Nous pouvons unir l’Afrique
Malgré la montagne d’évidences qu’ils on pu amasser pour prouver que le seul moyen réaliste que les pays africains ont pour sortir de leur crise chronique est de former une union fédérale, les héritiers du groupe de Monrovia continuent d’avoir le dessus sur ceux du groupe de Casablanca.
La plupart des personnes qui sont familières avec l’effort déployé pour l’unification politique de l’Afrique vont sans doute s’accorder sur au moins une chose : la naissance des Etats Unis d’Afrique a, jusqu’à ce jour, été retardée par la faiblesse du taux d’adhésion des dirigeants du continent à ce projet. Malgré les preuves palpables de l’incapacité de leurs Etats à gérer certains domaines de leur souveraineté nationale, la majorité des leaders africains hésitent à contribuer à la mise sur pied d’une autorité politique africaine capable de le faire à leur place. Cependant, confrontés aux réalités de la politique internationale, la plupart ont confié cette gestion à leur ancien colonisateur, malgré les conséquences néfastes d’une telle décision sur la capacité de leurs nations de prendre, de manière autonome, les décisions qui façonnent leurs destins.
Comment comprendre que ces dirigeants, qui n’ont aucun problème pour confier la gestion de certaines portions de leur souveraineté nationale à des puissances étrangères, puissent refuser ou hésiter de mettre sur pied une institution qui appartiendra en partie à leur peuple et aura de fortes chances de faire un meilleur travail ? Kwame Nkrumah, Cheikh Anta Diop, Edem Kodjo et tant d’autres ont tous pensé qu’il suffisait d’apporter assez de preuves matérielles qui justifient la nécessité de l’unité politique du continent pour que cette résistance se ramollisse.
Malgré la montagne d’évidences qu’ils on pu amasser pour prouver que le seul moyen réaliste que les pays africains ont pour sortir de leur crise chronique est de former une union fédérale, les héritiers du groupe de Monrovia continuent d’avoir le dessus sur ceux du groupe de Casablanca. Les débats houleux durant le sommet de l’Union africaine à Accra en 2007 et la résolution qui en est sortie ont prouvé, une fois de plus, que la stratégie qui consiste à vouloir faire naître les Etats-Unis d’Afrique à partir des salles de conférences des rencontres intergouvernementales a très peu de chances de succès.
Frustré par l’attitude de ses pairs lors de ce sommet d’Accra, le colonel Kadhafi avait proposé d’organiser un référendum pour donner aux peuples africains l’opportunité d’exprimer leur opinion sur la question. Cette proposition a pour plusieurs raisons beaucoup de mérites. Nous allons citer les deux qui nous semblent être les plus évidentes.
Le premier est que la souveraineté nationale appartient aux peuples et non à ceux ou celles à qui ils ont temporairement confié sa gestion. Il va donc sans dire que le droit de confier la gérance de certaines de ses portions à une autre autorité appartient exclusivement aux peuples eux mêmes.
Le deuxième mérite est que l’histoire des fédérations nous enseigne que les dirigeants politiques locaux sont en général très réfractaires au fédéralisme. Le contraire serait étonnant. Pour améliorer leurs chances de réussite, les fédéralistes Africains ont donc intérêt à trouver un moyen d’impliquer les masses populaires africaines dans le débat parce que la popularité de leur cause chez elles ne fait pas l’ombre d’un doute. Continuer de limiter leur terrain d’action aux cercles où on retrouve le taux de concentration le plus élevé d’anti-fédéralistes Africains n’est ni sage ni réaliste.
Cependant, malgré tout le bien que nous pensons de la proposition du colonel Kadhafi, nous sommes convaincus qu’essayer de faire naître les Etats-Unis d’Afrique par le biais d’un tel référendum ne nous semble pas être le meilleur moyen qui peut mener à une union politique viable.
Un référendum tel que le proposait le colonel, c'est-à-dire un simple vote pour ou contre la mise sur pied du gouvernement de l’Union, avait de fort chances d’amenuiser les chances de faire participer les peuples africains dans les débats qui vont produire les textes fondamentaux de l’union. Sans cette implication au départ, l’autorité fédérale, à l’image de la plupart des états africains actuels, risque d’apparaître aux peuples africains comme un corps étranger qui va souffrir d’un manque de légitimité. L’entité politique qui va naître dans ces conditions risque d’être confrontée à de sérieux problèmes pour se faire accepter et asseoir son autorité.
Comment déplacer le centre de gravité du Grand débat du sommet de la pyramide politique Africaine à sa base? Nous sommes convaincus que ce transfert peut s’opérer par le biais d’une campagne pour les Etats africains unis (Eau). La tenue d’un Congrès réunissant les individus et organisations qui partagent le point de Nkrumah quand il affirmait que ; « l’Afrique doit s’unir » et pensent que Cheikh Anta Diop a raison de dire que « seul un état fédéral peut développer l’Afrique » devra être la première étape de cette campagne.
C’est pour démarrer cette campagne que nous Appelons à la tenue du Premier congrès fédéraliste panafricain et vous prions de vous joindre á notre caravane. Notre arbre à palabre est : http://www.africanpublius.com l’adresse pour nous joindre [email][email protected]
Tout pour la naissance des Etats Africains Unis dans moins d’une génération
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