Claude Ribbe

Deux cent vingt ans après l’abolition de l’esclavage, la République française aurait dû célébrer avec éclat cet anniversaire. Elle aurait dû le faire pour montrer que le racisme et la négrophobie qui ont exhibé leur odieux visage ces dernières semaines ne font pas partie des valeurs qui ont fondé la République française. Force est de constater que tel n’est pas le cas.

Dès que l’on affirme l’existence de race humaine, le racisme est là car on affirme forcément, du même coup, la supériorité de la «race» à laquelle on prétend appartenir. Dès que l’idée de race humaine apparaît, on a beau affirmer que les races sont égales, l’affirmation implicite que certaines races sont plus égales que d’autres est sous-jacente.

Le 10 mai, Journée de commémoration de l’esclavage en France est souvent consternante. Les descendants d’esclaves ne peuvent être représentés que par leurs associations, lesquelles sont ouvertement méprisées des politiques de tous bords qui n’y voient que des instruments électoraux.

Ce livre rappelle une page noire de l’histoire de France que d’aucuns voudraient enfouir dans le replis de l’oubli. Mais il demeure que la barbarie de ce qui a été perpétré en Guadeloupe et en Haïti sur ordre de Napoléon était sans précédent en 1802.

Les médias français et une poignée de plumitifs racistes et négrophobes qui ne sauraient pas situer le Venezuela sur une carte muette, pérorent depuis des lustres contre Chavez. Que personne ne s’y trompe : le mépris affiché contre Chavez est lié à ses origines indiennes et afro-vénézuéliennes

Il est bien difficile de réussir un film sur l’esclavage. Force est de reconnaître que Tarantino y est parvenu. Son film « Django unchained » met en valeur, d’une manière très originale, toute la dignité d’un homme - peu importe sa couleur - dont la liberté, jusque dans l’esclavage, ne peut être brisée. C’est un appel très clair à la révolte.

ISF

Dans le scandale du 14 mai, Dominique Strauss Kahn a tout perdu : l’honneur et la carrière politique entre autres. N’empêche, en «homme fort» parmi les puissants de ce monde, l’ancien patron du FMI ne manque rien de ce qui permet de faire triompher «l’attitude désinvolte d’un justiciable sûr d’être supérieur aux autres», comme le souligne Claude Ribbe.

L’affaire Dominique connaît dans certains milieux, en France, un effet à rebours. Accusé d’avoir violé une employée d’hôtel d’origine africaine à New York, l’ex-patron du FMI est ainsi présentée comme victime d’un «complot». Une attitude contre laquelle s’élève Claude Ribbe, qui lance cette pétition.

O T

Plus de sept ans après avoir été enlevé en pleine nuit par un commando des forces spéciales de l’Amérique de George Bush, aux ordres de Luis Moreno, chef de la CIA à Port-au-Prince, Jean-Bertrand Aristide, premier président démocratiquement élu de l’histoire d’Haïti, rentre enfin au pays.

Sept ans après son renversement, l’ancien président de Haïti, Jean-Bertrand Aristide, continue de vivre les rigueurs de l’exil. «Sept années pendant lesquelles il a pu compter ses amis». Claude Ribbe qui s’en réclame estime qu’il est temps de mettre un terme à cette injustice dont souffre celui que «les manipulations, les forces d’occupation, les élections truquées, les assassinats, les mensonges d’une certaine presse, n’ont jamais effacé le souvenir».

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