Toute initiative allant dans le sens d’aider l’Afrique à résorber son déficit énergetique devra passer effectivement par des solutions innovantes et, plus important encore, par des options qui soient durables d’un point de vue social et environnemental.
Durant ces deux dernières décennies, la plupart des pays africain font face à un déficit energétique chronique. Cette situation se manifeste par des délestages réguliers aux conséquences sociales et économiques désastreuses. . (1)
D’après le rapport 2014 de l’ USAID Power Africa annual report, “il y 1.2 milliards de personnes sur la terre vivant cette situation et la moitié d’entre elles vivent en Afrique Subsaharienne. Dans cette région, le taux moyen d’accès à l’électricté est de 30%.» En outre, selon le président de la Banque africaine de développement qui s’exprimait cette semaine sur la question , “plus de 645 millions d’Africans n’ont pas accès à l’électricité – et 700 millions sont privés d’energie proper pour cuire les aliments, dont 600 000 meurent chaque année à cause de pollutions internes liées à l’usage de combustibles provenant de la biomasse pour faire la cuisine. Ceci pour un continent qui compte pour 16% de la population mondiale et dont 53% de toute cette population ne dispose pas d’électricité dans le monde .” (2)
Cependant, malgré ce sombre tableau, l’Afrique dispose d’assez de soleil, de potential hydro-électrique, de ressources energetiques géothermiques, d’importantes réserves en gaz naturel et d’assez de vent pour régler ces défis et aider à bâtir de l’énergie durable.
L’Afrique a donc besoin de solutions urgentes et solides pour réduire son gap en énergie et en infrastructure. Mais l‘accès à l’électricité signifie égalemant l’accès aux opportunités et à plus de chance pour les populations et l’émergence économique . (3)
Dans cette optique, le Deuxième sommet ‘Développer l’energie pour l’Afrique’’, durant lequel la plupart des participants viennent du groupe des investisseurs et des milieux bancaires, pourrait jouer un rôle important dans la réalisation du développement future de ces potentialités.
Dans cette perspective, les dirigeants africains qui vont participer à ce sommet auront une excellente opportunité d’interagir avec un panel d’investisseurs publics et privés, y compris des représentants de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et de la nouvelle banque de développement Brics.
Malheureusement, la persistence des coupures d’électricité et leurs conséquences ont souvent amené les leaders africains, avec le soutien financier des Banques Multilatérales de Développement et autres banques commerciales à se tourner vers des options d’energie sales comme la construction de centrales à charbon polluantes et engendrant d’importants coûts financiers.
Considérerant que ces pojet génèrent souvent des impacts négatifs sociaux et environnementaux énormes, et des menaces sur la santé et le bien-être des communautés hôtes, les organisations de la société civile africaines ci-dessous, signatauires de cette présente Déclaration, souhaiteraient exprimer ici leurs inquiétudes sur les choix technologiques pour ‘’électrifier l’Afrique’’. Les organsations signataires attirent donc l’attention des participants et des organisateurs de ce sommet, particulièrement les ministres africains, le gouvernement américain, la Banque mondiale, la Banque africaine de Développement et la nouvelle banque de développement Brics, afin d’assurer que les discussions durant ce sommet prennent en compte l’accès aux énergies propres pour les populations pauvres et marginalisées, ainsi que les nouveaux thèmes critiques tels que les changements climatiques, les Droits de l’homme et les droits des peuples autochtones.
Ainsi, nous, organisations de la société civile africaine, partageons la forte conviction que toute initiative allant dans le sens d’aider l’Afrique à résorber son déficit énergetique devra passer effectivement par des solutions innovantes et, plus important encore, par des options qui soient durables d’un point de vue social et environnemental.
Ainsi, les organisations ci-desous, membres de la société civile africaine, interpellent :
- Les gouvernements africans pour qu’elles améliorent leurs politiques d’Evaluation de l’impact social et environnemental dans le sens de mieux prendre en charge l’impact des projets de développement sur les communautés locales. Cela pourrait se faire à travers une participation active, démocratique et authentique des communautés hôtes. Et cela aurait l’effet de réduire les chances de corruption et augmenter les possibilités de toucher toutes les personnes affectées ;
- Les gouvernements à respecter et à renforcer leurs cadres juridiques d’une façon compatible avec les résolutions de la Commission africaine des Droits de homme et des peuples qui stipule que «toutes les mesures nécessaires doivent être prises par l'État pour assurer la participation, y compris le consentement libre, préalable et informé des communautés , dans la prise de décisions liées à la gouvernance des ressources naturelles".
- Les banques comme la Banque mondiale et la nouvelle banque de développement Brics à se doter de solides protections sociales et environnementales, capables de protéger les communautés vivants dans les zones de mise en oeuvre des projets d’infrastructures et énergetiques qu’elles financent,
Les organisations de la société civile africaine ci-dessous exigent enfin des organisateurs et participants de ce sommet de :
- Mobiliser davantage d'investissements pour le secteur de l'énergie qui favorisent l'indulgence de la communauté locale. Cela donne à la communauté locale l’occasion de participer au processus d'investissement. En effet, la plupart de ces communautés locales sont expulsés, déplacés ou harcelés dans le processus d'acquisition des terres lors de l’éxécution de ces projets. Pour éviter cela, la communauté locale peut donner des portions de leurs terres à titre de capital de participation de la communauté et par conséquent, partager les bénéfices avec le projet ;
- Promouvoir les solutions énergétiques qui sont accessibles, répondent aux besoins de développement des populations pauvres et vulnérables qui accueillent ces projets et respectent tous les droits humains de ces dernières ;
- Promouvoir la recherche sur les énergies géothermiques et mobiliser des fonds pour des projets communautaires géothermiques afin que les communautés puissent lancer elles-mêmes des projets axés sur la communauté d'accueil ;
- Assurer l’implication et la participation de la société civile et des communautés locales dans la discussion sur le développement des projets par le biais de consultations obligatoires. En effet, la participation des communautés locales dans les projets de technologie d'énergie renouvelable telles que les micro/petits projets énergetiques comme les têtes de puits géothermiques, l’énergie solaire et éolienne peut augmenter la sécurité énergétique et atténuer les impacts négatifs sur la communauté locale ;
- Et enfin, exclure du ‘’Power Africa initiative’’ les options de conception et de financement de projets basées sur les combustibles fossiles polluants comme le charbon.
NOTES
1) “Africa is known for the darkness of its towns and cities. Kids go to school and cannot learn well because there is no electricity. Lives are at great risks in hospitals because there is no electricity. Small businesses, which account for over 90% of the private sector, cannot operate optimally. Africa loses about 4% of its GDP to lack of electricity” - Remarks of AfDB’s President at the World Social Forum in Davos on 25 January 2016.
2) Remarks of AfDB’s President at the World Social Forum in held in Davos on 25 January 2016.
3) Andrew M. Herscowitz (USAID) in his letter in the USAID annual report 2015
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** Ont signé cette présente déclaration, les organisations figurant sur la liste ci-après :
1. Lumiere Synergie pour le Developpement (Lsd), Senegal;
2. Jamaa Resource Initiatives, Kenya;
3. Citizens for Justice-(Cfi), Malawi;
4. African Resource Watch (Afrewatch), Democratic Republic of Congo;
5. Foundation for the Conservation of the Earth (Focone), Nigeria;
6. Jeunes Volontaires pour l'environnement, Togo;
7.Foundation For Environmental Rights, Advocacy & Development (Fenrad), Nigeria;
8. Worldview, Gambia;
9. Mazingira Network (Manet), Tanzania;
10. Studies Monitoring and Support for Social and Environmental Responsibility (Oearse), Democratic Republic of Congo;
11. Justicia, Democratic Republic of Congo;
12. The Congolese Civil Society Watch for the Minerals of Peace in Oscmp/Rdc, Democratic Republic of Congo;
13. Green Development Advocates (Gda), Cameroon;
14.Human Rights Council, Ethiopia;
15.Narasha Community Development Group, Kenya;
16.Ong Mer Bleue, Mauritanie;
17. Gared, Togo
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