Le commissaire national en charge de l'information à la Commission électorale indépendante du Nigeria (INEC), Philip Umeadi, est entré en fonction le 30 avril comme président intérimaire de la commission à la suite du limogeage du président Maurice Iwu. En demandant à M. Iwu de mettre fin à ses activités, en prélude à l'expiration de son mandat le 13 juin, le président intérimaire Goodluck Jonathan lui avait ordonné de transférer les pouvoirs au commissaire national le plus ancien. Le président intérimaire doit nommer un nouveau président de l'INEC dans les prochains jours, après le limogeage de l'homme supposé avoir organisé les pires élections nigérianes en 2007.

Le gouvernement nigérian a annoncé une augmentation des salaires des fonctionnaires, à l'occasion de la fête du Travail qui sera célébrée le samedi 1er mai. Les salaires dans la Fonction publique sont très bas au Nigeria, avec un salaire minimum pour les fonctionnaires de la fédération fixé à 7.500 nairas, soit 50 dollars américains par mois. Les huit syndicats de la Fonction publique avaient donné au gouvernement jusqu'au 30 avril pour conclure les négociations sur la question de l'augmentation des salaires et menacé de lancer une grève nationale après le 1er mai si le gouvernement ne cédait pas.

Trois journalistes, Edo Sule Ugbagwu, Nathan S. Dabak, et Sunday Gyang Bwede, ont tués le 24 avril 2010. Edo Sule Ugbagwu, journaliste judiciaire pour le quotidien The Nation, a été abattu à son domicile à Lagos. Le même jour, Nathan S. Dabak, directeur adjoint et Sunday Gyang Bwede, reporter au bimensuel chrétien Light Bearer, ont été exécutés à la machette dans la périphérie de Jos. Ils se rendaient à moto à un rendez-vous professionnel lorsqu’ils ont été attaqués par un groupe de jeunes, révoltés par l’assassinat d’un de leur ami musulman. La ville traverse depuis plusieurs mois des violences ethniques et religieuses, dont les journalistes subissent inévitablement les conséquences.

Deux fermiers chrétiens ont été tués le 19 avril et deux autres sont portés disparus, suite à une attaque lancée par des nomades musulmans fulani dans l’Etat du Plateau, au centre du Nigeria. Les fulani auraient attaqué les fermiers qui étaient en train de se préparer pour la saison des pluies dans le village majoritairement chrétien de Riyom, à 30 km au sud de Jos, la capitale du Plateau. Jos est devenue ces dernières années une zone centrale des violences inter-communautaires. La ville se situe à la lisière du grand nord majoritairement musulman et du sud essentiellement chrétien et animiste de ce pays de 150 millions d’habitants le plus peuplé d’Afrique.