Halte au lynchage médiatique et du président réélu Gbagbo Laurent !
Devant le concert de voix qui s’élèvent pour accuser Laurent Gbagbo de coup d’Etat électoral et le condamner, des positions s’affichent pour fustiger cet élan de réprobation. Malick Ndiaye trouve ainsi intolérable les «ingérences sur les questions de souveraineté, à commencer par le droit des peuples à choisir en toute autonomie leurs propres dirigeants».
Contrairement à la Chine qui vient de s’élever avec vigueur contre les menées impérialistes visant à discréditer la confirmation de la réélection de Laurent Gbagbo, de Jean Ping, président de la Commission de l’Union Africaine, puis de Mouammar Kadhafi, président de l'Union Africaine et de la Ligue arabe, qui a exprimé sa colère face à l'ingérence de l'impérialisme occidental dans les questions ivoiriennes de souveraineté, de même que les députés français Le Guen, Henri Emmanuelli et François Loncle qui dénoncent un « coup d’Etat » de la part du candidat Alassane Dramane Ouattara, une partie de l’opinion sénégalaise (Raddho, Mouvement citoyen, etc.), réitérant en cela l’aventure diplomatique récente d’Abdoulaye Wade, s’est engagée sur une voie inamicale et irrévérencieuse vis-à-vis du peuple et des institutions du pays frère de Côte d’Ivoire.
Préoccupé par le procès de lynchage médiatique en cours de la Côte d’Ivoire dans notre pays, et indigné par la légèreté avec laquelle un pays frère est condamné par une ligue des souteneurs de Sarkozy (en perte de vitesse en France et en Europe), Obama ( qui a déçu vertement son électorat en deux temps trois mouvements), Choï (le Sud-Coréen [Représentant spécial du secrétaire des Nations unies en Côte d’Ivoire, Ndlr] qui parle sans retenue des affaires internes d’un pays africain indépendant et souverain) et Wade, je voudrais m’élever contre ces errements et ces manques de discernements, ainsi que leur cortège de mépris et d’arrogance.
En effet, frivole opinion publique que la nôtre en vérité ! Panafricanisme de façade et de pacotille, s’il en est ! Envolées lyriques surréalistes sur des réalités ivoiriennes dont certains pourfendeurs ignorent presque tout à les entendre !
Mais, qu’avons-nous donc fait de nos engagements et de nos options d’il y a bien peu de temps au sujet du pays des Lagunes ? Les Etats-Unis et la France, flanqués d’une escouade de fonctionnaires de l’ONU et de quelques nantis d’une Europe en déclin avancé, comment peuvent-ils nous désorienter à ce point et nous forcer à renier la Côte d’Ivoire de la Résistance et de la Refondation ? Honte ! Honte !
Autant de légèreté et de pusillanimité, de quoi s’autorisent-t-elles ? Et pour cause ! Voilà toute une prétendue société civile droits-de-l’hommistes et humanitaire, fringante et pimpante, démocratiste à souhait, mais hésitante et sans voix devant ses bailleurs, qui se couche au premier coup de semonce et à la première escarmouche entre une nation africaine résistante depuis une décennie, et les bourreaux qui convoitent et ses ressources et son honneur.
Au lieu de crier haro sur le baudet, tout ce monde se ligue contre la victime et, à l’unisson, tombe à bras raccourcis sur une Côte d’Ivoire qui relève le gant de la souveraineté face aux oppresseurs démocrates-impérialistes. Et qui plus est, après une procédure électorale éprouvée, difficile, qui a mis en déroute à la fois les chefs de guerre de la rébellion autant que le parrain attitré et les Etats voisins complices (Burkina, Sénégal), démystifié les commanditaires et forcé ces derniers à sortir de l’ombre pour soutenir des milices en pleine débandade.
Quand donc une coalition internationale s’abat sur la Côte d’Ivoire amie, frère et sœur, initiée par des puissances impérialistes à la recherche d’un nouveau partage des marchés et de matières premières bon marché, l’Afrique doit se mobiliser pour briser le mur de la conspiration internationale. C’est la voie du dialogue entre Africains et anti-impérialistes face à la mondialisation capitaliste et néolibérale en cours. L’impérialisme d’hier à aujourd’hui reste un tigre en papier, si les peuples et les élites savent se coaliser pour dire Non aux ingérences sur les questions de souveraineté, à commencer par le droit des peuples à choisir en toute autonomie leurs propres dirigeants.
A présent que le président Thabo Mbéki, au nom de l’Union Africaine, s’est rendu expressément en Côte d’Ivoire, il paraît indiqué que notre pays, suivant en cela ses traditions et ses liens historiques avec la Côte d’Ivoire, se comporte en ami et frère de ce pays et non en relais impénitent et désobligeant d’un allié essentiel du Sénégal dans la construction de la CEDEAO et de l’UEMOA.
En tout état de cause, et quelles que soient les actions à venir des démocrates et progressistes en défense de la souveraineté de la Côte d’Ivoire, les responsabilités me semblent suffisamment établies pour stigmatiser les ingérences inqualifiables de Sarkozy/Wade, Choï et des sociétés civiles en mal de positionnement au Sénégal et dans le monde, vis-à-vis de leurs bailleurs.
Vive la lutte des pays d’Afrique et du Monde pour la défense de leurs droits à l’autodétermination et à la Souveraineté !
Honneur à la Résistance Africaine de Côte d’Ivoire contre les ingérences Sarkozy-Choï !
Halte aux menées impérialistes franco-ONU-CI contre la Réélection de Gbagbo Laurent !
Non aux menées subversives de la France en Côte d’Ivoire !
* Malick Ndiaye est président du Mouvement panafricain des amis de Laurent Gbagbo
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