Aujourd’hui, nombre d’Africains à travers le monde et sur le continent se heurtent à des politiques d’exclusion et de rejet. Les frontières deviennent des murs et le migrant, le réfugié, la personne déplacée est perçu comme étant le symbole de tous les maux (insécurité, violence, chômage, etc.) et fait l’objet d’une xénophobie violente. Dans une édition spéciale à paraître en fin juin 2014, Pambazuka News se propose d’aborder les phénomènes migratoires. Les éléments d’analyse peuvent porter sur les dimensions historiques culturelles, économiques, psychologiques, développementalistes, sociaux, juridiques et politiques des migrations.
Pendant des millénaires les migrations ont été un phénomène naturel qui a marqué l’évolution de l’humanité. Ces mouvements de population, dans leurs dimensions socioéconomiques et culturelles, ont fait des nations actuelles des creusets où cohabitent des peuples, des ethnies, des communautés de diverses origines culturelles, qui trouvent leurs convergences dans un idéal de vie décente - libérés de la faim, du besoin, de l’exploitation, de la peur – pour leurs enfants et pour eux.
Aujourd’hui, nombre d’Africains à travers le monde et sur le continent se heurtent à des politiques d’exclusion et de rejet. Les frontières deviennent des murs et le migrant, le réfugié, la personne déplacée est perçu comme étant le symbole de tous les maux (insécurité, violence, chômage, etc.) et fait l’objet d’une xénophobie violente.
L’Afrique est un continent qui a connu et qui continue de vivre de forts mouvements de migrations, avec des pays de départ, des pays de transit et des pays de destination.
Ces migrations sont souvent internes au continent, motivées par des raisons politiques, économiques, environnementales (sécheresse et déplacement de populations), ou des raisons liées aux conflits (réfugiés), etc.
Bien que le continent connaisse des espaces régionales (CEDEAO, SADC, etc.), où les conventions et traités devraient faciliter la circulation des biens et des personnes, les élans de xénophobie violente et les expulsions de masse sont devenus des phénomènes courants. Cas de l'Afrique du sud où, en mai 2008, d’autres citoyens de pays d’Afrique australe comme les Mozambicains, les Zimbabwéens et les Somalis ont été attaqués et tués. Cette colère n’était pas dirigée contre les immigrés blancs venus d’Europe ou de l’ancienne Union soviétique.
De même, les décennies de conflit en Somalie ont conduit à la dispersion du peuple somali non seulement dans d'autres parties du monde, mais aussi dans la région Afrique de l'Est où ils ont été victimes de harcèlements de la part des autorités policières et des services de renseignement au Kenya. Pire encore, il semble que les Somalis au Kenya sont maintenant considérés comme des collaborateurs de la violence terroriste depuis les attaques du Westgate Mall en septembre 2013, de même que nombre d’Arabes étaient perçus comme des «terroristes» dans les capitales occidentales, peu après le 11 Septembre.
Les frontières des Etats africains ne sont que des lignes artificielles résultant de la colonisation. D’un côté comme de l’autre de cette ligne, ce sont les mêmes peuples, les mêmes réalités culturelles, les mêmes langues qui s’expriment. Ce qui aurait dû renforcer l’idéal panafricaniste est aujourd’hui bafoué par des politiques d’exclusion, du régionalisme et de la marginalisation.
L’actualité dramatique des migrations, c’est surtout ces embarcations qui disparaissent dans la Méditerranée au large de Lampedusa, ces corps naufragés qui échouent sur les plages espagnoles, ou ces migrants désespérés qui se jettent régulièrement par centaines sur les barbelés de Ceuta et Melilla. L’Europe se ferme et use des méthodes les plus violentes pour se barricader derrières ses frontières.
Israël, l'Arabie saoudite et le Yémen ne sont pas différents dans leurs pratiques et dans le traitement discriminatoires des migrants africains.
L’Arabie Saoudite se distingue par ailleurs par des expulsions massives régulières, le viol et le harcèlement sexuel des femmes érythréennes et éthiopiennes qui recherchent du travail.
Malgré tout, les migrations restent un phénomène mondial irrépressible, consubstantiel aux droits humains, et les populations africaines sont au cœur de ces mouvements qui vont continuer à façonner le monde.
Il est certain que si une véritable Union africaine, ainsi que prévu par Kwame Nkrumah, Thomas Sankara et beaucoup de pionniers du panafricanisme, avait prévalu, les facteurs qui sont à l’origine des migration et des déplacements de personnes - persécution politique, manque d'opportunités économiques, catastrophes environnementales et conflits - ne disparaîtraient pas du jour au lendemain, ils diminueraient radicalement.
Dans une édition spéciale à paraître en fin juin 2014, Pambazuka News se propose d’aborder les phénomènes migratoires. Les éléments d’analyse peuvent porter sur les dimensions historiques culturelles, économiques, psychologiques, développementalistes, sociaux, juridiques et politiques des migrations.
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DATE LIMITE DE SOUMISSION DES ARTICLES : vendredi 13 juin 2014
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