Les organisations paysannes ont besoin de s’unir

Jusqu’à présent nous ne sommes pas encore assez informés sur la révolution verte et sur AGRA (Alliance for Green Revolution in Africa). . En tant que techniciens et producteurs, ces politiques internationales ne nous rassurent guère. Ce sont souvent des formes d’expérimentation qu’on développe et dont les échecs nous retombent dessus. Et tout cela me fait penser aux OGM. Aucune politique agricole ne peut faire le bonheur des Africains si elle ne repose pas sur une protection de l’environnement, si elle ne se développe pas en osmose avec celle-ci.

Tout ce qui se dit autour de la révolution verte, alors que nous souffrons d’un déficit d’information doit pousser les organisations paysannes à se mobiliser davantage, à s’unir et à s’épauler pour agir ensemble de manière concertée et structuré. Au Burkina, par exemple, existent plus de dix organisations paysannes. C’est trop. Il faut des synergies plus efficaces pour renforcer les capacités, aller dans le sens de la professionnalisation, aider les paysans à mieux planifier, à savoir mettre l’accent sur des spéculations qui peuvent leur rapporter.

Mais rien ne se fera de positif sans l’Etat. Les organisations paysannes ont besoin d’intrants, d’équipements, de facilités d’accès au crédit, etc. Faute de toute cela, nous serons toujours dans l’insécurité alimentaire. Faute de circuits de commercialisation efficaces et de prix incitatifs sur les marchés locaux, la situation ne changera pas non plus.

* Sanou Issouf est coordonnateur des programmes Fédération nationale des organisations paysannes du Burkina Faso (FENOP)

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