Zimbabwe : la paralysie politique du gouvernement de coalition fait caler la nation

La transition du Zimbabwe vers un nouveau gouvernement démocratique demeure un défi difficile, étant donné la culture de corruption du régime actuel et l’intransigeance des militaires.

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Sokwanele

Bien que le sommet de la SADC en Angola a donné une lueur d’espoir à certains, beaucoup de Zimbabwéens trouvent difficile d’être optimistes concernant le futur immédiat et même le futur à moyen terme. La décision du SADC d’empêcher la ZANU-PF de tenir des élections éclairs, que tout le monde redoutait de voir sanglantes et qui, au mieux, nous laisseraient dans la même situation que celle que nous avons connue à la fin juin 2008. Il semble que le SADC nous ait sauvé d’une potentielle répétition de 2008 en 2012. Mais le chemin à suivre reste peu clair, obscurci par la possibilité de la persistance de la paralysie actuelle ou de l’extension de la violence.

"Paralysie" est le mot que chacun a sur les lèvres : paralysie politique du gouvernement d’unité nationale qui a entraîné la stagnation économique et un désespoir social persistant. Le processus interminable et inexcusablement coûteux de l’élaboration de la Constitution, sur lequel beaucoup avait parié - sûrement à tort - s’est arrêté. L’industrie reste paralysée. Pratiquement toutes les institutions paraétatiques dysfonctionnent. Après quelques promesses en 2010 et 2011, l’extraction minière est de nouveau en déclin suite à la menace de l’indigénisation.

L’agriculture a à peine eu le temps de récupérer de la redistribution des terres. Les violations du droit abondent cependant que la loi est appliquée sélectivement. Derrière tout ce désastre il y a la très lourde main de la ZANU-PF, un parti qui a été clairement rejeté par les électeurs en 2008, mais qui s’est accroché au pouvoir avec arrogance, mépris, cruauté et violence contre la volonté de la majorité de la population, et avec l’assistance de nos voisins qui ont poussé le Movement for Democratic Change (MDC) à partager le pouvoir avec les perdants.

Les Zimbabwéens sont fatigués, totalement et irrémédiablement, de la misère de leur vie quotidienne. Il est vrai qu’il y a une minorité de professionnels et d’hommes d’affaire qui peuvent faire les ajustements pour leur confort et il y a ceux qui ont décidé de s’accommoder de la ZANU-PF et adhèrent au népotisme. Mais pour la vaste majorité il y a peu de marge de manœuvre, pas d’échappatoire aux heures quotidiennes sans électricité, à la recherche constante d’eau potable, de l’argent pour l’écolage, pour le loyer, le ticket de bus, les quelques dollars pour acheter des habits européens de deuxième main. Pas de répit non plus en regardant les cultures qui se fanent dans les champs, des estomacs vides et des maladies qu’on n’a pas les moyens de soigner, des demandes journalières de pots de vin des fonctionnaires de toute nature.

Les Zimbabwéens sont fatigués, totalement las des politiciens dont le ventre s’arrondit et dont les véhicules deviennent de plus en plus grands, qui se pavanent dans leurs complets, s’insultent mutuellement et portent plainte les uns contre les autres, se chamaillent, se donnent en spectacle, tellement plein de leur propre importance qu’ils en deviennent objet de risée, de plaisanterie. Mais une plaisanterie sombre parce que les Zimbabwéens ne peuvent se permettre d’être trompés par ceux qu’ils ont élu.

Les partenaires de la coalition de la ZANU-PF ont à un moment inspiré un certain espoir, mais maintenant ils sont tellement affaiblis que la population les désigne encore sous le terme de "l’opposition". Bien qu’il serait injuste de mettre tout le monde dans le même panier, compte tenu qu’il y a des gens compétents qui font un effort dans une situation impossible, il y a néanmoins trop de manifestations de cupidité et de l’élitisme de la ZANU-PF au sein du MDC, particulièrement MDC-T, qui s’efforcent de s’occuper de leurs propres intérêts au lieu de ceux de la population. Souvent, ils ont l’air plus occupé à obtenir un véhicule ou des allocations pour eux-mêmes qu’autre chose. Le processus constitutionnel a fourni à nombre d’entre eux l’accès à des richesses. Ils sont encore plus discrédités par les dissensions internes qui secouent le parti et les irrégularités personnelles de Morgan Tsvangirai, lorsqu’il a "remplacé "sa femme, ont perturbé plus d’une femme.

Les politiciens sont élus pour fournir des solutions aux problèmes et le MDC a spectaculairement échoué à déloger la ZANU-PF ou de reprendre la balle au bond. Il semble perdre la partie lors de chaque escarmouche et ne manifeste aucune imagination pour éviter les écueils. Bien que la majorité des électeurs voterait sans aucun doute en faveur du MDC, ceci serait probablement plus un vote contre la ZANU-PF qu’un vote pour le MDC qui n’a même pas trouvé le moyen de communiquer efficacement ses préférences politiques.

Evidemment que la paralysie du gouvernement est principalement le fait de la ZANU-PF. En septembre 2008, lorsque le GPA a été signé, le scepticisme était de mise quant aux possibilités pour les deux membres du MDC de réaliser quoi que ce soit dans leur partenariat avec la ZANU-PF. Mais grâce à la pression de l’Afrique du Sud et du SADC pour former le GNU, ils n’ont guère eu le choix. Il était prévisible que la ZANU-PF fera usage de ce répit pour empêcher autant que possible une progression de l’économie qui pourrait être mise au crédit du MDC. Sans toutefois oublier de remplir ses coffres grâce à la manne des diamants. La ZANU-PF utilise son système de clientélisme pour s’assurer que personne n’ayant contracté une dette à son égard, pour une quelconque faveur, ne puisse accumuler la moindre richesse. Personne, hormis leurs adhérents, n’obtiendra le moindre contrat, adjudication ou licence. Ceci produit ce haut degré de corruption et assure également que de nombreux services fournis soient de mauvaise qualité parce qu’ils ne sont pas assurés par les meilleurs candidats. Ceux qui réussissent, mais ne sont pas prêts à danser au son de la flûte de la ZANU-PF, sont souvent contraints à l’exil d’où ils opèrent maintenant. Il y a de nombreux exemples dans les domaines de la presse, de la banque et des télécommunications.

Le programme d’indigénisation que la ZANU-PF promeut a maintenant remplacé la question de la terre comme programme qui doit à la fois lui gagner le soutien de nouveaux districts et frustrer l’opposition. Mal conçu, malhonnête et visant son enrichissement continu, il doit servir à consolider le népotisme et empêcher le MDC d’obtenir le moindre crédit pour une augmentation des investissements plutôt que pour une redistribution à la population. Si investissement il devait y avoir, l’économie s’améliorerait, au moins temporairement et tout le monde en profiterait. Mais alors le MDC apparaîtrait comme ayant réussi et pourrait aussi identifier de nouvelles sources de richesses à l’intérieur du pays qu’il pourrait utiliser pour sa propre promotion. Ce sont là les résultats que la ZANU-PF veut éviter.

L’indigénisation a aussi été utilisée pour attirer les jeunes et semble avoir réussi, dans une certaine mesure, à éroder le soutien au MDC. Ce qui serait de bonne guerre, si elle était raisonnablement appliquée, d’équilibrer les intérêts des différentes parties. Mais dans les mains de la ZANU-PF, il ne faut pas s’attendre qu’elle sera légitime dans sa nature ou dans son impact.

Ainsi, les tentatives de la ZANU-PF de contrôler l’économie ont partiellement pour objectif d’amasser des richesses pour eux-mêmes, en partie pour améliorer leur capacité de népotisme et aussi pour garantir l’échec du MDC au gouvernement. Selon leur compréhension, le pouvoir politique ne provient pas du consentement délibéré de la population mais du contrôle des ressources de la nation et des activités économiques. Ils doivent tout contrôler. A défaut leurs rivaux construiront leur propre système de clientélisme pour les défier.

Mais ce qu’il y a de plus effrayant et de mauvais augure pour l’avenir, c’est l’escalade de la violence à l’encontre de tous les éléments de l’opposition qui ne peuvent être séduits. Le comportement des gangs à Mbare et plus récemment à Epworth, soutenus par la ZANU-PF, qui s’efforcent d’éliminer physiquement ceux qui ne les suivent pas, est un signe clair que la ZANU-PF n’a pas l’intention de jouer franc jeu dans une élection à venir, que ce soit cette année ou la prochaine. La ZANU-PF continue donc de détruire tout espoir résiduel que le MDC pourrait faire usage de sa position au gouvernement pour reconstruire l’économie ou de préparer une transition significative vers la démocratie. Elle corrompt délibérément le processus d’élaboration de la Constitution, acceptant une section un jour pour la rejeter la semaine suivante. Elle continue d’exercer la violence, de faire mauvais usage des forces de police, du système judiciaire et des forces armées pour intimider la nation et harceler et expulser les figures de l’opposition.

Dans ce contexte, la décision du SADC d’interdire à la ZANU-PF d’organiser des élections aussi longtemps que le système et le secteur de la sécurité n’auront pas été réformés, empêche cette dernière de réaliser son dessein qui consiste à reprendre le pouvoir total par la violence. Mais la perspective de sortir de l’impasse par des élections libres et justes est lointaine, compte tenu des signes répétés qui disent que la ZANU-PF ne permettra pas aux réformes requises de se réaliser. Nous semblons donc être dans un cul-de-sac, raison pour laquelle les perspectives apparaissent tellement sombres.

Se pourrait-il que la lutte pour le pouvoir interne à la ZANU-PF pour la succession de Mugabe puisse être une source d’optimisme ? Peut-être. Mais pas nécessairement. L’étonnante vitalité pour un homme de l’âge de Mugabe peut être attribuée à sa propre persévérance et obstination à s’accrocher au pouvoir. Malgré sa santé chancelante, il a réussi à continuer à mener sa barque pendant une année encore. Mais il ne peut pas durer éternellement. Le jour de son effondrement final et de son incapacité à poursuivre son mandat ne doit pas être très loin. Son absence de l’équation changerait-elle quelque chose ? Il est certain que la rivalité à l’intérieur du parti s’intensifie et est réactivée dans chaque province au cours des élections à l’intérieur du parti. Toutefois, chaque vœu pieux pour dire que la ZANU-PF pourrait être invalidée par ces rivalités doit être soigneusement examiné. Ceux qui voient une scission du parti et l’aile plus "modérée", sous la conduite de la vice-présidente Joyce Mujuru, rejoindre une nouvelle coalition avec Morgan Tsvangirai, suite à une élection pacifique, entrevoient une route de sortie praticable, mais malheureusement, au jour d’aujourd’hui, ils font l’effet de doux rêveurs.

Il est plus probable que l’armée intervienne pour mettre un terme au pourrissement de la ZANU-PF et la remise en ordre du"parti de la libération". Elle n’a nul besoin de mettre en scène un coup d’Etat classique pour accéder au pouvoir. Ayant rétabli la discipline au sein du parti, il lui suffirait de continuer à résister à tous types de réformes et à rester au pouvoir avec un recours à la violence si le SADC devait insister pour des élections. Plusieurs officiers de rang intermédiaire ont déjà fait savoir ouvertement leur détermination à ne pas permettre à quiconque de gouverner le Zimbabwe, hormis la ZANU-PF et nous ignorerions ces voix à nos risques et périls. Ils pourraient exercer le pouvoir en prenant le contrôle du sommet de la ZANU-PF et d’autres sont déjà prêts à se présenter à des élections parlementaires, s’assurant ainsi d’une puissante influence au cours de cette législature. Quelque 78 d’entre eux ont déjà laissé entendre qu’ils souhaitent devenir membres du parlement. Comment les simples soldats réagiraient à une telle situation est une totale inconnue. Il est généralement supposé que la majorité soutient le MDC, toutefois il n’y a pas de tradition de mutinerie dans les forces armées du Zimbabwe et ce serait certainement un résultat inopportun.

Toute prévision qui s’efforce d’entrevoir ce que sera l’après-Mugabe ne devrait pas compter sur l’effondrement de la ZANU-PF et doit nécessairement intégrer l’idée de ce que les militaires peuvent faire. Ce n’est que maintenant qu’il apparaît de plus en plus clairement qu’au cours de ces journées électorales cruciales de mars 2008 ce sont les militaires qui ont empêché une passation du pouvoir en douceur au MDC, lorsqu’il était évident que ce dernier avait triomphé au parlement et que Tsvangirai avait battu Mugabe.

De nombreux observateurs suggèrent que des élections aboutiraient à une autre impasse qui résulterait en un second GNU. Si même les militaires permettaient une telle situation, une fois de plus, il est certain qu’ils garderont le contrôle sur tout le secteur de la sécurité ; ce qui ne représenterait aucun progrès. Ne serait-il pas possible toutefois d’avoir une nouvelle élection dans laquelle une opposition combinée balaierait une ZANU-PF ? Possible, certainement, mais fort peu probable compte tenu de la détermination des militaires à assurer la victoire à la ZANU-PF. Les violentes attaques, dont les supporters du MDC ont été les victimes dans différentes parties du pays, devraient avertir quiconque croit qu’une élection pacifique sous la gouvernance du ZANU-PF est possible au cours des mois ou des années à venir.

Ainsi donc le scénario qui se dessine pointe de plus en plus vers un grand rôle pour l’armée, faisant trébucher tout progrès vers une authentique démocratie ou une croissance économique significative qui pourrait soulager des millions de Zimbabwéens qui luttent pour leur survie. Comme les pauvres gens de Canterbury dans les écrits de T.S Eliot, ils se sentent impuissants, des observateurs qui attendent, vivant partiellement cependant que l’archevêque et le roi jouent à leurs jeux de pouvoir mortels qui détermineront le sort de tous.

Dans l’intervalle, la lutte pour la survie continue. Les files d’attente à la frontière s’allongent, d’aucuns essayant d’échapper aux difficultés pour survivre au Zimbabwe, cependant que d’autres suent sang et eau pour un profit minimal en faisant du petit commerce transfrontalier. Ils doivent nourrir leur famille par n’importe quel moyen, peu importe les humiliations de la part des Sud-Africains qui les méprisent bien qu’ils leur extorquent leur peu d’argent en exigeant des pots de vin.

Les écoles sont généralement ouvertes, payantes mais un grand nombre d’entre elles dysfonctionnent ; ce qui contribuent à une dégradation du taux d’alphabétisation. Ceux qui parviennent au certificat luttent pour obtenir une place dans l’éducation tertiaire et ceux qui parviennent à une formation supérieure ne trouvent pas d’emploi. Avec les services médicaux en ruine qui, bien qu’inefficaces demeure hors de la portée de nombreuses personnes en raison de leurs coûts, de nombreux Zimbabwéens continuent de mourir de maladies qui seraient pourtant traitables parce que les médicaments et les équipements ne sont pas disponibles. La radiothérapie qui était disponible dans les hôpitaux centraux gouvernementaux n’est généralement pas disponible en raison de panne mécanique ou de manque d’intrants. La même situation prévaut pour la chimiothérapie. Les malades du cancer n’ont que peu d’option hormis la chirurgie. Ceux qui requièrent des médicaments anti-rétroviraux pour le VIH ont commencé à découvrir que les médicaments nécessaires à leur traitement sont souvent indisponibles ou qu’il y a pénurie. Pour des particuliers, ces médicaments ont souvent des prix prohibitifs. Il s’en suit que l’espoir des patients VIH positif, qui avait prévalu au cours des années précédentes, s’évapore.

Les Zimbabwéens se sont acquis une réputation pour "faire des plans" par le biais desquels ils s’adaptent à toute nouvelle réalité et d’une certaine façon continuent de survivre, même si c’est à un niveau toujours plus bas de confort et de joie de vivre. Le problème est que ces plans sont pratiquement toujours centrés sur les individus ou, au mieux, sur la famille. Et plus souvent, les stratégies de survie d’une personne s’exercent au détriment de quelqu’un d’autre. Les policiers mal payés survivent en tyrannisant les automobilistes, les vendeurs, les chauffeurs de taxi ou n’importe qui d’autres sur qui ils peuvent exercer leur pouvoir suffisamment longtemps pour lui extorquer un bakchich.

Le chauffeur de taxi qui se fait tondre par la police s’empressera de tondre son passager. Les enseignants compensent leur bas salaire en mettant la pression sur les parents qui gagnent moins qu’eux, pour qu’ils mettent l’argent sur la table pour les écolages. Et les enfants dont les parents ne paient pas sont harcelés sans pitié et souvent chassés de l’école. C’est connu que certains enseignants laissent leur classe aux mains d’élèves plus âgés pendant qu’eux-mêmes vont enseigner dans des écoles privées. La maltraitance dans les classes est courante et la relation de confiance est rompue.

Quiconque se trouve dans une position où il peut tirer profit de quelqu’un le fera. Que ce soit l’employé des douanes, l’expert lors des examens pour le permis de conduire, celui qui travaille dans le bureau des passeports ou l’employé dans un magasin. Ainsi les Zimbabwéens s’efforcent de survivre selon la règle du chacun pour soi, cependant que le pays s’effondre. Aussi longtemps que la société ne retrouvera pas un sens de la communauté, où la préoccupation de l’autre prédomine, où la coopération a cours plutôt que le chacun pour soi, nous ne pouvons pas nous attendre à un progrès que ce soit dans la sphère politique, économique ou sociale.

Alors, que nous réserve le futur ? Y a-t-il quelque espoir pour que les Zimbabwéens échappent à leur marasme économique et à leur dysfonctionnement social ? Quelques tentatives d’investissement pourraient entraîner un certain mouvement économique, créer quelques emplois supplémentaires et améliorer la circulation de plus d’argent. Un de ceux-là est l’investissement ESAR qui réhabilite ZISCO, si seulement le ministre des Mines voulait bien arrêter ces petits jeux politiques. Un autre est l’élargissement de la route principale entre Plumtree et Mutare qui représente un énorme investissement. Plusieurs autres investissements attendent la sortie de l’impasse de l’indigénisation. Les mines de diamants livrent nos ressources naturelles mais, clairement, la majeure partie du profit est accaparée par des particuliers liés à la ZANU-PF et ne profite pas à l’ensemble de la nation. L’agriculture qui doit être au cœur de notre économie a réussi un certain renouveau dans la production du tabac, mais ne pourra pas progresser aussi longtemps que la question de la propriété de toutes les terres redistribuées ne sera pas résolue.

Des travaux de recherche préparatoires ont été conduits pour des audits et des prises de décisions, mais ces décisions ne pourront être prises avec un gouvernement qui a deux têtes dont chacune va dans une direction opposée. La manufacture aussi dépend des matières premières provenant de l’agriculture et de l’extraction minière et de la résolution de la question de l’indigénisation. Bien qu’une diminution du harcèlement du secteur du commerce informel pourrait aider, une économie revitalisée ne peut guère être basée sur une résurgescence des activités informelles qui peuvent produire un certain revenu mais pas de sécurité.

La clé de tout cela est bien sûr la résolution de l’impasse politique. Nombreux sont ceux qui croient que le MDC peut gagner des élections libres et justes malgré sa prestation peu brillante. Mais l’intransigeance de la ZANU-PF, soutenue par l’armée, rend une telle élection improbable. Le SADC a empêché la ZANU-PF de mener à bien sa stratégie qui voulait des élections immédiates, lesquelles auraient certainement étaient très sanglantes. Mais le SADC n’a pas le pouvoir de contraindre la ZANU-PF à mener à bien les réformes exigées par le GPA, lesquelles, selon le SADC, doivent prendre place afin de permettre des élections pacifiques. C’est donc l’impasse. Il est difficile de voir comment cette situation peut se résoudre dans un avenir proche par un changement en faveur d’une véritable démocratie suite à des élections pacifiques. Il est plus probable que nous allons continuer à vivre avec un espace politique caractérisé par des compromis partiels et des flambées localisées de violence dans lesquels les militaires et la ZANU-PF restent les acteurs principaux pour les temps à venir.

Et que deviennent la majorité des Zimbabwéens dans tout cela ? Il semble que de nouveau ils attendent un long et lent processus évolutif qui nous amènera vers le point où l’économie peut juste croître suffisamment pour commencer à apporter quelque profit à ceux qui n’appartiennent pas aux réseaux clientélistes. C’est une perspective déplaisante mais qui, de plus en plus, semble le plus probable. Il est peu vraisemblable qu’il y ait une solution rapide. Les individus devront avoir recours à leur propre ingéniosité et travailler durement pour se procurer un petit profit pour vivre et plus vite ils auront pris ce chemin, plutôt que d’écraser l’autre, plus tôt le Zimbabwe pourra renaître depuis la base.

CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS



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** Le texte de Mary Ndlovu, paru dans l'édition anglaise de Pambazuka News, a été traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger

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