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Avant, on accélérait le pas ici. On passait la tête baissée et c'est tout juste si l'on osait jeter un oeil quand le portail s'ouvrait. Parfois même, on traversait la route pour ne pas avoir à longer le mur de l'enceinte. C'était absurde peut-être, mais c'était ainsi : cette maison, et surtout son propriétaire, faisait peur. Aujourd'hui, le labyrinthe qui servait de château à François Compaoré - une succession de pièces donnant sur d'autres pièces situées à cinq minutes du Conseil de l'entente, là où le frère du président avait installé son bureau, et plus près encore du stade d'entraînement de son club de coeur, l'Étoile filante de Ouagadougou - est devenu l'un des lieux les plus fréquentés de la capitale. On s'y presse comme pour se convaincre que oui, l'insurrection a eu raison du clan Compaoré. Pour la plupart, c'est un pèlerinage que d'y pénétrer. Une sorte d'exorcisme.