Idriss Déby Itno est visiblement requinqué par sa victoire contre les rebelles qui ont mené le 4 mai, à partir du Soudan, une énième attaque. Le chef de l’Etat tchadien ne s’en cache pas?: il a fait le choix de consacrer une partie de l’argent du pétrole à l’acquisition d’armes pour enrayer ce qu’il considère comme un danger majeur pour son pays. Mais sans oublier de tenter de satisfaire une population dont le mécontentement pourrait être son pire ennemi de l’intérieur avec, entre autres, une augmentation des salaires de 12 % entre 2008 et 2009. Dans cet entretien, il se confie sur différentes questions.

Le Soudan a porté plainte devant le Conseil de sécurité de l'ONU contre le Tchad, accusant son voisin d'avoir mené un raid aérien sur le Darfour (ouest) la semaine dernière. N'Djamena a démenti avoir visé le territoire soudanais, disant avoir bombardé des positions rebelles au Tchad. Le 19 juillet, le Soudan a affirmé qu'il restait attaché à la paix avec son voisin tout en avertissant qu'il ne resterait pas sans réagir s'il était menacé. Le Tchad accuse depuis des années le Soudan de soutenir une rébellion qui chercherait à renverser son président Idriss Deby Itno. De son côté, Khartoum accuse le Tchad de soutenir des ethnies minoritaires au Darfour.

L'Arche de Zoé doit encore s'acquitter d'une dette de 6,3 millions d'euros. Alors que le président tchadien attend que la France mette la main au porte-monnaie, le Quai d'Orsay affirme que c'est l'association qui doit assumer le réglement des 6,3 millions d'euros réclamés par le Tchad. En octobre 2007, six Français membres d'une "association humanitaire", l'Arche de Zoé, avaient été arrêtés au Tchad alors qu'ils tentaient d'exfiltrer vers la France 103 enfants tchadiens présentés comme des orphelins du Darfour.