Mettre en cause le narratif conventionnel sur les migrant-e-s africain-e-s irrégulier-es
Accueillir les immigrant-e-s africain-e-s en Europe et dans les autres pays développés n’est pas seulement une question morale ainsi que l’affirment certains universitaires. Il s’agit plutôt d’une responsabilité pour le mal et les perturbations causés par le changement climatique. Mais aussi pour l’exploitation des ressources rendue possible par des rapports de force économiques et politiques biaisés.
La plupart des pays africains se trouvent au début ou au milieu d’un processus de transition démographique, avec un potentiel énorme d’accroissement disproportionné du groupe des jeunes. Parmi les contraintes majeures qui empêchent les pays africains de réaliser un potentiel de dividende démographique, le changement climatique et l’exploitation des ressources naturelles sortent du lot. Quoique ces facteurs se soient intensifiés durant les dernières décennies, ils existent depuis des années, ancrés dans les relations historiques et structurelles qui remontent à l’ère de la révolution industrielle et de la colonisation.
Confronté à un nombre croissants de dangers liés au changement climatique (certains étant provoqués par ce phénomène) et à une compétition croissante pour les ressources africaines que se livrent principalement les pays du Nord, les jeunes de différents pays africains y répondent de façon différente. La migration interne aussi, bien qu'internationale, est une des réponses à ces stimuli déclenchés par le changement climatique et par l'exploitation des ressources, ainsi que par les relations de pouvoir économiques et les politiques tordues. Comme la migration est sélective par rapport à l’âge, celle des jeunes est particulièrement importante. Par conséquent, beaucoup de jeunes africains mettent en cause les actions et inactions des acteurs internationaux, de même que l'injustice de l'apartheid économique globale entraînée par la migration.
Le narratif conventionnel par rapport aux migrant-e-s africain-e-s qui sont en route pour les pays du Nord, revient à dire qu’ils s’agit de migrant-e-s irrégulier/ères (ce qui est une autre façon de dire qu'ils/elles sont illégaux/ales). Ils sont définis par des politicien-ne-s et parfois par le grand public des pays de destination. Selon les conditions socio-économiques et politiques internes des pays de destination, ils/ elles peuvent être accueilli-e-s comme migrant-e-s légaux/ales ou rejeté-e-s comme migrant-e-s illégaux/ales.
En citant différents exemples et cas de différents pays africains, on pzur argumenter autrement. La responsabilité des pays du Nord d'accueillir les migrant-e-s africain-e-s est directe, dans la mesure où ils contribuent directement ou indirectement à la migration. Notamment du fait du changement climatique et de l'exploitation des ressources du continent africain. Les pays développés devraient donc alléger leurs politiques migratoires par rapport aux migrant-e-s dits "irrégulier/ères", dont certain-e-s font usage de la migration comme stratégie d'adaptation aux dangers provoqués par le changement climatique et l'exploitation des ressources.
Du cas de l’Ethiopie
Impacts directs : Le changement climatique et la variabilité du temps ont un effet direct sur les moyens d'existence des Éthiopien-ne-s, dont quelque 80% de la population vivent de l'agriculture de subsistance liée aux pluies. Leur existence est en danger quand il ne pleut pas. Des études de cas faites dans différentes zones agrobiologiques indiquent qu’à la suite d'une sécheresse une famille ne changera pas de lieu d’installation, mais enverra plutôt un-e de ses membres chercher du travail ailleurs pour leur envoyer de l'argent. Ainsi la migration est-elle une stratégie d'adaptation au changement climatique.
Dans les régions de l'Ouest de Gojam et de Wollaita, la migration et le travail dans le secteur non-agricole ont été utilisés comme stratégie d'adaptation à la vulnérabilité et au choc de variation climatique. Ces chocs renforcent la tendance à la migration. Dans le cas de Wollaita, en particulier, la production agricole est en déclin à cause de la dégradation des terres, du changement du climat et d’un manque d’opportunités de travail pour les jeunes. “Nos rendements diminuent de plus en plus et les pluies deviennent de plus en plus rares et instables”, se plaint un chef de famille.
La région montagneuse du sud-ouest de l’Éthiopie, appelée Arjo, fort pluvieuse, était connue dans le passé pour son excédent agricole. Mais le moyen d’existence des populations, basé sur l’exploitation de l’environnement, est cependant touché par une combinaison de problèmes comme la pression démographique, des pluies peu fiables et la dégradation du sol. Les schémas habituels de pluviométrie ainsi que leur intensité changent, puisque le rythme et la distribution de la pluie sont devenus hautement irréguliers et imprévisibles. La variabilité a augmenté dans les dernières années avec des périodes de manque et des périodes d’excédent. Résultat : de mauvaises récoltes et un sol dont l’érosion amènent les jeunes à émigrer.
Impacts indirects : Le changement climatique, de façon indirecte, est aussi facteur de migration. Le problème ne se manifeste pas seulement dans la variabilité du temps. Il se manifeste aussi sous la forme d’une compétition croissante pour les sols et les ressources hydriques, sous prétexte d’investissement dans l'intention de combattre le changement climatique.
Avec une demande globale croissante d'énergie et avec l’intention d’atténuer les conséquences indésirables des combustibles fossiles sur le changement climatique, des ressources non renouvelables, comme les combustibles bio, ont été envisagé comme solution pour les problèmes énergétiques et climatiques. Cependant, les résultats de recherches faites en Éthiopie indiquent que les politiques de combustibles bio menées dans les pays riches, aussi bien que la pratique qui prévaut en Éthiopie, ne sont pas une solution ni pour la crise climatique ni pour la question énergétique. Au contraire, ils ont contribué à un troisième problème, avec la perturbation des moyens d'existence des agriculteurs et la détérioration de la situation de crise alimentaire déjà précaire.
Le cas de l’Éthiopie montre aussi que les émigré-e-s profitent de leur migration vers les zones urbaines. Ainsi, certaines formes de déplacements, qui renforcent les capacités humaines de développement, peuvent, à long terme, atténuer les effets de la variation climatique sur l'accroissement disproportionné du groupe des jeunes par rapport au reste de la population. La migration pourrait alors contribuer à récolter le dividende démographique potentiel, si l'éducation, les terres et d'autres moyens d'existence et opportunités sont assurés. Face au changement climatique et à une variabilité climatique croissante, la migration reste donc une issue potentielle et une possibilité face au changement climatique.
Au-delà du cas de l’Ethiopie
Comme en Éthiopie, environ 70% des populations africaines dépendent de l’agriculture. Des sécheresses sévères et prolongées, des inondations ainsi que la perte de terres arables due à la désertification et à l’érosion du sol réduisent les rendements agricoles et causent de mauvaises récoltes et la perte de bétail. Ce qui met en danger les populations rurales et pastoralistes. Un tel phénomène est amplifié par le besoin de sources énergétiques alternatives, stimulé par un effort global pour réduire l’impact du changement climatique. Ce besoin est exacerbé par la diversion de culture nutritionnelle comme le mais, aujourd’hui transformé en combustible bio, ainsi que par l’effort de produire des combustibles bio sur la base de culture non-nutritionnelle.[K1]
De plus, à cause d’un monde de plus en plus orienté vers la consommation - un facteur majeur sous-jacent au changement climatique – la demande alimentaire s’est accrue au niveau global. Ceci entraîne une compétition pour les sols et les ressources hydriques à travers l’Afrique. La terre arable a donc été saisie dans le passé et continuera de l’être pour fournir les pays riches en nourriture et en pétrole. Des expert-e-s comparent cette course aux sols et aux ressources hydriques au pillage colonial et à la réintroduction de l’économie de plantation du temps colonial. Ceci aggrave la situation de sécurité alimentaire déjà fragile dans différents pays africains, au lieu d’assurer la sécurité d’énergie promise et d’atténuer les effets du changement climatique.
À cet égard, Naomi Klein ajoute que “quand le stress lié à la chaleur et aux tempêtes méchantes effacent de petites fermes et des villages de pêcheurs, la terre est remise à des promoteurs de méga ports, de centres de vacances de luxe et de fermes industrielles. A un moment donné, les résidents auto-suffisants perdront leurs terres et seront poussés à s’installer dans des bidonvilles urbains bondés” (Klein 2015).
Le lien entre la migration et l’exploitation des ressources
La mondialisation économique, guidée par les actions et inactions de multinationales dérégulées et par des investisseurs poussés par le profit, pénètre dans les économies des pays appauvris à la recherche de ressources et de marchés. Combinée aux problèmes de gouvernance et de capacités auxquels les pays de la périphérie sont confrontés, elle perturbe les économies locales.
De plus, le néolibéralisme intensifie les inégalités socio-économiques, appauvrissant des millions de citoyens des pays de la périphérie (Chomsky 1999). Outre la détérioration des conditions de vie et des inégalités croissantes, les processus de mondialisation qui opèrent à travers les médias dominants et l’industrie des loisirs créent des liens idéologiques et matériels qui attirent les citoyen-ne-s des pays de la périphérie.
À côté de cela il y a les gouvernements des pays du Nord qui bâtissent des forteresses de plus en plus high-tech, adoptent des lois anti-migration draconiennes et interviennent dans les politiques des pays de la périphérie sous prétexte de leur sécurité nationale et, des fois, pour établir la démocratie. Dès lors, “les migrants qui se rendent compte des intérêts économiques qu’il y a derrière les façades culturelles réagissent en contournant les restrictions, en traversant les frontières sans papiers. Individuellement ils tentent d’égaliser les possibilités qui leurs sont offerts par la vie. Les migrants « illégaux » mettent en question la légitimité de l’inégalité et la moralité de l’apartheid global” (Hoerder 2002, 578).
Dans le cadre de la relation historique [K2] avec les pays dits francophones, la France depuis longtemps pille les ressources énergétiques ainsi que d’autres ressources de l’Afrique. La forêt du Gabon a été pillée dans le passé par la France comme celle du Mozambique est pillée par la Chine aujourd’hui. De même, la France est intervenue dans les conflits des pays francophones pour le pétrole et d’autres ressources ou en a commencé elle-même au nom de la sécurité national.
La Côte d’Ivoire est le plus grand producteur de cacao au monde. Le café et l’huile minérale rendent ce pays encore plus intéressant. En 2005, ce sont des entreprises françaises qui ont importé 75% de toute la production venant de la Côte d’Ivoire. Musicien ivoirien, Tiken Jah Fakoly allègue que même si l’Afrique en a fini avec la colonisation, la colonisation n’en a pas fini avec l’Afrique : “Après l’esclavage ils ont créé la colonisation ; et après la colonisation la coopération ; et la coopération est une autre forme de colonisation, parce que maintenant nôtre économie est colonisée.”
Ecrivaine et ancienne ministre de la Culture au Mali, Aminata Traoré, est plus franche encore quand il s’agit d'établir le lien entre l’exploitation et la migration. Elle demande : “Maintenant que vous avez détruit les systèmes écologiques, terni l’esprit des gens et les avez humiliés avec le résultat qu’ils se sont transformés en conformistes complets, comment osez-vous leur dire de rester à la maison quand, au même moment, vous leur enlevez tout ce que dont ils avaient besoin pour mener une vie en dignité. Comment ? Si vous ne voulez pas que des gens viennent chez vous, donnez-leur la possibilité de gérer leur richesse eux-mêmes. Ne prenez pas ce dont ils ont besoin pour vivre dignement chez eux, tout en fermant vos portes deux fois. Ils vont inévitablement venir chercher ce que vous leurs avez pris. Les pays européens libres sont-ils capable de le comprendre?”
L’économie bleue
Les interactions complexes entre le changement climatique, l’exploitation des ressources, les relations de pouvoir et les migrations ne se limitent pas à l’économie agricole traditionnelle. Ils se manifestent aussi dans le domaine de l’“économie bleue”. La concurrence avec les multinationales de pêche, hautement subventionnées, sur les ressources halieutiques, affecte en effet les moyens de subsistance des Africains. Paul Collier affirme que les grandes flottes de pêche sont subventionnées pour attraper le poisson aussi bien dans les eaux internationales que dans les eaux mal protégées des pays du «milliard inférieur».
La plupart des gouvernements des régions côtières africaines manquent de moyens pour protéger leurs eaux territoriales. Leurs pêcheurs/ses se voient contraint-e-s de regarder les navires étrangers subventionnés en épuiser les ressources. « La Sierra Léone, au moins, a un ministère de la Pêche. Mais la Somalie n’a même pas de gouvernement. Les flottes étrangères, pour la plupart subventionnées, ont mis à sac ses eaux côtières non protégées. Contraints de voir leurs moyens de subsistance leur être arrachés, ils sont devenus chasseurs d’hommes » (Collier 2010, 164).
Une autre étude vient renforcer cette affirmation : la pêche a longtemps été l’activité principale de la jeunesse sénégalaise dispersée dans les villages côtiers de la péninsule du Cap-Vert, à Dakar. Aujourd’hui, la crise de la pêche a mis à sac leur région et les réserves ont été épuisées ces dernières années, les principaux coupables de l’épuisement des eaux étant ceux qui vendent les droits de pêche à d’autres pays, dont notamment l’Espagne.
La propagation de modes de vie consuméristes, en plus d’être un facteur essentiel du changement climatique, a intensifié l’exploitation des ressources africaines. Les chalutiers étrangers ont avalé des tonnes de poisson destinées aux marchés européen et asiatique, conduisant depuis 2006 de nombreux jeunes de la région à essayer de quitter le Sénégal en embarquant dans ces mêmes bateaux qu’ils utilisaient jusqu’alors pour la pêche.
Comme ailleurs en Afrique de l’Ouest, la raréfaction des ressources halieutiques et l’ouverture soudaine de routes clandestines ont incité les pêcheur/ses des régions côtières à tenter leur chance sur les bateaux où leur familiarité avec la mer fait d’eux des capitaines ou des assistant-e-s utiles. Les périples qui en résultent, sur des pirogues balayées par la mer, ne sont que le bilan le plus extrême d’un gouffre économique mondial qui se creuse.
Le cas des pêcheur/ses du Ghana devenu-e-s migrant-e-s n’est pas différent. Ces migrant-e-s transitent par le Maroc, la Libye et les autres pays nord-africains dans l’espoir d’atteindre l’Europe. Certain-e-s endurent le désert du Sahara, d’autres sont piégé-e-s dans les forêts de Ceuta, d’autres encore se noient dans l’Océan Atlantique ou la Méditerranée.
Résumé et conclusion
En plus d’empirer le problème de l’insécurité alimentaire par des variations du climat, par des inondations, par des pluies intempestives, avec trop ou pas assez d’eau ou de chaleur, le changement climatique a conduit à des actions et inactions transnationales qui ont, elles aussi, été à l’origine de dérèglements et de dislocations dans les pays africains appauvris par la concurrence pour les terres, l’eau, le pétrole, les ressources halieutiques et autres. Tout cela contribue à l’émergence de populations mobiles, jeunes pour la plupart, enclines à émigrer.
La migration est donc une réaction aux conséquences indésirables du changement climatique, de l’exploitation des ressources et des rapports de force déséquilibrés. Comme exposé plus haut, les migrant-e-s des régions rurales d’Éthiopie voient dans la migration une réponse et une stratégie d’adaptation aux variations du climat et à la concurrence en matière de ressources. Les jeunes des pays d’Afrique de l’Ouest, du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et de la Sierra Léone utilisent eux aussi la migration comme l’une des réponses à l’exploitation des ressources intensifiée par les problèmes liés au changement climatique.
Cependant, la plupart du temps, les politiques migratoires du Nord global empêchent les migrant-e-s authentiques d’entrer dans leurs pays. Des barrières physiques et légales sont érigées contre les migrant-e-s illégaux/ales des pays démunis, les empêchant d’améliorer leurs chances de bénéficier des richesses du monde, alors qu’ils/ elles sont les premières victimes du changement climatique, de l’exploitation des ressources et des problèmes qui y sont liés. Il est absurde que les frontières soient des portes ouvertes pour les citoyens du Nord global tout en étant des murs infranchissables érigés contre les migrant-e-s d’Afrique et d’ailleurs.
Implications : Le développement durable implique que s’il est avantageux pour les migrant-e-s de migrer vers les zones urbaines dans leur pays, comme c’est le cas pour les émigrant-e-s éthiopien-ne-s des zones rurales, cela signifie qu’ils/elles sont aussi prêt-e-s à opter pour la migration internationale afin de bénéficier des richesses mondiales. Pourtant, ils ne sont pas les bienvenus dans les pays principaux. Les pays développés doivent donc assouplir leurs politiques migratoires utilitaristes ainsi que les frontières physiques et légales qu’ils érigent contre les immigrants illégaux. Ainsi que Naomi Klein le résume, « plutôt que de reconnaître que nous avons une dette envers les migrants contraints par les conséquences de nos actions (et inactions) à quitter leurs pays, nos gouvernements construisent des forteresses toujours plus high-tech et adoptent des lois anti-migratoires toujours plus draconiennes. » (Klein 2015, 49)
Par conséquent, l’ouverture des frontières aux migrant-e-s africain-e-s, dont les déplacements sont liés aux impacts du climat, à l’exploitation des ressources et au respect des droits territoriaux de leurs pays, pourrait jouer un rôle catalyseur pour un changement positif et être une stratégie de développement durable tout en réduisant l’inégalité mondiale.
Selon l’image de Pablo Solon, ancien ambassadeur de la Bolivie aux Nations Unies : « Si j’avais brûlé ta maison, le moins que je puisse faire serait de t’accueillir dans ma maison. Et si j’étais en train d’y mettre le feu, je serais dans le devoir d’étouffer les flammes maintenant. » Accueillir les immigrant-e-s africain-e-s en Europe et dans les autres pays développés n’est pas seulement une question morale ainsi que l’affirment certains universitaires comme Paul Collier ou les politicien-ne-s occidentaux/-ales. Il s’agit plutôt d’une responsabilité pour le mal et les perturbations causés par le changement climatique et l’exploitation des ressources et rendus possibles par des rapports de force économiques et politiques biaisés.
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** Yordanos Seifu Estifanos est Master of arts en Migrations et relations intercutlturelles à l’Université d’Oldenburg (Allemagne) ; il est aussi Master of Science en Population, environnement et développement à l’Institut des études sur la population (Ips ; (Université d’Addis Ababa) et BA en Economie de l’Université de Jimma. M. Estifanos a aussi travaillé pour des organisations nationales et internationales et a publié des monographies et des articles de recherche. Son centre d’intérêt reste focalicalisé sur les Transitions démographiques en Afrique, la Politique économique des migrations, les jeunes et leurs relations avec les questions de population, d’environnement et de Developpement. – Traduction : Marion Davenas and Ciaran Wrons-Passmann
Cet article a été déjà publié en Allemagne par AfricAvenir and Südlink. Il a été écrit dans le cadre du projet «Why we are here – African perspectives on flight and migration» / «Pourquoi nous sommes là!? Perspectives africaines sur la fuite et la migration » mené par AfricAvenir in 2015/16.[K3] Avec l'aimable soutien de la Landesstelle für Entwicklungszusammenarbeit (LEZ) et d’Engagement Global
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