L’impunité impériale et la crise universelle des Droits de l’homme

Le point de départ de notre analyse demeure la domination globale et totalitaire de l'Afrique par l'Occident impérialiste et impérial. L'Empire, d'un côté, se protège et assure ses arrières, et pour cela, s’octroie et s’attribue l'impunité ; mais, de l'autre côté, il punit et fait punir, selon les réglés de droit de son corpus normatif et de son inspiration juridique.

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Après en avoir discuté à partir de communications solides, qui feront l’objet d’une publication prochaine dans un numéro spécial de la Revue africaine de prospective « Cours nouveau », le Colloque international de Paris sur « L’Impunité impériale et la crise universelle des Droits de l’homme » (5 septembre 2015), L’Harmattan des Arts et des Cultures, 24, rue des écoles, Paris Vème, estime avoir jeté un éclairage exact sur les racines cachées du non-développement en Afrique, singulièrement. En l’occurrence, il s’agit, à titre principal mais non exclusif, de l’impunité impériale et de son corollaire, la crise universelle des Droits de l’homme. Deux données majeures qui structurent les stratégies économico-politiques, idéologiques et culturelles de même que les actions militaro-policières ayant eu pour conséquences lisibles la dislocation ou le démembrement des territoires, des Etats et des nations d’Afrique (Libye, Soudan/ Soudan du Sud, Nigeria, Tchad, Rca, Kenya, Somalie) et du Moyen Orient (Syrie) ou d’Asie (Iraq).

Aussi le Colloque international de Paris sur « L’Impunité impériale et la crise universelle des Droits de l’homme» a-t-il estimé comme son devoir élémentaire de co-fraternité africaine et internationale d’attirer l’attention des instances statutaires de décisions du continent, des régions et des Etats d’Afrique ainsi que des citoyens de chaque pays de même que les compatriotes et les patriotes dans l’émigration ou les Diasporas africaines dans le monde, sur les stratégies impériales de dislocation et de démembrement des Etats, des nations et des territoires en fonction d’impératifs de contrôle direct des ressources stratégiques devenant de plus en plus rares, grâce au concours de rébellions armées soutenues sur les plans logistiques, militaires et médiatiques contre des Etats souverains : Mali/ Nord Mali, Rwanda, Rd Congo, Soudan/ Soudan du Sud, Côte d’Ivoire/ Charte du Nord, Kenya/ Somalie/ Ethiopie, Nigeria/ Boko Haram, Syrie–Irak/ Daesh, et pourquoi pas Sénégal/Casamance/Guinée Bissau/Gambie ?

Au total, et en attendant la publication prochaine des Actes du Colloque international de Paris sur «L’Impunité impériale et la crise Uuniverselle des Droits de l’homme», il est de la plus haute instance que les Africains, tant les décideurs que les Citoyens de chaque pays, au niveau régional et au niveau panafricain comme dans l’émigration et les Diasporas, arrêtent de prendre la proie pour l’ombre et se dégagent dans les délais les meilleurs, chacun selon sa posture, son niveau de responsabilité, pour inverser la tendance à la déconstruction des acquis des indépendances, non seulement le recouvrement des ressources qui doivent être mises au service du développement et des populations, de la santé et de l’éducation, du progrès social et du bien-être général, de la construction des infrastructures indispensables dans tous les domaines, mais aussi de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la magistrature et des libertés.

Car, il s’agit effectivement d’inverser les tendances morbides initiées en matière de développement, de culture, de démocratie et de liberté par les stratégies aujourd’hui complètement démystifiées et élucidées d’impunité impériale soutenues, relayées et avalisées par des organisations qui, malgré leur humanitarisme allégué et contrairement à leur idéologie déclarée des Droits de l’homme, se sont visiblement singularisées et fait connaître, dans le monde entier, non par leur indépendance et leur équidistance à l’égard des camps en présence, ni par leur autonomie et leur objectivité vis-à-vis des forces en litige, encore moins par leur intransigeance et leur Ppugnacité dans la défense vaille que vaille des Droits de l’homme et du citoyen, indépendamment du degré de puissance de l’Etat et de la fortune de la nation, de la couleur de la civilisation et du credo de la religion, de la latitude du continent et des caractères de l’éthnie, mais – tenez-vous bien - par leurs places, leurs fonctions ainsi que leurs missions et rôles dans un dispositif impérial de contrôle des ressources rares en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et dans le monde. En l’occurrence, un dispositif où les Ong humanitaires et les associations des Droits de l’homme harcèlent de prétendus dictateurs et despotes, massacreurs et bourreaux de leurs peuples, pillards des trésors publics, et tutti quanti, tandis que les stratèges impériaux, qui ne s’en laissent pas compter, ont les yeux tournés vers les ressources et les richesses d’Afrique, du Moyen Orient ou d’Asie, à l’effet de les accaparer et de les contrôler au détriment des peuples des nations et des Etats qui en ont un besoin vital pour leur mieux-être et leur épanouissement.

Qu’y a-t-il d’étonnant, dès lors, à ce que ces mêmes peuples, de guerre lasse - ainsi qu’on l’a vu avec les jeunes de l’Afrique de l’Ouest aux cris de « Barça ou Barzaq ! » (Ndlr : Barcelon ou la mort), ou encore plus récemment, avec cette tragique «crise dite des migrants » qui secoue l’Europe et dont le petit garçon de 3 ans, Aylan, reste la mauvaise conscience - se tournent dès lors vers l’exil intérieur, les conflits fratricides, les radicalismes et les extrémismes en tous genres, sinon l’émigration forcée ou les guerres civiles des substitutions, le suicide, l’autodafé, etc. ?

Or donc, ces peuples brimés, ces nations expropriées et ces Etats dépossédés - le Colloque a insisté là-dessus -, que font-ils d’autre sinon revendiquer de mille manières ces mêmes ressources et ces mêmes richesses sous tutelle impériale couverte par la cohue des Ong et associations dites des Droits de l’homme, et ce, de manière on ne peut plus légitime, pour leur développement, en toute liberté et en toute démocratie, dans la justice, l’équité et la solidarité, etc. ? Sans compter le respect de l’éthique et des valeurs, des croyances et des religions, des principes et des morales proprement endogènes, en sus – évidemment – des valeurs universelles que toute l’humanité partage.

Autrement dit, la «traque » ou, c’est selon, la «chasse » – aux chefs d’Etat Africains prétendument coupables de crimes contre l’Hhumanité, et comme tels attraits devant les juridictions les plus diverses (Cpi, Cae, Cij, etc.), de la part des Ong bien connues et autres associations internationales des Droits de l’homme, dissimule en vérité, de l’avis du Colloque international de Paris – qui reviendra là-dessus en détail dans les Actes à paraître –, une complicité étrange doublée d’un ostracisme caractérisé : en l’occurrence la légitimation par gommage et escamotage de l’impunité impériale même ! Laquelle impunité impériale demeure, selon le Colloque de Paris, la reine-mère de toutes les impunités auxquelles le continent et ses amis authentiques dans le monde ont le devoir d’attaquer pour prétendre résoudre les questions secondes de la pauvreté, du sous-développement, de la faim ou de l’émigration clandestine et de la crise dite des migrants !

ECONOMIE GENERALE ET RESULTATS DES TRAVAUX DU COLLOQUE

Pour faire court, les résultats du Colloque international de Paris concernant l’impunité impériale et la crise universelle des Droits de l’homme peuvent s’énoncer comme suit : ce qui est décisif pour l’Afrique aujourd’hui, pour le Moyen Orient ou l’Asie, ce n’est pas – c’est même loin de là – la question en trompe-l’œil de « l’impunité des chefs d’Etat africains » qui fait la fortune et la notoriété des chasseurs attitrés de chefs d’Etat d’Afrique – suivez notre regard - mais bien l’énigme non résolue jusqu’ici de l'impunité impériale en Afrique, au Moyen Orient et en Asie dans le rapport qu’elle soutient à cette crise universelle et sévère des Droits de l'homme.

L’élément en vertu duquel ni démocratie, ni développement, ni cohésion nationale ni Etat de droit ni équité ni égalité devant la loi n’ont été éprouvés dans la plupart des pays d’Afrique, du Moyen Orient ou de l’Asie, singulièrement, demeure l’impunité impériale. Une impunité impériale dont la persistance tragique et le développement très paradoxal donnent la mesure d’une crise universelle des Droits de l’homme en vertu de laquelle les acteurs principaux et les causes essentielles sont soustraits de toutes poursuites franches, délibérées et systématiques, au profit de fausses cibles dont le harcèlement et la traque, comme par hasard, auront favorisé partout – en Afrique, au Moyen Orient et en Asie – comme par hasard, la crise profonde, la chienlit, voire le démantèlement des Etats, des territoires et la dislocation d’ensembles nationaux ou régionaux viables et stables, allant de la Libye à l’Irak, du Soudan au Tchad, de la Rca au Nigeria, sans compter le Nord Mali, la zone Kenya/Somalie/Ethiopie, l’espace Tchad/Rca/Nigeria, etc.

Il s’agit, par conséquent, pour les peuples d’Afrique et les citoyens du monde, de prendre conscience de l’Opa que l’impunité impériale est en passe de réussir, au travers de l’instrumentalisation des Ong et des ssociations humanitaires dans le cadre d’une prétendue « chasse aux présidents africains » convaincus d’«impunité », puis d’en tirer les conséquences en termes d’action citoyenne, démocratique et républicaine, afin d’épargner à notre monde les conséquences désastreuses de manipulations caractérisées susceptibles de dresser les peuples du monde, les continents et les civilisations, les cultures et les races ou les ethnies et les nations, les uns contre les autres !

En effet, le point de départ de notre analyse demeure la domination globale et totalitaire de l'Afrique par l'Occident impérialiste et impérial. L'Empire, d'un côté, se protège et assure ses arrières, et pour cela, s’octroie et s’attribue l'impunité ; mais, de l'autre côté, il punit et fait punir, selon les réglés de droit de son corpus normatif et de son inspiration juridique. En établissant l'interdépendance des éléments de la cause, les causalités croisées, imbriquées, complémentaires, aggravantes participant à l'impunité impériale et à la crise des Droits de l'homme, le Colloque international de Paris sur « L’Impunité impériale et la crise universelle des Droits de l’homme » a mis en exergue, d'une part, la destruction, à tout le moins, la déconsidération du système éducatif africain historique, et d’autre part, l'imposition d'un système étranger inadapté, voire absurde tout à fait impropre à favoriser le développement social, économique et culturel de l'Afrique.

C'est voulu et fait à dessein, car l'Occident sait que le développement du continent, comme partout ailleurs de part le monde, passe par la qualité des ressources humaines en adéquation avec sa matrice socioculturelle historique.

Le Colloque international de Paris sur l’impunité impériale et la crise universelle des Droits de l’homme a aussi démasqué tout ce qui se cache derrière ces inventions fétiches qui ont pour noms tout ce qu'elles ne sont pas: « Gouvernance démocratique », « État de droit », « Justice universelle », etc...

Dans le même esprit, le Colloque a mis à nu le rôle assigné à ces "vigiles" au service de l'Occident impérial nommés Ong, « sociétés civiles » et autres agences diverses, dès lors qu’ils font offices d’auxiliaires zélés et de relais des puissances dominantes extérieures.
Fait non moins digne de remarque, pour le Colloque qui en a discuté, en attendant d’y revenir de manière plus large dans les Actes, le "terrorisme jihadiste" prend sa source dans les stratégies impériales de contrôle des ressources stratégiques des nations et des Etats les moins outillés, par la " déconstruction des ensembles nationaux", "le dénigrement des solidarités", bref par l'affaiblissement voire le dépérissement desdites entités nationales. Autrement dit, « en Afrique, le terrorisme jihadiste est la fille de l'impunité impériale ! Depuis l'Afghanistan jusqu'au Nigéria et à l'Etat islamique au Nord Mali, de la Libye à la Syrie, de la Tunisie au Maroc, du Tchad à la Rca, etc. Même si la misère, l'impunité, l'oppression et le pillage des élites dirigeantes comptent parmi les causes du sous-développement, de la croissance des inégalités sociales et du recours aux diverses méthodes dirigistes et autoritaires !

En effet on ne peut expliquer autrement, la chasse aux patriotes et aux nationalistes africains, hier comme aujourd'hui, de Lumumba à Gbagbo et à Hissein Habré ; et probablement demain, sans convoquer tout l'arsenal de l’impunité impériale qui vise l’accaparement et le contrôle des ressources stratégiques et des richesses minières ou naturelles de plus en plus rares, voire introuvables ailleurs. Et avec ceci, la guerre, la violence sous toutes les formes, le mensonge, la tromperie et la supercherie érigées en armes quotidiennes de la part d’une élite compradore qui se vend en permanence aux mieux disant et aux plus offrants. Qui plus est, dans le même temps les puissances dominantes conseillent, exhortent et interdisent aux Africains l’usage de la force, y compris lorsque leurs intérêts sont en jeu, y compris dans les situations de légitime défense !

Au total, Le Colloque international de Paris sur l’impunité impériale et la crise universelle des Droits de l’homme appellent les masses et les élites d’Afrique, de même que les dirigeants africains et du monde, sans exception à faire face, à l’effet de mettre un terme, dans les délais les meilleurs – et le plus tôt sera le mieux – à la grande impunité ou l’impunité impériale d’une part ; et d’autre part, à prendre toutes les mesures et initiatives légitimes et idoines destinées à juguler la crise universelle et persistante des Droits de l’homme, qui outre qu’elle désarme la planète entière ainsi privée de boussole et de méthode, aggrave jusqu’à l’intolérable la crise des valeurs et des modèles, des repères et des pratiques de notre monde ainsi poussé par l’intérêt égoïste de quelques nations et l’anomie grave de toute la planète, à des crises cycliques de plus en plus lourdes de conséquences catastrophiques à l’instar de cette crise des migrants aux portes de l’Europe, qui n’est que la face émergée de l’iceberg mondial qui a grand besoin, du «supplément d’âme » théorisé par Léopold Sédar Senghor !

DECISIONS D’ACTION EN TERMES D’INITIATIVES CONCRETES DE LA BASE AU SOMMET ET DU SOMMET A LA BASE

Au regard de l’état de la planète comme des situations désastreuses qui se développent en Afrique du Nord, au Sud du Sahara et d’Est en Ouest, sans compter les Proche et Moyen Orient et l’Asie, la Palestine, le Golfe persique et le Yémen, la Syrie, l’Egypte, le Nigeria, la Rca, le Tchad, la Côte d’Ivoire, la Casamance (Ndlr : région sud du Sénégal), le Nord Mali, le Burkina, de même que les données de l’émigration africaine en Europe et dans le monde, ni oublier les Diasporas africaines de la planète, nous décidons :

- de lancer une pétition internationale et africaine contre l’impunité impériale et sa stratégie des contrôles des ressources stratégiques des nations les plus faibles, et son corollaire, l’instrumentalisation des Ong et association des Droits de l’homme dans le cadre de la chasse aux chefs d’Etat africains, en lieu et place de toute interpellation des crimes contre l’humanité commis du XVème au XXIème siècles en Afrique singulièrement ;

- d’envoyer une Délégation à Addis Abeba (Ethiopie) pour rendre compte à l’Union africaine des travaux et des conclusions, propositions et résolutions du Colloque international de Paris sur « L’impunité impériale et la crise universelle des Droits de l’homme », à l’effet de sensibiliser les décideurs africains à l’échelle continentale sur les tenants et considérants ainsi que les implications opérationnelles de l’impunité impériale et de la crise universelle des Droits de l’homme, notamment pour ce qui concerne la question singulière de l’Impunité en Afrique et les moyens d’y faire face ;

- D’engager auprès de l’opinion africaine et internationale, dans l’émigration et les diasporas africaines, des initiatives concrètes, sur le terrain de chaque pays, selon le contexte, les situations, destinées à informer, instruire et éduquer par l’information et la formation, l’autoformation, des conférences, des séminaires et des débats et tous autres moyens d’action conformes aux lois et règlements de chaque pays, etc., les citoyens, les masses et les élites, les émigrés et les diasporas ; les décideurs et les administrés, les associations civiles professionnelles, les partis et les syndicats démocratiques, les députés et les parlements, les collectivités locales et les organismes régionaux et sous-régionaux, etc., nationaux et internationaux, africains et non africains, résidents et étrangers, etc., à l’effet d’inverser, par l’action citoyenne, démocratique et républicaine nationale et internationale, un cours mondial lourd de tous les dangers possibles et imaginables.

- Il ne s’agit plus de se plaindre ni de se lamenter, encore de s’éterniser en pleurs ou en propos vertueux, mais d’agir pour modifier le cours des choses qui en définitive dépendent de nous, si nous le voulons bien. Ni la crise universelle des Droits de l’homme, ni l’impunité impériale en vue du contrôle des ressources stratégiques, ni l’impunité des chefs d’Etat en Afrique ou ailleurs dans le monde, encore moins la présente crise mondiale des migrants ou les terrorismes jihadistes ou l’intégrisme de la démocratie ou des Droits de l’homme ainsi que les pratiques qui les expriment, ne relèvent en effet de la fatalité. Agir veut dire aussi qu’en lieu et place des chasses aux présidents africains et aux conséquences déstabilisatrices de celles-ci sur les cohésions nationales, il serait indiqué de s’orienter vers des projets de réconciliations nationales comme stratégies pour contrer les démarches de l’Iimpunité impériale : Tchad, Côte d’Ivoire, Rca, Libye, etc.

De fait, la mise en lumière de l’impunité impériale et de son corollaire, le rôle des Ong et des associations des Droits de l’homme comme paravent, écran de disqualification, instruments de dévoiement fonde un réexamen critique et une reconsidération des stratégies de lutte contre l’impunité initiées jusqu’ici. En lieu et place des luttes fratricides qui démantèlent les nations et disloquent les Etats, le Colloque international de Paris sur « L’impunité impériale et la crise universelle des Droits de l’homme » suggère, propose et fait remarquer aux décideurs à tous les échelons nationaux et internationaux qui se soucient encore de l’Afrique, de l’intérêt des populations d’Afrique et de la stabilité du Monde face aux fondamentalismes religieux de tous bords et aux intégrismes démocratiques et des Droits de l’homme, la piste des réconciliations nationales endogènes, internes, légitimes, en lieu et place de la débauche des mises en accusation des chefs d’Etat et des leaderships historiques, de leur Eenvoi systématique devant des juridictions internationales ou des juridictions d’exception : Cpi, Cih, tribunaux belges, ou Cae, etc.

- La recomposition des solidarités nationales et territoriales unifiées et inviolables conformément à la doctrine de l’ex-Oua reconduite par l’Ua relativement à l’inviolabilité des frontières héritées de la colonisation, singulièrement au Tchad : découpage à partir du 16 parallèle, Soudan/ Soudan du Sud, Sénégal/ Casamance, Côte d’Ivoire/ Charte du Nord, Nigeria : partition Nord / Sud, Congo : sécession de l’ex-Katanga

- En lieu et place des stratégies impériales de démantèlement programmé du Nigeria, et corrélativement la recomposition par la violence de la sous-région Nigeria/Tchad/Rca, ou encore le redécoupage et la reconfiguration de la zone Somalie-Kenya-Ethiopie, sur le modèle de la partition du Tchad à partir du 16 ème parallèle entre la Libye et la France, une partition décriée en son temps et battue en brèche par Hissein Habré , (1) un modèle de partition qui coïncide absolument avec celui du Soudan / Soudan du Sud et pourquoi pas Sénégal/ Casamance / Guinée Bissau/ Gambie ;

- De saisir les juridictions compétentes en la forme par des plaintes circonstanciées concernant les cas les plus patents d’impunité impériale : depuis le bombardement de l’Irak sans mandat aucun de l’Onu de même que pour l’assassinat de Mouammar Khadafi à la faveur de l’ingérence en Lybie et ses conséquences lisibles : démembrement et dislocation de la Libye avec des conséquences connues notamment au Nord Mali ; dans le même ordre d’idées seront cités à comparaître pour répondre de leurs actes et de leurs propos ayant entrainé la déstabilisation et le démembrement de pays et d’Etats stables : les anciens présidents George Bush pour l’Irak et Nicolas Sarkozy pour la Libye, de même que Bernard Henry-Levy concernant son implication personnelle solidaire dans le management théorique et opérationnel de la déconstruction de la Libye… Seront passibles du même traitement, des mêmes initiatives, le bombardement de la résidence officielle ainsi que l’arrestation du président Laurent Gbagbo par les forces françaises.

Compte non tenu des cas historiques non réglés jusqu’ici, lesquels devraient faire l’objet d’une instruction circonstanciée : les massacres de Thiaroye 1944, de Madagascar en 1947, de Dimbokro en 1950, l’assassinat de Sylvanus Olympio en 1963, de Samora Machel en 1986, de Sankara en 1987, sans préjuger des actions à entreprendre avec les groupes, institutions et personnalités concernées pour examiner et éclaircir les crimes premiers contre l’humanité qui s’échelonnent du XVème siècle à nos jours, y compris la question des réparatrices légitimes qu’appellent l’élucidation de ces crimes premiers contre l’Humanité.

Partant, au-delà de l’auto-saisine indispensable de la part des Etats d’Afrique ou d’ailleurs, ou des associations compétentes, il y a lieu de favoriser une mentalité nouvelle et une attitude nouvelle relativement aux questions stratégiques qui concernent l’Afrique et les Africains, aujourd’hui, demain et dans le passé.

En ces temps où la planète entière retient son souffle devant les conséquences de nos propres faiblesses face aux puissances impériales qui mènent le monde à l’auto-implosion ou à l’autodestruction, la question de l’action efficace et efficiente n’est plus l’apanage des seules élites qui ont laissé faire ou se sont abstenues délibérément, par calcul ou par stratégie. Singulièrement, lorsqu’avec cette crise des migrants, qui souligne l’état réel du monde, l’humanité entière est de nouveau sollicitée sur ses propres responsabilités individuelles, collectives, nationales, internationales, continentales, culturelles, civilisationnelles, scientifiques, artistiques, littéraires, citoyennes, républicaines, etc., l’homme du monde a rendez-vous partout avec lui-même ! C’est-à-dire, au-delà des questions nationales et raciales, continentales ou civilisationnelles, culturelles, religieuses, il s’agit bien, selon la formule de Gaston Berger , de «voir loin, voir large, penser en profondeur, prendre des risques, mais surtout penser à l’homme » !

Moyennant quoi, il ne s’agit pas de penser en Africain ou en Noir, en Arabe ou en musulman, en Blanc et en Européen ou Occidental, en Chinois ou en Japonais, en Sud Africain ou en Zoulou, en Américain ou en Russe, Soviétique ou Canadien, mais d’en revenir à l’Homme. A l’Homme pleinement responsable de tous les autres hommes et de femmes de cette terre, un peu comme à l’égard de ce tableau exceptionnel d’Aylan, sans vie, balloté par les vagues sur ces plages et rivages sans nom.

Ce n’est donc pas seulement de l’Afrique et des Africains, des Sénégalais ou des Algériens, des Saoudiens ou des Lapons ou Sibériens,… qu’il est question, mais de la fin d’une époque qui a vu le règne de la raison technicienne et calculatrice, du productivisme techniciste, de l’économisme de l’accumulation primitive de capital, des guerres et des conflits sans merci de tous contre chacun et de chaque pays, mais bien d’un nouveau départ que la crise du monde et le désarroi des élites de pouvoir appelle.

Pour le Colloque

NOTES
1) Les accords entre la Libye et la France réfutés par le Tchad sous Hissein Habré prévoyaient ni plus ni moins de céder le Nord du pays à la Libye et le reste aux autorités de Ndjamena ! Ce type d’accord impérialiste demeure jusqu’à présent, un des fondements cachés des poursuites contre le président Hissein Habré entre son renversement son procès devant les CAE à Dakar.

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** Pr Malick Ndiaye est Directeur du Laboratoire de prospective et de Science des mutations, Dpt de Sociologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar,

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