Rwanda : Pourquoi les déplacés ne veulent-ils pas rentrer ?
La peur : «Nous ne pouvons pas aller cohabiter avec ceux qui ont tué les nôtres sous nos yeux». Ou encore : «Qui viendra à mon secours si jamais l’entourage hutu m’attaque ?» Telles sont les phrases qui reviennent, traduisant une certaine paranoïa, brandies par les déplacés pour justifier leur refus de regagner les collines d’origine. Pour l’autre partie, les Hutu, derrière ce refus, il y a d’autres raisons: «des déplacés ont du sang sur leurs mains également. Souvenez-vous que juste après 1993, traverser un camp des déplacés était synonyme de suicide». Autre facteur, moins négligeable, est beaucoup plus économique : au fil du temps, les sites se sont de plus en plus constitués en petits centres de négoce. Des écoles et des hôpitaux y ont été construits.