On peut se demander pourquoi cet ‘’oubli’’ de nos historiens et anthropologues panafricanistes et de certains chantres de la négritude envers ces afro descendants ? Car, il serait intéressant de se rendre compte de la réalité des conditions d’existence actuelles des séminoles noirs là où ils sont, au 21e siècle. Cela pour prendre l’exacte mesure de leur ‘’métamorphose’’.
Le mois de février, est le ‘’mois des noirs’’ aux Etats Unis, dit-on. Mais comment vivent les membres de cette communauté, comment sont-ils traités, dans leurs pays ? Particulièrement les noirs séminoles, presque méconnus de nos jours, pour ne pas dire rangés aux oubliettes. C’est pendant notre adolescence, que nous avons fait connaissance avec la communauté indienne des Séminoles, après avoir visionné le film : ‘’Les aventures du capitaine Wyatt’’, de Garry Cooper.
C’est donc dans cette période d’innocence, que nous sommes entrés en plein dans l’ère de la manipulation et de la désinformation. Nous étions euphoriques de la victoire de Wyatt qui, dans le film, prend le dessus sur le chef indien ‘’Okala’’. Pa ce que dans le genre ’’ Cow-boy-bandit’’, nous étions toujours du côté du premier, présenté toujours comme un ‘’héros redresseur de tort’’.
Mais en revisitant l’histoire, on se rend compte que le film nous avait caché un pan important de l’histoire des Etats-Unis, derrière son synopsis. Car ce chef indien était le chef d’une communauté indienne de renommée, les Séminoles, que l’armée américaine n’a jamais pu soumettre et dont la résistance est restée légendaire en Amérique du Nord au Sud.
Une chaine de télé qui fait dans le documentaire qui nous a ouvert une autre piste de découverte.
Ainsi, poursuivant nos investigations, nous avons découvert qu’une autre communauté a émergé sur les flancs de celle des séminoles ‘’indiens autochtones’’, au cours de l’histoire : Les séminoles noirs. Et voilà ce que l’histoire retient d’eux : «1 500 soldats des États-Unis sont morts dans une suite de trois guerres contre les Séminoles de Floride mais aucun traité formel de paix ne leur ayant été imposé ou même proposé, ils ne se sont jamais rendus au gouvernement des États-Unis. C'est pourquoi, les Séminoles de Floride se nomment eux-mêmes ’’ le peuple invaincu’’. Aujourd'hui, les Séminoles ont la souveraineté sur leurs terres tribales ; leur économie est basée sur le tabac, le tourisme et le jeu. « Séminoles » est également le surnom des équipes sportives de l'Université d'État de Floride. (Source : Wikipédia).
Les Séminoles noirs, sont des descendants d'esclaves échappés de la partie côtière de la Caroline et de la Géorgie pour le désert de Floride dès la fin des années 1600. Les esclaves fuyards se sont joints à divers groupes indiens déjà réfugiés en Floride. Ensemble, les deux groupes ont formé la tribu Séminole, une alliance multi-ethnique et biraciale. Aujourd'hui, leurs descendants vivent toujours en communautés rurales de l'Oklahoma et du Texas, aux Bahamas ainsi qu'au nord du Mexique. Au XIXe siècle, les Séminoles noirs de Floride étaient appelés Séminoles nègres par leurs ennemis blancs américains et Estelusti ou Peuple noir par leurs alliés indiens. De nos jours, les Séminoles noirs sont appelés « Seminole Freedmen » en Oklahoma, « Seminole scouts » au Texas, « Indiens noirs » aux Bahamas, et « Mascogos » au Mexique.
On peut se demander pourquoi cet ‘’oubli’’ de nos historiens et anthropologues panafricanistes et de certains chantres de la négritude envers ces afro descendants ? Heureusement que certains sites tels que Wikipedia et ‘’Une autre histoire’’ de Claude Ribbe, ont fait cas de l’existence de cette communauté des séminoles noirs. Toutefois, ce n’est pas le seul cas que l’histoire officielle que les barbares esclavagistes nous cachent.
Nous soulignions récemment à l’occasion du sommet des ‘’esclavagistes francophones’’, que nos héros que l’on cherchait à tuer une seconde fois, avaient ceci de commun : la résistance à l’oppression. Ce qui fait que la Maison Blanche et son Pentagone n’ont pas intérêt à parler de cet «exemple séminole». Ils ne veulent pas non plus, avec leurs ‘’historiens’’, montrer que des hommes valeureux ont fait face et résisté à la barbarie de l’esclavagisme-capitaliste. Notons que la première République noire a été fondée en Haïti, en 1820, par Jean Jacques Dessalines, suivant les traces du grand résistant Toussaint Louverture.
Ce qui est sûr, c’est que s’il s’agissait de l’histoire de la résistance d’une autre communauté, cela ferait l’objet d’une grande ou d’une Super production de l’industrie cinématographique hollywoodienne.
Il y a lieu de se demander, à propos de cette histoire cachée, si nous sommes en face d’un phénomène d’intégration, d’assimilation ou de métamorphose sociologique. Une question posée aux anthropologues. En tout cas, tout indique que dès que les conditions douloureuses de l’esclavage se sont estompées le commun vouloir de vie commune se passe de façon non antagonique au niveau des communautés séminoles indiens et indiennes noires.
Néanmoins, il serait intéressant de se rendre compte de la réalité des conditions d’existence actuelles des séminoles noirs là où ils sont, au 21e siècle. Cela pour prendre l’exacte mesure de leur ‘’métamorphose’’.
Tout compte fait, ce qui se pose, c’est la problématique de la question de la prise en charge effective des minorités au plan national et international. Loin des proclamations et les Conventions contre les discriminations, çà et là. A l’exception de Cuba (feu Commandant d’Almeida), du Venezuela, peu de pays respectent le droit des minorités, principalement celui des noirs. En Colombie, au Chili, au Pérou au Mexique, etc, ces communautés d’afro descendants sont légions, mais leurs situations sont peut enviables. N’est-ce pas Messieurs du Conseil des ‘’Droits de l’homme ‘’ des Nations Unies ?
Que dire des communautés noires de la Mauritanie ou de l’Algérie ? Combien de députés, de ministres, de Maires etc., peut-on compter dans ces pays ou on dénombre une grande communauté négro-africaine, à lisère du grand Sahara ?
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** Ababacar Fall-Barros est ancien conseiller municipal
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