Le 28 octobre dernier, le dossier gambien en matière de Droits de l’homme était soumis à l'Examen périodique universel aux Nations unies à Genève. A cette occasion, Article 19 sonnait l’alerte à propos des violations larges et systématiques notées dans ce pays.
Alors que le Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies examine la situation de la Gambie à travers l’Examen périodique universel (Epu), Article 19 appelle à des efforts concertés au niveau régional et international pour mettre fin à la violente répression exercée envers les voix libres et à l’impunité.
«Article 19 est profondément préoccupée par le manque d’espace public pour les citoyens et les médias en Gambie. Les opportunités pour la libre expression, y compris en ligne, se réduisent de jour en jour. La répression et la peur ont atteint un niveau alarmant, empêchant les Gambiens de se prononcer sur les affaires du pays», déplore Fatou Jagne Senghor, Directrice Régionale d’Article 19.
La Gambie avait rejeté la plupart des recommandations concernant la liberté d’expression lors de son dernier Examen périodique universel en 2010. Bien qu’elle se soit engagée à lutter contre l’impunité des violations envers les journalistes, les défenseurs des droits humains et les opposants politiques, la Gambie n’a pas respecté cet engagement. Les résolutions et rapports de la Commission africaine des Droits de l’homme et des peuples, organe de droits humains de l’Union africaine basée en Gambie, ainsi que les décisions concernant des crimes envers les journalistes prises par la Cour de justice de la Cedeao à son encontre, n’ont jusque-là pas été suivis d’effet.
Depuis le dernier Examen périodique universel, une série de lois restrictives, muselant la liberté expression des citoyens, des journalistes et des défenseurs des droits humains ont été adoptées pour durcir un arsenal juridique déjà très répressif.
Outre l’adoption des nouvelles lois répressives, la persécution des journalistes, des opposants politiques, des défenseurs des droits humains et des citoyens s’est poursuivie en toute impunité. Plus d'une douzaine de journalistes et défenseurs des droits humains ont été contraints de quitter le pays ces quatre dernières années, s’ajoutant ainsi au nombre alarmant de personnes contraintes à l'exil ces deux dernières décennies en raison de la persécution systématique exercée contre des voix dissidentes et des injustices.
«L'Epu offre une occasion unique pour les pays de faire face à une vérification réelle de la situation des droits humains à travers une évaluation par les pairs. La Gambie doit saisir cette opportunité pour changer de cap et respecter ses engagements internationaux en matière de droits humains», a ajouté Fatou Jagne Senghor
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