieux islamiste modéré, Ahmed Abdallah Sambi, a été élu président des Comores avec plus de 58% des suffrages, devançant largement ses deux adversaires, dont un soutenu par le parti au pouvoir, selon les résultats provisoires officiels annoncés mardi à Moroni. Selon ces résultats, annoncés par le secrétaire d'Etat chargé des élections, Ali Abdallah, M. Sambi a obtenu 58,27% des voix au scrutin tenu dimanche.

Ce fait historique et anthropologique inédit ressort assez clairement à la lecture de « ! Kalunga Eh! Los Congos de Villa Mella « , le dernier ouvrage du chercheur dominicain Carlos Hernandez Soto. Ce livre vient d´être publié à Saint - Domingue par l´Editorial Letra Gráfica.

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Le président sénégalais Abdoulaye Wade a reçu à l'Unesco le prix Félix-Houphouët-Boigny pour la paix 2005, lors d'une cérémonie en présence de Jacques Chirac et de sept autres chefs d'Etat africains. Créé en 1989 et baptisé en l'honneur du premier président de la Côte d'Ivoire, ce prix distingue Wade pour "sa contribution à la démocratie dans son pays et ses médiations lors des crises et litiges politiques en Afrique".

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Abdou Diouf, Secrétaire général de la Francophonie, sera présent à l'ouverture du Festival international du film de Cannes le 17 mai pour participer à l'hommage spécial rendu cette année aux cinémas francophones du Sud avec « francofffonies » le festival francophone en France. Le 18 mai, il participera, avec Renaud Donnedieu de Vabres, ministre français de la Culture et de la Communication, à la rencontre « Cinéma et diversité culturelle » organisée par le ministère français de la Culture.

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Le Conseil de sécurité a adopté mardi une résolution destinée à accélérer le déploiement d'une force de maintien de la paix au Darfour, dans l'ouest du Soudan. La résolution, adoptée à l'unanimité, menace également de "mesures fortes et efficaces" -sanctions en langage diplomatique- toute partie qui ne respecterait pas l'accord de paix signé le 5 mai par le gouvernement soudanais et la faction majoritaire du principal groupe rebelle.

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Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, M. Donald Kaberuka, a souligné l'évolution économique positive de l'Afrique et insisté sur le besoin de soutenir et d'approfondir les réformes en cours. S'adressant aux journalistes à Ouagadougou en marge des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque qui s'y tiennent les 17 et 18 mai 2006, M. Kaberuka a relevé une série d'indicateurs encourageants.

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Depuis hier, et jusqu’au 19 mai, se déroule sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (Omc), un séminaire portant sur la facilitation des échanges. Des mesures qui pourraient permettre de réaliser des économies, actuellement en discussion à Genève, en Suisse. L’atelier permet aussi de mettre le doignt sur le paradoxe de la volonté d’ouverture des Africains.

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Tous les jours des maliens sont expulsés de France parce qu’ils sont là-bas exclus parmi les exclus sans papiers et sans droits. L’Etat français entretien un véritable trafic qui consiste à payer aux consulats des pays d’origines dont celui du Mali 150 Euros (soit 100000 F CFA)par expulsé pour les convaincre de délivrer des laissez-passer d’expulsion. Les fonctionnaires du consulat du Mali en France profitent de ce trafic en extorquant de 250 à 500 Euros (soit 162500 à 325000 F CFA) à chaque expulsé en lui faisant croire qu’ils peuvent éviter la délivrance de laissez-passer. Et l’expulsé se retrouve tout de même dans l’avion pour Bamako.

Pour la première fois depuis près de quatre ans, les acteurs politiques ivoiriens paraissent tentés par la paix. L’intervention internationale, la lassitude d’une population excédée par la mauvaise foi de ses chefs et les bons débuts du Premier ministre Charles Konan Banny se sont conjugués pour créer un contexte plus favorable à l’organisation des élections présidentielles qui doivent se tenir avant le 31 octobre 2006. Les progrès sont cependant loin d’être irréversibles.

L'OBJECTIF DE L'ATELIER EST DE DONNER AUX PARTICIPANTS...
-Des compétences pratiques pour planifier, concevoir, installer et maintenir un réseau informatique sans-fil
-Des éléments de choix entre les différentes technologies réseau et leurs coûts dans un projet communautaire
-Un cadre d'échange pérenne pour les projets communautaires (liste de diffusion, forum de discussion).

La logique qui sous-tend « l’aide accrue et améliorée, la suppression de la dette et les politiques commerciales plus justes » est que ces dernières créeront les conditions de s’assurer des ressources adéquates pour financer le développement de l’Afrique. Sans nul doute, ces dernières vont, si elles sont entièrement respectées, mettre plus d’argent dans les mains des gouvernements et des gens et assoupliront la contrainte de ressources.

Nous soutiendrons cependant que, pris isolément, peu importe la qualité de l’aide, la vitesse de l’annulation de la dette, le degré d’ouverture dans le Nord et la fin des subventions d’exportation - ces revendications ne vont pas fournir les ressources adéquates pour le financement du développement de l’Afrique.

Ces revendications, bien qu’elles soient pertinentes, sont quelque peu déplacées vu le fait qu’elles se penchent singulièrement sur les sources de « flux de recettes » en ignorant l’ensemble des mécanismes des « flux de sorties ». C’est l’équilibre des entrées et des sorties qui crée les ressources nettes pour le développement.

Nous soutiendrons également que le fait de mettre l’accent uniquement sur les « entrées » enracine le sens de dépendance de l’Afrique et perpétue le mythe de pauvreté de l’Afrique en ressources et l’impuissance du continent. En outre, en se bornant uniquement sur la politique commerciale en soi en excluant ce qui sous-tend le commerce, nous manquons une explication fondamentale à la persistance des gouvernements sur la libéralisation – au-delà du point de vue selon lequel ils sont insouciants, ignorants, impuissants et insensibles.

« Accroissement et amélioration de l’aide »

Notre revendication que les gouvernements du Nord remplissent leur obligation d’accorder 0,7% des Produits Nationaux Bruts au développement international est correcte. C’est en effet un droit des pays africains, en particulier, de faire cette revendication en raison du fait que cette promesse a été utilisée, de manière répétitive dans le passé, comme un appât pour obtenir les réformes économiques et sociales en Afrique.

Mais de façon réaliste, nous savons qu’elle ne sera pas exaucée. La lenteur du rythme et le niveau bas du volume des accroissements de l’aide engagés à la réunion du G8 en 2005 en dépit de tout le bruit, et la menace qui s’ensuivit, de la part des Etats-Unis, de faire baisser même la cible de 0,7%, montrent comment il est difficile et risquant de se fier aux volumes croissants de l’aide pour le développement de l’Afrique.

L’explication est simple, dans la mesure où l’aide traditionnelle continue de dépendre des contribuables dans le Nord, ses flux et reflux dépendront de la température politique et de la performance économique dans le Nord, spécialement l’Europe. Mais les problèmes-clés de l’aide sont son objectif ou sa gouvernance et son impact sur la psychologie et la responsabilité de nos gouvernements et de notre élite.

L’aide au développement officielle est à peine totalement altruiste ou a un objectif unique ou est à peine totalement détachée de la politique étrangère. En conséquence, nous allons constamment passer d’opposition à une chose ou à l’autre associée avec l’octroi de l’aide, par ex. aide enchaînée, conditions dans le cadre des politiques ; conditions dans le cadre des droits humains, influence des politiques et, plus récemment, le lien croissant avec la guerre contre le terrorisme.

Quelle que soit la rhétorique, l’aide ne peut être séparée des objectifs de la politique étrangère et, selon la mesure dans laquelle ces derniers changent, l’objectif de l’aide changera. En tout cas pourquoi pas ? Pourquoi les contribuables dans le Nord ne devraient-ils pas exiger que leurs taxes servent des valeurs et des buts qu’ils tiennent pour précieux chez eux ? Pourquoi ne devraient-ils pas attendre de leurs gouvernements qu’ils rendent compte de l’impact de l’aide, et ainsi mettent sur pied des mesures visant à s’assurer que leur argent rencontre l’objectif pour lequel il a été donné.

La série de conditions est une question importante pour l’Afrique surtout parce que l’aide constitue une part si grande des budgets, ainsi les risques associés à la politique de l’aide sont plus significatifs pour l’Afrique que pour les autres continents où l’aide constitue une proportion minuscule. Alors qu’il convient de continuer de s’assurer que les conditions associées à l’octroi et à la gestion de l’aide n’aggravent pas les problèmes du développement de l’Afrique, le véritable défi est de réduire son importance dans le développement de l’Afrique.

L’impact plus débilitant de l’aide au développement est ce qu’il fait à la mentalité de l’élite africaine et au processus de démocratisation et de gouvernance responsable. Les gouvernements ont développé le mythe selon lequel leurs économies ne peuvent pas survivre sans aide. En réalité, ce sont leurs gouvernements et les systèmes de patronage qui les maintiennent qui sont menacés sans le mécanisme de l’aide.

La compétition entre les gouvernements africains pour l’inclusion dans le club des nations favorisées mène à l’abandon délibéré, aux donateurs, de la souveraineté gagnée au prix des vies humaines lors de la lutte anti-coloniale. L’organisation du soutien au budget par de nombreux donateurs est une manifestation de cette perte de souveraineté.

En l’absence d’une rupture dans la mentalité de dépendance sur l’aide, l’Afrique n’a aucune chance de bâtir une démocratie fondée sur la responsabilité devant les citoyens. Pire encore, la métaphore filée selon laquelle les agences d’aide - privée et officielle – trouvent nécessaire de se déployer en vue de soutenir l’intérêt politique local pour l’aide est souvent un affront à la personnalité et à l’esprit africains, diminue l’estime personnelle et perpétue les stéréotypes négatifs.

Alors que nous ne pouvons pas ignorer l’aide, nous ne devrions pas non plus la glorifier. Parfois nous qui sommes dans la société civile contribuons inconsciemment à l’érosion de la souveraineté et à la perte de l’estime personnelle. Nous nous hâtons parfois de revendiquer ou d’endosser « la série de conditions de gouvernance » là où l’aide et le relèvement de la dette sont conditionnés au progrès dans ces domaines.

Pour en contrôler le respect, il faut souvent même plus d’ingérence et de pouvoir des donateurs dans la gouvernance locale. C’est comme si l’on disait que certaines formes de colonisation sont admissibles compte tenu des droits humains. Ceci est dangereux.

Pourtant, il y a des cas où les abus de droits humains, la dictature et la corruption sont à un niveau tel que l’impact du relèvement de la dette et l’aide vont servir à renforcer la répression et à enrichir peu de gens plutôt que de promouvoir le développement. Que faisons-nous dans cette situation ?

Il y a lieu de baser une solution sur le principe selon lequel les corps politiques régionaux sont mieux placés pour gérer les problèmes politiques au sein des Etats membres. Ceci est un principe appliqué par la CEDEAO, la SADC et l’UA dans la résolution des conflits et la reconstruction/ le maintien de la paix.

Ceci est également le principe qui sous-tend le Mécanisme Africain de Revue par les Pairs (MARP). Notre proposition est qu’il y ait un Fonds de Garantie des Pairs devant être géré par l’UA et utilisé comme le muscle financier derrière le MARP. Le relèvement de la dette et les fonds humanitaires destinés aux pays qui abusent les citoyens seront payés dans ce Fonds, quitte à être gardés sous forme de garantie pour le pays et à être libérés par l’UA au fur et à mesure que le pays concerné fait des progrès dans les domaines de préoccupation au niveau de la gouvernance.

Un tel mécanisme va :
- Renforcer l’UA et lui donner la denture (la rendre offensive) dans son désir et sa capacité de promouvoir la gouvernance responsable et démocratique dans la région ;
- Agir comme un muscle et une motivation pour le MARP ;
- Enlever l’excuse des créditeurs pour ne pas supprimer les dettes dues à l’Afrique ou différer l’aide nécessaire pour des objectifs humanitaires mais qui, pour les raisons signalées ci-dessus, ne peut pas être canalisée directement vers un pays qui abuse ses citoyens ou vers les ONG ;
- Permettre aux Africains et à leurs institutions politiques de conduire leurs propres réformes politiques ;
- Mettre un terme aux moyens arbitraires et sélectifs par lesquels les donateurs appliquent la série de conditions en matière de gouvernance.
Ainsi, que devrions-nous faire à propos de l’aide ?
- Soutenir les efforts de nos partenaires du Nord pour amener leurs gouvernements à s’acquitter de leur part du compact mondial mais à réduire son importance dans le plan d’action de l’Afrique ;
- Soutenir la création d’un Fonds de Garantie des Pairs devant aider l’UA à traiter la question de gouvernance ;
- Accroître les intérêts des OSC locales et leur implication dans les processus budgétaires en vue de réduire l’influence des donateurs sur la gouvernance des budgets et pousser les budgets à délivrer les services publics et lutter contre la corruption ;
- S’opposer aux arrangements de gestion des budgets inspirés par les donateurs, arrangements qui diminuent la supervision du parlement, et proposer des procédures de supervision parlementaire qui sont transparentes et incluent la société civile.
Alors que ces actions sont nécessaires pour améliorer la qualité de l’aide et pour réduire ses dégâts, elles ne s’attaquent pas au problème de déficit de ressources en soi.

La dette

La question de la dette n’est pas tellement ce que nous revendiquons mais celle de savoir à qui nous adressons quels messages. Premièrement le message de mettre fin au fardeau de la dette a été orienté largement dans un seul sens – les créditeurs. Le message en soi a été celui de lancer un appel à la compréhension, que celle-ci soit basée sur la justice ou sur l’empathie. Ceci n’a rien de mal tant que cet appel provient de nos partenaires du Nord et est dirigé à leurs publics et gouvernements.

Quelles qu’elles soient, les stratégies qu’ils trouvent faisables pour exercer la pression pour l’action doivent être bien accueillies par nous aussi longtemps que ces stratégies ne diminuent pas la dignité africaine ni ne réduisent les messages provenant des Africains. Mais l’orientation de nos énergies vers le lancement d’appel à nos créditeurs du Nord suggère notre manque de croyance au pouvoir des débiteurs.

Cependant, l’effort de relèvement de la dette nigériane, si insatisfaisante fut-elle, et l’initiative de reconstruction de la dette argentine suggèrent que les débiteurs sont bel et bien puissants et peuvent forcer le changement. Dans le cas du Nigeria, c’était la menace par le Parlement de différer l’appropriation pour le paiement de la dette et les manifestations de rue qui s’ensuivirent que les comités conjoints du parlement ont entrepris en Europe et en Amérique de ramener chez eux leur menace qui ont forcé le club de Paris à se précipiter de confectionner une offre de relèvement de la dette.

Dans le cas de l’Argentine, une fusion économique et politique résultant des années de respect fidèle des conditions du FMI et le paiement fidèle de la dette a forcé l’Argentine à imposer un moratoire unilatéral sur le paiement de la dette et puis, par la suite, unilatéralement réduire de 75% ses instruments de dette. Après le soulagement et le soupir, tant le FMI que les créditeurs privés ont accepté d’assumer leur part et l’économie de l’Argentine a rebondi.

La dette de l’Afrique qui surplombe plus de 200 milliards de dollars fournit un muscle pour une menace africaine collective. Ceci est la tâche de l’Union Africaine et nous devrions rendre cela résolument clair. L’annulation de 200 milliards de dollars ne pose aucune menace au système financier mondial mais peut sauver des millions de vies.

Même une menace d’un moratoire collectif va envoyer un message clair et très audible, spécialement si cette menace est accompagnée par un engagement réalisable pour la transparence et la lutte contre la corruption et la canalisation de l’argent ainsi récupéré vers la réorganisation des services publics. Nous ne devrions pas célébrer des initiatives divisionnistes de relèvement de la dette comme celle accordée à Gleneagles même si nous pouvons célébrer la victoire en termes de principe général, c-à-d que toutes les dettes, y compris le stock de dettes dues aux IFI, doivent être annulées.

Quelle direction prenons-nous donc à partir d’ici en ce qui concerne la dette :
- Accueillir le principe d’annulation du stock de la dette convenu à Gleneagles et à la réunion annuelle de la FMI/Banque mais condamner le sélectionisme et l’approche divisionniste ;
- Elaborer une stratégie de faire pression sur l’UA et ses Etats membres pour adopter une stratégie guidée par les débiteurs ;
- Faire la campagne pour une Loi Internationale devant réglementer la dette internationale.
Le Commerce
Le centre d’intérêt en politique commerciale a résidé dans quatre domaines :
- Défendre nos marchés locaux contre une libéralisation dangereuse supplémentaire ;
- Défendre nos producteurs – spécialement nos fermiers – contre la mort résultant du « dumping » des
importations subsidiées ;
- Chercher l’accès au marché sans obligation d’ouvrir des marchés réciproques ;
- Promouvoir l’intégration régionale.

Ces revendications sont pertinentes et nous devrions continuer d’y maintenir notre accent.

Nous devrions donner la priorité en particulier à ce qui suit :
- Les intérêts défensifs de nos gens : par exemple, notre accent sur l’agriculture devrait être guidé par les objectifs de sécurité alimentaire et de développement rural plutôt que par la promotion des exportations. Non seulement cette dernière ne peut, de façon réaliste, être atteinte de manière significative (sauf les denrées traditionnelles) mais aussi elle distrait des besoins de l’Afrique pour l’instant. Dans ce sens, le principal centre d’intérêt est de prévenir toute autre ouverture supplémentaire de marché (libéralisation), que ceci se fasse à travers des transactions de l’aide et de la dette ou à travers des négociations multilatérales.

Mieux encore, le but devrait être de protéger l’espace pour la politique flexible grâce à laquelle les pays peuvent varier la politique tarifaire pour qu’elle cadre avec les objectifs de développement, en commençant par les biens du consommateur et le passage aux apports intermédiaires de biens capitaux – tout en rendant flexibles les importations de biens du consommateur – au fur et à mesure que l’économie se développe. C’est cet usage flexible et progressiste des tarifs qui est essentiel en tant que stratégie d’industrialisation.

Condition pour l’industrialisation : Ceci se recoupe avec l’intérêt défensif. Le facteur contraignant clé pour l’industrialisation est la demande – la compétition provenant des biens du consommateur étrangers qui fait qu’il soit impossible `a la production locale de se poursuivre, encore moins de se rénover. L’investissement dans l’infrastructure, y compris les routes et l’énergie, va contribuer à réduire le coût des transactions mais n’est pas, tout au plus, contraignant pour l’industrialisation.

Nous ne devrions pas être distraits par le soi-disant argument en provenance des fournisseurs, argument qui suggère que les investissements en infrastructure vont corriger les pressions de compétition. La revendication politique est de ne plus donner d’accès au marché à travers les négociations de Non-Agricultural Market Access (NAMA) et d’autres tout en sauvegardant l’espace nécessaire en politique pour permettre l’usage flexible de la politique commerciale.

- Défendre les services publics : la poussée agressive sur laquelle se sont embarqués l’UE et les USA aux pourparlers en cours pour l’ouverture du secteur des services reflète le changement dans la structure de ces économies en services. Elle reflète également l’importance croissante des services pour des bénéfices et des services en tant que moyen de gagner le contrôle des ressources naturelles rares telle que l’eau.

Hormis les fournitures universelles de services par le secteur public, l’Afrique n’a aucune chance de réduire la pauvreté, de gérer l’inégalité et les conflits et faire croître la force de travail pour l’avenir. Nous devrions mettre toute l’énergie que nous pouvons mobiliser pour faire la campagne pour la fourniture universelle des services publics par le secteur public, la minimisation de la philosophie commerciale dans les services élémentaires et le fait d’éviter les engagements d’ouverture de marchés.

Marché régionaux : La question clé ici est de soutenir l’UA et les blocs commerciaux sous-régionaux afin qu’ils résistent à la pression de faire des concessions en matière d’ouverture des marchés et des tarifs aux tiers avant que les mécanismes de commerce intra-régional soient élaborés, pas moins dans les questions du Singapore. Ceci suggère la nécessité de reporter à plus tard les aspects d’accès aux marchés des Accords de Partenariat Economiques (APE) avec l’UE et de faire passer l’énergie vers la conduite de la campagne en vue d’une réforme de l’Article 24 de la composante des Accords Commerciaux Régionaux de l’OMC afin de protéger le principe moins que la réciprocité totale.

Dans l’entre-temps nous devrions appuyer l’appel de la campagne stop EPA pour une réforme des règles des aspects d’origine de « Tout Sauf les Armes » ( TSA) en vue de la rendre significatifs pour les LDC africains.

Le mandat de l’OMC et la résolution des différends : Les pays en développement, et en particulier l’Afrique, n’attendent que la perte avec une OMC ayant en mains un programme étendu plutôt qu’étroit. Ceci c’est parce que l’Afrique a au moins la capacité de défendre, encore moins de promouvoir leur intérêt aux multiples forums de négociation. La lourde dépendance du continent sur les IFI pour les ressources l’expose aux pressions unilatérales de libéralisation.

Une fois qu’on aura embarqué sur la libéralisation unilatérale, il y a toujours le risque d’engager facilement les secteurs libéralisés au blocage – dans le mécanisme de l’OMC. En plus, faire des engagements sur plusieurs fronts impose un fardeau de mise en œuvre dont le coût est relativement plus élevé pour les pays plus pauvres que pour les pays riches. C’est donc dans l’intérêt de l’Afrique qu’il faut voir une OMC plus mince.

Cependant, la décision de mettre l’accent sur le commerce à l’exclusion des investissements est une limitation grave. D’abord, l’Accord en matière de services et le programme de Singapore sont essentiellement à propos de l’investissement. Il importe de noter également que les concessions qui sous-tendent l’accès aux marchés que les gouvernements africains donnent au Nord, spécialement en services, est une attente des investissements directs étrangers et sa valeur mythique comme la solution au sous-développement.

De la même manière, les attentes du FDI sous-tendent les politiques macroéconomiques de lutte contre l’inflation par les gouvernements et le respect du paiement de la dette. La croyance au FDI est si forte que les gouvernements ont joyeusement adopté des politiques fiscales négatives pour attirer les compagnies étrangères.

Pour avoir une chance d’élaborer des politiques commerciales et macroéconomiques qui promeuvent le développement, empêcher nos gouvernements de faire des concessions d’accès au marché de façon irréfléchie et canaliser l’attention vers les ressources locales pour les investissements, nous devons d’abord efficacement promouvoir des attentes plus réalistes et moins chauvines associées avec le FDI.

Que faisons-nous donc en rapport avec le commerce et l’investissement ?
- Encourager les gouvernements nationaux à être plus proactifs dans la protection de leurs marchés spécialement dans le domaine des biens de consommation, en agriculture et dans les services publics essentiels. Ils ne vont pas nécessairement subir une action punitive. Même si cela se faisait, leurs économies pourraient toujours s’en sortir en meilleur état.
- Prêcher sur place aux gouvernements nationaux que l’ouverture des marchés ne va pas nécessairement amener le FDI et que même si cela était le cas, le FDI ne va pas nécessairement apporter le développement.
- Poursuivre la campagne en faveur de la flexibilité et mettre un terme à la libéralisation coercitive. Ceci est crucial pour la défense des producteurs de l’Afrique.
- Réduire la concentration des exportations de l’agriculture (accès au marché dans le Nord/et mettre l’accent sur ses objectifs de sécurité alimentaire et de développement rural.
- Soutenir la campagne « Stop EPA »

Financement du Développement : Au-delà du relèvement de l’aide et du commerce.
Ce qui compte pour s’assurer que les gouvernements disposent de ressources adéquates pour financer le développement, ce sont les flux nets. Ceci signifie capitaliser non seulement sur les flux d’entrées tels que les gains en provenance du commerce, ou l’aide ou les versements de fonds mais aussi ce qui est perdu au reste du monde.

Le paiement de la dette est l’une des flux de sorties. Mais il y a plusieurs autres voies par lesquelles les ressources sont perdues au continent. En effet, la réalité de l’Afrique est que les ressources qui font eau dépassent de loin celles qui y entrent.

Voilà pourquoi l’Afrique est une exportatrice nette de capitaux. Et les sommes ne cessent de s’accroître. Njukumana et al. estiment qu’entre 1970 et 2000, alors que l’Afrique a reçu environ 100 milliards de dollars en aide (y compris les prêts), elle a perdu 274 milliards de dollars en vol de capitaux, perte encourue à travers la dette, la facturation commerciale mal faite et les intérêts imputés.

Ajoutez les pertes cumulatives dues aux termes du commerce des pays de l’Afrique sub-Saharienne non producteurs d’huile, estimées par la Banque Mondiale autour de 400 milliards de dollars ou 120% des PIB combinés. Ajoutez aussi les pertes que les pays africains ont encourues tout simplement en ouvrant leurs marchés. L’Afrique a été amenée à réduire leurs taux de protection à un rythme trois fois aussi rapide que les pays de l’OECD.

Ceci a laissé le continent ouvert de façon ridicule, par rapport à son stade de développement. Christian Aid a récemment fait des calculs selon lesquels au cours des deux dernières décennies, l’Afrique a perdu, en termes de revenus, l’équivalent d’au-delà de 270 milliards de dollars en provenance des seuls effets négatifs de la croissance de la libéralisation commerciale. Ce montant à lui seul fait plus que l’équivalent de la valeur cumulée des subventions, des prêts et des FDI nets canalisés vers le continent.

Ajoutez les pertes dues à la compétition fiscale, l’évasion des impôts et le fait d’éviter les taxes. La taxation qui a bien servi aux pays développés en tant que moyen de redistribution et de source de capitaux d’investissement mais qui a été réduite à travers la déréglementation pratiquée qui a promu la compétition fiscale, l’évitement des taxes et les havres fiscaux.

Comme résultat, alors que le revenu des gouvernements en provenance de la taxation dans les pays développés est en moyenne 30% du PIB entre 1990 et 2000, en Afrique sub-saharienne ceci a baissé au fur des années pour atteindre une moyenne de 17,9% du PIB. Les pertes résultant de la compétition fiscale ont grandement profité aux compagnies multinationales tandis que la charge fiscale a été transférée aux salariés et aux petites entreprises.

Certains analystes suggèrent que les producteurs d’huile africains gouvernent moins de 20% des bénéfices. Le reste est perdu à un réseau compliqué de pratiques commerciales injustes. Le transfert de revenus aux havres fiscaux par ces compagnies et ces individus riches aggrave davantage la perte de revenus.

On estime qu’au moins 11,5 trillions de dollars sont actuellement tenus dans à peu près 74 havres fiscaux – perdus aux autorités fiscales – par des individus riches. Ceci n’inclut pas les profits blanchis d’affaires qui fonctionnent à travers les havres fiscaux afin d’éviter les taxes et n’inclut pas non plus l’argent illégalement transféré à l’étranger à travers la corruption, les drogues et le blanchissement d’argent. Les éléments qui viennent d’être cités renferment, dans tous les cas, une part de pertes de ressources beaucoup plus petite que l’on ne croit en général.

Comme il ressort évidemment des lignes ci-dessus, l’Afrique n’est pas aussi pauvre ou aussi impuissante qu’on la présente souvent. Par contre, c’est un continent qui fait eau gravement. La tâche est de colmater ces fuites. Pour faire cela, la société civile africaine doit tourner l’attention sur les préoccupations suivantes :

- Soutenir des campagnes visant la transparence au sein des compagnies ;
- Campagnes contre les concessions fiscales et pour les politiques fiscales progressistes ;
- Travailler avec les réseaux pertinents pour mener la campagne visant à mettre un terme à
l’occultisme bancaire et aux havres fiscaux ;
- Faire le suivi de la recommandation du rapport de la Commission Afrique chargée de poursuivre et retourner les richesses volées à l’Afrique et de mettre en place des mesures destinées à décourager les transferts illicites à l’étranger.

Au fait, les taxes et le fait de se fier aux sources locales pour le financement du développement fournissent aussi un climat plus propice à la promotion de la responsabilité démocratique que la dépendance sur l’aide. Nous avons une obligation de colmater les fuites.

* Charles Abugre est actuellement responsable de la politique et de la plaidoirie auprès de Christian Aid. Il fut militant du développement au Ghana et dans plusieurs parties de l’Afrique et de l’Asie. Le présent article est une version abrégée d’un document présenté lors de la réunion de concertation organisée en Afrique par Global Call for Action Against Poverty (GCAP), réunion qui s’est tenue à Harare, Zimbabwe, du 7 au 10 novembre 2005. Veuillez envoyer vos commentaires à l’adresse

* Cet article a d'abord paru dans l'édition anglaise de Pambazuka News numéro 240. Voir :

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Lors de la Fête internationale de la santé de cette année, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sort son rapport annuel consacré aux ressources humaines dans le domaine de la santé. Comme nous l’avons signalé dans des éditoriaux précédents (les bulletins EQUINET, Réseau régional pour l’égalité en Afrique australe, sont consultables en ligne nous constatons en Afrique un « transporteur à bande mondial » qui transporte les professionnels de santé depuis les services primaires publics des régions rurales jusqu’aux cliniques privées des villes, depuis les régions et pays pauvres jusqu’aux régions et pays riches de la région entière ainsi que de tout le continent ; il les transporte depuis des endroits où les besoins en soins médicaux sont élevés mais les ressources, elles, sont insuffisantes, vers des pays développés (à revenus élevés), tels que les Etats-Unis, le Canada, le Royaume Uni et l’Australie. Cette fuite entraîne une perte considérable de l’investissement public et des ressources sociales, perte qui l’emporte sur tout rendement sous forme de versements ou d’aide en matière d’éducation.

Pourtant, les professionnels de santé continueront à aller là où ils pourront travailler dans des services disposant de ressources suffisantes, là où ils trouveront un emploi convenable leur permettant de subvenir aux besoins de leur famille. Ce qui soulève la question plus générale de comment en Afrique assurer les ressources nécessaires pour garder et faire valoriser les professionnels de santé, et, sur une plus grande échelle, pour satisfaire les besoins des populations en matière de santé ?

L’avant-projet le plus récent de EQUINET (rédigé par Patrick Bond et constituant un travail de collaboration EQUINET / Centre pour la justice économique de l’Afrique australe) se réfère à une fuite Sud-Nord de richesses africaines, fuite qui sape les ressources destinées à la santé et au développement et qui augmente la perte de professionnels de santé ainsi que la dépendance du Nord global dans laquelle vit l’Afrique.

Le rapport de la Commission pour l’Afrique sorti en 2005 donne l’impression d’un continent bénéficiaire d’un afflux important d’aide, avec des investissements directs étrangers (IDE) en hausse, des remboursements de dettes viables et d’amples versements originaires de la diaspora africaine destinés à financer le développement.

Notre avant-projet interprète différemment les faits : il cite la « fuite importante de ressources africaines vers le Nord, fuite qui est radicalement en hausse et qui sape le continent des ressources nécessaires à son propre développement, y compris dans le domaine de la santé ». Le document fait la synthèse des données relatives à la fuite des richesses africaines, pour révéler les facteurs qui sont à l’origine du sous-développement chronique du continent et en fait le point de départ pour une proposition de politiques destinées à inverser cet afflux.

Les chiffres en disent long sur un continent qui se voit petit à petit déposséder de ses richesses, et par la suite des ressources dont il a besoin pour améliorer la santé et le développement humain de ses populations:

· Crise de dette avec, dans les années 80 et 90, remboursements 4,2 fois plus importants que les niveaux stipulés en 1980 ; remboursements de dettes annuels trois fois plus importants que l’afflux des prêts et, dans la majorité des pays africains, beaucoup plus importants que les gains à l’exportation, d’où un déficit net de $6.2 milliards en 2000.

· Manque de parité dans le commerce et les politiques de libéralisation du marché qui fait baisser le potentiel industriel de l’Afrique, et non pas le contraire, politiques qui font un gros trou dans l’Afrique Sub-Saharienne, estimé à $272 milliards pendant les 20 dernières années.

· Mouvements de fonds africains privés représentant un afflux net dans les années 70, qui se transforment d’abord en fuites progressives dans les années 80 et puis en fuites beaucoup plus importantes dans les années ‘90.

· Chute d’investissements directs étrangers (IDE) qui dans les années 70 s’élèvent à environ un tiers des IDE dans les pays du Tiers Monde, jusqu’à moins de 5% dans les années 90 ; glissement vers les investissements spéculatifs et extrêmement risqués des bourses et marchés monétaires ; effets d’instabilité et, dans l’ensemble, impacts négatifs sur les devises et économies africaines.

Le continent africain est souvent – mais à tort – représenté comme le bénéficiaire (indigne) d’un vaste apport d’aide. En effet, les afflux d’aide ont chuté de 40% dans les années 90 ; selon une enquête, l’aide « fantôme » qui revient aux pays donataires sous forme de frais techniques et administratifs, constituerait $42 milliards sur les $69 milliards qui seraient le total officiel de l’aide pour 2003, ce qui ne laisse que $27 milliards d’aide « réelle » pour les populations pauvres.

Il existe également une subvention « perverse » dans la mesure où les pays développés exploitent le stock mondial des ressources naturelles non-renouvelables. Il s’agit de l’exploitation de ressources naturelles africaines et de minéraux par les investisseurs du Nord en contrepartie d’investissements ou de royalties peu importants. Il s’agit aussi de l’utilisation des « biens mondiaux », tels que l’air propre de la planète.

L’on estime, par exemple, que les forêts dans l’hémisphère Sud, qui absorbent le carbone dans l’atmosphère, fournissent aux pollueurs du Nord une subvention annuelle s’élevant à $75 milliards. Selon une méthode utilisée par la Banque Mondiale pour mesurer l’épuisement des ressources, plus le pays dépend de l’exploitation de ses ressources, plus son PIB baisse, et ceci de 9% par pourcentage de dépendance croissante. Cela signifie qu’en 2000 chaque Gabonais, par exemple, aurait perdu $2,241 en fonction de l’exploitation pétrolière menée par l’industrie du pétrole.

Ces fuites épuisent les ressources qui auraient pu permettre un développement producteur et humain. Leurs effets se font sentir (principalement) chez les femmes et communautés pauvres et entravent tout progrès vers la réalisation d’une sécurité humaine pour la majorité des Africains.

Il faut comprendre que, pour réaliser un réel développement et assurer une sécurité sociale ainsi que des infrastructures de base, les sociétés et décideurs africains doivent d’abord identifier et ensuite mettre fin aux énormes fuites de richesses existantes et potentielles du continent.

En ce moment les réformes qui sont à l’ordre du jour n’abordent pas ce problème. Alors qu’il est question de dettes et de pratiques commerciales injustes, il ne s’agit pas d’inverser la fuite des richesses africaines.

Les luttes populaires et mouvements sociaux progressifs sont à l’origine de campagnes dont le but est d’inverser les flux de ressources et de contester les subventions « perverses ». On pense aux mouvements qui s’opposent à la privatisation et à la transformation des services de base en denrées rares, qui exigent le droit aux anti-rétroviraux génériques, et qui refusent que le développement humain soit empiété par le commerce et les politiques macroéconomiques qui ne font qu’intensifier les inégalités.

Ces mouvements populaires pourraient être consolidés par les gouvernements nationaux, ainsi que par une coopération régionale, afin d’améliorer la transparence des afflux financiers et pour faire appliquer en Afrique des politiques qui empêcheraient les fuites de ressources et qui favoriseraient la présence de ressources en investissements domestiques.

L’avant-projet précise plusieurs propositions : non-paiement systémique sur les remboursements de dettes, stratégies pour exiger le réinvestissement domestique de fonds de retraite, d’assurances et d’autres fonds institutionnels ; au niveau national réglementation des transferts financiers provenant de paradis fiscaux étrangers; une identification et une négociation plus claires de l’aide « fantôme » ou « liée» ; un calcul et une négociation plus précis des coûts des IDE (et non pas simplement des avantages), y compris l’épuisement des ressources naturelles, les prix de transfert et les flux profit/dividende.

EQUINET se réjouit de l’accent mis cette année par la Fête mondiale de la santé sur un domaine dans lequel l’Afrique se laisse saper – la perte de ressources humaines. Pourtant, nous croyons fermement que pour résoudre convenablement ce problème qui marque notre continent, et pour traiter à l’échelle mondiale des injustices qui affectent les ressources nécessaires à atteindre nos objectifs en matière de santé et de développement humain, il faut approfondir le débat.

En 1998 EQUINET affirme déjà qu’un élément essentiel pour assurer l’équité, est le pouvoir (et la capacité) que possède l’individu de faire des choix relatifs aux éventuels apports médicaux afin de garantir une meilleure santé pour tous. Dans le contexte africain, le contrôle des ressources en matière de santé et de développement devrait être de nouveau entre les mains des Africains.

* Cet article a paru pour la première fois dans le bulletin d’avril 2007 du Regional Network on Equity in Health in Southern Africa (EQUINET). Il est disponible à www.equinetafrica.org Vous pouvez trouver le numéro le plus récent de EQUINET en consultant http://www.equinetafrica.org/bibl/equinetpub.php Veuillez envoyer tout commentaire ou éventuelle question sur les thèmes soulevés dans cet article à [email][email protected] Le travail de EQUINET sur la politique économique et la santé est disponible au site-web EQUINET www.equinetafrica.org

*Cet article a d'abord paru dans l'édition anglaise de Pambazuka News numéro 250. Voir :

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Le mois de janvier 2006 a connu du 15 au 19 janvier 2006 une nouvelle flambée de violences dont elle est désormais coutumière. Durant quatre jours, à Abidjan, mais aussi dans l’ouest et dans différentes localités de la zone sud, les troupes de la « galaxie patriotique » ont occupé la rue, occupé ponctuellement la Radio-Télévision Ivoirienne (RTI) pour faire passer leurs messages, rançonné les automobilistes, et surtout, fait sans précédent, elles ont attaqué les locaux et même les casques bleus de l’ONUCI, les obligeant à se replier dans la « zone de confiance » qui sépare la zone gouvernementale de la zone « ex-rebelle ».

Pour mesurer les tenants et aboutissants de cette nouvelle crise, il convient de revenir sur les circonstances générales qui ont conduit à cette situation.

Un immobilisme en marche forcée depuis septembre 2002
L’immobilisme est en marche, et rien ne saurait l’arrêter.
Edgar Faure

Sans revenir ici sur les différents épisodes de la saga de la crise ivoirienne, il convient de revenir sur le contexte récent de ces événements. Il faut rappeler que la Côte d’Ivoire fait du « sur-place » depuis septembre 2002. Six accords, des dizaines d’opérations de médiation n’ont pas réussi à faire progresser la situation. Nous sommes en 2006 dans une phase où la population est exaspérée. A l’expression « on est fatigué », répétée régulièrement à Abidjan depuis deux ans, on ajoute maintenant « même les Bété sont fatigués ».

On arrive en janvier à une période de fortes tensions cumulées, liées aux différentes échéances que la population vient de connaître. Coup de force annoncé, élections présidentielles, nomination du premier ministre, formation du gouvernement. Chaque fois, la population craint une reprise de la guerre et vit donc dans une anxieuse expectative.

Le coup de force annoncé du Général Doué : avec d’autres militaires en exil, l’ancien Chef d’État Major envoie plusieurs lettres ouvertes via Internet à la presse abidjanaise. Alors que certains voient dans ces courriers invérifiables un vulgaire montage, coup de tonnerre : dans sa dernière édition du 19 août 2004, RFI diffuse un entretien avec le général en disgrâce.

« J`ai choisi de rompre le silence parce que j`estime que la situation a trop duré et que le départ du Président GBAGBO est la condition unique au retour de la paix en Côte d`Ivoire. Si la communauté internationale ne veut pas s`engager à le faire partir en douceur, moi je vais le faire par tous les moyens ; bien entendu cela ne se fera pas sans dégâts ».

Il ne se passe rien, mais l’attente est nerveusement épuisante pour tous. La mystérieuse attaque des camps militaires d’Akouédo le 2 janvier 2006 fait remonter la tension d’un cran (conditions et raisons de l’attaque non encore élucidées début avril 2006).

Élections : prévues constitutionnellement le 30 octobre 2005, les élections n’ont pas eu lieu, laissant place à un vide constitutionnel. Le 20 octobre, l’ONU, constatant l’impossibilité de la tenue d’élection, décide, suivant sa résolution 1633, de prolonger le mandat du président Gbagbo pour 12 mois, (il reste « chef de l’État ») mais en déléguant une grande partie des pouvoirs exécutifs à un premier ministre « acceptable par tous » ( !?!) qu’il reste à trouver. Le tout est sous la surveillance du « GTI » (Groupe de Travail International), composé de membres de l’UA, de la CEDEAO, de l’ONU, de l’UE, de la France.

Nomination du premier ministre « acceptable par tous ». Après d’incessantes tergiversations (gros problèmes de nuance entre « par tous » et « pour tous »), Charles Konan Banny, gouverneur de la BCEAO (Banque Centrale de Etats d’Afrique de l’Ouest) est enfin accepté / désigné comme premier ministre le 4 décembre 2005.

Formation du gouvernement : Après plus de trois semaines d’âpres discussions, Charles Konan Banny forme son gouvernement le 28 décembre 2005. Les tractations ont porté essentiellement sur les partages de postes, leur nombre et la compétence des personnalités choisies (les partis préférant leurs « cadres du Parti », Charles Konan Banny souhaitant des techniciens).

Au-delà des enjeux politiques, l’enjeu est économique, tant pour le financement des partis, que pour l’enrichissement personnel : les ivoiriens parlent de « ministère juteux » terme qui résume le véritable problème !

Le problème du Ministère des Finances : Celui-ci est de loin le plus « juteux » des ministères. Grande source de revenus, il revient, dans ce gouvernement, à la primature, échappant ainsi au FPI qui se trouve coupé d’une grande partie de ses approvisionnements. C’est un fait majeur pour comprendre la suite des événements.

L’Assemble Nationale : L’année 2004 a bien montré comment elle est utilisée comme outil de blocage des réformes par Laurent Gbagbo. Mais c’est aussi une manne financière. Les primes des députés sont d’un montant non négligeable, surtout dans une Côte d’Ivoire affaiblie, où nombreux sont ceux qui ont perdu leur emploi ou vu baisser leurs revenus à la suite des événements de novembre 2004. Le FPI y est largement majoritaire.

C’est un moyen important de reverser les prébendes aux militants : « Il partage, il distribue. Ca c’est le militant » fait déclarer le « le Patriote »quotidien proche de l’opposition RDR à un un mystérieux et anonyme « cadre du comité central [qui] interpelle Gbagbo » [Le Patriote 7/01/2006].

Le feu aux poudres :

Dans ces circonstances, se posait le problème du mandat des députés qui arrivait constitutionnellement à expiration le 16 décembre 2005. Comme pour le Président Gbagbo, se posait le problème de sa prolongation. La question est posée au Groupe de Travail International qui doit « consulter toutes les parties ivoiriennes pour que les institutions ivoiriennes fonctionnent normalement jusqu’à la tenue des élections », conformément à la résolution 1633 des Nations Unies.

Sa position est nette : elle prend note du fait que le mandat des députés a pris fin le 16 décembre 2005. : « 4. Conformément au paragraphe 11 de la Résolution 1633 du CSNU relatif à l’expiration du mandat de l’Assemblée nationale, le GTI a tenu des consultations approfondies avec les parties ivoiriennes sur le fonctionnement des institutions de l’Etat. Le GTI a tiré la conclusion que le mandat de l’Assemblée nationale, qui a expiré le 16 décembre 2005 n’a pas à être prolongé. » [Communiqué final - Réunion du GTI du 15 janvier 2006]

Au demeurant, ce communiqué ne fait que reprendre les termes de la résolution 1633.
La réaction est très violente, (les députés, le FPI, la « rue publique » des « jeunes patriotes ») mais on remarquera que les députés qui ont protesté se sont illustrés dans la revendication non pas de leur fonction, mais de leur statut : ils veulent bien ne plus avoir de pouvoir législatif, mais il tiennent à continuer être député… autrement dit, à toucher les primes. Les ivoiriens ne sont pas dupes d’où la faible mobilisation (3000 « patriotes » ont neutralisé le pays). Cette partie des négociations a été redoutable pour l’image de marque des députés vis-à-vis de la population.

Cette réaction prend des formes nouvelles par rapport aux précédentes émeutes. La « galaxie patriotique » de la mouvance présidentielle est toujours sur le devant de la scène, mais elle ne mobilise plus les foules de janvier 2003 ou de novembre 2004. Son pouvoir de nuisance est intact, et même concentré. Le thème de l’indépendance bafouée par la Communauté Internationale est repris, comme dans les cas précédent.

En revanche, on observe peu d’attaques physiques anti-française (largement faute de cibles), mais fait historique, ces attaques sont dirigées contre l’ONU et les casques bleus. Le siège de l’ONU est attaqué, au point que l’ONU est obligé d’évacuer son personnel. Ils s'attaquent à tous les symboles des Nations unies, ils pillent, saccagent et mettent le feu aux bureaux de certaines agences des Nations unies et d'organisations non gouvernementales telles que OCHA, le HCR et Save the Children. Cette attaque des ONG est aussi un phénomène nouveau.

Autre fait qui marque la différence avec les flambées de violence de 2003 et 2004 : cette fois, c’est dans toutes les villes de la zone sud que des mouvements sont observés (Daloa, Guiglo, Douékoué, San Pedro, Yamoussoukro). Dans l’Ouest, lors de l’attaque de la base des Nations Unies à Guiglo, il y a eu quatre morts dans les rangs des «patriotes ».

Partout le matériel de travail (ordinateurs, etc.) est pillé. Le matériel militaire a été abandonné sur place lorsque les casques bleus bangladais ont du évacuer leurs bases de Douékoué et Guiglo, et se replier dans la zone de confiance, protégés par les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ivoiriennes. [AFP 18/1/2006]. Les mêmes forces de sécurité que nombre d’observateurs ont vues appuyer ouvertement les milices sur le champ des opérations, par exemple, en leur ouvrant les portes de la RTI.

Les patriotes réclament le départ de l’ONU. Pascal Affi N'Guessan, le secrétaire général du FPI (le parti présidentiel) a été très clair sur ce point. Dans une déclaration, il a «exigé le départ du pays de toutes les forces onusiennes et de «Licorne», forces d'exploitation et d'asservissement de la Côte d'Ivoire». De même, sur les intentions d'Abidjan, il a appelé à «la mise en place d'un gouvernement de libération nationale regroupant toutes les forces patriotiques».
Ce qui serait la fin du gouvernement si péniblement mis en place par Charles Konan Banny.

Conséquences

Paris sort enfin du périlleux tête-à-tête avec Abidjan. Pour une fois, « Licorne », la force d’interposition française, n’est pas en première ligne.
En revanche, le discrédit est total pour les Nations Unies : une fois de plus elles brandissent des menaces qu’elles ne se pressent pas d’appliquer (depuis trois ans des sanctions sont régulièrement annoncées), il faudra attendre le 3 février 2006 pour que trois noms soient proposés, les sanctions tombant le 7 février 2006.

Mais les sanctionnés sont des « second commis » : les chefs des deux mouvements patriotiques Charles Blé Goudé et Eugène Djué, et pour faire équilibré, un chef de guerre du Nord, Fofié Kouakou le « com’zone » de Korhogo (responsable d’atteintes aux droits de l’homme). Il a fallu qu’on mette le feu à ses installations et qu’on mette ses soldats en déroute pour que l’ONU prenne des sanctions.

Et encore, sur des « valets », les responsables politiques ne sont pas effleurés. L’ONU a tout de même réussi à vaincre son dilemme : oser sanctionner malgré la crainte d’une reprise de la violence contre ses personnels et installations, pour ne pas montrer que la peur de ces dernières empêche toute efficacité.

Surtout, on assiste au discrédit total de l’ONUCI (Casques Bleus). Ils ont été attaqués et n’ont dû leur salut à l’ouest (Douékoué et Guiglo) qu’aux Forces Armées ivoiriennes qui les ont escortés jusqu’à Bangolo (en zone « de confiance » !) pour y être protégés par la Force Licorne). A Abidjan, ce sont les soldats français de la Force Licorne qui ont du intervenir par hélicoptère pour les « exfiltrer » de leur Quartier Général où ils étaient assiégés….

Discrédit d’autant plus fort que les casques bleus étaient déjà dénoncés comme « touristes » avant cette crise . Parlant d’eux, certains journaux les qualifient de « touristes armés ». Comble surréaliste : en février, les transferts de militaires libérés par la paix au Liberia sont effectués, non pas pour sécuriser les populations, mais pour sécuriser les agents de l’ONU.

Les conséquences politiques sont importantes : Les casques bleus devaient assurer la sécurité des ministres du « G7 » (groupe des 7 partis d’opposition). Les Forces Nouvelles refusent de faire confiance à des soldats incapables d’assurer leur propre sécurité ! Elles demandent donc le retour de leurs ministres dans la zone nord sous leur contrôle ou la possibilité d’assurer elles-mêmes leur sécurité, ce qui supposerait laisser entrer des ex-rebelles armés dans Abidjan ! Face à la montée de la violence, John Bolton, l'ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies, a déclaré au Conseil de Sécurité qu'il était possible que l'ONUCI « soit plus un problème qu'une solution à la crise ivoirienne » [Agence de presse des Nations Unies IRIN, 2 02/ 2006].

Les « Forces Nouvelles » trouvent dans ces événements, une excellente argumentation et une raison supplémentaire pour reculer les échéances du désarmement. C’est d’ailleurs ce qui est affiché à partir du 21 janvier sur leur site : « Désarmement unilatéral des Forces Nouvelles ? FPI quitte dans ça ! »). L’incapacité de l’ONUCI à assurer sa fonction, ajoutée au soutien ouvert des Forces de Sécurité ivoiriennes aux patriotes n’est en effet pas fait pour les rassurer.

Cependant la communauté internationale a réaffirmé son soutien à Konan Banny dont le pouvoir peut paraître renforcé de ce fait.

La « galaxie patriotique » a montré qu’elle mobilisait peu de monde (environ 3000 patriotes –contre plusieurs centaines de milliers en novembre 2004- ce faible effectif a cependant réussi à mettre en déroute les 7000 casques bleus de l’ONU…).

Manifestement il y a des fissures au sein de la « galaxie patriotique », en particulier entre les partisans de Blé Goudé et ceux d’Eugène Djué qui ont déjà protesté contre le fait qu’ils étaient moins bien considérés (entendre : payés…) que ceux de Blé Goudé. Ce sont ceux-là qui ont tardé à « libérer la rue » le 19 janvier 2006. Il ne faut pas oublier que les « barrages » étaient aussi des opportunités de racket….

Les troubles ne pouvaient durer trop longtemps : les forces armées qui prélèvent aussi leur prébende sur la population ne pouvaient pas laisser trop longtemps les civils « patriotes » les remplacer aux barrages qui leur font concurrence : « Les forces de l’ordre [sont] de retour pour racketter » [Le Front No: 1118, 21 Janvier 2006].

Le facteur financier est essentiel pour comprendre les tensions à l’intérieur des groupes. En particulier au sein même de l’armée ou de la galaxie patriotique. C’est donc un élément important pour décrypter la crise. Jouer sur les fissures de l’autre est en effet aussi une composante de la lutte entre « G7 » (rassemblement des Houphouétistes, opposition) et FPI de Laurent Gbagbo. Couper le FPI de ses ressources, par le biais de la redistribution des ministères était un des éléments de la stratégie permettant de l’obliger à négocier pour aller vers la paix.

Conclusion

Nous sommes loin du bout du tunnel. Parfois même on serait tenté de se demander s’il n’est pas circulaire… Les sanctions que l’ONU s’est enfin décidée à appliquer (blocage de comptes, interdiction de voyager) n’ont touché que des figures intermédiaires, sans atteindre ni ceux qui tirent le plus gros profit de la crise, ni ceux qui l’alimentent.

Les « patriotes » touchés ont transformé la sanction en adoubement (grande cérémonie à la gloire des héros), leurs investissements fructueux en Côte d’Ivoire (cyber-cafés, stations service, acquisition de biens immobiliers) ne sont pas atteints, et ils continuent de recevoir des prébendes du milieu présidentiel qui lui, n’est pas touché par les sanctions.

Tous ceux qui ont le pouvoir de faire évoluer la situation vers la paix, ont intérêt à ce que cette crise continue car non seulement la crise est lucrative mais elle est valorisante. Et ce, aussi bien du côté du pouvoir en place, que de celui de l’opposition et de la rébellion.

On peut raisonnablement se dire qu’une baisse considérable des revenus liés à la crise ferait perdre à celle-ci une grande part de son intérêt, surtout si cette baisse était assortie d’une promesse de comparution devant le Tribunal Pénal International qui rendrait la « retraite » inconfortable. Mais il faudrait alors sanctionner tous les responsables. Des deux côtés. Et donc affronter le risque d’une autre flambée de violence anti-ONU, d’autant plus difficile à envisager que joue la solidarité entre chefs d’État.

*Yveline Dévérin est Maître de conférences de géographie a l'Université de Toulouse-le-Mirail GRESOC-UTM SEDET-Paris VII.
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* Cet article a d’abord paru dans l’édition anglaise de Pambazuka News numéro 253. Voir :

La présidente de Transparency International, Mme Huguette Labelle, a invité la société civile marocaine à s'impliquer davantage dans le processus de lutte contre la corruption. Les partis politiques, les médias et les ONG sont appelés à engager le débat public sur la question de corruption et d'approfondir la réflexion sur les solutions à apporter à ce phénomène mondial, a indiqué, vendredi à Rabat, la présidente de Transparency International dans un entretien à la MAP.

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Reporters sans frontières exprime son indignation après l'expédition punitive contre la station chrétienne Radio Hope, qui a fait un mort et trois blessés, dans la nuit du 12 mai 2006 à Nairobi. Les médias risquent de pâtir de tensions toujours vives entre communautés religieuses, avertit l'organisation, qui en appelle à la vigilance du gouvernement.

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Des centaines de personnes, dont de nombreux enfants, sont incarcérées dans des conditions déplorables dans un centre de détention non officiel situé dans le quartier Gikondo de la capitale rwandaise Kigali, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui dans un document d’informations.

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Les pays riches négligent la crise humanitaire en République Démocratique du Congo, a mis en garde aujourd’hui l’agence humanitaire Oxfam International. Depuis l’appel lancé le 13 février dernier, les pays donateurs n’ont engagé que 94 millions de dollars (14%) des 682 millions nécessaires au Plan d’Action Humanitaire (PAH) développé par l’ONU, la Croix-Rouge et les agences. Durant cette période de trois mois, on estime que 100.000 personnes sont mortes de causes liées au conflit.

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Le Sixième Forum Africain sur la Gouvernance s'est terminé à Kigali par un dialogue entre les présidents Paul Kagame du Rwanda et Blaise Compaoré du Burkina Faso ainsi que les délégués, qui ont réaffirmé que les africains devaient gérer et s'approprier le Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP) et proposé des recommandations pour son amélioration.

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Le développement agricole soutenu par une vaste série de politiques pour renforcer la croissance économique et s'attaquer aux inégalités sociales est critique pour la réduction de la pauvreté en Afrique du Sud, affirme un expert de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), basée à Paris. Le club de 30 nations a fait un examen complet des politiques agricoles en Afrique du Sud.

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Le débarquement à Kinshasa et Kisangani, mardi, des premiers équipements électoraux, a constitué un événement rassurant pour les Congolais dans le processus électoral en République démocratique du Congo (RDC). Fabriqués en Afrique du Sud, ces équipements comprennent des urnes, des isoloirs, des bulletins de vote et autres matériels devant être utilisés dans les opérations électorales prévues du 30 juillet prochain, la dernière date officielle retenue à la fin-avril.

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Les gorilles de montagne du Parc national des volcans, situé à 120 kilomètres au nord de Kigali, la capitale du Rwanda, continuent d'être exterminés. Les autorités n'ayant pas réussi à empêcher le massacre des gorilles, ont annoncé la clôture prochaine du parc pour protéger la forêt et les animaux.

Le gouvernement bissau-guinéen a demandé une aide de deux millions de dollars américains pour prévenir une crise alimentaire majeure dans la région rizicole de l’ouest du pays où les provisions et les moyens financiers des habitants commencent à manquer. La Guinée Bissau, petit pays d’Afrique de l’ouest, a besoin d’argent pour acheter les semences indispensables à la prochaine récolte, ainsi que du riz, de l’huile et du sucre, a déclaré à la presse Sola Inquilin na Bitchita, ministre de l’Agriculture.

Un programme pilote d’identification de millions d’Ivoiriens dépourvus de cartes nationale d’identité et d’électeur démarrera jeudi, a indiqué le Premier ministre Charles Konan Banny. A moins de six mois des élections présidentielles, près de trois millions d’ivoiriens – des immigrants de la première, deuxième ou troisième génération, pour la plupart – sont sans papier.

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La tension est restée très vive lundi à Mogadiscio malgré la suspension des combats entre milices rivales, après l'annonce la veille par les chefs coutumiers d'un cessez-le-feu qui a été démenti par la coalition de chefs de guerre soutenue par les Etats-Unis. Des colonnes de combattants lourdement armés des deux camps patrouillaient dans le quartier Sisi, épicentre des combats meurtriers qui ont fait au moins 130 morts.

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L'élection présidentielle comorienne, dont le candidat islamiste modéré Ahmed Abdallah Sambi est donné grande favori, a été "exemplaire" et "sans magouille", a jugé mardi à Moroni l'envoyé spécial de l'Union africaine (UA) aux Comores, José Francisco Madeira. "On a eu une élection exemplaire" qui a permis "de donner aux Comoriens un président vraiment populaire, sans magouille et sans fraude", a déclaré à la presse M. Madeira.

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De nombreux pays développés ne parviennent pas à aider les enfants issus de l'immigration à s'intégrer dans la société par l'instruction. Selon une nouvelle étude de lOCDE, dans certains pays de l'OCDE, ces enfants accusent un retard scolaire de plus de deux ans par rapport à leurs camarades autochtones, même si l'on tient compte des facteurs socio-économiques.

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L'UNHCR a transféré près de 500 réfugiés tchadiens hier depuis des zones en proie à l'insécurité le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan vers un nouveau camp de réfugiés à Um Shalaya, situé à l'extrémité ouest du Darfour occidental. Les réfugiés ont été installés temporairement à Habila, à quelque 95 kilomètres au sud de la capitale de l'ouest du Darfour, El Geneina.

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Jeudi, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés et le Gouvernement d'Afrique du sud ont lancé une campagne pour informer les réfugiés que le programme de rapatriement volontaire mis en place par l'UNHCR prendra fin en 2006. « Nous espérons que les Angolais saisiront cette chance et la considéreront comme une opportunité unique de pouvoir contribuer à l'amélioration de la situation dans leur pays », a indiqué Jeff Maqetuka.

« Les relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo se sont améliorées ». Cette déclaration est du président du Rwanda, Paul Kagame. «Les relations entre la République démocratique du Congo et le Rwanda n'ont jamais été rompues. La réouverture de l'ambassade du Rwanda en Rdc n'a rien d'extraordinaire », a rétorqué Ramazani Baya, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Bonne nouvelle pour les deux pays.

Quelque 40.000 enfants dans la Corne de l'Afrique risquent de mourir des conséquences de la grave sécheresse qui perdure depuis deux ans dans la région, a indiqué lundi à Genève le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (Unicef). L'Unicef a lancé, lors d'une conférence de presse tenue à Genève, son rapport "Alerte Enfant: Corne de l'Afrique", et a lancé de nouveau un appel pour des fonds supplémentaires de 54 millions de dollars.

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Les circonstances de l'explosion de l'oléoduc d'llado, dans les environs de Lagos (Nigeria), qui a fait plus de 200 victimes, vendredi, donne à s'interroger sur l'exploitation du pétrole, dont la vente constitue la principale manne financière de ce pays. Après l'accident d'llado, dans les environs de Lagos, vendredi, l'heure est aux enquêtes pour élucider les circonstances du drame, en vue de situer les responsabilités.

Cela pourrait ressembler à une mauvaise série. Après la douche froide subie récemment par le gouvernement congolais à l'occasion de l'Assemblée annuelle des institutions de Breton Wood qui ont stoppé leurs décaissements en faveur de notre pays, c'est une autre mauvaise nouvelle qui nous parvient aujourd'hui du Palais de verre à New York.

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Ayant eu vent de la grève de deux semaines décidée vendredi dernier par les enseignants du supérieur et les chercheurs, à compter de ce matin, le Premier ministre a rapidement reçu samedi dernier, le professeur Traoré Flavien, le porte-parole de la coordination nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs (CNEC) et son bureau.

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Le patrimoine archéologique égyptien, qui représente le tiers du patrimoine archéologique mondial et dont une grande partie remonte à l'Antiquité pharaonique fait l'objet de vols et de contrebande de la part de réseaux organisés aux plans local et international, avec la complicité de certains responsables du secteur.

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Problèmes administratifs ou obstructions politiques en France, la plume de l'avocat français, le célébrissime Jacques Vergès, n'a pu être étouffée ou cassée. L'encre a abondamment coulé. Le livre qu'il a écrit depuis plus de six mois pour dévoiler les crimes odieux commis en Côte d'Ivoire vient de paraître aux Editions Pharos. Une véritable bombe contre les criminels ivoiriens et leur parrain français. Nous l'avons lu pour vous.

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À Dakar, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) a qualifié lundi d'acte de « racisme primaire » la fouille dont a été victime l'ancien président sénégalais à Toronto. Pour l'ONG, Abdou Diouf a été « traité comme un vulgaire immigré à l'aéroport de Toronto ». La Raddho a invité « les autorités de Toronto à faire preuve d'humilité en présentant leurs excuses ».

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Le Fonds monétaire international (FMI) a salué les performances économiques de la Guinée équatoriale en 2005, s'est réjoui dimanche soir le ministre équato-guinéen des Finances et du Budget cité par une information de Malabo lundi. Le conseil d'administration du FMI a salué le 10 mai "les bons résultats macro-économiques de l'économie équato-guinéenne en 2005".

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L'Union africaine (UA) a donné lundi soir aux deux groupes rebelles soudanais récalcitrants jusqu'au 31 mai pour signer l'accord de paix du Darfour, en brandissant la menace de "sanctions ciblées" s'ils n'avaient pas paraphé le texte à cette date. "Aujourd'hui (lundi), nous avons décidé que la période pour signer (l'accord de paix) sera prolongée jusqu'au 31 mai", a déclaré à la presse à Addis Abeba le ministre nigérian des Affaires étrangères.

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Les glaciers des montagnes d'Afrique équatoriale vont probablement disparaître d'ici 20 ans si le réchauffement climatique continue au même rythme qu'aujourd'hui, selon un article publié cette semaine par des chercheurs britanniques. Ces glaciers des montagnes de Rwenzori, situés sur la frontière entre l'Ouganda et le Congo Kinshasa, sont menacés par une augmentation des températures ces dernières décennies, peut-on lire dans l'édition Web de cette semaine de la lettre de l'Union américaine de géophysique.

Le ministre français de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, qui entame mercredi une visite de trois jours au Mali, au Bénin et au Liberia, n'est pas le bienvenu sur le continent noir, estiment des Maliens qui lui reprochent ses positions sur l'immigration "subie" ou la "racaille" à passer au "Kärcher". De nombreux migrants africains en France sont originaires du Mali, notamment de la région de Kayes (ouest).

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Les réfugiés Mauritaniens refusent d'être les victimes d'‘une mise à mort sélective’ et programmée, selon eux, par les représentants du Haut commissariat des réfugiés (Hcr) basés au Sénégal. En effet, selon leur porte-parole, Samba Amadou Niasse, depuis 1989, date de leur arrivée au Sénégal, ‘le Hcr ne s'est jamais rendu au niveau de (leur) site d'hébergement pour s'enquérir de (leur) situation’. Et, ajoutera-t-il, l'actuelle représentante du Hcr manifeste une indifférence qui frise le ’mépris’ à leur égard.

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La GSM Association, qui rassemble quelque 700 opérateurs de téléphonie mobile, estime à 2,3 milliards d'euros le futur manque à gagner dû à la nouvelle réglementation sur le roaming (*) que prépare la Commission européenne. La GSM Association, qui rassemble quelque 700 opérateurs de téléphonie mobile, estime à 2,3 milliards d'euros le futur manque à gagner dû à la nouvelle réglementation sur le roaming (*) que prépare la Commission européenne.

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Il y a un an, le gouvernement zimbabwéen déclenchait dans les villes, essentiellement à Harare, une vaste opération de démolition de bidonvilles, laissant sans domicile des milliers de personnes qui vivent encore aujourd'hui dans des abris de fortune. L'opération Murambatsvina (Se débarrasser des ordures, en langue shona) a été lancée le 18 mai 2005 pour, selon le gouvernement, débarrasser la capitale et les grandes villes de leurs taudis, et construire pour les populations des maisons décentes.

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A Banjul, les services de la police de l’immigration font preuve d’une grande activité dans la recherche des étrangers en situation irrégulière. Une politique que certains Sénégalais taxent de manipulation dans un pays où les populations vivent dans la psychose depuis avril dernier. Un séjour de quelques jours a permis de mieux s’en imprégner.

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Le parti au pouvoir de l'Afrique du Sud a décidé de restituer à Jacob Zuma son poste de vice-président du parti, peut-on lire lundi à la une du quotidien local Star. "Le vice-président de l'ANC Jacob Zuma reprendra son poste dans le parti avec effet immédiat", selon le journal. "Ceci a été décidé par le comité exécutif national de l'ANC après une réunion de trois heures tenue dimanche dans la nuit au Parc Kempton", a précisé le reportage.

Sur la carte incertaine des pays d'Afrique stables, démocratiques et francophones, le Sénégal fait figure de fleuron. Une alternance politique exemplaire, un président aux projets incessants, une croissance économique de 6 % par an et une liberté de la presse écrite enviée. Depuis que la vitrine ivoirienne s'est brisée, le pays de la Teranga semble, pour les Français, avoir pris la relève dans le rôle du "bon élève de l'Afrique".

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Le marché illicite des médicaments s’est développé de manière considérable en Afrique, depuis plus d’une dizaine d’années. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, il représente dans certains pays jusqu’à 60% des volumes vendus. Ce fléau planétaire (10% du marché mondial des médicaments) est à l’origine des millions de morts.

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L'Union Africaine recherches des nominations pour le Prix Nelson Mandela de l'Union Africaine pour les défenseurs des droits humains. Ce prix honore un citoyen africain ou une organisation qui s'est distingué dans des initiatives novatrices visant à la promotion et à la protection des droits humains en Afrique.

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Le président de la Banque a fricaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a encouragé, lundi, les Etats africains à vendre leur pétrole à la Chine, plaidant pour un renforcement des relations économiques sino-africaines. "La Chine est aujourd'hui une puissance économique qui compte. Les critiques que j'entends ici et là sur l'approvisionnement de la Chine avec le pétrole africain n'ont aucun sens", a déclaré à la PANA, à Paris, M. Kaberuka.

Le 27 Avril 2006 à 15h31 une dépêche Reuters titrait : "China seeks a strategic partnership with Africa". Cette déclaration du président chinois Hu Jintao lors de son séjour au Nigéria témoigne de l'importance croissante de l’Afrique dans les échanges commerciaux mondiaux. La dimension stratégique, il faut le relever, ne concerne plus seulement les matières premières et le pétrole. Le cas de l'Afrique du Sud montre que le secteur financier africain est en plein essor, avec une sophistication grandissante matérialisée par la présence de fonds d'investissement spéculatifs de grande renommée.

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Les économies africaines ont, globalement, enregistré en 2005 un taux de croissance de 5,3 pour cent, légèrement supérieur à celui de 2004 (5,2%), selon le rapport du Comité d’experts de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, réuni du 10 au 13 mai derniers à Ouagadougou, dans le cadre des assises annuelles de la Banque africaine de développement (BAD).

Le Premier ministre ivoirien, Charles Konan Banny, a annoncé dimanche le démarrage simultané, jeudi, des opérations d'identification et de désarmement en Côte d'Ivoire, deux conditions indispensables pour l'organisation de l'élection présidentielle prévue au plus tard le 31 octobre. Mais en attendant le démarrage effectif de ces deux opérations essentielles, la circulation des armes légères continue d'inquiéter des organisations de la société civile.

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De récentes initiatives du gouvernement zimbabwéen pour autoriser des fermiers blancs, dont les terres ont été confisquées, à reprendre l'exploitation agricole, ont suscité des réactions variées. >, a déclaré à IPS, Gerry Whitehead, dont la terre a été saisie en 2002.

Une rencontre de parlementaires peut paraître un endroit bizarre pour assister à la remise en cause des mérites d'élections régulières. Mais des discussions sur ce sujet, et une multitude d'autres questions, ont eu lieu ces derniers jours à une réunion de l'Union interparlementaire (UIP) dans la capitale kényane -Nairobi.

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