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Les récents soulèvements locaux à Péhunco et à Boukombé montrent que le peuple béninois peut suivre la voie du peuple burkinabé, renouant avec les moyens qui ont permis de renverser le pouvoir autocratique de Kérékou. Les expériences de la récupération des luttes par la haute-bourgeoisie depuis 25 ans bientôt, enseignent, plus que jamais, que les travailleurs et les peuples doivent se décider à prendre et à exercer le pouvoir pour leur profit ; le pouvoir des travailleurs et des peuples dont les bases sont claires

Ce qui s’est passé à la frontière de notre pays est une aide inestimable aux luttes que mènent les travailleurs, les jeunes et les peuples du Bénin contre le pouvoir dictatorial de Boni Yayi, avatar du régime du Renouveau dit démocratique. L’insurrection du peuple burkinabé intervenue au lendemain de la marche du 29 octobre 2014 indique à notre peuple la voie contre toute velléité et manœuvre de Boni Yayi de se perpétuer au pouvoir.

Désormais, tout le monde sait, y compris Boni Yayi lui-même, que son pouvoir est fini. Désormais, pour ce dirigeant qui a commis des crimes politiques et économiques abominables, c’est comment se couvrir son arrière, en faisant pour "qu’après lui, ce soit toujours lui". Bref, comment maintenir en place le système d’arbitraire, de fraude, de corruption.

C’est ainsi qu’il faut comprendre toutes les manœuvres pour le maintien de la Lépi et du Cos-Lépi. Il s’agit de conserver la machine de fraude électorale. Avec Boni Yayi au pouvoir, il n’y aura jamais d’élections transparentes, démocratiques et crédibles dans notre pays. Plus que jamais, le peuple doit dire non à la Lépi, non au Cos-Lépi. Le Cos-Lépi, cet instrument de couverture de la fraude électorale et de pillage des ressources du pays doit être dissout.

Pour les élections communales et législatives à venir, il faut refaire une liste en dehors de celle du Cos-Lépi, une liste ad ‘hoc, une nouvelle liste à partir des villages et quartiers de ville, sous la responsabilité de la Cena en concertation avec les représentants de partis politiques toutes tendances confondues représentés ou non au parlement. Cette proposition faite par la Convention reçoit l’adhésion de plus en plus d’autres forces politiques et sociales.

Par ailleurs, si Yayi cherche à se couvrir, c’est pour ne pas rendre compte des nombreux crimes politiques et économiques commis avec sa gestion scabreuse du pays depuis 2006. Les travailleurs, les jeunes et tout le peuple doivent demander à Boni Yayi des comptes sur les nombreux crimes politiques, les scandales économiques et toutes les turpitudes.

Boni Yayi, le peuple veut savoir où se trouve Dangnivo. Qui a tué le ministre Bernadette Agbossou Sohoudji ? Qui a tué le juge Coovi, le professeur Sébastien Djènontin ? Quels châtiments ont été infligés aux assassins des paysans d’Agonvi, du jeune Fawaz de Natitingou, du jeune zémidjan de Boukombé, etc. ?

Boni Yayi, le peuple veut savoir quelles dispositions vous prenez pour sanctionner vos préfets qui violent la Constitution en interdisant les réunions et manifestations pacifiques publiques ?

Boni Yayi, quand allez-vous retirer du parlement votre projet de loi portant révision de la Constitution ? Quand allez-vous cesser de vous attaquer au droit de grève et retirer du parlement vos projets de loi anti-grève contre les travailleurs et contre les magistrats ? Quand allez-vous restituer le droit de grève aux douaniers ? Quand allez-vous cesser de procéder à des mutations punitives et autres mesures de rétorsions contre les grévistes ?

Boni Yayi, le peuple escroqué veut savoir quand allez-vous restituer les sous que vous et vos ministres avez extorqués aux citoyens dans le cadre d’Icc-services et consorts montés par vos soins ? Qu’en est-il véritablement des affaires Cen-Sad ? Qui sont les bénéficiaires du scandale de la centrale électrique de Mariagléta, de la construction du siège de l’Assemblée nationale, des surfactures des projets de construction de routes. Quels sont les véritables dessous des affaires PVI et coton ? Quels sont les dessous des scandales de la Sonacop, de la Sbee, du Port Autonome, de Bénin Télécoms, de l’Ocbn et du projet de construction ferroviaire Cotonou-Niamey ? Quand allez-vous donner le privilège aux producteurs nationaux. Quand allez-vous sanctionner les auteurs des fraudes dans les concours et des tests de recrutement à la fonction publique, des fraudeurs dans l’attribution des marchés publics ?

Les travailleurs, la jeunesse et le peuple doivent se lever sans attendre pour demander des comptes au pouvoir fini de Boni Yayi. Les travailleurs, la jeunesse et le peuple ne doivent plus accepter l’inacceptable.

Les récents soulèvements locaux à Péhunco et à Boukombé montrent que le peuple béninois peut suivre la voie du peuple burkinabé, renouant avec les moyens qui ont permis de renverser le pouvoir autocratique de Kérékou. Les expériences de la récupération des luttes par la haute-bourgeoisie depuis 25 ans bientôt, enseignent, plus que jamais, que les travailleurs et les peuples doivent se décider à prendre et à exercer le pouvoir pour leur profit, le pouvoir des travailleurs et des peuples dont les bases sont claires : limogeage et jugement des auteurs de violations des libertés ; élection et révocabilité à tout instant des responsables chargés de la gestion du bien public.

Lutter pour le départ immédiat du pouvoir de Boni Yayi, instaurer ici le pouvoir des travailleurs et des peuples, voilà les tâches qui seront en retour une aide inestimable au peuple burkinabè et certainement aux autres peuples du monde.

A bas le pouvoir décrépit de Boni Yayi !

En avant pour le pouvoir des travailleurs et des peuples !

Je vous remercie

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