Burkina : Ce que l'alphabétisation peut changer en faveur des femmes

Une fois qu’elles sont mises ensemble et engagées dans un projet collectif, on sent l’engagement des femmes et leur volonté de réussir. Mais leur détermination se heurte souvent à un obstacle, celui de l’analphabétisme. C’est une priorité aujourd’hui que d’alphabétiser les femmes dans nos langues locales.

Une fois qu’elles sont mises ensemble et engagées dans un projet collectif, on sent l’engagement des femmes et leur volonté de réussir. Mais leur détermination se heurte souvent à un obstacle, celui de l’analphabétisme. C’est une priorité aujourd’hui que d’alphabétiser les femmes dans nos langues locales. Les activités génératrices de revenues s’en portent mieux quand les capacités existent de tenir les cahiers de comptes, de gérer l’évolution de la production. On a pu voir aussi les impacts sur la santé de la mère et de l’enfant. Les connaissances acquises dans la formation ont permis de réduire les maladies et les grossesses non désirées, les dépistages du cancer de l’utérus et du sein sont devenus réguliers.

Au sein de « La saisonnière », nous sommes un groupement d’une cinquantaine de femmes qui évoluons dans le maraîchage et la transformation des produits locaux. Installées dans un quartier à la périphérie de Ouagadougou, ces activités pourraient nous rapporter plus. Mais disposer d’un seul forage constitue aussi une contrainte. Il faut se réveiller à 4 heures du matin pour aller chercher de l’eau, arroser et entretenir les plants. Quand on quitte le jardin, il est parfois 17h. De retour au foyer, il faut s’occuper de son mari et de ses enfants. Cela nous fait des journées difficiles. Il arrive que des maris viennent chercher leur femme pour les ramener à la maison. L’un d’eux a même voulu interdire la participation de sa femme. Pour réduire de telles tensions, nous avons créé une crèche. Les femmes peuvent y laisser les enfants, le temps qu’elles sont à La Saisonnière.

Les retombées sont pourtant là. Cette année, avec une production satisfaisante, des femmes ont pu acheter des vélos et des téléphones portables, d’autres ont pu participer au financement de la scolarisation de leurs enfants.

* Bangou Marimpo et Kanfando Nikiema Azarata sont membres de l’Association « La saisonnière », un groupement de femmes pour le maraîchage et la transformation des produits locaux au Burkina

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