Pambazuka News lance un appel à contributions pour évaluer à quel point l'Union africaine (Ua) a promu et protégé l'unité de l'Afrique dans l’actuel monde globalisé.
La création de l'Ua en 2002, en tant que successeur de l'Organisation de l'unité africaine (Oua), apparaissait à de nombreux analystes des affaires africaines comme une forte détermination des dirigeants africains à traiter des questions liées à la gouvernance au développement économique et social, parmi d'autres auxquelles l'Oua avait été incapable de répondre pleinement. Au moment où nous attendons avec impatience la célébration de la 53e Journée de libération de l’Afrique, le 25 mai 2016, et 14 ans après que la transformation de l'organisation continentale pour passer de l'Oua à l'Ua, il est intéressant d'analyser si les dirigeants africains ont tenu leur promesse de «promouvoir l'unité, la solidarité, la cohésion et la coopération entre les peuples d'Afrique et États de l'Afrique».
Le préambule de l'Acte constitutif de l'Union africaine montre clairement que, à la création de l'Ua, les dirigeants africains étaient conscients des liens étroits entre l'organisation continentale et le mouvement panafricain. Au point qu’on pouvait faire valoir que l'Ua était une représentation du panafricanisme au 21e siècle. En outre, les diverses chartes, conventions et protocoles de l'Ua pouvaient également être considérées comme des valeurs et des principes du panafricanisme au 21e siècle.
Ces chartes et protocoles présentent clairement la position de l'Afrique (ou ce qui devrait être la position de l'Afrique) sur un certain nombre de secteurs critiques, allant de l'agriculture à l'environnement, en passant par la gestion des ressources naturelles, les droits individuels et communautaires, la participation des citoyens dans la gouvernance, la santé et l'assainissement, ainsi que la sécurité dans les relations avec les autres continents. La question cruciale qui reste est de savoir, dès lors, si les dirigeants africains font ce qui leur est demandé pour aller au-delà de ces chartes, conventions et protocoles et commencer à montrer des résultats dans la vie des populations africaines.
Par exemple, sur les questions de droits des individus et des communautés, comment l’Union africaine peut-elle prétendre les avoir promu et protégé alors qu'elle est restée muette sur le cas récent des manifestations de rue des Oromo en Ethiopie ?
Comment pouvons-nous dire que l'Ua travaille à la promotion de la solidarité, de la cohésion et de la coopération entre les peuples d'Afrique alors qu'elle n'a pas fait assez pour intervenir dans des pays tels que le Burundi, la République démocratique du Congo, l'Egypte et le Soudan du Sud au cours des diverses crises qui les ont secoués ?
Si l'Ua est la représentation actuelle du panafricanisme, ne devrait-elle pas davantage concentrer ses efforts dans la lutte pour l'émancipation sociale, culturelle, économique et politique totale de tous les Africains ?
Si tel n’est pas le cas, les voix progressistes en Afrique et dans la Diaspora ne devraient-ils pas commencer à travailler à l'établissement d'une autre organisation continentale qui est véritablement centré sur les peuples ?
On pourrait faire valoir que le fondement philosophique de l'Ua devrait être l’Ubuntu ; cela signifierait que l'Ua ne peut garder le silence pendant que d'autres Africains sont tués, exilés ou déplacés de leurs foyers et de leurs communautés ou simplement privés de leurs droits fondamentaux. De même, le processus actuel de prise de décision de l'Ua, où les grandes décisions sur les affaires africaines, par des chefs d'État et de gouvernement dont certains trainent des dossiers douteux en matière de leadership dans leurs pays respectifs, n'inspire pas confiance aux peuples africains que l'Ua offre une véritable représentation du panafricanisme au 21e siècle.
Sur la base de ce court background, Pambazuka News ouvre une série d'angles sur lesquels vous pouvez contribuer à la réalisation d’une édition spéciale. De même, toute autre analyse que vous pourriez apporter à l’important débat sur le fait de savoir si l’Ua est en train de promouvoir et de protéger l'unité des peuples africains dans la monde globalisé actuel serait la bienvenue.
Les articles pourraient ainsi tenter de répondre aux questions soulevées ci-dessus, mais aussi aux questions ci-dessous:
- L'Ua est-elle l’institution idéale pour promouvoir et protéger l'unité de l'Afrique?
- L'Ua peut-elle être fondamentalement restructurée pour devenir une institution véritablement axé sur les préoccupations des peuples africains ?
- Quel rôle peut jouer la diaspora africaine pour renforcer ou réformer l'Ua ?
- Comment l'Ua peut-elle prétendre faire la promotion de l'unité de l'Afrique tandis que ses Etats membres sont opposés à l’idée d’un continent sans frontière ?
- Que faut-il faire pour que l'Ua et ses Etats membres aillent au-delà des chartes, conventions et protocoles?
- Si l'Ua devait être restructurée, quelle forme devrait prendre la nouvelle institution ?
- L'unité des peuples africains est-elle encore possible dans ce monde globalisé ?
DATE LIMITE DE SOUMISSION DES ARTICLES : Lundi 9 mai 2015.
LONGUEUR DES ARTICLES : Les articles doivent être rédigés dans Microsoft Word, Times New Roman, taille 12 et se situer entre 1000-3000 mots
Soumettre une courte biographie de deux lignes à la fin de votre article et l'envoyer à :
Ce numéro spécial de Pambazuka News sera publié le 19 mai 2016.
- Identifiez-vous pour poster des commentaires
- 1757 lectures