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Déclaration à l’occasion du 27e anniversaire de l'assassinat de Thomas Sankara

Vingt-sept ans après l’assassinat du président Thomas Sankara, les libertés fondamentales des Burkinabés sont bafouées. Les valeurs éthiques, fondements de la révolution du 4 août 1983, ne sont plus d’actualité pour les gouvernants. Malgré la situation désastreuse qu’endure te peuple burkinabé, le régime de Biaise Compaoré veut se maintenir à tout prix au pouvoir.

Mesdames. Mesdemoiselles, Messieurs, chers camarades.

Nous voilà encore réunis pour le 27ème anniversaire de l’assassinat du Président Thomas Sankara et de ceux qui sont tombés ce jour, 15 octobre 1987 avec lui. Cet acte odieux a été suivi par tant d’autres crimes crapuleux qui ont marqué les esprits tant à l’intérieur du Burkina qu’au-delà de nos frontières.

Vingt-sept ans après l’assassinat du président Thomas Sankara, les libertés fondamentales des Burkinabés sont bafouées. Les populations, dans leur majorité, sont au chômage. Leurs besoins essentiels ne sont pas satisfaits : nourriture, eau, électricité, logement, éducation, habillement et santé.

Le peuple ne se fait plus d’illusion sur des politiques qui mettent en péril le développement et la réputation du Burkina.

En outre, les valeurs éthiques, fondements de la révolution du 4 août 1983, ne sont plus d’actualité pour les gouvernants. Contrairement à la période de la révolution, le régime en place ne joue pas de rôle significatif dans la compréhension des vrais enjeux de l’intégration nationale, africaine ; et plus généralement, de la globalisation de l’économie mondiale. Enjeux qui se déclinent à différents niveaux tels que le développement durable (dégradation de l’environnement et disparition des ressources), la recherche-développement, la formation, la promotion de la culture, l’émancipation de la femme, la lutte contre les inégalités, la promotion du partenariat et de la solidarité aux plans national, continental et international.

Malgré la situation désastreuse qu’endure te peuple burkinabé, le régime de Biaise Compaoré veut se maintenir à tout prix au pouvoir en modifiant l’article 37 de la Constitution.

Face à ce nouveau défi, le peuple burkinabè a décidé, dans son écrasante majorité, majorité, de résister par des marches qui sont l’expression du rejet de la politique mise œuvre, de la désapprobation tant de la mise en place d’un Sénat que de la modification de l’article 37 de la Constitution.

Ces marches sans précédent, sont la traduction de la lassitude du peuple par rapport à la politique du Cdp dont l’échec n’est plus à démontrer.

En effet, ce régime a créé un Burkina à deux vitesses où une minorité est de plus en plus riche alors que la majorité du peuple crève dans la misère. La colère du peuple burkinabé qui gronde est largement justifiée. Au lieu de répondre aux requêtes du peuple, le régime semble opter pour l’impasse politique. Tout en sachant qu’une telle option peut être de nature à provoquer une conflagration qui pourrait avoir des conséquences néfastes pour le pays et pour la sous-région déjà plongée dans des conflits interminables.

Le peuple doit rester vigilant tout en préparant le changement Notre priorité aujourd’hui est la paix, la vraie démocratie et le développement pour un Burkina prospère. Pour notre pays, le véritable enjeu est l’organisation d’élections libres et transparentes avec des partis qui proposent une véritable alternative à notre peuple. Alternative assise sur des valeurs éthiques et sur la réconciliation des fils et des filles du Burkina.

Pour terminer, j’en appelle au rassemblement des sankaristes et de toutes les forces progressistes qui aspirent au changement pour le mieux être des burkinabés.

La patrie ou la mort nous vaincrons !

Madame Mariam SANKARA
Montpellier, le 14 Octobre 2014

CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS



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** Mariam Sankara est la veuve de Thomas Sankara (Source : http://thomassankara.net/spip.php?article1672)

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