Afrique du Sud : L’ANC ne répond plus

Pneus enflammés et cris de colère contre gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc. Sur les campus, devant le Parlement, le palais du gouvernement ou - symbole fort s'il en est - le siège du Congrès national africain (Anc), des milliers d'étudiants sud-africains hurlent leur ras-le-bol à la face de leurs aînés, qu'ils accusent de trahison. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres est l’augmentation substantielle des frais universitaires déjà particulièrement élevés, couplée au nombre insuffisant de bourses d’études. Il y a quelques mois, c’était le racisme, réel ou supposé, dans ces mêmes universités qui était dénoncé : trop d’étudiants et de professeurs blancs au regard de leur réel poids démographique. Une pancarte brandie par les manifestants résume à elle seule l’amertume de cette jeunesse sans guide ni boussole : «Vous avez vendu du rêve à nos parents en 1994. Nous sommes là pour être remboursés ! »…