La crise de la fièvre Ebola pourrait réduire à néant dix ans de progrès réalisés au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone

Cinq Ong internationales ont adressé une lettre ouverte envoyée au Conseil de sécurité des Nations Unies à l’occasion de sa réunion sur la gestion de la crise Ebola. Il s’agit d’inviter la communauté internationale doit mieux faire pour éviter une catastrophe sanitaire. C'est la seconde fois dans l'histoire de l'institution qu'une crise sanitaire fait l'objet d'une réunion du Conseil de Sécurité, une occasion pour ces Ong d'attirer l'attention des décideurs du monde.

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WUNC

Alors que le Conseil de Sécurité des Nations Unies se réunit aujourd’hui (Ndlr : 18 septembre), pour la seconde fois de son histoire autour d’une urgence sanitaire mondiale, la crise de la fièvre Ebola continue de dévaster les communautés au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone. Une action internationale immédiate et concertée est urgente pour faire face à cette crise. Autrement, cette épidémie pourrait réduire à néant des années de progrès durement réalisés par ces pays. Les systèmes sanitaires du Liberia et de la Sierra Leone pourraient s'affaisser et revenir à un stade jamais vu depuis la fin de leurs guerres civiles respectives.

Plus de 2450 personnes ont déjà perdu la vie en Afrique de l'Ouest et des milliers d’autres luttent contre le virus très contagieux selon les dernières estimations. Les Nations Unies parlent maintenant de 20 000 personnes qui pourraient être affectées par la maladie dans les semaines à venir si rien n'est fait. En l'absence d'un traitement connu, moins de la moitié d'entre elles devraient survivre.

Au moment où des millions d'élèves dans le monde retournent à l'école cette semaine avec enthousiasme et espoir, dans les pays affectés par la fièvre Ebola, les salles de classe demeurent étrangement silencieuses, puisque les communautés sont mises en quarantaine pour longtemps encore. D’autres pays en Afrique de l’Ouest sont aussi en alerte. Les terres agricoles désertées n'ont pas été labourées à temps pour la récolte de l'année prochaine, ce qui laisse réellement craindre que, dans les mois à venir, des familles ne puissent pas se nourrir. Les dispensaires ruraux surpeuplés sont forcés de renvoyer les femmes enceintes et les jeunes souffrant de paludisme, de tuberculose et autres maladies mortelles.

En dépit du nombre extrêmement limité voire de l’inexistence de structures médicales ou de médecins qualifiés, les gouvernements du Liberia, de la Guinée et de la Sierra Leone font ce qu'ils peuvent pour endiguer l'épidémie. Bien avant que la crise n'éclate, le Liberia ne comptait que 51 médecins pour une population de 3,7 millions d'habitants. La Sierra Leone, quant à elle, avait le nombre le plus faible d'agents de santé par tête d'habitant au monde. À des degrés divers, les pays affectés se remettent de conflits prolongés et souffrent d'une pauvreté généralisée. La crise de la fièvre Ebola par son ampleur et son impact menace le peu de progrès durement acquis.

En tant qu'organisations internationales de développement, nous continuerons de faire de notre mieux pour soutenir les peuples et les gouvernements du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée, notamment en mettant à disposition un personnel hautement qualifié, du matériel médical et en soutenant les communautés, mais nous ne disposons pas encore de moyens pour répondre efficacement à une épidémie de cette ampleur.
Nous nous félicitons du leadership exprimé par certains gouvernements dans la réponse à cette crise. Mais, il est urgent d'augmenter massivement le financement, le personnel et l'expertise si nous voulons réellement stopper la propagation de la fièvre Ebola. Sans cela, des milliers d'autres enfants, parents et agents de santé vont mourir inutilement et l'impact économique à long terme de cette crise se fera ressentir pendant les années à venir.

Nous lançons un appel aux leaders du monde pour:

- Le déploiement d'équipes de réponse aux catastrophes avec des moyens de lutte contre les risques biologiques et la gestion des cas au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée ;

- L'augmentation de l'investissement financier en vue de s'assurer que la Feuille de route de l'Oms et l'Appel inter-agences sont dotés du financement nécessaire pour intensifier leur réponse,

- Un engagement à investir dans le renforcement durable du secteur de la santé pour rebâtir et renforcer la résilience des systèmes sanitaires et des communautés.

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