Samir Amin

Mandela et son successeur Thabo Mbeki avaient opté pour la modération et renoncé à engager la transformation immédiate des structures de la propriété, toujours dominées par le capital international. La lutte continue. Le peuple travailleur d’Afrique du Sud est désormais engagé avec fermeté dans la poursuite de son combat pour son émancipation sociale et économique.

GFMD

Le projet auquel nous voudrions contribuer est celui d’une utopie créatrice. On peut, si l’on veut donner un nom à cet avenir, à cette perspective, en anglais, dire « value based development », ou encore un développement fondé sur un corpus de valeurs morales, éthiques, sociales qui intègrent la démocratie, la liberté et l’égalité, la solidarité etc. Pour moi, cela s’appelle le « communisme », celui que Marx avait imaginé.

O R

En Egypte, les Américains ont accepté et soutenu l’armée et le nouveau gouvernement. Ils ont également essayé de faire pression pour ramener l’islam politique réactionnaire, non par les Frères musulmans mais par les Salafistes. C’est là le plan américain qui ne consiste pas à aider l’Egypte à sortir de la crise, mais bien de faire usage de la crise pour détruire davantage. Parce qu’ils considèrent l’Egypte dangereuse, étant le premier pays émergent depuis le début du 19ème siècle.

M M

La chute de Morsi était attendue. En effet, le gouvernement des Frères musulmans poursuivait la même politique réactionnaire que celui de Moubarak, et même de façon plus destructrice pour la majorité des classes populaires.

Z N

La Chine a jusqu’à présent résisté aux discours et aux pressions continus exercés sur elle pour lui faire abandonner la gestion du yuan par l’Etat chinois (le gouvernement et la Banque Centrale de Chine). C’est grâce à cette résistance que la Chine est parvenue à enregistrer les plus forts taux de croissance du monde, d’une manière continue. Il n’y a aucune raison pour que des changes flexibles favorisent la croissance du commerce extérieur. Pourquoi la banque Hsbc propose-t-il le contraire ...lire la suite

Les bénéficiaires majeurs du système dit commerce équitable ne sont pas les paysans concernés. Les bénéficiaires réels appartiennent à deux catégories d’agents d’intervention économique. D’abord les traders et les chaines de distribution, ensuite la nébuleuse des « ONG » – des agents qui promeuvent ce commerce. Parmi eux les individus qui, en toute bonne conscience, sont parfaitement honnêtes se comptent certainement en grand nombre.

Comme tous les autres, le peuple malien est confronté au même défi : construire une force sociale et un Etat capables de s’engager sur la voie de la démocratisation associée au progrès social, définie dans le cadre d’un projet souverain qui contraindrait l’impérialisme mondialisé à en accepter les conditions.

Ce bref commentaire, qui vient en complément d’écrits plus étoffés de l’auteur, ne se veut ni provocateur, ni polémique. Je veux seulement mettre les points sur les i. Je rappelle donc, dans une forme brève, ce que j’ai écrit et répété : je n’y discute pas « d’un Islam politique moderne possible qui serait démocratique », mais des partis qui existent sur le terrain et se revendiquent de l’Islam. Je ne discute pas davantage – et encore moins – de l’Islam comme religion.

La guerre du Sahara doit être gagnée, les Islamistes éradiqués dans la région et le Mali restauré dans ses frontières. Cette victoire est la condition nécessaire, mais elle est loin d’être la condition suffisante pour une reconstruction ultérieure de l’Etat et de la société du Mali.

« La pensée économique néoclassique est une malédiction pour le monde actuel. » Samir Amin n’est pas tendre pour plusieurs de ses collègues économistes. Et encore moins pour la politique des gouvernements. « Economiser pour réduire la dette ? Des mensonges délibérés » ; « Régulation du secteur financier ? Des phrases creuses. » Il livre son analyse au scalpel de la crise économique dans cette interview avec Ruben Ramboer

Pages