L’Union africaine a menacé de boycotter le prochain sommet Europe-Afrique, prévu en avril au Belgique, si l’Union européenne ne reconsidère pas son opposition à la participation du président zimbabwéen Robert Mugabe à cette rencontre, a rapporté la presse zimbabwéenne.?Citant le ministre des Affaires étrangères du Zimbabwe Simbarashe Mumbengegwi, les dirigeants africains ont convenu, à l’occasion du sommet de l’Union africaine, qui vient de s’achever en Ethiopie de lier leur participation à la conférence Afrique-Ue à la participation du chef de l’Etat zimbabwéen. Le sommet Ue-Ua, qui doit se tenir les 2 et 3 avril, s’il venait à avoir lieu, va être consacré aux priorités stratégiques entre les deux continents.

Le leader du Mouvement pour le changement démocratique (Mdc) principal parti de l’opposition zimbabwéenne, Morgan Tsvangirai, a appelé à un dialogue politique qui mènera à de nouvelles élections pour la mise en place d’un gouvernement capable de faire face à la crise économique qui secoue le pays. Le leader du Mdc a déclaré que «le dialogue inconditionnel» était la seule voie pour relever les défis économiques du Zimbabwe. Cet appel au dialogue survient au lendemain d’une crise économique qui a conduit à une crise de liquidité, à une désindustrialisation accélérée et à l’incapacité d’attirer des financements des programmes et projets nationaux.

Le Zimbabwe, a commencé à importer 150 000 tonnes de maïs d'Afrique du Sud pour faire face à sa plus grave crise alimentaire depuis des années, qui menace de famine quelque 2,2 millions d'habitants de sa population rurale. Cette livraison, ajoutée à celle d'un montant égal importée de Zambie l'année dernière, permettra au Zimbabwe de reconstituer des stocks de nourriture suffisants pour les quatre prochains mois. Environ 2 millions de Zimbabwéens ruraux devraient avoir besoin d'une aide alimentaire au cours de l'année à venir, selon les estimations du Programme alimentaire mondial. Le Zimbabwe a besoin d'environ 2,2 millions de tonnes de maïs chaque année pour nourrir sa population de 13 millions d'habitants.

L'ambassadrice du Zimbabwe en Australie, Jacqueline Zwambila, a demandé l'asile à Canberra à quelques jours de la fin de ses fonctions, affirmant craindre pour sa sécurité dans son pays dont elle dénonce le gouvernement "illégitime". "Après le vol des élections du 31 juillet par notre gouvernement actuel, qui est illégitime, je savais que c'était fini", a-t-elle expliqué dans une vidéo postée sur le site Internet du Canberra Times. La réponse de Canberra reste pour l'instant inconnue. L'ex-ambassadrice a été démise de ses fonctions après la victoire du président Robert Mugabe à l'élection du 31 juillet face à son opposant M. Tsvangirai.

Le gouvernement zimbabwéen n'expulsera pas les étrangers opérant dans la vente au détail et une dizaine d'autres secteurs, a affirmé un ministre zimbabwéen afin de dissiper les craintes des propriétaires étrangers des magasins du pays de subir un coup de force similaire à la saisie chaotique de terres il y a plus de dix ans. Le ministre zimbabwéen de l'Indigénisation de la jeunesse et de l'Administration, Francis Nhema, a déclaré qu'aucun Zimbabwéen ne serait autorisé à assumer la propriété des entreprises que les étrangers possèdent, sans suivre les procédures appropriées.