L’Afrique, Obama et les Etats Unis

Quelle que soit la politique des Etats Unis envers l’Afrique, le continent doit mettre sur pied ses propres principes idéologiques par rapport à l’exercice du pouvoir, et surtout mettre à jour sa stratégie politique, économique, éducative et professionnelle de développement.
A la longue, on se demande ce qui se passe dans la tête des élites africaines si celles-ci, sans plan et sans principes directeurs réalistes et ambitieux, se lancent ouvertement dans la confrontation actuelle de convivialité internationale, face à des cultures opportunistes et depuis des siècles nettement plus évoluées.

Cette vacance de concept, ce manque d’objectifs discutés et éprouvés a des conséquences qui désorientent autant qu’elles pervertissent, notamment en créant et en entretenant des courants et des tendances tribalistes ou en laissant libre cours à la corruption et à l´exercice cabalistique ou roturière du pouvoir.

Or si le pouvoir est malade, c´est toute l´orientation sociale qui en souffre. Ce qui ne profite qu´à ceux qui aiment le chaos et le désordre et qui en profitent pour piller les ressources d’un pays.

Une chose est certaine : si elle ne forme pas l´esprit et les conditions dialectiques et critiques objectives de sa situation actuelle, de même si elle n’élabore pas les nécessités qu´il faut entreprendre pour en sortir, l´Afrique continuera à voguer de défaites en illusions sans parvenir à comprendre que le moteur de toute évolution sociale se trouve dans l´économie, la créativité scientifique et technique et leur mise au service de la société.

Ne pas apprendre aujourd´hui aux enfants la beauté du savoir, les avantages de la discipline et l´amour de la précision, par exemple, c´est se priver demain de montres, de machines précises et sophistiquées. Parce que, notamment, leur création nécessite non seulement l´intelligence, mais aussi un amour particulier de l´infiniment petit précis et fonctionnel.

Toute l´Afrique passe à côté de ce problème que je considère comme fondamental ; et je me demande pourquoi. Car il n´existe pas de liberté qui soit importable ou qui soit faite à l´étranger en prêt-à-porter ou à consommer pour réaliser les attentes et les rêves de ceux que cette liberté ne connaît pas. Cela n´existe pas. L´importation irraisonnée et sans contrôle appauvrit plutôt, parce qu´elle dévore les accumulations économiques d´un pays et l´empêche donc de créer l´emploi ou financer et employer les hauts techniciens nécessaire au développement !

A propos des Etats Unis, et même de Barack Obama, il ne faut pas oublier qu´il est Américain malgré tout. Croire que le progrès nous serait fait par d´autres ou que ceux-ci viendraient nous relever des efforts intellectuels et rationnels qu´il nous faut pour aller de l´avant... c´est une bien belle illusion qui, à la longue, tue bien certainement en étouffant notre développement.

La confiance, dit-on, ne se donne pas ; elle se mérite. Notre histoire nous a donné plus d´une raison d´être regardant quant à tous ceux qui se disaient nos amis. Aussi, quel que soit l´étranger ou l´ami qui nous côtoie, notre amour envers les nôtres et notre sens incessible et profond des devoirs que nous avons envers nous-mêmes ne doivent jamais être ni sous estimés, ni un seul instant perdus de vue. En aucun cas.

* Musengeshi Katata - Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"

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