Le MNLA une création impérialiste pour diviser les Maliens
La menace se faisait sentir depuis la chute du régime de Khadafi, avec la dispersion des forces touarègues qui luttaient à ses côtés, mais surtout la dispersion massive des armes dans le Sahel. Et il n’a pas fallu plus de trois mois pour que les premières tentatives de déstabilisation se signalent au Mali, avec la résurgence de la rébellion touarègue. L’urgence d’une solution régionale à cette question se pose plus que jamais.
Depuis des décennies le Mali et le Niger ont de façon cycle fait face à des mouvements de rébellion touaregues avec souvent les mêmes revendications. Les années 1990, 2006, 2009, ont été marquées par de grandes luttes armées opposant des combattants Touaregs aux autorités en place. Ces luttes se sont soldées toutes par des accords de paix négocier très souvent par le régime de Kadhafi qui était à l’époque soupçonner d’être celui qui finançait et entretenait ces rébellions touareg. Les mauvaises applications des accords de paix ont bien été souvent perçues comme l’origine de nouvelles rébellions après les accords de paix. Mais aujourd’hui on peut sans doute de se tromper affirmer qu’il y a bien des mains impérialistes derrières ces mouvements de rébellions.
Il fallait être naïf pour ne pas prévoir une nouvelle rébellion au Mali et au Niger. C’était sans surprise que nous avons appris récemment le déclenchement d’une nouvelle rébellion touaregue au Mali. Appelé le MNLA (Mouvement nationale pour la libération de l’Azawad), cette nouvelle rébellion s’est manifestée par l’attaque de trois villes (Ménaka, Aguelhok et Tessalit) en deux jours (Ndlr : 17 et 18 janvier) et cela avec des pertes en vie humaine dans les rangs des rebelles et de l’armée malienne. C’était prévisible cette rébellion avec notamment la chute du régime de Kadhafi bombardé et assassiné par les puissances impérialistes.
Cette chute du régime libyen a favorisé la circulation d’armes lourdes et un retour au bercail des combattants touaregs qui avaient été adoptés par le guide libyen et il allait de soit que si leur insertion ne se fait pas comme il faut ils prennent à nouveau les armes pour mettre à jour leurs vielles revendications. Mais la particularité de cette nouvelle rébellion c’est qu’elle réclame une cession du territoire malien, en revendiquant l’indépendance de l’Azawad (berceau de la civilisation touaregue qui s’étend de Kidal a Tumbuktu) et la création d’un État touareg.
Il faut souligner que cette revendication date de bien longtemps. Car avec la colonisation, la France puissance coloniale du Mali, du Niger, de l’Algérie avait promis aux Touaregs de la bande sahélo-saharienne la création d’un État. Du coup, ces populations touareg ont toujours gardé à l’esprit leur supériorité sur les autres communautés qui les dirigent, ce qui favorise à chaque fois des mouvements de rébellion, notamment au Mali et au Niger ou ces populations touareg se sentent dominées contrairement au cas de l’Algérie.
A voir ces nouveaux évènements au Mali, mais aussi la médiatisation qui est faite par les médiats et les puissances impérialistes, il n’y a aucun doute qu’il y a de grandes puissances derrière cette rébellion. Comme d’ailleurs cela toujours été le cas avec les autres rébellions. La stratégie de revendiquer une sécession et la création d’un nouvel État a déjà été plusieurs fois expérimentée par des puissances coloniales comme la France et les Etats-Unis, car il s’agit pour eux de diviser les fils d’un même pays pour qu’ils s’entretuent entre eux, comme ça ils peuvent s’assurer une main mise sur les richesses du pays ou déstabiliser un pays qui émerge. Car il faut aussi reconnaitre que le Mali est une nation qui émerge économiquement et politiquement avec une bonne démocratie.
Ajoutons aussi avec la présence d’AQMI dont on ignore encore s’il s’agit vraiment des terroristes ou encore une création de la CIA les puissances impérialistes veulent à tous prix imposer des bases militaires, avec le projet AFRICOM, dans toute la bande sahélo-saharienne, pour permettre à leurs multinationales comme AREVA de bien pomper les richesses des pays concernés.
La manipulation impérialiste est flagrante, notamment avec l’internationalisation du conflit qui donne une force à ces rebelles, force qu’elles n’ont pas en réalité. On a tous entendu les premières réaction de la France qui disait que l’usage de la force n’est pas la solution au Mali, alors même que c’est cette même France qui a fait usage de la force en Libye, en Côte d’Ivoire et partout où elle est intervenue pour imposer la démocratie ou un chef d’État.
La solution à ce conflit doit d’abord être une solution malienne avec l’organisation de grand forum sur la paix et l’unité national, avec une bonne insertion de ces Touaregs dans la société, avec une sensibilisation des générations actuelles sur l’unité nationale. Et au-delà, chercher une solution sous-régionale avec le Niger, l’Algérie, la Mauritanie et la Libye pour qu’ensemble on puisse mettre fin à ces mouvements de rébellion qui divisent nos patries en cette grand ère où nous prônons le panafricanisme, mettre fin aussi à ces conflits qui fragilisent les économies de nos pays car nous avons d’autres défis à relever comme l’éducation de nos enfants, la santé de nos populations, la lutte contre l’insécurité alimentaire, la lutte contre le chômage, la corruption et la mauvaise gouvernance.
Et enfin, c’est de chercher si la nécessité se pose, d’une solution africaine à ces conflits qui opposent des fils d’un même pays manipuler par des puissances impérialistes et cela valorisera ainsi nos institutions qui sont l’Union Africaine et toutes les autres organisations africaines ouvrants pour la paix, le développement et l’union des africains.
* Publié par Moctar le panafricain sur le site jeunessafricaine.blogspot.com
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