Marginalisation historique des populations somali et plus largement musulmanes, incapacité plus récente à sécuriser le pays : pour les analystes, le massacre de l'université de Garissa (148 morts) découle largement d'échecs politiques successifs au Kenya. Garissa, comme les autres régions frontalières de la Somalie, telles Mandera, Wajir ou la côte kényane - de l'archipel de Lamu au port de Mombasa - est le théâtre d'attaques chroniques, d'ampleur variable, des islamistes somaliens shebab. Voisines d'une Somalie livrée au chaos depuis plus de deux décennies, dont elle sont séparées par 700 km de frontière poreuse, ces régions pauvres, longtemps négligées, peuplées majoritairement de Somali et de Swahili musulmans stigmatisés, est devenue une cible privilégiée des islamistes: ils y trouvent relais, terreau propice à la radicalisation, et pour toute opposition un appareil sécuritaire faible.
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