Médias, Crises Politiques et Mutations Démocratiques en Afrique
Le niveau d’évolution social et politique d’un pays, ainsi que la valeur démocratique d’un Etat se jugent souvent à travers le nombre et la diversité de ses journaux et médias d’information. De ce point de vue, parce que supports d’expression et vecteurs d’échange d’opinions, les médias constituent des indicateurs fiables de la santé démocratique d’un pays, en ce qu’ils reflètent les divers courants de pensées et d’opinions des citoyens de ce pays. Au Sénégal, la presse a longtemps été considérée comme un des éléments déterminants de l’évolution démocratique. Et si ce pays a vécu une alternance démocratique paisible en 2000, le nouveau pouvoir, sous la direction d’Abdoulaye Wade, a toujours clamé que cette conquête n’aurait pas été possible sans le travail d’information opéré par les médias. Seulement, on a vu, au cours de ces dernières années, les rapports entre presse et pouvoir se détériorer au Sénégal. On a même atteint un niveau d’hostilité tel qu’à la virulence des écrits de journalistes des cerces du pouvoir répondent par des violences physiques. Une telle évolution peut étonner.
Le Sénégal, avec sa vingtaine de journaux à périodicités et tendances diverses, a longtemps bénéficié, auprès de nombre d’observateurs, de l’image bien flatteuse de pays démocratique. Mais ce foisonnement de titres qui caractérise si bien la presse sénégalaise aujourd’hui, si spectaculaire soit-il, suffit-il, cependant, à accréditer l’existence d’une réelle vie démocratique ? Quel reflet les médias donnent-ils de cette diversité d’opinion si caractéristique de la démocratie ? Autrement dit, sous quelles formes les médias d’Etat, les journaux indépendants et les autres supports d’information, rendent-ils compte des divers courants de pensée politiques, des différents projets de société spécifiques aux diverses couches sociales ?
Est-ce que finalement les médias ont joué un rôle important dans la participation du plus grand nombre aux différents processus de prise de décision en matière politique, dans les grands choix économiques et de société et ce, dans l’intérêt national. Les médias ont-ils joué un rôle moteur dans l’accélération des grandes mutations sociales et dans la véritable prise de conscience des citoyens ? Si oui, comment et dans quelles circonstances? Il faut enfin signaler que le paysage médiatique sénégalais présente quelques médias en ligne. Une quinzaine de radios se partagent les ondes FM, tandis qu’une douzaine de quotidiens et une demi-douzaine d’hebdomadaires sont visibles dans les kiosques.
Cette apparente luxuriance ne saurait cacher le profond marasme sous-jacent. Les éditeurs de presse qui accompagnent la naissance des journaux et de radios vivent souvent dans la précarité. Nombre d’entre eux périclitent après seulement quelques mois d’existence, victimes des charges liées à l’impression, aux reportages et à la masse salariale. Victimes aussi d’une vision à court terme, les organes de presse qui se créent sont bien souvent dirigés par des hommes d’affaires dont l’unique objectif (aux antipodes de ceux des professionnels de l’information et de la communication) consiste surtout à produire des bénéfices dès que possible. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le marché publicitaire reste relativement étroit et que le nombre de lecteurs tarde à décoller, à cause d’un fort taux d’analphabétisme et d’une conjoncture économique morose.
Cette réflexion nous invite, d’une part, à jeter un coup d’œil sur l’évolution de la presse au Sénégal de 1945 à nos jours en passant par la période cruciale des indépendances et d’autre part à jeter un regard critique sur les rapports entre médias, crises politiques et mutations démocratiques, avec surtout l’avènement du médium Internet qui est venu s’incruster dans les pratiques professionnelles en les modifiant considérablement.
La Presse sénégalaise de 1945 à 1960
Quelques chiffres sont évocateurs à cet égard : ainsi, entre 1945 et 1960, 259 journaux ont été créés au Sénégal. Aujourd’hui, avec certes moins de titres, la presse écrite donne la mesure d’un dynamisme relativement inédit en Afrique noire francophone. Par ailleurs, ce pays possède un autre atout : celui de pouvoir présenter une typologie particulièrement différenciée de ses divers journaux. Selon la périodicité, on y trouve aussi bien des quotidiens, des hebdomadaires, que des mensuels, des trimestriels et autres périodiques. Selon la spécialisation du contenu, on y trouve des publications d’information générale, des magazines culturels, des journaux satiriques, mais aussi des journaux confessionnels, des journaux d’opinion, etc. Outre ces divers organes de presse écrite, la radiodiffusion, depuis 1939 et la télévision, depuis 1974, élargissent de manière significative l’éventail des médias, diversifiant le système d’information nationale.
Comme on peut le constater, ce foisonnement assez remarquable des médias créé, au Sénégal, les conditions d’une expression pluraliste. Mais c’est, incontestablement, la presse politique qui symbolise, au mieux, la tradition démocratique dans ce pays, à travers une de ses dimensions essentielles : la reconnaissance précoce du droit à l’opposition politique. Annie Bart nous rapporte la manière dont la démocratie sénégalaise était en avance sur le reste de l’Afrique. Avec elle, on note : « Le Sénégal, donc, en dépit de ses difficultés économiques, constitue à tous égards une expérience démocratique bien intéressante à suivre de près. Il faut partir de l’idée que la démocratie sénégalaise n’est pas un mythe africain au masque de néocolonialisme ».
Cette photographie volontairement panoramique de l’espace informationnel sénégalais n’est nullement exhaustive. Elle nous sert de simple prétexte pour identifier les caractéristiques marquantes du système des médias : d’une part, on note une distribution assez significative des diverses sensibilités qui structurent l’opinion politique au Sénégal. A côté des médias d’Etat, les Sénégalais disposent également d’une presse d’opinion (politique et professionnelle) au dynamisme remarquable. D’autre part et malgré les vicissitudes de l’histoire politique nationale, l’opposition a longtemps conservé ses propres organes d’expression, confirmant ainsi la bonne santé de la tradition démocratique au Sénégal.
Mais, ce pluralisme d’expression apparent s’accompagne-t-il d’un accès véritablement démocratique des populations aux médias ? Autrement dit, les différents médias jouent-ils réellement le jeu démocratique, en facilitant au plus grand nombre l’accès aux centres d’expression et de prise de décision ? Autorise-t-il à dire qu’il y a réellement démocratie au Sénégal ? Ces journaux ont incontestablement eu à jouer un rôle très important dans l’accélération du processus qui a débouché sur l’indépendance. Cependant, une fois cette dernière acquise, les nouvelles autorités, au lieu de créer les conditions d’une plus grande liberté, tentent plutôt de les contrôler et d’en faire des caisses de résonance. Toute velléité de contestation était réprimée dans la clandestinité. Cette situation nous amène à aborder les médias au lendemain des indépendances.
Les Médias au lendemain des indépendances
L’analyse du mode de fonctionnement des médias au Sénégal met en relief un ensemble d’obstacles qui entravent tout accès démocratique à ces médias. La période post-indépendance reste significative à cet égard. En ce qui concerne les médias d’Etat, les obstacles sont suffisamment connus, car liés à leur nature même d’institutions de diffusion de l’information et à leur mode de fonctionnement caractérisé par :
- Une verticalité dans la circulation de l’information et son corollaire, une limitation subséquente de toute expression autre que l’opinion officielle. Ce qui, on s’en doute, se traduit, au niveau du contenu diffusé, par une certaine monotonie caractéristique du discours institutionnel et contradictoire avec cette diversité propre à la démocratie.
- Une sous représentation du public dans l’élaboration et la gestion des politiques d’information : en effet, hormis quelques études sectorielles, aucun sondage d’écoute n’a réussi à cerner, de manière significative, les goûts, besoins et attentes du public des médias au Sénégal, prévenant ainsi la mise en œuvre de politiques d’informations extraverties.
- Une certaine lenteur dans le renouvellement du personnel de conception et de diffusion de l’information, caractérise les médias d’Etat, avec comme conséquence, une certaine routine professionnelle qui semble se pérenniser comme méthode de collecte, de traitement et de diffusion de l’information.
Autant de facteurs confinent les médias d’Etat dans un rôle d’organes officiels de l’Etat, fonctionnant en conformité stricte avec les exigences d’une information officielle et gouvernementale. A cette situation s’ajoute le cadre juridique anachronique dans lequel évolue le journaliste sénégalais, dont la démarche quotidienne reste parsemée d’un ensemble d’embûches difficiles à contourner.
Il reste, cependant, que ces divers freins ne sont pas, loin s’en faut, exclusifs aux seuls médias d’Etat. En effet, certains journaux recèlent également, tant dans leur mode de fonctionnement que dans leurs rapports au public, un ensemble de tares, représentant autant d’entraves à tout processus de démocratisation de l’information.
En somme, si le pluralisme d’opinion a été une caractéristique dominante de la société politique sénégalaise, la démocratie que ce pluralisme sous-tend ne se reflète pas toujours dans le mode de fonctionnement des médias au Sénégal. Tout se passe comme si, c’est moins l’idée de pluralisme d’opinion qui est en cause, que la volonté politique de traduire celle-ci dans les faits : promouvoir une véritable démocratisation de la communication au Sénégal en rapprochant les médias de leur principal utilisateur et bénéficiaire, autrement dit, le public. Car démocratiser les médias, ne revient-il pas, avant tout, à œuvrer à l’instauration d’une véritable communication entre les organismes émetteurs et le public récepteur, en octroyant à celui-ci la possibilité de réagir à son tour sur l’émetteur ?
L’explication qu’on peut d’abord tenter est qu’au lendemain des indépendances, l’information était considérée comme la condition première du développement. Les fonctions éducative et sociale semblaient légitimer une fonction politique qui s’identifiait avec la voix du gouvernement. Ce que l’Etat considère comme une information éducative est souvent perçue comme une propagande politique. Ainsi, nous rappelle Tudesq André Jean, le discours sur le développement s’est-il peu à peu transformé en discours de propagande. La relation entre média et développement a été affirmée plus que démontrée pendant trente ans ; elle devint peu à peu un mythe associé à l’intégration nationale ; le concept de développement a surtout été, dans les faits, une justification du développement de l’Etat en Afrique noire au nom de l’intégration nationale ; ce qui accentua la centralisation de l’information et des médias.
Si le renforcement de l’Etat, le régime du parti unique, le contrôle étroit de l’information se sont généralisés au lendemain des indépendances, la justification avancée était la nécessité du développement considéré comme un préalable à la démocratisation, développement économique et social promis et toujours attendu.
Même si les gouvernements des nouveaux Etats souhaitaient, au nom de l’intégration nationale, contrôler l’information, la fermeture aux nouvelles venues de l’extérieur n’est plus possible dans les grandes villes surtout. La radio a toujours ignoré les frontières et de nombreuses radios internationales diffusaient des émissions à destination de l’Afrique, parfois même en des langues africaines. La presse écrite était aussi présente, demandée soit par les populations d’origine européenne (anglais, Français, Portugais) soit par les cadres africains. La presse occidentale, même si certains titres étaient interdits, a toujours eu un public africain limité certes mais influent. Elle a contribué au contournement des médias nationaux.
A l’heure du bilan on peut se demander quel a été le résultat de ce monopole de l’information pendant trois décennies. A la veille des indépendances déjà, il avait existé une presse contestataire et revendicatrice, nationaliste, mais il s’agissait de lutte contre le système colonial en utilisant les outils et les concepts même des colonisateurs. Dans l’illusion des indépendances obtenues, les Etats au nom du développement national affirmé comme priorité et du consensus nécessaire pour le réaliser ont pendant près de trente ans dirigé l’information ; une situation de crise, plus que de développement, a réveillé les esprits qui ne se laissent plus bercer par les discours officiels se réclamant de la démocratie ou de la révolution. Le changement que représente l’apparition d’une presse indépendante est lié à la crise qui sévit en Afrique. La crise de la presse est à la fois une conséquence de la crise générale et un miroir grossissant de celle-ci. Elle se traduit dans une crise de légitimité : le soutien univoque qu’elle donnait aux dirigeants en place l’entraîne dans la remise en question de ceux-ci ; dans une crise d’identité : la presse gouvernementale perd un rôle de porte-parole et de guide de la nation quand les gouvernants qu’elle appui perdent le consensus de la population ; crise d’efficacité enfin, puisque cette presse n’a pu maintenir le prestige des gouvernants qui la dirigeaient.
La Presse indépendante brise le monopole
Plusieurs facteurs ont contribué à la remise en cause du monopartisme, ce qui contribua à une certaine libéralisation de la presse écrite ; celle-ci amplifiant à son tour la contestation des régimes en place. Il y a des facteurs extérieurs, comme l’exemple de l’effondrement des régimes communistes de l’Europe de l’Est ; il fut très sensible dans des pays se réclamant du socialisme comme au Bénin, au Congo, à Madagascar, mais se manifeste aussi ailleurs, notamment dans les pays où la télévision déjà bien implantée montra à de larges populations la chute du mur de Berlin. L’intervention des institutions internationales comme la Banque Mondiale ou le FMI qui, devant l’ampleur de la crise financière et économique de nombreux Etats africains, donnèrent, sinon imposèrent des conditions d’assainissement à aussi joué ; une plus grande liberté d’information pour la presse écrite, dont le public était plus limité, semblait moins dangereuse aux gouvernants.
Ces facteurs externes ne doivent pas cependant cacher les causes internes, couvant depuis plusieurs années, que l’aggravation de la crise économique et sociale fit émerger. Le favoritisme, le clientélisme et la corruption sont moins supportables quand la pénurie s’accroît. Plusieurs chefs d’Etat, soucieux de jeter du lest et de détourner de leur personne le mécontentement populaire, incitent eux-mêmes leurs journaux à dénoncer des scandales. C’est en Afrique Francophone où les Etats plus centralisés exerçaient le monopole le plus complet de l’information, que le mouvement fut le plus sensible.
Au Sénégal, on peut citer « le Politicien » dont nous avons vu la naissance en 1977 et surtout dans les années quatre-vingt plusieurs journaux privés dont Sud Magazine et Sud Hebdo en 1986 et 1987. Cette nouvelle presse contribua à l’élargissement du gouvernement conformément au sacerdoce stratégique d’ouverture et de consensus du président Diouf.
On peut donc dire que jusqu’au milieu des années 80, la presse sénégalaise était exclusivement dominée par les médias de service public (le Soleil et les autres médias audiovisuels d’Etat). Ces derniers ont monopolisé l’information d’une manière telle que les partis d’opposition, le citoyen ou l’homme de la rue sentait exclu du débat politique national. Cette frustration perceptible à tous les niveaux devait servir de terrain de prédilection à une presse dite indépendante (Sud quotidien, Wal Fadjri) qui est venue offrir à l’opinion, un moyen d’accéder à l’espace public grâce, désormais, à l’existence d’un cadre d’expression pluriel dont le mérite revient avant tout aux précurseurs de la presse indépendante.
L’alternance aura été le mot le plus usité au Sénégal dans le courant de l’année 2000. Elle fut non pas celle d’une prospérité économique particulière pour le Sénégal, mais d’une certaine prospérité démocratique. Cela, du fait de l’alternance à la tête de l’Etat. C’est ainsi que dans la soirée du 19 mars 2000, les Sénégalais se sont retrouvés avec un nouveau président non socialiste, élu à la suite d’élections libres et transparentes. Ce fut donc l’alternance d’abord annoncée par la presse nationale avant d’être confirmée de manière officielle quelques semaines plus tard par le juge constitutionnel.
Les médias sénégalais, à travers leurs diverses actions notamment la couverture de la campagne électorale, de manière professionnelle, et la publication des résultats du scrutin au fur et à mesure que les bureaux de vote terminaient leurs décomptes des voix ont contribué à la transparence de l’élection et au changement de pouvoir. Tous les médias, dopés par le téléphone portable, ont participé à cette alternance, chacun suivant ses spécificités et ses contraintes. Au sein de cette presse nationale, on distingue la presse dite indépendante d’une part, englobant des journaux tels que Walfadjri, Sud quotidien ainsi que des radios telles que Walf FM , Sud FM , et d’autre part, la presse proche du pouvoir encore appelée Presse d’Etat.
Dans ce dernier lot figure le quotidien le Soleil, la RTS qui est la Radio Télévision Sénégalaise. Par presse indépendante, il est fait référence aux médiats (pour la plupart appartenant à des personnes privées) ne dépendant pas de l’Etat. L’accent est mis là sur l’absence de tutelle de ces entreprises vis-à-vis de l’Etat, contrairement aux médias appartenant en partie ou entièrement à l’Etat et dépositaires du service public. Quand bien même la presse privée dispose d’une concession de service public d’après le cahier de charges des radios privées. Il faut noter que le caractère privé du média ne suffit pas à garantir son indépendance vis-à-vis de l’Etat, d’autant plus que certains titres se montrent proches du régime en place dans la pratique.
La presse a été couverte de lauriers au lendemain de ce scrutin au Sénégal, du fait du rôle primordial que les journalistes ont joué durant les élections. Certes le rôle de la presse a été d’une grande importance, mais le contexte dans lequel se sont tenues ces élections est pour beaucoup dans l’issue du scrutin. Un contexte marqué par la morosité économique, une pauvreté à grande échelle de la population et l’effritement de l’électorat du Parti Socialiste au pouvoir.
Avant 1994, date de la création de la première radio privée, le Sénégal connaissait le pluralisme médiatique mais il se limitait seulement à la presse écrite. Pendant que dans d’autres pays africains, notamment francophones, les journaux privés n’étaient pas encore autorisés à exister, le Sénégal faisait exception avec le foisonnement de titres indépendants des gouvernants. Toutefois, il faut souligner l’audience assez limitée de ces journaux à cause du taux élevé d’analphabétisme et du fait que la majeure partie du lectorat se trouve confinée en zone urbaine. A cela s’ajoute la faiblesse du pouvoir d’achat qui s’explique par la pauvreté et la faiblesse des revenus. Résultat, un seul exemplaire d’un journal peut être lu par plusieurs personnes dans la même maison et parfois dans le même quartier.
De même, si les fondateurs des journaux indépendants voulaient leur donner une audience nationale, il faut bien se rendre à l’évidence des difficultés que ces journaux rencontrent encore aujourd’hui pour être présents sur toute l’étendue du territoire national notamment dans les régions périphériques à cause des difficultés de transport. La presse régionale n’étant pas développée, les régions périphériques attendent toujours que les journaux leur parviennent de Dakar. Toutes ces raisons font que la presse écrite connaît forcément une audience limitée, comparée à l’ascension fulgurante de la radio qui s’est accentuée au moment de la libéralisation des ondes à partir de 1994. Mais en dépit de toutes ces difficultés, on note paradoxalement un essor sans précédent de cette presse, surtout après la seconde moitié des années 90. Le mouvement s’est accentué surtout au lendemain de l’alternance.
Au total, on peut dire que le Soleil n’est plus le seul quotidien sénégalais. Plusieurs quotidiens se disputent le faible pouvoir d’achat des zones urbaines passablement mieux loties que les zones rurales elles-mêmes, affectées par un fort taux d’analphabétisme et une dégradation rapide de leur niveau de vie par suite d’une crise agricole persistante et pernicieuse. Résultat, un mouvement s’opère en défaveur de la régionalisation qui postule une distribution plus performante des pôles d’équilibre à l’intérieur du pays.
Cette presse, surtout celle indépendante (Sud quotidien, Wal Fadjri, Témoin), a été à l’origine de révélations des maux qui secouent le pays. Des journalistes ont été au cœur des luttes contre l’intolérance, l’arbitraire et l’injustice. Ils ont fait sauter les verrous du silence, en dénonçant l’Etat et toutes les crises qui émanent de son échec. Ces journalistes incarnent une presse indépendante. Elle se caractérise par son non conformisme et son non alignement sur le parti au pouvoir. Son style audacieux et direct démontre qu’irrémédiablement les mécanismes régulateurs de l’Etat n’avaient pas été opérationnels même dans le paysage médiatique. Le modèle qu’il avait mis en place dans la vaste course de développement s’est vu dans ce nouveau contexte dépassé.
Les médias d’Etat chargés de cette tâche, au lieu d’analyser la dynamique politique et sociale sont devenus progressivement un facteur de blocage et d’inertie. Monopolisés par l’Etat, ils feront finalement figure aux yeux des populations concernées, d’instrument du conservatisme social et par voie de conséquence de propagande d’une hégémonie politique aujourd’hui rejetée. A l’image de l’Etat, leur promoteur, les médias ont été restreints dans leurs capacités de redistribution d’où leur contestation par la société désormais branchée sur une autre presse.
La liberté démocratique est intimement liée à celle de l’information. Il y a donc difficulté, pour le pouvoir sénégalais, de concilier les exigences d’un discours démocratique avec la nécessité de centraliser l’action de l’Etat. D’un côté, un idéal de liberté et de démocratie, de l’autre un Etat très centralisé. La remise en cause de l’information en tant que modèle de développement trouve sa source dans cette contradiction. L’expérience, rappelle Sean Mac Bride, prouve que «tout endoctrinement, fut-ce celui de l’Etat n’est jamais sans faille et qu’un monologue tout permanent ne réussit pas à oblitérer l’esprit critique et à abolir toute liberté de jugement ».
Pour finir nous allons aborder notre avant dernier chapitre dont la problématique tourne autour des rapports entre médias, crises politiques et mutations démocratiques au Sénégal.
Les Médias au cœur des mutations démocratiques
La soumission des médias d’Etat au système politique permet des pratiques de diffusion et/ou de rétention d’information faisant partie du mode de gouvernement. La presse dite indépendante introduit des « bruits » dans un tel système de contrôle. Il reste que le monde de la presse doit se comporter comme acteur dans cette mouvance démocratique. En cela il est salutaire de constater qu’à la fin de 1990, s’est constituée la Société des Editeurs de Presse, grâce aux relations entre Sud-Hebdo (Sénégal), le Messager (Cameroun), Haské (Niger) et la Gazette du Golfe (Bénin), auxquels se joignirent Jamana et Cauris du Mali. Il s’agissait d’entreprises de presse écrite privées indépendantes, non liées à un parti politique : l’objectif était de favoriser la liberté de la presse et de développer le pluralisme.
Déjà, en 1986, avait été créée à Dakar l’Union des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest, parlant aussi de liberté de la presse et d’éthique professionnelle ; même si elle comprenait des associations de journalistes de pays dans lesquels la presse était à l’époque sous le contrôle gouvernemental comme le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger ou le Togo, à côté d’associations de pays accordant plus de liberté comme le Nigeria, le Sénégal.
Ces deux associations (La Société des Editeurs de Presse et l’UJAO) collaborèrent avec l’Institut Panos en janvier 1991 à un colloque à Paris sur « Presse Francophone d’Afrique, vers le pluralisme », qui correspond à la phase ascendante de la nouvelle presse. Si la pluralité de la presse et la possibilité d’expression et de diffusion d’opinions antagonistes est une condition au changement démocratique et à l’existence d’Etat de droit, cela ne suffit pas à libéraliser et à démocratiser la vie publique.
D’autre part, la libéralisation de la presse commence par amplifier la situation de crise, la dénonciation des scandales, de la corruption, des incompétences et des erreurs. Elle ne déconsidère pas seulement les dirigeants en place, elle jette la suspicion sur toute autorité, même sur les nouvelles autorités issues d’élections régulières et rend leur tâche plus difficile. Actuellement, la presse est d’autant plus libre que la législation qui la concerne est réduite.
En dénonçant les scandales financiers, les détournements des deniers publics, le fonctionnement de certaines institutions, en produisant une information différente de celle de l’Etat, la presse dite indépendante dévoile le « mensonge » ou les masques de l’Etat. Elle cristallise l’attention sur les injustices sociales et répond à une demande sociale que les Médias d’Etat n’ont pas pu satisfaire. Non pas par l’incompétence de tel ou tel journaliste, mais à cause de la logique qui pousse ces journalistes à faire de la loyauté envers les institutions politiques la norme devant guider leur pratique professionnelle.
La classe dirigeante vérifie avec soin la manière dont de telles fonctions sont remplies et sanctionne tout écart de cette norme. En rendant ces journalistes « captifs » de l’Etat par un contrôle accentué, la classe dirigeante diminue par la même occasion leur marge de liberté dans le traitement de l’information, ce qui peut avoir pour conséquence soit la promotion de journalistes s’investissant dans de tels médias selon la logique du militantisme politique, ou la marginalisation d’une autre catégorie qui adoptera une attitude de retrait. Tout ceci diminue la crédibilité de la presse officielle et accentue des demandes sociales que la presse indépendante prend en charge.
A ce sujet, le constat fait par un journaliste montre que pour certains segments de la société, cette presse indépendante, au-delà de ses fonctions manifestes, a la fonction symbolique importante d’être le porte-parole des sans-voix : « quand nous écrivons sur un ton mesuré, les lecteurs viennent protester au journal. Nous réalisons alors nos plus mauvaises ventes ».
Le succès apparent de la presse dite indépendante provient de l’impossibilité des médias d’Etat de répondre à certaines informations politiques et économiques. Pour la classe dirigeante, ces médias ont été perçus comme un instrument de construction nationale. En fonction d’une telle conception, deux attitudes on été notées. En direction de la radio et ultérieurement de la télévision, une stratégie de contrôle accentué est mise en œuvre. La radio joue un rôle important dans le système d’information, elle s’adresse souvent en langues nationales à ses auditeurs dont la plupart ne comprennent pas le français, assure l’information quotidienne de masse dans un pays où l’analphabétisme et des raisons économiques font que la presse écrite est réservée aux élites urbaines instruites et relativement aisées.
La radio est surtout un instrument d’exercice ou de conquête du pouvoir. Le rôle qu’elle a joué dans le dénouement des crises politiques ayant jalonné la construction de l’Etat post colonial est important. Elle a joué en permanence le rôle d’instrument de diffusion de l’idéologie officielle, ce qui s’est traduit par exemple par une restriction importante de l’accès des partis d’opposition à cet espace d’expression malgré « l’ouverture » démocratique. Cette tutelle fait partie des mécanismes de reproduction de la classe dirigeante. C’est la raison pour laquelle des partis d’opposition ont eu à réclamer durant toute cette période un temps d’antenne à la radio et à la télévision.
Cette situation va faire face à l’implication des professionnels de l’information et de la communication qui vont poser la question fondamentale de l’obtention de fréquences radiophoniques. Ce qui, avec le temps et les multiples tracasseries, va déboucher sur une grande concession de la part des autorités, le feu vert pour la création de stations privées nationales radiophoniques avec un bouleversement complet du paysage médiatique, ce que RFI, la BBC et les stations internationales autorisées sur la bande FM ne pouvaient réaliser.
L’arrivée des radios privées consécutives à la libéralisation audiovisuelle intervenue au Sénégal en 1994, a entraîné un certain nombre de changements, surtout de la part des médias d’Etat. Le comportement des tenants du pouvoir, à la longue, a changé. La première conséquence a été notée dans le traitement de l’information. Ainsi, la radio nationale qui mettait beaucoup l’accent sur les discours et l’information officielle a dû corriger quelque peu sa façon de traiter l’information parce que le risque était grand de voir ses auditeurs s’en détourner au profit des radios privées qui venaient de naître, notamment Sud FM.
Le Sénégal avait devancé la plupart des pays francophones du continent africain en matière de pluralisme de la presse mais n’avait pas franchi le pas sur le plan de l’audiovisuel. La lenteur dans la confection du cahier des charges et l’attribution des fréquences a été avancée pour expliquer le retard dans la mise en œuvre du projet de création de radios privées, face à des pays comme le Mali ou le Burkina Faso qui avaient autorisé la création de radios privées.
Le lancement de Sud FM a sans doute aiguisé les appétits puisque suite à la naissance de cette radio d’autres demandes aussi sont arrivées sur la table du ministre de la communication et parmi lesquelles celle des responsables de Wal Fadjri. La radio Walf Fm a démarré ses émissions le premier décembre 1997. Et dès ses débuts elle a affiché ses ambitions. Celles d’être une radio de proximité et qui entend privilégier l’information générale en plus du divertissement.
Sur le plan politique, les radios ont joué un rôle non négligeable dans la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit. Tout a commencé lors des élections locales de novembre 1996. Sud FM était, en ce temps là, la seule radio privée à créer une page spéciale pour la couverture de ces élections avec le journal de la campagne. Les informations ayant trait à ces élections étaient diffusées après différents journaux parlés. C’était la première fois qu’une radio autre que celle de l’Etat rendait compte du déroulement d’une campagne électorale de la sorte. La campagne bénéficiait d’un traitement particulier à la radio.
Des débats politiques étaient animés dans ces radios amenant les populations à mieux comprendre le rôle qu’elles doivent ou peuvent jouer dans la marche des affaires de la nation. Ces débats ont également amené les populations à s’interroger et à poser des questions sur les actions ou les actes des dirigeants. Ces émissions à caractère politique étaient finalement des sortes de tribunes pour toute la classe politique. Ayant compris que ce genre de débat intéresse le public, les hommes politiques ont investi ces émissions pour faire passer leur message. La liberté d’expression s’est du coup renforcée au Sénégal, parce que depuis l’avènement des radios privées on entend toute sorte de critique et de prise de position sur les ondes. Même les discours et les messages du chef de l’Etat font l’objet de commentaires voire de critiques de la part de citoyens invités dans les radios pour la circonstance. Il faut noter qu’avant 1994, date de la naissance de Sud FM, Radio Sénégal ne donnait jamais l’occasion à ces citoyens de commenter les propos du chef de l’Etat.
En somme, les médias privés ont été les premiers à valoriser véritablement les langues nationales ce qui explique l’effervescence des populations qui interviennent en direct dans les émissions interactives. Cette attitude s’est traduite par l’émergence d’une nouvelle conscience citoyenne et cela, grâce aux radios privées qui ont été à l’origine d’une nouvelle pratique communicationnelle au Sénégal.
Conclusion
Après la naissance des radios commerciales, le Sénégal a connu une autre catégorie de radios. Il s’agit des radios communautaires. Depuis leur naissance, ces radios ont initié des émissions assez proches des préoccupations des populations cibles. Les radios communautaires se situent ainsi entre la radio d’Etat et les radios privées commerciales. Si pour les stations privées il existe une législation qui définit les conditions de fonctionnement, il n’en est pas pour autant pour les radios communautaires qui ont tout juste besoin de l’attribution de fréquences pour émettre. Compte tenu de leur caractère non commercial, elles ne sont pas autorisées à faire de la publicité et dans cette logique, le régime fiscal ne leur est pas appliqué. Toutefois les radios communautaires connaissent des difficultés qui sont liées à leur précarité financière et à leur retard technologique.
Est-il vrai maintenant que des usurpateurs de titres sont entrés par effraction dans ce petit monde de la radio communautaire sans en avoir le profil ? il s’agit de ces porteurs de projet qu’on aime railler et qu’on définit comme des « radios cherchant des communautés », parce que n’ayant pas émané d’une demande communautaire.
Les animateurs de ces radios n’ont pas toujours non plus une claire compréhension de leur mission. Plutôt que d’ancrer leur radio dans les réalités locales, ils s’égarent dans un culte du vedettariat qui les pousse à se sentir comme des rivaux des journalistes de radios commerciales. Pire, des radios obtiennent une licence de radio communautaire juste pour se voir appliquer le plus faible taux de redevance. Ensuite, elles se mettent à faire de la publicité commerciale au prétexte qu’elles ne peuvent pas vivre avec les seules recettes de la publicité institutionnelle. Une telle dérive aurait pu être évitée par un assouplissement des textes autorisant les radios communautaires à diffuser de la publicité commerciale sans dépasser un plafond bien défini par les textes. L’autre dérive constatée chez certaines radios est de parachuter un directeur étranger à la structure porteuse du projet.
La naissance de nombre de ces radios, on la doit autant au dynamisme du mouvement associatif qu’à des initiatives d’ONG et d’autres organismes de développement. De manière plus prosaïque, ici ou là, ces radios communautaires sont les excroissances d’un volet communication. C’est-à-dire que les ressources financières qui ont aidé à les créer proviennent de budget de communication d’ONG et autres institutions de développement à la base, qui ont voulu juste montrer un chemin aux associations partenaires de la communauté qui est la cible de leurs interventions. En fait d’associative, nombre de radios n’ont derrière elles qu’un promoteur privé qui cherche à éviter les rigueurs du paysage audiovisuel et la très cruelle réalité que vivent les radios commerciales dont certaines ont du mettre la clé sous le paillasson.
Se faire immatriculer radio communautaire serait-ce donc la plaque la plus sûr ? Peut - être. Du moins tant que l’environnement juridique aux contours mal définis s’y prête. Une manière de faire de la radio privée sans les inconvénients et les aléas d’une radio commerciale et payer une redevance minimale (cas du Sénégal) ou en être tout simplement exonéré (Niger). C’est pourquoi, de plus en plus, des opérateurs réclament une clarification des concepts et des contenus.
Pour finir, on ne peut pas parler des mutations du paysage médiatique sans faire allusion à la télévision. Après une décennie de pluralisme radiophonique, le médium télévisuel demeure presque sous le monopole de l’Etat. Cela, malgré l’avènement de chaînes étrangères comme TV5, CFI, Canal Horizon qui n’ont en rien modifié le caractère monolithique de la télévision nationale. Heureusement, on peut constater l’acceptation par l’Etat d’une récente expérience télévisuelle privée en dehors du giron étatique, à travers la 2S TV, Canal Info et Walf FM, mais il est encore tôt de tirer un bilan de cette nouvelle configuration du paysage télévisuel sénégalais.
Aujourd’hui tout comme hier pour la radio, les promoteurs privés ont longtemps attendu que l’Etat se décide à leur accorder les fréquences pour lancer des télévisions privées, à parti de 2003. Les pouvoirs publics n’ont apparemment pas tiré les leçons du bon comportement des radios privées qui, en dépit de la méfiance qu’elles ont suscité au début, ont prouvé qu’elles avaient bien leur place dans la société sénégalaise. L’Etat socialiste surtout a tardivement compris qu’il ne sert à rien de refuser d’autoriser la création de chaînes de télévisions privées au Sénégal. Tout comme pour la radio, il y a lieu de permettre aux citoyens sénégalais de regarder autre chose que ce que leur offre en ce moment la télévision nationale accaparée de tout temps par le pouvoir.
Avec la possibilité que les Sénégalais ont maintenant de capter Canal Info, Walf FM et certaines chaînes de télévisions étrangères, le refus des autorités de l’alternance d’accéder aux nombreuses demandes de création de télévisions privées qui sont sur la table du ministre chargé de l’audiovisuel paraît totalement déraisonnable.
Comme les radios commerciales, les télévisions privées auraient pour avantage d’amener la télévision nationale à améliorer ses prestations. Il est en effet étonnant que l’Etat permette assez tôt à des télévisions étrangères d’émettre au Sénégal tout en refusant ce même droit à ses propres ressortissants. Tout comme à l’époque des radios internationales, le raisonnement de l’Etat est le même à savoir que les télévisions étrangères diffusent des programmes produits en dehors du territoire national et qui ne peuvent pas avoir d’impact réel sur les populations. Cette attitude de l’Etat fait croire que les étrangers ont plus de droit au Sénégal que les Sénégalais eux-mêmes dans leurs propres pays.
En réalité et dans le fonds, cette position des gouvernants trouve son fondement explicatif dans le fait que la logique cathodique semble de plus en plus prendre de l’importance et les médias en général jouent un rôle moteur dans l’orientation de l’opinion publique, comme nous l’a enseigné la théorie de l’agenda, et dans leur capacité d’influer sur le comportement des citoyens et sur les mutations en cours. Mieux vaut donc pour les autorités sénégalaises opérer un effort d’adaptation à cette ère de mondialisation et surtout d’Internet, en allant dans le sens irréversible de la libéralisation pour être en phase avec l’image que le Sénégal s’est toujours donnée, celle de pays pilote, en matière de démocratie en Afrique.
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* Moustapha Samb est maître-assistant au Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
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