L’Etat d’urgence décrété dans ce pays aux lendemains des sanglantes répressions de la police et de l’armée, laisse apparaître de pires craintes quant à la violation des droits de l’Homme. Cette situation est dénoncée par la Raddho, qui appelle à revenir aux espérances nées de la révolution qui a renversé Moubarak.
La Rencontre africaine pour la défense des Droits de l’homme (Raddho) exprime sa profonde tristesse et son indignation face à la répression disproportionnée, aveugle et sanglante menée par la police et l’armée contre les manifestants du coup d’Etat du 3 juillet 2013. La Radho note avec désolation, que pour des raisons à géométrie variable, cette rupture de l’ordre constitutionnelle a été accueillie de manière mitigée par la communauté internationale.
Cette posture de funambule de la communauté internationale, principalement des grandes puissances occidentales, mais aussi de l’Union africaine et de la Ligue arabe, face à la crise égyptienne, a singulièrement contribué à polariser le champ politique égyptien jusqu’à aboutir à l’irréparable. La Raddho estime que le peuple égyptien ne doit pas être victime d’une alternative sans issue entre laïcs et islamistes, dictature militaire contre dictature religieuse, mais qu’il se doit de retrouver les espérances de démocratie, de justice et de liberté nées de la révolution qui a renversé, en février 2011, le régime dictatorial d’Hosni Moubarak.
L’Etat d’urgence décrété dans ce pays aux lendemains des sanglantes répressions de la police et de l’armée, laisse apparaître de pires craintes quant à la violation des droits de l’Homme en ce sens qu’il permet la restriction de libertés et rappelle les années sombres des Tribunaux d’exception sous le défunt régime.
La Raddho observe avec regret et inquiétude que la révolution égyptienne tend à tourner au pire cauchemar avec un réel risque d’« Irakisation » du pays. Il revient aux Egyptiens de toutes confessions, politique et religieuse, au peuple égyptien dépositaire d’une plus riche et vieille civilisation, de prendre la mesure historique de leur responsabilité et d’éviter que le pays ne sombre dans un chaos généralisé. En considération de ce qui précède, la Représentation de la Raddho auprès des Nations Unies :
- Condamne énergiquement la répression aveugle et sanglante qui a fait plus de 600 morts et les actes de pillage des lieux de cultes des minorités chrétiennes coptes,
- Appelle au retour à l’ordre constitutionnel, sous le contrôle des institutions internationales appropriées,
- Demande la tenue d’une session spéciale du Conseil des Droits de l’homme sur la situation en Egypte et l’ouverture d’une enquête internationale pour faire toute la lumière sur le massacre des populations civiles,
- Demande la levée de l’Etat d’urgence conformément aux revendications et aspirations de la révolte de 2011,
- Invite l’ensemble des acteurs politiques égyptiens à un dialogue inclusif et sincère qui transcende le mortifère clivage forces militaro-laïques et forces extrémistes religieuses.
Enfin la Raddho invite également l’Union africaine, la Ligue Arabe, l’Organisation de la conférence islamique et le Conseil de sécurité des Nations Unies à la tenue en urgence d’un sommet extraordinaire sur l’Egypte.
Fait à Genève, le 17 août 2013
Représentation permanente de la RADDHO auprès des Nations Unies à Genève
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** Dr. Ibrahima Guissé est Représentant permanent de la Raddho ; Biro Diawara est chargé de programmes de la Raddho
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