Crise malgache de 2009 : Des enjeux géostratégiques ?
Pour les pays d’Asie du Nord-¬Est, l’océan Indien, principal lieu de transit des flux commerciaux de ces pays, définit de vitaux enjeux de puissance. La zone Ouest de l’Océan Indien, en particulier, constitue une voie de transit obligée, d’une part, des flux d’exportations de l’Orient et de l’extrême Orient vers les marchés occidentaux, d’autre part, des flux pétroliers du Moyen Orient vers l’Occident et, enfin, des flux d’importation de matières premières des pays émergents.
Pour les pays d’Asie du Nord-¬Est, l’océan Indien, principal lieu de transit des flux commerciaux de ces pays, définit de vitaux enjeux de puissance. La zone Ouest de l’Océan Indien, en particulier, constitue une voie de transit obligée, d’une part, des flux d’exportations de l’Orient et de l’extrême Orient vers les marchés occidentaux, d’autre part, des flux pétroliers du Moyen Orient vers l’Occident et, enfin, des flux d’importation de matières premières des pays émergents.
Si les puissances asiatiques sont ainsi directement concernées par la sécurisation et l’équilibre de la région, les grandes nations occidentales telles que les Etats Unis (12) 12et la France y sont aussi sensibilisées (13)13. L’engagement de tous ces pays dans la lutte contre la piraterie somalienne peut en paraître le reflet (14)14. Mais celui¬-ci n’est qu’une image de surface. L’analyste américain Robert Kaplan (15) 15énonce la thèse d’une montée en compétition imminente d’une rivalité exacerbée entre l’Inde, la Chine et les Etats¬Unis pour le contrôle de l’Océan Indien pour les raisons suivantes :
1) le volume des échanges commerciaux sur les lignes de communication entre l’occident, le Moyen Orient et l’Asie, déjà important, doit encore connaître une croissance massive au cours des prochaines décennies.
2) A l’image de la course aux armements navals entre l’Angleterre et l’Allemagne avant la 1ere Guerre mondiale, la Chine dont la puissance militaire ne cesse de s’accroître, risque de ne pas laisser aux Etats-¬Unis le soin de sécuriser ses échanges maritimes.
3) La lutte pour la suprématie aérienne et navale caractériseront et domineront les stratégies des grandes puissances, avec en particulier la Chine, le Japon et l’Inde qui disputeront aux Etats¬Unis le leadership militaire dans la région.
4) La Chine utilise et utilisera ses relations avec des régimes douteux pour bâtir un chapelet de bases navales autour de l’Océan Indien. L’Inde tente d’y faire face en développant sa propre puissance navale et aérienne et en étendant ses relations militaires et sa coopération avec les USA et le Japon.
Que les Etats Unis développent (de longue date) des infrastructures navales et tactiques majeures à Diego Garcia, qui sert par ailleurs de base arrière stratégique sur laquelle ils fondent leur présence, leur influence et leurs interventions du Moyen Orient au Pakistan pour la sécurisation du Golfe Persique, illustre bien évidemment cet enjeu.
La France peut-elle pour autant se désintéresser de la région et déléguer aux seuls USA la puissance d’intervention sur la zone et sa sécurisation ? Certainement pas. Ce serait la réduire au rang de nain stratégique, avec les impacts politiques et économiques que cette « démission » occasionneraient. C’est bien le souci de laisser à la République une certaine capacité d’intervention tactique qui pousse le gouvernement français à examiner la question de la mise en œuvre d’un deuxième porte-¬avions permettant d’atteindre une disponibilité à 100 % de la capacité du groupe aéronaval (16)16. Et c’est bien sur la zone Océan Indien que s’exercera prioritairement cette puissance d’intervention.
Le document Livre Blanc de la Défense Nationale et de la Sécurité de 2008 définit : «[…] Les moyens militaires de la France doivent éviter la dispersion1,pour pouvoir agir de façon ramassée et concentrée sur les lieux où nos intérêts peuvent être mis en cause. Nos capacités d’intervention doivent donc entrer dans une logique de concentration sur des axes géographiques prioritaires, couvrant de manière réaliste les hypothèses de déploiement ou d’emploi des forces. […]
L’axe principal épouse les contours des risques les plus lourds, de l’Atlantique jusqu’à la mer d’Oman et à l’océan Indien, à partir duquel des extensions de présence vers l’Asie sont possibles.[…] À cette fin, notre dispositif devra comprendre, à terme, une présence sur la façade atlantique du continent africain, une sur sa façade orientale, un ou deux points d’appui dans le golfe Arabo¬Persique et un dans l’océan Indien ».
(…) Certains affirmeront certainement que les bases de La Réunion, de Mayotte, d’Abou Dhabi, et des Iles Eparses satisfont à cet objectif et que Madagascar ne présente, de fait aucun intérêt stratégique majeur. Comment cependant douter que Paris puisse souhaiter ne pas avoir à affronter un gouvernement si ce n’est hostile, tout au moins susceptible d’alliance « contre nature » au centre même (17) 17 de son dispositif.
Ces enjeux de puissance ne se font plus sur la base de relations néo¬coloniales, ni même seulement économiques. Mais ils exigent de préserver des zones d’influence sur la base de relations privilégiées. Par ailleurs, si les politiques budgétaires de la France ont imposé des réductions des effectifs et l’abandon des Bases Françaises (à l’exception d’une base sur la face occidentale de l’Afrique et de Djibouti, la base du Sénégal venant elle-¬même d’être restituée), les moyens ont été redéployés d’une part vers la puissance de renseignement (18) 18et d’autre part vers des logiques d’influence politique, parce que ces enjeux de géostratégie l’exigeaient.
Ici, ce n’est pas seulement sa présence en Afrique qu’il s‘agit de faire perdurer, c’est aussi sa place de puissance majeure au sein d’une Europe qui reste à bâtir qu’il s’agit de défendre et de légitimer. Face aux velléités de revendication de son territoire marin émises par Madagascar, qui par ailleurs pourrait s’allier dans ce sens avec le Mozambique (19)19, Paris avait intérêt à s’assurer la bienveillance d’un gouvernement malgache pour la sauvegarde de ses intérêts géostratégiques. En dernier ressort, l’implantation par l’Inde d’une station d’écoute et d’observation au Nord de Madagascar (20) 20ne pouvait qu’inquiéter Paris et fondait encore plus son attachement à la préservation de la Grande Ile dans sa sphère d’influence. En soi, la présence française sur un arc Abou Dhabi, Djibouti, Mayotte, Iles Eparses, trace une ligne de défense symbolique entre l’Asie et un continent africain dont le développement reste le futur de l’Occident. Cette «ligne de défense » sur la zone Océan Indien s’affirme par ailleurs à travers ses possessions et ses ZEE qui font de la France « LE pays européen riverain de l’Océan Indien ».
LE CANAL DU MOZAMBIQUE EST UNE POSSESSION FRANÇAISE
Caractérisant une autre dimension de la géostratégie de la France dans l’Océan Indien, les Zones d’Exclusivité Economique (ZEE) (21) 21, qui tracent autour de chacune des possessions françaises une bande exclusive de 200 miles, définissent à la France le deuxième territoire maritime au monde après les Etats¬Unis. Ses 10 millions de km2 sont extensibles à 11 millions avec les demandes formulées à l’ONU en mai 2009 d’extension du plateau continental (22)22.
Ces demandes pourraient élargir ce territoire jusqu’à 350 miles des cotes. Ainsi, autour de Mayotte et des îles éparses (23)23, possessions françaises que Madagascar revendique de longue date (24)24, est tracé un territoire couvrant les 2/3 du Canal de Mozambique. Ce qui fait quasiment du dit Canal une possession de la France. Ces zones écologiques à la biodiversité préservée, recèlent toutefois des richesses jalousées : en pêche (des accords de pêche ont été établis entre la France et Madagascar)… mais aussi, en ressources minérales en eaux profondes (25)25. Et bien évidemment en pétrole (26)26.
Le « rattachement » de ces Iles Eparses à l’Administration française s’est « curieusement » opéré juste au moment de l’Indépendance de 1960. Il relevait bien sûr de l’enjeu géostratégique qu’offrait leur situation sur la route maritime, on l’a dit essentielle, entre l’Asie, le Moyen¬ Orient et l’Occident. Le général De Gaulle réfutera violemment lui¬même toute prétention de souveraineté de Madagascar sur ces territoires et interdira à ses diplomates toute concession, tout accord susceptible de permettre à Madagascar d’affirmer de quelconques prétentions territoriales sur ces îles. Aucun accord de frontalité n’a ainsi pu être établi entre la France et Madagascar en raison des revendications malgaches (27)27. Le statut de ces « possessions françaises a été par contre établi de manière particulière pour que le droit s’y appliquant ne soit pas le droit communautaire Européen (28)28.
Qui a dit que les Terres Australes et le Canal de Mozambique n’avaient aucun intérêt stratégique ? Certainement pas l’administration qui a tout fait pour qu’on ne puisse pas contester leur rattachement à la France.
Alors quand viennent se greffer dessus d’autres enjeux … géopolitiques en particulier…
DES JEUX DE GEOPOLITIQUE …
La géopolitique est une partie d’échecs au cours de laquelle chaque position prise permettra de négocier un échange de pièces.
1er juin 2010 : Sommet de Nice. Le président Sarkozy déclare : « depuis le retrait à la présidentielle de Andry Rajoelina les positions de la France, de la Sadc et de l'Afrique du Sud se sont extrêmement rapprochées". Jacob Zuma d'ajouter : " Le président Sarkozy a certainement raison. On se rapproche d’une solution. On est confiant de voir le problème se résoudre rapidement ".
Cet échange caractérise quant à la crise malgache les rivalités de deux acteurs majeurs : à la géopolitique française, s’opposent les intérêts et la géopolitique d’un pays africain en particulier : La République Sud Africaine. Au soutien formel de Zuma à Ravalomanana s’oppose le soutien à peine moins formel de la France au pouvoir d’Andry Rajoelina. «…Les positions de la SADC et de la France sont presque en harmonie », disent ils. Le point d’achoppement restant probablement, quant à la résolution du conflit malgache, la question du retour du président déchu Marc Ravalomanana.
Et la résolution de la crise passera, bien qu’il soit irritant de l’imaginer, par l’aval conjoint de Paris et de Pretoria sur la base d’une négociation entre les deux puissances qui se mettront d’accord sur le dos des protagonistes… On l’imagine aisément.
Au premier chef le rêve, la vision d’une Communauté africaine ou d’un ensemble économique et politique SADC-¬COMESA établi sur le modèle de la Communauté Européenne, qui conférerait à la région une puissance au rang des plus grandes, définit probablement l’ambition de l’Afrique du Sud : Zuma rêve faire de la RSA le moteur d’une Union Economique et Politique Régionale comme l’ont été l’Allemagne ou la France pour l’Europe. Dans ce sens, le panafricanisme convaincu de Ravalomanana et sa vision de l’intégration de Madagascar dans cet ensemble régional, justifie à lui seul le soutien que Zuma lui apporte (encore), au regard de l’irrespect de Rajoelina des institutions africaines, et son alignement sur les intérêts de la France. Ici, le conflit est plus idéologique qu’on ne l’a imaginé : alignement panafricain et régional contre alignement francophile. Et le poids de ce bloc panafricain s’est avéré lors du fiasco de Rajoelina à l’ONU.
L’Afrique du Sud avec sa place nouvellement acquise au G20 est désormais un acteur majeur avec lequel Sarkozy, qui présidera le dit G20 en 2011, doit désormais négocier dans le jeu d’alliances et de tractations qui se tiennent au sein de l’organisation et dans l’ambition sarkozienne d’une réforme de la gouvernance mondiale. L’envergure économique de la nation arc-en-ciel en fait bien évidemment un partenaire à ménager avec précaution. Il était ainsi impossible de risquer le courroux de la RSA en invitant Andry Rajoelina à Nice, ceci caractérisant le poids de Zuma dans le jeu africain.
Les ambitions onusiennes de l’Afrique du Sud, à l’aune des négociations actuelles pour la réforme du Conseil de sécurité (référence) et de la représentation de l’Afrique au sein de l’organisation ¬élargissement du Conseil à au moins un membre permanent avec droit de veto issu du continent africain ¬caractérisent un autre élément du jeu diplomatique actuel. Le soutien que laisse miroiter Sarkozy quant à cette ouverture du Conseil de Sécurité à l’Afrique s’avère être probablement un élément essentiel des rapports entre les acteurs de Pretoria et Paris qui, dans ce sens, doit affirmer tout son poids sur la scène malgache.
La France a-¬t-¬elle intérêt à la montée en puissance d’un groupe panafricain dans la région ? Oui, probablement, sur le plan de la stabilité économique, enjeu fondamental qui a largement eu sa place lors du sommet de Nice. Non probablement, sur le plan géopolitique : le jeu du clientélisme et des alliances est tout de même plus facile à jouer face à des Etats isolés que face à un front uni et solidaire.
Les autres acteurs jouent leur propre jeu. L’Europe s’accroche depuis le début de la crise au sacro-saint principe de constitutionnalité et à un principe de conditionnalité démocratique (que la France cherche à remettre en question), s’appuyant sur les accords de Cotonou, position relayée par l’activisme de l’opposition de la Diaspora malgache. Mais au¬delà du principe, il importe aux acteurs européens, contraints par la prépondérance de la France sur la région, de ne pas laisser Paris imposer unilatéralement sa vision de la situation et sa main mise sur la région Océan Indien. Mais au bout du compte, les oppositions de points de vue, ne sont qu’arguments de tractations diplomatiques dans les jeux de pouvoir entre européens. Ainsi va la géopolitique.
Dans ce jeu d’échec à l’échelle mondiale, le pays et le peuple malgache importent peu. C’est rageant à imaginer, mais il en est ainsi. Et la situation perdurera au gré des tractations entre les grands, qui ne se sont pas plus empressés que cela à la résolution de la crise, si celle-¬ci leur permet de servir leurs propres stratégies. Les acteurs malgaches ne sont probablement que des pions dans cette partie.
Si on admet par ailleurs, sur l’échiquier, que les enjeux économiques ne sont pas des moindres, on a de moins en moins de raisons de croire au désintéressement absolu et « affectif » de la France quant à la Grande Ile.
NOTES
12) Dans un récent éditorial, Henry Kissinger (ex¬-secrétaire d'État et conseiller des présidents Nixon et Ford en matière de sécurité nationale) a appelé cela un « transfert du centre de gravité des affaires internationales de l'Atlantique au Pacifique et à l'océan Indien ». La CIA a identifié la montée de la Chine et de l'Inde et l'émergence de nouveaux centres économiques comme des forces de transformation du paysage mondial »¬ America¬gov¬ - interview de directeur de l'agence centrale de renseignements (CIA) des États¬Unis, M. Michael Hayden.
13) L’océan Indien : un enjeu pour les puissances asiatiques –Barthélémy Courmont - ¬Regard de Taiwan n°10 – IRIS – Juillet 2010
14) «La coalition maritime multinationale ¬opération Atalante de l’Union européenne, opération « Bouclier océanique » de l’OTAN et coalition navale du Groupe 151, qui regroupe 25 pays sous la direction des Etats¬Unis », avec laquelle a accepté de collaborer la Chine ¬rapport du Conseil Sécurité N.U. 6417ème séance
Au total une dizaine de pays participent à l'opération Atalante. Actuellement, neuf nations apportent une contribution opérationnelle permanente à l'opération : les Pays¬-Bas, l'Espagne, l'Allemagne, la France, la Grèce, l'Italie, la Suède, la Belgique et le Luxembourg. Plus d'une vingtaine de bâtiments et aéronefs participeront à l'opération européenne […] – EMA. Ministère de la Défense. 12/07/2010.
15) Robert Kaplan – Center Stage for the twenty first century. Foreign Affairs – Fevrier 2009
16) Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale - 2008. Page 214. Ce projet semble désormais s’orienter, pour des raisons de contrainte budgétaire, vers un projet en coopération franco-¬britannique.
17) Quant à voir Madagascar au centre de ce dispositif voir à ce sujet la carte http://www.defense.gouv.fr/ema/forces¬prepositionnees/ocean¬indien/dossier/zone¬maritime¬de¬l¬ocean¬indien ¬
EMA ¬Ministère de la Défense – juillet 2010 qui définit au sein du dispositif ALINDIEN la zone de couverture des FAZSOI (Forces Armées de la Zone Sud de l’Océan Indien)
18) On n’oubliera pas non plus dans ce contexte, que se sont établies à Mayotte, comme à La Réunion des stations d’écoute satellitaires qui veulent faire le pendant sur la zone des capacités d’écoute américaines du réseau Echelon.
19) « Contestant que Mayotte soit française, la République des Comores conteste la ZEE mahoraise. Contestant que les îles Éparses soient françaises, l’île Maurice conteste la ZEE réunionnaise à cause de Tromeli, et Madagascar et le Mozambique la ZEE des îles du canal de Mozambique. Ce dernier point est certainement le plus chaud auquel la France se trouve confrontée. Si par hasard, des hydrocarbures sont découverts dans le plateau continental du canal de Mozambique, la diplomatie – sauf à ce que notre pays abandonne généreusement ses prétentions – aura bien du mal à prévenir les bruits de bottes ». Dans Politique maritime ; ¬Le contentieux de délimitation des droits territoriaux en mer- ¬Bernard Dujardin (vice¬-président de l’Institut Français de la Mer) ¬dans Politique maritime ¬Le contentieux de délimitation des droits territoriaux en mer – Revue de la mer n° 484
20) Indian Navy Activates Listening Post, Monitoring Station in Madagascar, Indian Ocean India has activated its first listening post on foreign soil that will keep an eye on ship movements in the Indian Ocean. A key monitoring station in northern Madagascar, complete with radars and surveillance gear to intercept maritime communication, was quietly made operational earlier this month as part of Indian Navy’s strategy to protect the country's sea lanes of commerce.
The monitoring station, under construction since last year when India took on a lease from Antananarivo, will link up with similar naval facilities in Kochi and Mumbai to gather intelligence on foreign navies operating in the region. "A naval asset with limited anchoring facilities has been activated. It will facilitate possible maneuvers by the navy in the region," a ministry official said.
While the station will also monitor piracy and terrorist activities, its primary aim is to counter the growing Chinese influence in the Indian Ocean Region. The station is India’s first in southern Indian Ocean that is gaining importance due to increasing oil traffic across the Cape of Good Hope and the Mozambique Channel route preferred by super tankers.¬http://www.india¬defence.com/reports¬3453¬2007¬07¬18
21) Voir à ce sujet : Les petits espaces insulaires au coeur des revendications frontalières maritimes dans le monde - François Taglioni¬, Université d’Arras, CNRS ¬Prodig
22) «La souveraineté française étant contestée, aucun accord de délimitation maritime n’a été signé avec Madagascar ou encore Maurice. La situation reste donc floue à certains endroits.
La France a évité d’envenimer la situation en ne prétendant pas à l’extension du plateau continental au¬delà des 200 milles nautiques. Pour autant, il ne faut pas laisser croire aux malgaches et aux mauriciens que ces îles vont être délaissées par la France». Blog de Linium Inteernational
23) l’île Bassas ¬da ¬India, les îles Glorieuses, l’île Juan¬ de ¬Nova et l’île Europa revendiquées par Madagascar, l’île Tromelin revendiquée par Maurice. Sur Tromelin un accord ¬cadre signé le 7 juin dernier avec Maurice met en place des mesures de cogestion sur la pêche, la préservation de la biodiversité et les recherches archéologiques.
24 Le cas des Iles éparses est le seul conflit extérieur que connaisse la Grande Île : “Madagascar claims Bassas da India, Europa Island, Glorioso Islands, and Juan de Nova Island (all administered by France); the vegetated drying cays of Banc du Geyser, which were claimed by Madagascar in 1976, also fall within the EEZ claims of the Comoros and France (Glorioso Islands, part of the French Southern and Antarctic Lands) ¬CIA World Book
25) « Enjeux géopolitiques et économiques pour l’accès, dans les décennies à venir, aux matières premières à l’échelle mondiale : Cela s’inscrit depuis quelques années dans un contexte de concurrence avec les pays émergents à forte croissance (Chine, Inde,…). La France dispose du potentiel pour mener à bien les recherches scientifiques et développer les technologies pour l’accès aux ressources minières profondes, dont la mise en oeuvre pourrait à terme jouer un rôle dans la sécurisation de l’approvisionnement de l’Europe en matières premières minérales. Les enjeux sont également liés à la valorisation de la ZEE française et de son extension qui fait suite au programme Extraplac » ¬Communiqué de Presse Bureau de la Recherche géologique et Minière (BRGM) français du 6 septembre 2010 ¬http://www.brgm.fr/AgendaNews/dcenewsFile?ID=1181
26) « En mai 2005 une autorisation de prospections préalables a été accordée autour de l’île de Juan de Nova qui fait partie des Iles Eparses (petites îles sous juridiction française situées au large de Madagascar, dans le Canal du Mozambique). Une campagne d’acquisition de données sismiques, qui concerne aussi le plateau continental malgache, s’est déroulée au dernier trimestre de cette année (campagne 2D non exclusive enregistrée par TGS NOPEC). Cette région suscite actuellement l’intérêt de plusieurs compagnies qui ont obtenu des permis à Madagascar et au Mozambique » Secrétariat général de la Mer (sgmer). 25 novembre 2010 – Sur « exploitationd es ressources non halieutiques » ¬http://www.sgmer.gouv.fr/article.php3?id_article=24
27) Déclaration du Général de Gaulle : « Je mets en garde le Quai d’Orsay pour n’importe quelle emprise de Madagascar sur les îles et îlots français avoisinants. Cela ne se justifie d’aucune manière et risque d’entraîner des inconvénients. Les îles et îlots peuvent revêtir pour nous une importance réelle, notamment en ce qui concerne nos expériences atomiques. Je n’approuve donc pas qu’on introduise Madagascar en quoi que ce soit qui se passe dans ces îles, notamment en ce qui concerne la météo [9]. » (Pierre Caminade, Comores¬Mayotte : une histoire néocoloniale)
28) De 1960 à 2005, ces territoires n’ont été rattachés à aucune région, département ou collectivité territoriale. Leur administration est transférée en 2005 à l’administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises, et restent de fait en dehors de l’Union européenne. Le droit s’y appliquant n’est donc pas le droit communautaire européen mais celui des Terres australes et antarctiques françaises.
29) « Le projet d'exploitation du fer de Soalala, par le Consortium chinois Wisco est actuellement en phase de mise en oeuvre. C'est ce que l'on apprend, en tout cas, de source auprès du ministère des Mines. Joint au téléphone, un responsable de ce département nous a déclaré que le dossier avance bien. […] Le projet Soalala est bel et bien lancé depuis que Wisco avait versé les 100 millions de dollars, à titre de droit de mise à disposition de la licence d'exploitation, à la Banque Centrale. Un versement qui, rappelons-¬le, sauve le régime transitoire en matière de recettes budgétaires. En effet, grâce à cette manne venue de la Chine, le ministère des Finances et du Budget a pu introduire dans les caisses de l'Etat, un peu moins de 217 milliards Ar de recettes non fiscales. Ce qui représente pratiquement 80% des recettes non fiscales au cours du premier semestre » ¬30 Aout 2010. Midi Madagascar cité par AllAfrica.com
* Patrick Rakotomalala (Lalatiana Pitchboule) - Madagoravox.wordpress.com
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