Donnez au Congo une chance !

Le magazine ‘Foreign Policy’ a récemment publié un article perturbant sur le Congo, écrit par Jeffrey Herbst de l’université Miami de l’Ohio et Greg Mills qui dirige la Fondation Brenthurst basée à Johannesburg. (‘There is no Congo’, affiché en mars 2009, sur le Web Exclusive, http ://www.foreignpolicy.com). L’article argumente contre un Congo unifié. En tant que citoyen congolais, je suis en désaccord total avec leur argumentation et je pense qu’ils méritent une réfutation appropriée.

Cet article est la parfaite illustration de l’approche viciée avec laquelle la communauté internationale, et certains spécialistes de l’Afrique, ont analysé la situation au Congo depuis son indépendance nominale en 1960 et, franchement, la raison pour laquelle ils font toujours tout faux. Ceci souvent n’est pas dû à une méconnaissance des faits ou de la région, mais bien aux prismes inappropriés qui continuent à colorer la pensée d’un monde académique qui persiste à être centré sur l’Occident.

A mon avis, et pour illustrer les points que je réfute, l’article peut se résumer aux citations suivantes :

« … Et en effet, pendant des siècles, ceci est ce qu’ont fait la puissance coloniale occupant le Congo, ses voisins et même ses propres gens: consommer les vastes réserves minérales du Congo sans se préoccuper da la cohérence du pays qu’ils ont laissé derrière eux. Le Congo n’a aucun des ingrédients requis pour faire un Etat/Nation. A savoir : interconnexion, un gouvernement capable d’asseoir constamment son autorité sur un territoire au-delà de sa capitale, une culture partagée qui promeut l’unité ou une langue en commun. Plutôt, le Congo est devenu une collection de peuples, de groupes, d’intérêts et de pilleurs qui co-existent du mieux qu’ils peuvent’’.

‘’ Le concept même d’un Etat congolais n’a plus d’utilité. Pour la communauté internationale, qui a depuis beaucoup trop longtemps pris ses désirs pour des réalités au détriment du pragmatisme, agir selon la réalité plutôt que selon des théories diplomatiques serait un bon début.’’

Le sens général de cet article est juste : le Congo a été une déception. Avec ses vastes ressources en termes de faune et de flore, de minerais et d’agriculture, son potentiel hydroélectrique ainsi que ses ressources humaines, toutes choses héritées à l’indépendance, on serait en droit d’attendre que le Congo rivalise ou même surpasse des puissances comme l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Inde, la Chine, la Corée, Singapour, l’Arabie Saoudite ou les Emirats du Golfe, Au lieu de quoi, comme le souligne justement l’article, le degré de déliquescence du Congo est sans précédent. Ne pas reconnaître cette réalité serait intellectuellement douteux.

Néanmoins, également douteux, le diagnostic qui est fait quant aux causes de la situation actuelle. De façon répétée, et pour des raisons que j’estime discutables, les auteurs confondent les causes et les conséquences, justifiant et confortant ainsi ceux qui, dans certains milieux et depuis longtemps, souhaitent une balkanisation de la République Démocratique du Congo. Les auteurs soulignent la faiblesse du gouvernement central congolais dans sa manière de diriger ce vaste pays sans toutefois expliquer complètement et honnêtement les raisons géopolitiques qui ont créé cette réalité. Pour justifier leur diagnostic du Congo, les auteurs font référence aux velléités de sécession et autres soulèvements mineurs qui ont eu lieu au cours de ces quarante dernières années.

Toutefois, ils omettent de prendre en compte les nombreuses puissances étrangères et les multinationales qui ont tenté de faire dérailler le Congo dès le début. Les auteurs affirment que ‘’ l’incapacité du gouvernement congolais à contrôler son territoire au-delà de la capitale a pour corollaire une des guerres les plus longues et les plus violentes’’, sans aucunement considérer les raisons pour lesquelles le gouvernement est constamment incapable d’exercer ce contrôle.

Ma contestation est simple. Le conflit actuel au Congo, sa déliquescence, son manque d’infrastructures et ‘d’interconnexion’, ne sont pas simplement les conséquences pathologiques et imprévues de la Guerre Froide ou de politiques coloniales qui auraient mal tourné. La situation actuelle est le résultat d’une machination à longue échéance, orchestrée par les puissances occidentales qui vise à affaiblir l’Etat dans ce pays situé au cœur de l’Afrique et riche en minerais, afin de perpétuer le pillage systématique des ressources du Congo par des intérêts étrangers et leurs intermédiaires dans l’élite locale.

Ça vous paraît exagéré ? Considérons que le Congo, jusqu`à preuve du contraire, est un pays souverain, reconnu par le droit international, les Nations Unies et, en théorie, par tous les pays de la planète. Toutefois, en dépit de cela, au cours des cinq dernières décennies, ces mêmes pays, (y compris les champions de la suprématie du droit comme les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Royaume Uni, la Belgique, la France et l’Afrique du Sud) ont toléré que leurs compagnies minières (comme Banro, Freeport-McMoran, Anglo American, de Beers et d’autres), passent des contrats odieux avec des éléments corrompus des classes dirigeantes à Kinshasa et, pire encore, avec des seigneurs de la guerre sanguinaires et des milices à tendance génocidaire, sans pour cela être inquiété et en toute impunité.

De surcroît, plusieurs de ces pays ont fourni une aide militaire, logistique et idéologique aux régimes sécessionnistes des années 60 et 70, le Rwanda, l’Ouganda et l’Angola, leurs milices par procuration et/ou à leurs milices rivales déstabilisant et créant ainsi une partition de facto du pays, afin de maximiser les profits avec de la main d’œuvre bon marché ou des esclaves et des enfants travaillant pour le compte de seigneurs de la guerre. Ceci n’est pas un hasard, mais bien le résultat d’un plan d’exploitation froid, calculé, prédateur. Il suffit d’examiner l’histoire des liens entre la famille Oppenheimer d’Afrique du Sud, magnat des mines -qui a fondé et qui finance la fondation Brenthurst dirigée par Greg Mills, un des auteurs du document ‘There is no Congo’- et les différents régimes et rébellions que nous avons vus au Congo, pour comprendre à quel point ces multinationales étrangères et les intérêts de certains Etats font partie intégrante de la gestion des affaires au Congo, quelles ques soient les affaires.

Ce que je conteste n’est pas tellement qu’il n’y a pas de Congo, ni que le Congo en tant que pays n’est pas possible. Depuis 1959, le Congo a été empêché de devenir une grande puissance au cœur de l’Afrique à l’image du Brésil, parce que perçu comme une trop grande menace potentielle pour des puissances mondiales et régionales et pour les comptes en banque de leurs acolytes, les multinationales. On voit pourquoi.

Considérons le Congo aujourd’hui. Bien que ce soit un des pays les plus pauvre et des plus mal géré du monde, en vertu de sa position et de son potentiel, le pays est prêt - s’il devait y avoir un changement majeur chez ses dirigeants- d’être un garant important du développement d’un continent africain véritablement fonctionnel et de l’Union Africaine. Comme le souligne justement Herbst et Mills le pays est la clé de voûte de la région. L’ancien président de l’Afrique du Sud, Thabo Mbeki notait qu’‘’ il ne peut y avoir de nouvelle Afrique sans un nouveau Congo’’. Le président Barak Obama lui-même notait que’’ Si l’Afrique doit tenir ses promesses, il est capital que les problèmes du Congo trouvent leurs solutions’’

Au cours des années et malgré l’adversité à laquelle le Congo doit faire face, force est, pour ses voisins régionaux, malgré leur désir secret de voir le Congo se désintégrer afin de pouvoir en récupérer les morceaux, de reconnaître sa position centrale et cruciale dans la progression du développement du continent tout entier. En vertu de quoi, et bien qu’actuellement il soit un peu un fardeau pour tous, les pays de l’Afrique du Sud, du centre et de l’Est ont tous conclu, sous une forme ou une autre, des alliances supranationales avec le Congo, au travers des organisations régionales comme la SADC, la CEPGL, la CEEAC ou la COMESA.

C’est là qu’est le nœud pour ce pays. Laissé à lui-même, un Congo grand, fort et unifié serait un moteur puissant pour le développement et l’industrialisation de tout le continent. Je crois que Herbst et Mills ont raison de dire que ’’d’un point vue économique, les différentes parties périphériques du Congo seraient mieux intégrées à leurs voisins qu’au pays lui-même’’. Mais ceci n’est pas en faveur du Congo. Les minerais abondants et précieux, l’extraordinaire quantité d’énergie renouvelable qui pourrait provenir du barrage d’Inga sur le fleuve Congo, le gaz naturel du lac Kivu, le potentiel géothermique des volcans à l’Est, sa forêt primaire, le deuxième poumon du monde ou l’extraordinaire, et abondamment démontrée, résilience de ses peuples, font du Congo le pilier central autour duquel l’Afrique pourrait se relever.

Si les populations du Congo devaient trouver le moyen de relier toutes les parties du pays entre elles, celui-ci pourrait devenir instantanément la pièce maîtresse du développement régional. Cette perspective en a perturbé plus d’un dont les intérêts seraient mis à mal s’il y avait un gouvernement fort, une armée et une police fonctionnelles, le respect de la loi.

Herbst et Mills avancent que’’ le concept même d’un Etat congolais n’a plus d’utilité’’. Je voudrais savoir quand est-ce que ce concept a été véritablement et démocratiquement mis en pratique. Quand, depuis 1885, les affaires du Congo ont-elles été laissées dans les mains des Congolais ? J’estime que le Congo n’a jamais eu la moindre chance de réaliser son potentiel, A l’époque coloniale, les gens ont été délibérément peu instruits et la construction des infrastructures s’est limitée à celle nécessaire au transport des minerais et au confort des colons.

Sous Mobutu, le régime, soutenu par les Occidentaux, a régné avec une poigne de fer, promu la corruption, permis la déliquescence des pauvres infrastructures et de l’industrie minière et a progressivement affaiblit l’appareil étatique, l’armée et la police dans le but de renforcer et d’imposer la loi personnelle de Mobutu afin de mieux protéger les mécanismes de pillages des ressources du pays. Le Congo d’aujourd’hui est le résultat d’un processus systématique et documenté, mais réversible, d’un sous-développement fabriqué dont les causes se trouvent dans des politiques coloniales et néo-coloniales, mais surtout dans la cupidité.

Causer et perpétuer la misère, les turbulences, le tribalisme, une gouvernance autocratique et destructive et tenter de ‘’ somaliser’’ le Congo étaient plus profitables pour certains membres de l’élite nationale et de groupes étrangers et favorisaient la dépendance à certaines puissance étrangères, plutôt que de permettre au pays de construire les infrastructures dont il a besoin pour réussir.

Ceci est un prisme beaucoup plus adéquat pour considérer les évènements qui se sont abattus sur le Congo au cours des décennies. Il explique la sécession du Katanga en 1960, la province riche en minerais, sept jours après l’Indépendance, soutenue par les Belges, la puissance coloniale dont la nation avait justement réussi à se débarrasser. Il explique aussi l’assassinat du premier président démocratiquement élu, Patrice E. Lumumba, avec, pour le moins, l’approbation tacite de la Belgique et des Etats-Unis. Il explique, par exemple, les contacts, qui sont documentés, entre la famille Oppenheimer en Afrique du Sud et Albert Kalonji Mulopwe, ‘’ l’empereur’’ qui voulait faire sécession dans le Kasai du Sud, Moïse Tshombe le chef sécessionniste du Katanga et plus récemment les chef des groupes rebelles.

Finalement et tragiquement, ce prisme explique aussi comment les voisins du Congo- le Rwanda, l’Ouganda et dans une certaine mesure l’Angola- leurs milice par procuration, les milices rivales et les éléments corrompus de la classe soi-disant dirigeante du Congo et leur milice, ont non seulement été tolérés par la communauté internationale mais ont été soutenues principalement par les Etats-Unis et la Grande Bretagne dans le but de :

- systématiquement détruire et piller un pays entier sans être inquiété et en toute impunité ;
- terroriser et brutalement violer des dizaines de milliers de femmes devant leurs fils, père, mari, sans être inquiété et en toute impunité ;
- contraindre des enfants à devenir des combattants sans être inquiété et en toute impunité ;

En outre ils sont responsables de la mort de 6 millions de personnes – une dimension qui fait référence à un autre siècle- et à ce jour et apparemment, sans être inquiété et en toute impunité.

Tous les évènements précédemment décrits ont eu lieu en flagrante violation de tous les principes du droit international, de la plus élémentaire décence humaine et au vu de la MONUC, ‘’ la plus grande opération de maintien de la paix des Nations Unies’’, d’une dimension inappropriée, mal dirigée, inefficace, inepte, surpayée et d’un coût excessif, à la réputation surfaite, bénéficiant du soutien logistique des puissances occidentales et, récemment, de la redoutée AFRICOM des Etats-Unis.

Herbst et Mills argumentent que ‘’ la communauté internationale n’a ni la volonté ni les ressources de construire un Congo fonctionnel’’. Il me semble plus juste de dire, que la communauté internationale - plus ou moins intentionnellement - a activement et systématiquement saboté un Congo fonctionnel. Raison pour laquelle M. Antonio Guterres, Haut Commissaire aux Réfugiés (HCR), dans un entretien accordé au Financial Times en janvier 2008, déclarait qu’il ne fallait pas oublier ‘’ que la communauté internationale a systématiquement pillé le Congo’’, ce qui, à mon avis est un problème bien différent et beaucoup plus facilement remédiable.

La réponse aux problèmes du Congo réside dans l’investissement dans un élément clé que Herbst et Mills excluent un peu vite et bien à tort : le peuple congolais, son sentiment d’appartenance à une nation, sa résilience. Malgré toutes les humiliations de l’époque coloniale et de la dictature, des intrigues, de l’exploitation, des viols, de l’oppression, de l’humiliation quotidienne de la pauvreté, de la faim, de l’injustice, de la corruption, du tribalisme et de la triste réalité d’avoir à vivre dans un pays inutilement déchiré par la guerre, le peuple congolais a émergé résilient et cohésif, autant qu’il est possible pour une société multiculturelle, que celle-ci soit au Congo, en Afrique du Sud ou aux Etats-Unis, d’être cohésive.

Le Congo n’a peut-être encore aucun des éléments qui font un Etat/Nation, mais je défie n’importe qui de trouver un Congolais, en ville ou à la campagne, qui ne s’identifie pas à la nation congolaise et aux frontières qui furent données par le roi des Belges en 1885.

Il est vrai que le manque d’infrastructures rend l’établissement et la consolidation des fonctions régaliennes sur l’entier territoire d’un Etat fort et centralisé particulièrement difficile. Mais le Congo ne sera certainement pas le premier pays multiculturel, ni probablement le dernier, à devoir lutter afin de traduire son sens de l’identité nationale en des institutions stables et acceptées. Le chemin sera sans doute difficile mais argumenter que l’enjeu n’en vaut pas la chandelle, n’est simplement pas tenable, particulièrement venant de chercheurs appartenant à deux pays au monde – les Etats-Unis et l’Afrique du Sud- qui symbolisent (et je les admire pour cela) la possibilité de surmonter des difficultés aussi énormes que diverses afin de construire des pays forts et unis, qui combine le multiculturalisme des gens et une démocratie effective. Peut-être que les Congolais pourraient utiliser l’expérience de ces pays, ou d’autres comme le Brésil et l’Inde, afin d’établir un Etat fédéral fort. Lorsque les affaires du Congo sont laissées dans les mains des Congolais, les possibilités sont infinies.

Ceci ne signifie pas que le chemin sera parsemé de pétales de roses. Le Congo que nous envisageons, que nous espérons et que nous défendons, nécessitera énormément de travail et d’investissement de la part du peuple congolais. La classe instruite - économistes, agronomes, ingénieurs, enseignants, médecins, etc. – qui a réussi à conserver son intégrité en s’abstenant de participer au pillage du Congo, devra retrousser ses manches et abandonner le cynisme, le désespoir et l’apathie qui se sont infiltrés dans les consciences au cours de ces années noires où les perspectives de changement étaient inexistantes.

Les Congolais devront insuffler une nouvelle vie dans le système de l’instruction publique afin d’assurer à une génération future l’accès au savoir dont elle aura besoin pour reconstruire le pays. Il sera également nécessaire de mettre sur pied un système de formation des adultes dans différents domaines, et particulièrement dans le domaine de l’agriculture durable, de la construction, de l’urbanisation, de la santé publique et de la salubrité. Ils devront renforcer la dimension civique, de la citoyenneté, des Droits de l’Homme, des droits civiques et civils, les questions d’ordre public et le respect des femmes qui ont été érodés dans la conscience générale par des années d’oppression, de formation au rabais, de léopoldisme, de colonialisme, de mobutisme et autres « ismes ».

Finalement, ils devront trouver des partenaires valables pour réaliser ce qui précède et aussi s’approprier la vaste technologie moderne, à commencer par l’électrification du pays par la restauration et l’achèvement du complexe hydroélectrique de l’Inga. Cette tâche n’est pas complexe pour les Congolais. Elle est simplement ennuyeuse. Les propositions que nous avons avancées impliquent beaucoup de temps et de travail de la part de chacun, mais elles sont absolument réalisables. Je suis persuadé que les Congolais sont tout à fait capables de mener à bien une telle tâche pour peu qu’une authentique opportunité leur soit donnée.

Donc, au lieu d’abandonner le Congo en le prenant pour une erreur irrémédiable, je propose de laisser le Congo et son peuple vous émerveiller. Donnez au Congo une chance ! C’est vraiment très simple. Intel, Nokia, Dell, T-Mobile, IBM, Banro, Freeport-McMoran, Anglo-American, Chevron, Tullow, ainsi que toutes les autres compagnies mentionnées dans le Financial Times et les rapports des Nations Unies entre 2001 et 2003 qui galopent à travers le Congo en faisant mains basses sur le coltan, la cassitérite, l’étain, le cobalt, l’or, les diamants, le pétrole, etc., doivent mettre un terme à l’acquisition de minerais par des contrats odieux ou illégaux, ou auprès des pays voisins qui ont volé nos ressources ou encore auprès de sources illégales tels les seigneurs de la guerre.

N’hésitez pas à investir au Congo mais faites le en utilisant les voies légales. Arrêtez de financer et d’armer les seigneurs de la guerre. Les gens de bonne volonté devraient décourager nos voisins de s’immiscer dans nos affaires et promouvoir les institutions d’instruction publique et de la santé. Soutenez les institutions locales, aidez la société civile à demander des comptes au gouvernement central, aux gouvernements provinciaux et aux forces de sécurité. Et finalement, aidez, mais cette fois aidez vraiment les Congolais à conduire en 2011 des élections réellement libres, transparentes et démocratiques.

Le rapport de 2007 de l’International Crises Group ‘’ Congo : Consolidating the peace’’ (Congo, Consolider la paix) a montré que la communauté internationale était plus intéressée par l’accès aux ressources minières que par un processus démocratique qui refléterait les intérêts du peuple. Faisons tous un effort afin qu’une telle situation ne se répète pas. Les Congolais ont une constitution imparfaite, avec des règles et des institutions imparfaites, mais ce sont les leurs et il leur appartient de les perfectionner.

Laissez les Congolais choisir leurs dirigeants et gérer leur propre territoire. Donnez leur la chance qu’ils n’ont jamais eue : prouver leur capacité à être une nation viable et établir pour eux-mêmes un Etat qui permet à leur pays de réaliser son potentiel. Est-ce là vraiment un concept qui a perdu son utilité ? J’ose espérer qu’il n’en est rien.

* Ali Madau est conseiller auprès de ‘’The friends of Congo ‘’ (FOTC), une organisation basée à Washington DC et fondée en 2004 à l’initiative d’organisations congolaises des Droits de l’Homme et autres institutions de la société civile, afin de co-opérer en vue d’amener des changements durables et pacifiques en république démocratique du Congo

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