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La question reste posée de savoir si la Journée internationale de la femme retient assez l’attention des acteurs dans l’idée d’une transformation sociale. La problématique dépasse une simple intégration ou une représentation du genre dans les instances politiques et des réflexions méritent d’être menées pour de nouvelles stratégies.

La Journée de la femme est devenue un rituel de plus en plus célébré dans les pays africains, en souvenir des combats menés pour l’émancipation de la femme. Elle est souvent commémorée à travers des festivités et des rencontres scientifiques, mais aussi, de plus en plus, par des initiatives spéciales menée au niveau organisations de la société civile.

Malgré cet engouement, nombreux de décideurs africains ne laissent pas transparaitre un engagement pour la défense des droits de la femme. Il en est de même dans les institutions académiques africaines où les études sur le genre ne sont pas assez développées dans les curricula. Plus encore, les problèmes de culture, de religion et d’ethnicité limitent les perspectives. Certaines questions telles que la violence, la mutilation, l’excision, le mariage forcé, etc., perdurent dans nos sociétés africaines et il faudra y mettre plus d’énergie pour s’en défaire.

La question qui reste posée est de savoir si la Journée internationale de la femme retient assez l’attention des acteurs dans l’idée d’une transformation sociale. Cette journée sert-elle de moment de réflexion sur les défis et d’évaluation de la problématique genre ? De même, pourquoi cette problématique qui bénéficie tant d’attention au niveau de la communauté internationale ne suscite-t-elle pas un véritable engagement de la part des dirigeants africains ? Pourquoi les défis que pose la problématique du genre ont souvent été l’affaire des femmes ? Les initiatives développées par les femmes sont-elles suffisantes pour susciter l’adhésion des décideurs et autres acteurs ?

La problématique dépasse une simple intégration ou une représentation du genre dans les instances politiques. Des réflexions méritent d’être menées pour de nouvelles stratégies.

Comment organiser la mobilisation des femmes ? Comment intéresser les parties prenantes dans le processus de mobilisation?

Le premier constat est que la sensibilisations et les nombreuses publications de recherche montrant l’importance et la nécessité d’impliquer la femme dans tous les processus de développement sont restées patriarcales, car les hommes n’ont pas véritablement permis de réelles transformations sociales face aux défis qui se posent sur le continent.

Le deuxième constat a trait au timide engagement des décideurs africains. Le dialogue entre ces derniers, les différentes parties prenantes et les organisations de société civile demeure nécessaire et indispensable pour influencer les agendas politiques et les priorités de recherche des décideurs. Il devient impérieux, à cet effet, d’examiner comment domestiquer ou obtenir l’application véritable des engagements internationaux au niveau national. Cela nécessite une forte implication de la part des uns et des autres, mais la question reste de savoir quelle est la meilleure forme de mobilisation.

Il convient d’y réfléchir afin de trouver la meilleure manière d’opérer, de toucher les différentes cibles. Car la difficulté reste de taille, compte tenu de la diversité des langues dans nos sociétés. Combien de personnes dans la population maîtrisent le français, l’anglais, ainsi que les réseaux sociaux ? Les publications sont-elles à la portée des citoyens africains, des femmes en particulier ? Comment faire pour que tous les résultats de recherches et informations utiles soient accessibles aux cibles et à toutes les populations ? Comment informer la femme au marché des résultats d’une recherche qui la concerne ? La question d’accessibilité reste entière.

Il serait utile d’analyser les différents moyens ou formes qui ont permis de réelles transformations en Afrique. Le lobbying a-t-il permis les changements souhaités ? Quels changements ont été opérés ?

Les femmes ont, au cours de ces dernières années, obtenu davantage de transformations sociales et ont relevé des défis grâce à leur engagement, leur mobilisation et leur détermination. Il reste que l’engagement des décideurs envers certains droits ou privilèges ne n’est pas aisé. Il doit être arrachés.

A cet effet, les organisations internationales doivent continuer à soutenir les initiatives des femmes dans les différentes régions du monde. C’est le lieu de rendre hommage aux organisations régionales africaines telles qu’Osiwa pour le travail qu’elle accomplit en Afrique de l’Ouest à travers ses programmes en soutenant des initiativesqui concourent à l’autonomisation de la femme et à la défense de ses droits. Entre autres initiatives menées par Osiwa, nous pouvons noter la formation des femmes parlementaires au Sénégal en collaboration avec Onu-Femmes, le soutien aux associations des femmes juristes du Sénégal de la Cote d’Ivoire et du Niger.

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** Marie Nguettia, est associée de Programme Droits, Justice et Droits humains à Osiwa. Cet article fait partie d'une série réalisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme.

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