Sankara, la révolution et l’émancipation des femmes
La vie et les travaux de Thomas Sankara peuvent être évoqués comme un rappel du pouvoir et du potentiel de l’action humaine pour engendrer des transformation sociopolitiques et économiques.
Je voudrais placer mon propos dans le contexte géopolitique des soulèvements populaires qui continuent d’avoir lieu dans le monde, les populations s’organisant contre les politiques néolibérales du capitalisme avancé et les graves inégalités en matière de richesse, de santé, d’éducation qui en résultent. De pair avec une crise néolibérale qui va s’intensifiant, qui se manifeste par les crises financières, la crise de la sécurité alimentaire et les luttes pour les réformes agraires et de la propriété foncière, il y a une militarisation croissante. Les militaires américains ont maintenant davantage de bases et de personnel dans plus de pays que jamais auparavant. L’US Africa Command est l’une des composantes de la phase actuelle d’expansion militaire qui implique des millions de dollars en équipements militaires, en armements et centres d’entraînement, dans les nations africaines.
Ceci est la situation d’aujourd’hui alors que nous approchons du 25ème anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara.
La transformation révolutionnaire de la Haute Volta, pays de l’Afrique de l’Ouest, en Burkina Faso (connue sous le terme de Révolution d’août 1983) a eu lieu au cours d’une précédente crise néolibérale, celle de la crise de la dette de l’Afrique des années 1980. Sankara a publiquement dénoncé avec véhémence la dette odieuse et encouragé les dirigeants politiques africains à faire de même.
Les politiques et le leadership politique de Sankara contestaient l’idée que le système du capitalisme global ne pouvait être défait. Pendant 4 ans, en sa qualité de président du Burkina Faso, il a travaillé avec la population pour construire des politiques émancipatrices basées sur le bien-être humain, social, écologique et planétaire. Cette révolution, centrée sur les gens, était un point de départ en direction des nouvelles sociétés du continent. Nous avons beaucoup à apprendre de la révolution burkinabé.
Ce qui distingue Sankara de nombreux autres dirigeants révolutionnaire était sa confiance dans les compétences d’humains ordinaires. Il ne se voyait pas comme un prophète ou un messie, comme il l’a déclaré à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies en octobre 1984. Il est utile de citer Sankara en longueur lorsque, devant les délégations de 159 nations, il a dit :
"Je ne prétends pas présenter une doctrine ici. Je ne suis ni le messie ni un prophète. Je ne détiens aucune vérité. Ma seule aspiration est … de parler au nom de mon peuple… de parler au nom des grands peuples déshérités du monde, ceux qui appartiennent à ce monde si ironiquement baptisé le Tiers Monde. Et de déclarer, bien que je sois pas sûr de pouvoir être compris, la raison de la révolte. "
Sankara a placé les actions de résistance des femmes au centre de la révolution. Il a vu les luttes des femmes pour des droits égaux comme point central de politiques plus égalitaires sur le continent. Des transformations sociales significatives ne peuvent avoir lieu sans le soutien actif et la participation des femmes. S’il est vrai que les femmes ont été profondément impliquées dans chaque grande révolution sociale de l’histoire humaine, leur soutien et leur participation ont souvent été peu reconnus par les dirigeants des mouvements. C’était le cas à St Petersbourg en février 1917, lorsque les femmes ont organisé une marche pour protester contre la faim. De même les femmes françaises ont marché sur Versailles en 1789, pour demander, elles aussi, du pain. Malgré leurs contributions significatives à des mouvements révolutionnaires, les femmes sont restées des citoyennes de deuxième classe. Souvent les organisations politiques féminines étaient réprimandées par la direction formelle masculine des groupes révolutionnaires.
Les femmes se sont mobilisées contre l’oppression coloniale et néocoloniale lors de luttes révolutionnaires et sociales sur tout le continent africain. Encore une fois, de nombreux dirigeants masculins ont soit omis, soit négligé de reconnaître la nature vitale du travail réalisé par ces femmes pour mobiliser ou maintenir les mouvements sociaux.
Sankara était unique comme dirigeant révolutionnaire, et particulièrement comme président, en attribuant le succès de la révolution à l’acquisition de l’égalité des genres. Sankara a déclaré : " La révolution et la libération des femmes vont de paire. Nous ne parlons pas de l’émancipation des femmes comme d’un acte charitable ou résultant d’un élan de compassion. C’est une nécessité fondamentale pour que la révolution puisse triompher."
CONTEXTE HISTORIQUE
La Haute Volta, pays de l’Afrique de l’Ouest, ancienne colonie française, peuplée de plus de 7 millions d’habitants, était parmi les plus pauvres de la planète au moment du soulèvement populaire du 4 août 1983. Avec 280 décès pour 1000 naissances vivantes, elle avait l’une des pires mortalités infantile du monde. Le taux de scolarisation était autour de 12% et plus bas encore pour les filles. Thomas Sankara, un Burkinabé avec une formation militaire, avait été le témoin des soulèvements des étudiants et des travailleurs à Madagascar. Il a été influencé par ce qu’il avait vu là-bas alors qu’il n’était encore qu’un jeune homme et s’en est retourné en Haute Volta avec un point de vue anti-impérialiste du monde qui s’enracinait dans la notion et le respect du pouvoir de la base. Ceci l’a mis en conflit avec la classe dirigeante de la Haute Volta et l’a mené en prison en 1983. La population est descendue dans la rue pour protester contre son arrestation et le 4 août 1983, Blaise Compaoré et quelque 250 soldat ont libéré Sankara. Sankara a pris le pouvoir comme président et a formé le Conseil National de la Révolution (CNR). Il avait 33 ans à l’époque. Une année plus tard, la population de la Haute Volta adoptait un nouveau nom. Celui de Burkina Faso, signifiant le pays de l’homme droit.
Pendant les quatre ans de sa présidence, les paysans, les travailleurs ruraux et urbains, les femmes, les jeunes, les vieux et toutes les strates de la société burkinabé se sont mobilisés pour créer une société plus égalitaire et centrée sur l’humain. Sankara s’est particulièrement concentré sur l’éducation politique des masses. Des campagnes d’alphabétisation ont été organisées et le taux de scolarisation a doublé en deux ans. Il a nationalisé toutes les terres et les richesses pétrolières comme moyen de mettre un terme à des relations de classe oppressantes basées sur la propriété foncière. Un effort massif de reforestation a été entrepris avec des millions d’arbres plantés pour arrêter la désertification. Des puits ont été creusés, des maisons construites, 2,5 millions d’enfants ont été vaccinés, y compris des enfants des pays voisins.
Puis, le 15 octobre 1987, le capitaine Blaise Compaoré a mené un coup d’Etat militaire contre Sankara. Il est généralement accepté que le coup d’Etat a servi les intérêts des propriétaires fonciers et des classes supérieures dont la domination était menacée par la révolution. Sankara et douze de ses compagnons ont été assassinés.
Blaise Compaoré est encore aujourd’hui le président du Burkina Faso et a été impliqué dans des conflits avec le Liberia, la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire, dans du trafic d’armes et de diamants. Il n’y a pas eu d’enquête indépendante sur l’assassinat de Thomas Sankara, en dépit de requêtes répétées du comité judiciaires de l’International Campaign for Justice for Thomas Sankara, un groupe légal travaillant au nom de la famille Sankara. Le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies a fermé le dossier Sankara en avril 2008 sans faire d’investigation sur le crime.
SANKARA ET LES QUESTIONS DE GENRE
Lors d’une marche rassemblant plusieurs milliers des femmes à Ouagadougou, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme le 8 mars 1987, Thomas Sankara a pris position en tant que dirigeant révolutionnaire et a parlé en détail de l’oppression dont les femmes sont victimes. Il a souligné l’origine historique de l’oppression des femmes et la façon dont l’oppression se perpétue aujourd’hui. Il déclara :
"Animé par la sève vigoureuse de la liberté, les hommes du Burkina, les humiliés et les hors la loi d’hier ont reçu en partage ce qu’il y a de plus précieux au monde : l’honneur et la dignité. A partir de ce moment-là, le bonheur devient accessible. Chaque jour, nous progressons vers cela, ivres des premiers fruits de nos luttes, eux-mêmes étant la preuve des grands pas que nous avons déjà fait. Mais le bonheur égotiste est une illusion. Il y manque un élément crucial : les femmes. Elles ont été exclues de la joyeuse procession… Les promesses de la révolution sont déjà devenues réalités pour les hommes. Mais pour les femmes elles ne sont rien de plus qu’une rumeur. Pourtant, l’authenticité et le futur de notre révolution dépendent des femmes. Rien de définitif ou durable ne pourra être construit dans notre pays aussi longtemps qu’une partie cruciale de nous-mêmes est maintenue sous le joug, une condition imposée… par différents systèmes d’exploitation
« Poser la question de la femme dans le société burkinabé aujourd’hui, c’est poser la question de l’abolition du système d’esclavage auquel elle a été soumise pendant des millénaires. La première étape consiste à se demander comment le système fonctionne, de comprendre sa véritable nature dans toute sa subtilité afin de dégager une ligne d’action qui peut conduire à l’émancipation totale des femmes.
« Nous devons comprendre comment la lutte des femmes burkinabé d’aujourd’hui fait partie de la lutte de toutes les femmes dans le monde et au-delà de cela, la réhabilitation pleine et entière de notre continent. La question des femmes est donc au cœur même de l’humanité elle-même, ici, là-bas et partout."
Son propos témoigne d’une compréhension profonde et d’une solidarité active avec les luttes des femmes qu’il présente comme une lutte concernant toute l’humanité. Il situe les racines de l’oppression des femmes africaines dans le processus historique du colonialisme européen et des relations inégales entre capitalisme et exploitation capitaliste. Surtout, il met l’accent sur l’importance de la mobilisation égale des femmes. Il encourage les femmes burkinabés à prendre part à des actions révolutionnaires, non pas comme victimes passives, mais comme partenaires égales et respectées de la révolution pour le bien-être de la nation. Il reconnaissait l’espace central des femmes africaines dans la société et demandait que d’autres hommes burkinabés fassent de même
Dans un entretien avec l’historien camerounais anticoloniale, Mongo Beti, Sankara a déclaré : "Nous luttons pour l’égalité des hommes et des femmes, non pas une égalité mécanique, mathématique mais une égalité de l’homme et de la femme devant la loi et en particulier au niveau salarial. L’émancipation des femmes requiert qu’elles soient scolarisées et qu’elles puissent accéder à leur autonomie économique. De cette façon, elles travailleront sur un pied d’égalité avec les hommes à tous les niveaux, auront les mêmes responsabilité, les même droits et les mêmes obligations…"
Ce qui signifie que bien que le gouvernement révolutionnaire incluait un grand nombre de femmes, Sankara ne croyait pas que cette augmentation de la représentation féminine représentait un indicateur automatique de l’égalité des genres. Il croyait vraiment dans l’organisation de la base et que les changements devaient survenir grâce à l’énergie et aux actions de la population elle-même.
Il a encouragé ses sœurs à faire montre de plus de compassion les unes envers les autres, à être moins critiques et plus compréhensives. Il a remis en question la nécessité de pousser les femmes à se marier, disant qu’il n’y a rien de plus naturel que l’état de célibat. Il critiquait la nature oppressive basée sur le genre du système capitaliste, où les femmes (en particulier des femmes avec des enfants à nourrir) constituent une force idéale, parce que la nécessité dans laquelle elles se trouvent de nourrir leur famille les rend malléables et contrôlables, faciles à exploiter. Il qualifiait le système de "cycles de violence" et soulignait que "l’inégalité peut être éliminée seulement en créant une nouvelle société dans laquelle les hommes et les femmes ont des droits égaux"
Son attention pour les droits du travail et les moyens liés au genre de production était symbolisée par une journée de solidarité qu’il a mise sur pied avec les ménagères burkinabé. Ce jour-là, les hommes devaient prendre le rôle de leur épouse, allant au marché, travaillant le lopin de terre familial et prenant la responsabilité du bon fonctionnement de la maison.
Son discours fournit un héritage puissant du leadership politique et demeure une source d’idées politiques et d’inspiration pour les mouvements de libération du continent. Sankara offre la possibilité d’un engagement politique masculin continu et de solidarité avec les femmes opprimées
MILITARISME
Les théoriciennes féministes radicales comme Barbara Sutton et Julie Novkov (2008) expliquent la militarisation en montrant "comment les sociétés sont devenues dépendantes et imprégnées par la logique des institutions militaires, tout comme par le langage, la culture populaire, les priorités économiques, les systèmes d’éducation, les politiques gouvernementales, les valeurs et identités nationales ".
La militarisation de l’Afrique, soutenue par les Etats-Unis, prend des formes distinctes. En premier lieu elle se traduit dans une augmentation des troupes sur le terrain. L’US Special Ops et du personnel militaire américain ont été déployés en République Centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Mali, en Mauritanie, au Sud Soudan et (potentiellement) au Nigeria.
Deuxièmement, le personnel militaire américain conduit des périodes d’entraînement avec les militaires africains. Ces formations ont cours en Algérie, au Burundi, à Djibouti, au Tchad, en Namibie, en Somalie, en Afrique du Sud et dans maints autres pays. Cet engagement est souvent présenté comme un effort de "contre-terrorisme" pour prévenir l’extension d’Al Qaeda dans toute l’Afrique du Nord, mais en réalité c’est un instrument politique. Renforcer les capacités militaires dans des nations non démocratiques est une méthode pour garantir le contrôle et la soumission des populations locales souvent qualifiées de "terroristes", afin de justifier les brutales suppressions des protestations politiques et sociales.
Troisièmement, les militaires américains financent les recherches en sciences sociales des sociétés, cultures et politiques africaines. Celles-ci prennent des formes diverses. L’une d’entre elles est l’utilisation de Sociocultural Advisory Teams (SCRAT) dont l’objectif est de préparer le personnel militaire américain à des missions. La démarche est la même que celle qui vise à contrer les insurrections dans les guerres en Afghanistan (précédemment en Irak), qui veut "conquérir les cœurs et les esprits" et nécessite une connaissance approfondie des populations et cultures locales (ce que les militaires désignent sous le terme de "terrain humain"). Les théoriciens français et britanniques de la contre révolution, au cours de la période anti-coloniale des années ’50 et ‘60’, ont aussi promu la nécessité de connaissances approfondies des cultures et de l’organisation sociale comme moyen d’anticiper et de contrôler l’agitation sociale anti-coloniale.
Bien que le gouvernement américain prétende que l’US Africa Command est une extension du maintien de la paix et de l’aide humanitaire, une analyse des interventions américaines sur le continent montre autre chose. Lors de chaque initiative africaine, les Etats-Unis étaient prêts à intervenir du côté des colonisateurs.
Aujourd’hui, les promesses néolibérales et les politiques du marché libre n’ont pas tenu leurs promesses d’enrichissement et de progrès. Mais plus grave, elles ont causé un plus grand écart social accompagné d’un dangereux militarisme. Des chercheurs, (voir Sutton et Novkov par exemple, 2008) ont exploré comment la pauvreté croissante et le manque d’emplois causés par les politiques néolibérales ont poussé les populations vers les militaires comme moyen de survie économique. Ceci est vrai dans le Nord global comme dans le Sud global.
Le processus de militarisation s’accompagne d’inégalités et d’inconvénients spécifiques au genre. Dans son article "Remilitarisation of African Societies ; analysis of the planning behind the proposed US Africa Command" (2008), Horace Campbell explique que "le terrorisme sexuel… trouve un écho en Afrique où l’insécurité générée par la guerre, la haine ethnique, le viol, le terrorisme sexuel et le fondamentalisme religieux, aggrave la violence et conduit à une mobilisation militaire superflue".
Les voix des militantes et intellectuelles africaines sont particulièrement requises alors que la relation entre le militarisme, la masculinité et la violence devient plus claire. Patricia McFadden écrit qu’"en assimilant la notion de déchaînements et de saccages au poids politique en terme d’utilité dans une pratique sexiste et suprématiste avec le militarisme… on facilite la consolidation des classes et l’accumulation, aussi bien que l’exclusion des femmes et des communautés des travailleurs en Afrique". Les femmes ont combattu leur exclusion autant par des actions organisées que de manière spontanée.
Une structure militaire forte prépare la voie pour le pillage des ressources et une dépossession à grande échelle comme on peut le constater dans les Etats néolibéraux du Sud global. Dans ce système, l’Etat garantit aux classes dominantes (nationales et internationales) le profit, en garantissant la surexploitation de la main d’œuvre pendant que des millions de personnes sont spoliées de leur terre et de leurs moyens de subsistance au profit des industries d’extraction aux coûts certains en terme de santé, d’environnement et de bien-être. Cette garantie ne peut être offerte que grâce à une augmentation du militarisme qui étouffe la mobilisation politique.
Mais Thomas Sankara et la révolution d’août 1983 raconte une autre histoire. Il fournit une autre façon de penser l’organisation sociale. Sankara avait compris que le capitalisme était tributaire de l’inégalité de la distribution du pouvoir, en particulier le pouvoir étatique. Mais comme il l’a démontré, l’Etat n’est pas immuable. L’Etat est un système complexe de relations humaines maintenu par la force, la coercition ou la persuasion. Et ce que Sankara a fait, ce à quoi il a travaillé, était de mettre l’appareil d’Etat à la portée du peuple. Il a encouragé les gens à participer à l’Etat et à changer les relations inégales de pouvoir enracinées dans les structures de l’Etat.
Comme nous l’avons démontré précédemment avec son engagement à l’égard des femmes, Sankara a fait cela en exposant les façons dont le pouvoir est généré, contrôlé et exercé, en identifiant des formes alternatives de relations sociales. C’était le but de la révolution d’août 1983 au Burkina Faso.
La vie et les travaux de Thomas Sankara nous rappellent que l’intervention humaine a le pouvoir et le potentiel pour transformer, comme ils nous rappellent notre obligation à nous engager en faveur du bien-être des humains. Alors que la mobilisation sociale déferle sur le monde, ces engagements pour le bien-être des humains signifient le refus de se soumettre aux politiques néolibérales qui considèrent les humains sous le seul angle de forces de travail et de profit.
CONCLUSION
On m’a raconté que la première fois que le grand père paternel de ma fille a pleuré, c’est lorsque la nouvelle de l’assassinat de Thomas Sankara est tombée. C’est la première fois que le père de ma fille a vu pleurer son père. Il se souvient même à l’âge de 7 ans de la confusion et de la tristesse qui a suivi.
L’image du grand père de ma fille, qui entre dans sa maison et s’effondre sur le sofa, la tête dans les mains et pleure, surgit chaque fois que je pense à Sankara. L’image de cet homme, d’âge moyen, ce Camerounais, Jacques Ndewa, à des milliers de kilomètres, qui n’est jamais allé au Burkina Faso, qui pleurait doucement sur son sofa… C’est dire l’importance que Sankara avait sur tout le continent africain, pour les faibles et les dépossédés de partout.
En l’honneur de sa mémoire, je salue et célèbre son intrépidité, sa résilience et son leadership politique en faveur de l’émancipation humaine
CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS
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* Amber Murrey auteur de Revival of Pan-Africanim Forum, a présenté ce texte intitulé "Celebrating the life of Thomas Sankara" au Jesus College, à l’universitzé d’Oxford, le 8 juin – Texte traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger
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