Initier un rapport rapport d’égal à égal avec l'Afrique

Un vent de liberté souffle en effet sur le monde arabe. La puissance de l’onde de choc de la révolution tunisienne peut provoquer des effets domino à l’est, dans le Moyen-Orient arabe, ainsi qu’en Iran ou encore en Afrique subsaharienne, dans un contexte de faible légitimité des pouvoirs, de flambée des prix alimentaires et de croissance économique source de fortes inégalités et de frustrations sociales.
Nous ne pouvons que soutenir ces mouvements populaires libérateurs. (…)

L’heure est venue d’une remise à plat de nos relations avec les pays africains comme avec ceux du monde arabe. Les gouvernants sont englués en permanence dans une confusion des genres entre intérêt général, intérêt de la France et intérêts privés. (…)

La révolution tunisienne a révélé de manière éclatante l’échec de la politique extérieure française. Notre diplomatie s’est convertie à la realpolitik dans sa forme la plus brutale. La complaisance coupable envers des dictateurs dont le régime est fondé sur le clientélisme et la torture, sous couvert de stabilité et de lutte contre l’islamisme, relève de l’hypocrisie. Comment la patrie des droits de l’homme pourrait-elle accepter, au nom de la sécurité, des intérêts économiques et géostratégiques, quand ce ne sont pas des intérêts privés, la dictature, la répression et la torture ?

Les nouvelles relations doivent s’inscrire dans un rapport d’égal à égal ; elles devront désormais faire prévaloir la volonté des peuples, et pas celle des industriels et autres marchands de sable.
«Il est indispensable que le Parlement s’investisse toujours plus dans la politique extérieure de la France. Domaine réservé, monsieur le président de la commission des Affaires étrangères, ne veut pas dire domaine hors du champ démocratique. Je compte sur vous, à travers ce débat, pour qu’il soit remédié à cette situation.»

* Jean-Paul Lecoq est député communiste de Seine-Maritime

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