La traite négrière et l'africanisation du Brésil

Quarante-quatre pour cent des Brésiliens estiment «tenir leur patrimoine de l'Afrique» et de nombreux signes de cette influence peuvent être trouvés dans des villes comme Recife, située sur le même parallèle que Luanda, ou dans de petits villages comme Kalunga, un « quilombo » où environ quatre mille Noirs vivent encore aujourd'hui. Comprendre donc le concept «Africains au Brésil" est une condition préalable pour analyser le rôle croissant du Brésil en Afrique aujourd'hui.

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J A

Le Brésil est intimement liée à l'Afrique: l'empreinte culturelle donnée par les Africains « in loco » (Ndt : sur place) est si dynamique qu’elle a généré l'affirmation selon laquelle le Brésil pourrait être perçu au mieux comme nation africaine (1). Si nous regardons l'histoire, l'événement de premier plan qui scella la rencontre entre le Brésil et l’Afrique (surtout occidentale/centrale) a eu lieu avec la traite négrière transatlantique développée par les colonisateurs portugais au XVIe siècle. L'entreprise d'asservissement a fait déporter au Brésil près de 40% du nombre total d'Africains embarqués sur des navires pour traverser l'Atlantique.

À partir de cette prémisse, l'objectif de cet article est de faire la lumière sur les liens culturels entre le Brésil et le continent africain. Ceci, en fondant notre analyse sur la littérature produite sur le thème, à laquelle j'ajoute des annotations et réflexions sur les tendances actuelles. A partir de là, l'essai décrit brièvement la traite négrière et l'héritage philosophico-religieuse venue d’Afrique avec les millions d'êtres humains réduits en esclavage.

Je soutiens la pertinence du fait que la traite négrière et ses implications socioculturelles à long terme constituent un des éléments interprétatifs utiles pour l'établissement de relations modernes entre le Brésil et l’Afrique.

LE COMMERCE DES ESCLAVES AU BRESIL

Quarante-quatre pour cent des Brésiliens estiment «tenir leur patrimoine de l'Afrique» (2) et de nombreux signes de cette influence peuvent être trouvés dans des villes comme Recife, la capitale de Pernambuco, située sur le même parallèle que Luanda, ou dans de petits villages comme Kalunga, un « quilombo » (lieu d’établissement d’esclaves en fuite) où environ quatre mille Noirs vivent encore aujourd'hui.

Un autre exemple de l'héritage culturel concerne la religion et les cultes : Candomblé, macumba et Umbanda, dont les origines se retrouvent en Afrique, sont tous pratiquées au Brésil, après avoir été porté par les esclaves depuis le XVIe siècle.

Le Brésil a été l'un des pivots de la traite négrière transatlantique, le plus grand importateur d'esclaves en provenance d'Afrique vers les Amériques et, en outre, la dernière nation importatrice à, interdire ce commerce : il y a été officiellement aboli en 1830 mais il a fallu quelques décennies de plus pour l'arrêter totalement. Bien qu'il n'existe aucune estimation précise de leur nombre, Leslie Bethell (3) affirme que 371 615 esclaves ont été déportés au Brésil dans les années 1840-1851. Si l'on se projette sur l'ensemble de la traite négrière, les chiffres augmentent jusqu'à atteindre près de cinq millions d’esclaves (4).

La déportation des esclaves a commencé au début du 16e siècle, quand le Portugal se tourne vers l'Afrique pour répondre à ses besoins de main d’œuvre au Brésil. A cette époque, l'esclavage était déjà répandu en Afrique comme phénomène autochtone sur lequel la traite négrière européenne a eu un impact en termes quantitatifs plutôt qu’en termes qualitatifs (5). Dans les faits, les Européens se sont implantés et ont exploité un commerce déjà existant et se déroulant en dehors de routes de l'Atlantique. Les Européens ont généré une hausse de la demande à laquelle les chefs africains et les commerçants ont pu répondre pendant des décennies. Ceci sans conséquences au plan démographique, du moins pendant une courte période. Cependant, les Européens ont ajouté une connotation clairement raciste à l'esclavage, faisant recours à toutes sortes de moyens violents pour se garantir encore plus esclaves.

Après le début de la traite, et pendant quatre cents ans, le Brésil colonial a pu fonder son économie sur le travail des esclaves, exploités à la fois dans les plantations, pour produire le sucre, le tabac, le coton, le café, et dans les sites miniers pour extraire l’or, les pierres et des gemmes destiné au marché européen.

À la différence de l'Amérique du Nord, les Africains au Brésil étaient également employés à d'autres types d'activités. Par exemple, ils ont travaillé «comme ouvriers qualifiés, employés de maison, main d’œuvre terrienne, dans l'armée, et parfois même dans la supervision des autres esclaves" (6). La traite des esclaves va durer jusqu'en 1850, lorsque la pression découlant des anti-esclavagistes britanniques opposés à la traite sur les côtes brésiliennes et les rébellions internes ont forcé le gouvernement à éradiquer le trafic intercontinental des êtres humains.

Les marchands d'esclaves ont surtout opérés leurs captures en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest, sur la côte centre-ouest de l'Afrique, dans des zones aujourd’hui connus comme étant l'Angola, le Bénin, le Ghana, la Guinée, le Nigeria et la Sierra Leone. Peu venaient de la colonie portugaise du Mozambique.

Avant 1600 déjà, le mot «Guinée» était devenu synonyme d’«Africain» au Brésil, attestant que la plupart des esclaves étaient originaires de la Haute Guinée (du fleuve Sénégal au Libéria actuel). Quelques années plus tard, l'Afrique centrale deviendra le principal foyer d’origine des esclaves, au point que la région fournit le plus grand nombre d'esclaves (généralement appelé « Angolas ») liés au Brésil. Au XVIIIe siècle, la dernière vague d'esclaves (cette fois appelé Mina), proviendra de la Basse Guinée.

AFRICAINS AU BRESIL: DES LIENS CULTURELS

La présence africaine au Brésil a laissé une marque pertinente sur la société. Les Africains ont introduit un nouvel art culinaire dans la cuisine nationale et ont même ot marqué créé la comédie musicale, créant les formes de danse comme la samba, la capoeira et le carnaval (7). Mais la religion représentait tellement pour les communautés africaines, la spiritualité imprégnait tant les activités de la vie quotidienne, que le mysticisme africain a trouvé les moyens de survivre dans le Nouveau monde.

Ces rituels ont résisté aux préceptes de l'Eglise romaine dominante et à l'Inquisition portugaise, qui ont prévalu jusqu’en 1821. Deux institutions opposées aux pratiques des sectes hérétiques. Parfois, la divergence entre l'Église chrétienne et les rituels africains a été poussée aux extrêmes : le Candomble, relgion afro-brésilienne, par exemple, n'interdit pas l’acte sexuel entre personnes de même sexe, une pratique courante parmi les esclaves hommes et encouragée par le déséquilibre entre sexes (les hommes étaient plus nombreux que les femmes, approximativement dans un rapport d’un pour deux). Or l’inquisition juge la sodomie comme étant un "péché abominable" puni en conséquence par le bûcher (8). Les Européens ont adopté le même traitement pour l'islam, qui permettait aux Africains d’avoir une identité fédératrice permettant de concentrer le ressentiment des esclaves de manière plus efficace : les Noirs trouvés avec des écrits islamiques étaient arrêtés au Brésil (9). La persécution durera jusque que les années 70, lorsque les pratiquants des cultes ont commencé à afficher leur spiritualité au grand jour.

La propagation des cultes au Brésil comprenait aussi la «sorcellerie», mais celle-ci doit être contextualisée. Ces pratiques ont été importées d'Afrique, mais les effets sociaux de la traite des esclaves ont mis en avant leur côté négatif, dans la mesure où ces rituels étaient devenus un instrument principal pour la lutte contre les maîtres portugais. Les succès des puissances européennes à soumettre les populations noires étaient en effet considérés par les Africains comme le résultat de pouvoirs magiques cachés : traverser l'Atlantique sur leurs navires signifiait, pour l'Africain, mourir aux mains des sorcières.

L'attachement à la tradition et la canalisation des efforts de résistance, dans les pratiques communautaires, ont servi de background à la diffusion des cultes africains de la diaspora brésilienne. Telle est l'origine de la déesse afro-brésilienne de la mer, « Iemanja », célébrée à la veille de chaque Nouvel an par des millions de Cariocas (habitants de Rio de Janeiro). Enracinée dans la religion Yoruba, Iemanja est aujourd'hui connue sous plusieurs noms et vénérée par les fidèles des religions Umbanda et Candomblé, ainsi qu’à Cuba, en République dominicaine, en Haïti et au Suriname

Le Macumba fournit une autre preuve de la ritualisation afro-brésilienne, mais il est souvent considéré comme une corruption de l'héritage africain car elle implique de la magie noire et de la sorcellerie. Selon Hayes (10), "le Macumba est largement considéré comme une pratique occulte à des fins malveillantes à travers des offrandes sacrificielles, des sorts, des incantations et autres pratiques magico-rituelles ". Le refus des pratiques sinistres de Macumba a pu être à l'origine de la propagation de la Umbanda au début du XXe siècle, associant l'héritage africain avec le catholicisme et le spiritisme et apparaissant ainsi comme un culte «légitime» aux yeux des Brésiliens.

En bref, dans ces propos sur la religion et sa diffusion au Brésil, il y a quatre considérations pertinentes à prendre en compte afin de parvenir à une bonne compréhension de sa nature et de ses spécifications.

- Premièrement, les Africains sont venus de différentes régions, de la Guinée à l'Angola comme point le plus méridional. Cela signifie qu'il y a un nombre varié de pratiques et de rituels qui peuvent être trouvés dans tout le Brésil : le Candomblé à lui seul, par exemple, a développé au moins trois branches au Brésil, chacune liée à une zone culturelle africaine en particulier. Par conséquent, on ne peut soutenir que les Afro-religions au Brésil n’ont eu qu'une seule façon d'exprimer.

Deuxièmement, les modes de transport, de débarquement et d’installation ont réuni beaucoup d'esclaves de la même aire culturelle, favorisant ainsi la concentration et la création des nations africaines en Amérique latine. Ce processus de (re)construction identitaire à l'étranger a été renforcé à la fois par le mariage et l'association de la communauté parmi les esclaves qui partageaient les mêmes langues et rituels, ainsi que par des actions politiques plus complexes, telles que les élections annuelles des rois et reines (12).

Troisièmement, un élément clé de la religion traditionnelle ouest-africaine est l'absence de dogmes, mais aussi et souvent de croyances et d’écritures sacrées (13) : ceci a ouvert la voie à un certain degré de liberté d'adaptation et a permis la fusion avec des éléments de la tradition brésilienne locale.

Enfin, en plusieurs circonstances les pratiques rituelles ont été remodelées au point que la religion qui a émergé dans le Nouveau monde atlantique était, selon Thornton (14) "un type de christianisme qui pourrait satisfaire à la fois la compréhension africaine et européenne de la religion» et, surtout, éviter les convictions de l'Inquisition.

Ces quatre points seront toujours pondérés en se penchant sur l'analyse des études de cas spécifiques, selon qu’ils concernent un lieu (comme la religion dans l'Etat de Bahia), ou un groupe spécifique (par exemple, les Akan, les Chambua, les Gbe).

À travers la religion, les Africains, frustrés par l'esclavage et la déportation, ont tenté de reconstruire une tradition africaine. Les esclaves avaient alors à lutter et à faire preuve de créativité pour s'adapter à leur nouvel environnement, même si elles perpétuaient leurs traditions culturelles africaines.

Dans les endroits où le nombre d'esclaves était plus important, il y avait plus de chances de rencontrer des gens parlant la même langue, empêchant ainsi leur langue maternelle de s'éteindre et préservant plus facilement et plus efficacement la tradition. C’est par exemple le cas de Bahia, qui peut être considérée comme un territoire Yoruba, où les premières classes de langue Yoruba ont commencé dès 1959 (15).

Loin de la mère Afrique, sous le poids oppressif de l'Eglise et du mélange des influences apportées par les migrants de partout dans le monde, la culture afro-brésilienne pouvait se développer comme un mélange de plusieurs éléments. Quoi qu'il en soit, il a finalement abouti à une culture plus homogène, si on la compare avec la multiplicité des traditions dans le continent africain.

Le nouvel environnement a permis d’adoucir les diversités culturelles et à rapprocher «Guineas», «Angolas» et «Minas», alors qu'ils auraient dû avoir de rares occasions d'entrer en contact les uns les autres en Afrique. D'une certaine manière, le Brésil représentait pour les Africains qui avaient été réinstallés une nouvelle terre d’interactions, libérée des logiques tribales, des litiges fonciers et des gaps culturels. Ces interactions ont été assez vite complétées par des influences venant de migrants arrivés de l'Europe, de l’Asie, du Moyen-Orient, qui se sont combinés pour créer Brésil moderne.

FIN DU COMMERCE DES ESCLAVES

Les nouvelles générations d'Afro-Brésiliens pourraient ainsi développer un sentiment d'identité et de communauté, essentiel pour une survie en tant que groupe. Des rituels communs et des comportements sociaux ont donné une légitimité à leurs actions quotidiennes et leur ont fourni la force de se rebeller contre les chaînes de l'esclavage.

Les révoltes violentes et collectives dans les fazendas étaient fréquentes et punies de la peine de mort par le gouvernement. Le Brésil a probablement servi de cadre à la diffusion la plus répandue des Quilombos (16), où ces esclaves fugitifs qui pouvaient mener une vie normale comme paysans libres. Des Quilombos, parmi lesquels le plus connu reste Palmares, présenté comme le «véhicule» dans la propagation des esclaves dans tout le territoire brésilien, y compris dans des lieux éloignés comme l'Amazonie. Ces villages pouvaient accueillir jusqu'à plusieurs milliers d’esclaves en fuite et affichaient des degrés d'organisation sociale.

Beaucoup d'autres esclaves ont rejoint l'armée, la marine ou la marine marchande pour échapper à l'esclavage et ils ont contribué à l’"africanisation du Brésil". Cependant, l’esclavage était fondamental pour l'économie brésilienne, ce qui explique pourquoi le gouvernement a connu des moments difficiles en essayant d'approuver et de faire respecter l'abolition de la traite négrière.

A partir de 1807, beaucoup de navires de la Royal Navy britannique mouillaient au large des côtes ouest-africaines, marquant le début de l’implication britannique dans la lutte contre la traite négrière. Malgré l'indépendance vis-à-vis au Portugal acquise en 1823, le Brésil verra son économie incapable d’opérer des changements et demeurer fortement tributaires du travail des esclaves pour son système de plantations à grande échelle : commerçants et entrepreneurs sont demeurés opposés à l'abandon du travail forcé dans les fazendas.

En 1834 (17), la Royal Navy a saisi le premier brick portugais (du nom Tamega) menant un trafic illicite d’esclaves vers le Brésil, quatre ans plus après l’abolition de la traite. Et c’est seulement trois ans après qu'un projet de loi du Sénat brésilien a affirmé, en son article premier, que tous les esclaves qui entreraient au Brésil seraient désormais juridiquement libres. Dans les années suivantes, la pression de la marine britannique apporta une contribution significative à la fin de la traite des esclaves au Brésil.

Au moment du premier recensement national en 1872 (18), les personnes se déclarant Preto/a (noir) ou pardo/a (brun, mixte) faisaient 4,246 millions sur une population totale de 8, 420 millions, ce qui représente donc plus de la moitié. Les esclaves devront attendre le 13 mai 1888 pour voir l'adoption de la Lei Aurea (la loi d'or) qui a aboli l'esclavage au Brésil, sanctionné par la princesse Isabel.

Considérant qu'il ne s’agissait pas la première disposition contre le commerce des esclaves, la raison principale du succès de la «Golden Law» doit être liée au fait qu’à la fin du XIXe siècle, le Brésil commençait à attirer des immigrants européens dont les bas salaires offraient une alternative valable au coût d'entretien des esclaves.

Beaucoup d'Africains, une fois libérés, sont retournés en Afrique.

CONCLUSION

L’objectif de ce texte était de démontrer les liens culturels existant entre le Brésil et l'Afrique. Sous un profil historique, il souligne que le concept «Africains au Brésil" est une condition préalable pour comprendre le rôle croissant du Brésil en Afrique aujourd'hui. Comme on le voit, le Brésil a été massivement habité par des esclaves noirs qui, pendant 400 ans, ont pratiqué des cultes indigènes, leurs rituels et ont résisté aux colons en ayant recours à une tradition variée, laissant une marque sur la société brésilienne moderne. Les cultes des Afro-descendants se sont aussi mélangés avec la culture locale, créant finalement un précieux héritage partagé à travers une bonne partie de l'Amérique latine et des Caraïbes.

L'analyse de l’interconnexion historique était destinée à faciliter l'étude des événements et des relations entre les deux régions actuels et révéler les dynamiques qui permettent aujourd'hui une coopération solide et mutuellement avantageuse.

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** Marco Zoppi est un analyste politique indépendant. Il est titulaire d'une maîtrise en Etudes africaines, de l'Université de Copenhague (Danemark). Ses centres d’intérêts personnels englobent la géopolitique, l’histoire de l'Afrique et le colonialisme. Texte traduit par Tidiane Kassé

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NOTES
1- Boyce Davies, C. (ed.) Encyclopedia of the African Diaspora: Origins, Experiences, and Culture, vol. 1 (2008). Santa Barbara: ABC-CLIO (p. 227)
2) Meade, T.A. A brief history of Brazil (2010). New York: Infobase Publishing (p. 17)
3- Betheel, L. (ed.) The Cambridge History of Latin America, vol. IX (1970). New York: Cambridge University Press (p. 388)
4- Klein, H. S. and Luna F. V. Slavery in Brazil (2009). Cambridge University Press (p. 14)
5- cf. John Thornton's book: Africa and Africans in the making of the Atlantic World (1992). New York: Cambridge University Press
6) Meade 2010, 45
7) Boyce Davies 2008, 228
8) Jefferson A. and Lokken P. Daily life in colonial Latin America (2011). Santa Barbara: ABC-CLIO (p. 40)
9) Childs M.D. and Falola T. (eds.) The Yoruba Diaspora in the Atlantic world (2004). Bloomington: Indiana University Press (p. 96)
10) in Trost, T. L. (ed.) The African Diaspora and the study of religion (2007). New York: Palgrave Macmillan (p. 168)
11) Boyce Davies 2008, 228
12) Thornton 1992, 203
13- Bailey, A. C. African voices of the Atlantic slave trade. Beyond the silence and the shame (2005). Boston: Beacon Press Books (p.191)
14) Thornton 1992, 235
15) Childs & Falola 2004, 200
16) Klein & Luna 2009, 195
17) cf. Parliamentary Papers, House of Commons and Command, Vol. 51: correspondence with the British Commissioners (p.52).
Accessible at: http://bit.ly/1aURc2O
18) Accessible on IBGE - Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística website at: http://bit.ly/13jWpzO