Comment l’organisation du FSM a été confiée au Sénégal

Le Conseil International (CI) du Forum social mondial (FSM), lors de sa réunion tenue à Rabat (Maroc), du 6 au 9 mai 2009, a décidé par acclamations de confier l’organisation de l’édition 2011 du FSM au Sénégal. Il s’agit, là, de l’aboutissement d’un long processus.

Comment l’organisation du FSM a été confiée au Sénégal

Le Conseil International (CI) du Forum social mondial (FSM), lors de sa réunion tenue à Rabat (Maroc), du 6 au 9 mai 2009, a décidé par acclamations de confier l’organisation de l’édition 2011 du FSM au Sénégal. Il s’agit, là, de l’aboutissement d’un long processus.

Le choix de Dakar vient couronner une longue bataille menée par les mouvements sociaux africains au sein du Conseil International. En effet, la décision de faire retourner le FSM en Afrique, prise à Berlin (Allemagne) fin 2007, après celui organisé en janvier de la même année au Kenya, avait fait l’objet de plusieurs tentatives de remise en cause. Ces tentatives ont continué jusqu’à la réunion du CI qui a eu lieu à la fin du FSM de Belém (Brésil), en février 2009.

Sous des prétextes divers, certains mouvements et membres du Conseil International n’agréaient pas à l’idée de voir un pays africain organiser le FSM. Par exemple, lors de la réunion de Belém, certains membres du CI avaient avancé l’idée de tenir le FSM 2011 aux Etats-Unis… du fait de l’élection de Barack Obama à la présidence ! D’autres proposaient d’aller en Chine ou en Corée du Sud, alors que ni les mouvements sociaux chinois ou coréens n’avaient exprimé le souhait d’abriter le FSM !

La détermination et l’unité des membres africains du CI avait fini par faire tomber toutes les résistances, à la tenue du FSM 2011 en Afrique.

La décision du CI à Rabat est la confirmation d’un processus qui n’était pas facile. Elle a été facilitée par le soutien unanime donné à la candidature du Sénégal par le Conseil Africain (CA), qui s’est réuni les 3 et 4 mai, également à Rabat, en prélude au Conseil International. Ce soutien était l’aboutissement d’un processus démocratique et transparent, qui avait permis à tous les membres du Conseil de s’exprimer. Un groupe de cinq personnes a alors été mis en place pour conduire le processus et faire des recommandations au Comité International sur le choix du pays devant abriter l’édition de 2011.

Les deux candidatures retenues seront celles du Niger et du Sénégal.

Après un examen des dossiers de ces deux pays, le Groupe des 5 fit des recommandations acceptées par tous les membres du CA. Ce qui illustre la maturité de ces derniers et leur sens élevé des responsabilités face à un enjeu pour tout le continent.

Le Groupe des 5 proposa le Sénégal comme pays hôte du FSM 2011. Il suggéra de considérer le FSM 2011 comme l’aboutissement d’un processus dont une étape sera la tenue d’un Forum Thématique à l’échelle continentale, au Niger, en 2010. Ce rendez-vous servira de répétition au FSM 2011 au Sénégal.

Ces recommandations ont été unanimement acceptées par les membres du Conseil. Le représentant du Niger accepta cette décision du Conseil Africain et prit l’engagement, au nom du mouvement social nigérien, de soutenir le mouvement social sénégalais pour la réussite du FSM 2011.

Pour donner consistance à l’idée de considérer le FSM 2011 comme l’aboutissement d’un processus, le Conseil Africain émit le souhait de voir toutes les activités à organiser, en 2009 et en 2010, tant au niveau national que sous-régional africain, s’insérer dans le processus de préparation du FSM 2011.

Le sens et la portée d’un choix

La décision du Conseil International de choisir le Sénégal, donc l’Afrique, dans le contexte actuel de crise exacerbée du système capitaliste et de l’intensification des luttes populaires contre les conséquences désastreuses de ce système, est une manifestation de la solidarité nourrie à l’égard des résistances multiformes des peuples africains, qui refusent de payer le prix de la crise actuelle dans laquelle ils n’ont aucune responsabilité.

En outre, cette décision du CI est un message fort aux tenants du système néolibéral, pour exprimer le refus des membres du FSM de voir les pays occidentaux imposer des solutions au détriment des peuples du Sud en général et des peuples africains en particulier.