L'héritage de Sankara sur les questions de l'écologie et de l'environnement
En ce jour du 25ème anniversaire de la tragédie qui emporta Thomas Sankara et douze de ses compagnons (15 octobre 1987), je voudrais vous partager quelques réflexions au sujet de l'engagement de Thomas Sankara en faveur de l'écologie et de l'environnement.
Je laisse à des personnes plus compétentes que moi le soin de faire le tour de la question de l'ensemble de l'héritage de Thomas Sankara. Je ne veux retenir ici que son engagement en faveur de l'environnement et de l'écologie. Cet engament s'est manifesté à travers un certain nombre d'actions saillantes parmi lesquelles on peut citer :
• les trois luttes ( à savoir la lutte contre le déboisement abusif, les feux de brousse et la divagation des animaux);
• développer des réflexes environnementaux à l’école ;
• un village, un bosquet ;
• la généralisation des foyers améliorés ;
• récolte populaire de semences forestières ;
• instauration systématique de pépinières villageoises ;
• création d’un ministère de l’eau ;
• don symbolique d’un foyer amélioré et d’un arbre à chaque couple nouvellement marié
(Pour plus de détails, lire : « Sankarisme et environnement », communication de Fidèle Kientega)
Cet engagement en faveur de l'environnement et de l'écologie mérite de faire partie de l'héritage reconnu de Thomas Sankara. A cela, j'ajouterais volontiers son engagent en faveur de l'agriculture familiale et de la souveraineté alimentaire. Cette dernière expression n'existait pas en son temps, mais Thomas Sankara avait l'habitude de dire : « Consommons ce que nous produisons ; produisons ce que nous voulons consommer ». Cet engagement s'est manifesté également à travers certains discours, qui ont donc vocation à faire partie de l'héritage retenu. Je ne citerai ici qu'un passage de l'intervention du président Sankara à la Conférence SILVA sur l’arbre et la forêt à Paris, en février 1986 :
« Mon intention est de vous parler de la façon la plus explicite qui soit, des profonds changements en cours au Burkina Faso, dans les relations entre l’homme et l’arbre. Mon intention est de témoigner de la façon la plus fidèle qui soit, de la naissance et du développement d’un amour sincère et profond entre l’homme burkinabè et l’arbre, donc entre l’homme burkinabè et l’environnement, donc entre l’homme burkinabè et la vie. »
En avril 2011, une amie des arbres écrivait : « Tout le monde déboise et personne ne plante ! » Aujourd'hui, nous pouvons nous demander « Que reste-t-il de l'héritage de Thomas Sankara ? Qui sont les héritiers ?» Mais il n'y a pas de fatalité. Chacun peut s'approprier tout ou partie de l'héritage de Thomas Sankara. C'est ce que propose, entre autres, les membres de la nouvelle association : « Terres Vivantes – Thomas Sankara » dont le logo est très significatif.
Nous en parlerons plus longuement dans une prochaine lettre.
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