Burkina Faso: Investigation into journalist Norbert Zongo's murder stalled
Six years have passed since newspaper editor Norbert Zongo and three of his companions were found dead in their car on a southern Burkina Faso road, on 13 December 1998. The investigation remains stalled and one of the leading suspects in the case, François Compaoré, President Blaise Compaoré's brother, has never been detained or charged. On 28 November 2004, a Reporters sans frontières RSF representative questioned President Blaise Compaoré about the case during the closing press conference of the summit of French-speaking countries, held this year in Burkina Faso's capital, Ouagadougou. "Total impunity appears to be the rule in Burkina Faso," RSF's representative said. "The judge is free to interrogate whoever he wants. It is not the president's role to meddle in judicial proceedings," President Blaise Compaoré replied. (French version available)
IFEX - Nouvelles de la communauté internationale de défense de la liberté
d'expression
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MISE À JOUR D'ALERTE - BURKINA FASO
Le 13 décembre 2004
Six ans après l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, l'enquête n'a pas
avancé et l'impunité reste la règle
SOURCE: Reporters sans frontières (RSF), Paris
**Mise à jour d'alertes de l'IFEX du 15 décembre 2003, 13 décembre 2002, 12
décembre, 16, 12 et 11 octobre, 5 avril, 30 et 9 mars et 6 février 2001,
entre autres**
(RSF/IFEX) - Le 13 décembre 2004 marque le triste anniversaire de
l'assassinat du journaliste burkinabé Norbert Zongo, froidement abattu dans
sa voiture avec trois de ses compagnons, sur une route du sud du pays, en
1998.
Lors de la conférence de presse de clôture du Xe Sommet de la Francophonie,
le 28 novembre 2004 à Ouagadougou, un représentant de RSF a interpellé le
président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, sur l'affaire du journaliste
assassiné. Six ans après les faits, la justice burkinabé n'avance pas. Le
frère du Président, François Compaoré, largement impliqué dans l'affaire,
n'a jamais été inquiété. "Il semble qu'une impunité totale soit de mise au
Burkina Faso", s'inquiétait le représentant de l'organisation devant le
président burkinabé. "Le juge a l'entière liberté pour interroger qui il
veut, a répondu Blaise Compaoré. Ce n'est pas le rôle du président du Faso
de s'ingérer dans une procédure judiciaire".
"Vous avez raison, M. le Président, ce n'est pas votre rôle, a déclaré RSF à
l'occasion du sixième anniversaire de la mort du directeur de
l''Indépendant'. Si les plus hautes autorités burkinabés ne s'ingéraient
plus dans l'enquête sur l'assassinat de Norbert Zongo, celle-ci pourrait
avancer plus rapidement. Or, il n'en est rien. Toutefois, avec ces garanties
publiques, formulées par le chef de l'Etat burkinabé, aux côtés du président
français Jacques Chirac et face aux chefs d'Etat des pays ayant le français
en partage, le juge d'instruction Wenceslas Ilboudo peut maintenant
commencer à travailler sérieusement sur le dossier".
Dans cette affaire, les anomalies se succèdent, l'impunité est la règle et
l'immobilisme total. En août 2000, trois militaires de la garde
présidentielle, dont l'adjudant Marcel Kafando, ont été reconnus coupables
d'"avoir séquestré et torturé à mort" un jeune homme employé à la
présidence, David Ouedraogo. Ce dernier, chauffeur de François Compaoré,
conseiller et frère du chef de l'Etat, était soupçonné de lui avoir volé de
l'argent. Il est mort sous la torture, quelques jours après avoir été arrêté
par la garde présidentielle. Zongo enquêtait sur cette affaire lorsqu'il a
été tué. En février 2001, Kafando a été inculpé d'"assassinat" et "incendie
volontaire" par le procureur général dans le cadre du dossier Zongo. Or,
malgré une condamnation à 20 ans de prison et une inculpation aussi grave,
Kafando coule des jours tranquilles en liberté, à son domicile. François
Compaoré, lui, n'a jamais été inculpé dans l'affaire Ouedraogo, alors qu'il
avait personnellement téléphoné à l'adjudant Kafando pour que celui-ci
vienne se saisir du jeune homme. Il n'a été entendu qu'une seule fois, en
2001, dans l'affaire Zongo.
Lors de son passage au "pays des hommes intègres", le représentant de RSF a
tenté de rencontrer le juge Ilboudo. En vain. Celui-ci ne s'est pas présenté
au rendez-vous convenu et n'était plus joignable les jours suivants.
Le 13 décembre, RSF va également lancer une campagne de publicité dans la
presse africaine, dénonçant un "crime impuni en Francophonie". Parodiant une
affiche de cinéma, cette campagne se place sous les auspices des "films de
l'oubli", avec "Blaise Compaoré, alias 'le protecteur', et François
Compaoré, alias 'le protégé'". Cette affiche a été distribuée à Ouagadougou
lors du sommet du mois de novembre et envoyée aux principaux journaux
africains.
Par ailleurs, RSF a adressé un courrier au président de la Commission de
l'Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, pour lui demander d'intervenir,
afin de débloquer l'enquête sur l'assassinat du journaliste et de ses trois
compagnons. "Nous vous demandons solennellement de peser de tout votre poids
pour que justice soit rendue à la famille de Norbert Zongo et aux
Burkinabés, pour qui la mort du journaliste a représenté une grave atteinte
à leur propre liberté", a notamment écrit l'organisation.
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Léonard Vincent,
RSF, 5, rue Geoffroy Marie, Paris 75009, France, tél: +33 1 44 83 84 84,
téléc: +33 1 45 23 11 51, courrier électronique: [email protected], Internet:
http://www.rsf.org
RSF est responsable de toute information contenue dans cette mise à jour
d'alerte. En citant cette information, prière de bien vouloir l'attribuer à
RSF.
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ALERT UPDATE - BURKINA FASO
13 December 2004
Six years after journalist Norbert Zongo's murder, investigation remains
stalled and impunity prevails
SOURCE: Reporters sans frontières (RSF), Paris
**Updates IFEX alerts of 15 December 2003, 13 December 2002, 12 December,
16, 12 and 11 October, 5 April, 30 and 9 March and 6 February 2001 and
others**
(RSF/IFEX) - Six years have passed since newspaper editor Norbert Zongo and
three of his companions were found dead in their car on a southern Burkina
Faso road, on 13 December 1998. The investigation remains stalled and one of
the leading suspects in the case, François Compaoré, President Blaise
Compaoré's brother, has never been detained or charged.
On 28 November 2004, an RSF representative questioned President Blaise
Compaoré about the case during the closing press conference of the summit of
French-speaking countries, held this year in Burkina Faso's capital,
Ouagadougou.
"Total impunity appears to be the rule in Burkina Faso," RSF's
representative said. "The judge is free to interrogate whoever he wants. It
is not the president's role to meddle in judicial proceedings," President
Blaise Compaoré replied.
"You are right, Mr. President, it is not your role," RSF's representative
said. "If Burkina Faso's most senior officials had not meddled in this
investigation, it could have made some progress. However, with the public
assurances you have just given in the presence of French President Jacques
Chirac and the heads of state of other French-speaking countries,
investigating judge Wenceslas Ilboudo should finally be able to work
effectively on the case," RSF's representative added.
Until now, the investigation has been marked by repeated irregularities.
Impunity prevails and paralysis has taken hold.
In August 2000, three Presidential Guard soldiers, including Warrant Officer
Marcel Kafando, were convicted of kidnapping David Ouedraogo, a presidential
office employee, and torturing him to death. Ouedraogo had been suspected of
stealing money from François Compaoré, for whom he worked as a driver. He
died under torture a few days after being arrested by the Presidential
Guard. The president's brother is also one of Blaise Compaoré's advisers.
Zongo was investigating this case when he was murdered. In February 2001,
the state prosecutor charged Kafando with murder and arson in connection
with the Zongo case. Despite this serious charge and his being sentenced to
20 years in prison in the Ouedraogo case, Kafando continues to live
peacefully at home.
François Compaoré has never been charged in the Ouedraogo murder, although
he personally phoned Kafando and ordered him to arrest Ouedraogo. The
president's brother was only questioned once, in 2001, in connection with
the Zongo case.
RSF's representative tried unsuccessfully to arrange a meeting with Judge
Ilboudo during his November 2004 visit to Burkina Faso. A meeting was
arranged but the judge did not turn up, and he could not be reached by phone
thereafter.
RSF is marking the sixth anniversary of Zongo's murder by placing
announcements in the African press parodying an advertisement for a film
about an "unpunished crime in the French-speaking world," starring Blaise
Compaoré as the cover-up's author and François Compaoré as its beneficiary.
The ad has been sent to the main African newspapers and a poster version was
distributed in Ouagadougou during the summit.
RSF has also written to African Union Commission Chairperson Alpha Oumar
Konaré, asking him to intercede in an attempt to revive the investigation.
"We call on you to use all your influence so that justice may be rendered to
Norbert Zongo's family and to all the people of Burkina Faso, for whom his
death was a major blow to their own freedom," RSF said.
For further information, contact Léonard Vincent at RSF, 5, rue Geoffroy
Marie, Paris 75009, France, tel: +33 1 44 83 84 84, fax: +33 1 45 23 11 51,
e-mail: [email protected], Internet: http://www.rsf.org
The information contained in this alert update is the sole responsibility of
RSF. In citing this material for broadcast or publication, please credit
RSF.
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