Rwanda: Editor faces imprisonment over political analysis
Reporters Without Borders has said it was "scandalous" that Charles Kabonero, the editor of Rwanda's main independent weekly Umuseso, could be sentenced to a long term in prison and a heavy fine as a result of a libel suit brought by parliamentary deputy speaker Denis Polisi over one of Kabonero's articles. The article was about the Polisi's influential network of friends in the political area and his possible political ambitions. The Kigali prosecutor's office has requested a four-year prison term and a fine of 50 millions Rwandan francs (about 70,000 euros) for Kabonero.
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From: Reporters sans frontières (RSF), [email protected]
The English version follows. La version anglaise suit.
RWANDA : Editor of leading independent weekly faces imprisonment over political analysis / RWANDA : Quatre ans de prison requis pour une analyse politique
RWANDA
Quatre ans de prison requis pour une analyse politique
Le directeur du principal hebdomadaire indépendant rwandais Umuseso, Charles Kabonero, est menacé d'être condamné à une lourde peine de prison et à une amende exorbitante, après avoir
été attaqué en justice par le vice-président du parlement pour l'un de ses articles.
Ce dernier s'est constitué partie civile dans un procès intenté après la parution d'un article
évoquant l'influence de son réseau d'amitiés dans le panorama politique rwandais et les ambitions
auxquelles cette influence pourraient lui faire prétendre. Le 16 novembre, le parquet de Kigali a
requis à l'encontre de Charles Kabonero une peine de quatre ans de prison et une amende de 50
millions de francs rwandais (environ 70 000 euros). Le verdict sera rendu le 23 novembre.
« La justice rwandaise doit impérativement prendre la mesure de l'aberration à laquelle est
confronté Charles Kabonero, a déclaré Reporters sans frontières. Mardi, ce journaliste risque
d'être emprisonné pour avoir rédigé une analyse politique dans l'hebdomadaire qu'il dirige, même
si le tribunal prononce une peine plus légère que celle requise par l'avocat général. Pour un
gouvernement qui se targue de respecter la liberté de la presse, cette situation est scandaleuse. »
« L'affaire Umuseso devrait être le signal qu'il est temps de dépénaliser les délits de presse, au
Rwanda comme ailleurs, a ajouté l'organisation. L'accusation de 'divisionnisme', notamment, est
très grave dans un pays aussi meurtri que le Rwanda et ne s'applique absolument pas dans ce cas. Nous espérons que le tribunal comprendra que jeter un journaliste en prison pour avoir écrit un article qui a déplu au pouvoir est disproportionné. »
Le directeur d'Umuseso est poursuivi par Denis Polisi, vice-président du parlement et secrétaire
général du FPR (au pouvoir), pour « divisionnisme », « atteinte à la dignité d'une haute autorité »
et « diffamation », devant le tribunal du district de Nyarugenge (Kigali). Le plaignant se réfère à un article paru dans le numéro 186 de l'hebdomadaire Umuseso du 1er au 7 août 2004, intitulé : « Entre [le président du Rwanda, Paul] Kagame et Polisi, qui gouverne réellement ? ». L'article jaugeait, entre autres, le poids politique de Denis Polisi à la lumière de sa position de secrétaire général du parti au pouvoir et d'ancien membre de la diaspora tutsie au Burundi. Charles Kabonero révélait également que Denis Polisi louait des bureaux à plusieurs institutions para-étatiques dans un immeuble de sa propriété.
Saisi par le ministre de l'Information le 18 août, le Haut conseil de la presse (HCP) avait exigé de Charles Kabonero qu'il « reconnaisse ses fautes », publie un rectificatif et révèle ses sources. Devant le refus de l'équipe dirigeante d'Umuseso, le HCP avait recommandé, le 13 septembre, la suspension pour quatre mois de l'hebdomadaire. Estimant qu'il ne pouvait empiéter sur une procédure judiciaire, le ministre n'avait pas suivi cet avis.
Umuseso a déjà fait l'objet d'arrestations et de saisies arbitraires ces dernières années. L'un de
ses journalistes, Tharcisse Semana, a été contraint à l'exil au mois de septembre pour échapper à de mystérieux poursuivants et à des actes d'intimidations répétés.
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PRESS FREEDOM / LIBERTE DE LA PRESSE
17 November 2004 / 17 novembre 2004
RWANDA
Editor of leading independent weekly faces imprisonment over political analysis
Reporters Without Borders today said it was "scandalous" that Charles Kabonero, the editor of Rwanda's main independent weekly Umuseso, could be sentenced to a long term in prison and a heavy fine as a result of a libel suit brought by parliamentary deputy speaker Denis Polisi over one of Kabonero's articles.
The article was about the Polisi's influential network of friends in the political area and his possible political ambitions. The Kigali prosecutor's office yesterday requested a four-year prison term and a fine of 50 millions Rwandan francs (about 70,000 euros) for Kabonero. A verdict is due on 23 November.
"Rwanda's judicial authorities should think about the scale of the aberration Kabonero is facing,"
Reporters Without Borders said. "Even if the court ends up passing a lighter sentence than the one requested by the attorney-general, Kabonero at this moment faces the possibility of being jailed over a political analysis he wrote for his newspaper. For a government that claims to respect press freedom, this is scandalous."
The case should serve as a signal that it is time to decriminalize press offences in Rwanda, as
elsewhere, the organisation added.
The action brought before the Nyarugenge district court in Kigali by Polisi, who is also secretary-general of the ruling FPR party, accuses Kabonero of "sowing division," attacking the dignity of a high authority and libel.
Published in the 1-7 August issue, the article asked whether it is President Paul Kagame or Polisi who really governs Rwanda. It referred to Polisi's former membership of the Tutsi refugee diaspora in Burundi, and alleged that he rented offices in a building he owned to several parastatal bodies.
"The charge of 'sowing division' is very serious in a country that has suffered as much as Rwanda
and in no way applies in this case," Reporters Without Borders said. "We hope the court will understand that it would be out of all proportion to imprison a journalist just for writing an article that displeases the authorities."
The information ministry previously referred the case to the High Press Council (HCP), which on 18 August called on Kabonero to "recognise his mistakes," publish a correction and reveal his sources. Umuseso's editorial board refused to comply, so the council proposed on 13 September that the newspaper should be closed for four months. The ministry did not follow the council's recommendation on the grounds that it could prejudice the court case.
In recent years, Umuseso staff have been arrested in an arbitrary fashion and issues have been confiscated. One of its journalists, Tharcisse Semana, was forced to flee into exile in September after being followed and subjected to other forms of intimidation.