Centrafrique : A Bambari, la politique «à tombeau ouvert»

La crise en République centrafricaine est infiniment plus complexe. L'aspect confessionnel du conflit, où chacun se définit désormais en fonction de sa religion, masque les ressorts profonds du drame centrafricain. Deux communautés, qui, jusque-là, cohabitaient sans heurt majeur, vivent dans la peur l'une de l'autre. La minorité musulmane tient encore les leviers du pouvoir militaire et civil, mais pour combien de temps ? Qu'ils soient combattants de la Séléka ou simples civils, hommes mûrs ou enfants prépubères, tous déambulent armés dans les rues de cette ville située à la «frontière» entre l'ouest du pays, sous la coupe des milices anti-balaka (chrétiennes), et l'est, sous contrôle de l'ex-rébellion musulmane.