Lorsque un Noir radical meurt dans l’Etat du Mississipi, on ne devrait jamais d’emblée accepter les explications de l’Etat quant à la cause de mort. Lorsque cet homme noir et révolutionnaire décède peu après avoir été élu à la mairie de la capitale et la principale ville de l’Etat, l’Histoire et la raison nous contraignent à mettre l’assassinat en tête des raisons possibles de son décès. Et si cet homme noir a amené avec lui à Jackson, une bande de camarades révolutionnaires en provenance de tout l’Etat et de toute la nation, unie sous la bannière de Malcolm X, avec pour objectif de mettre un terme à l’ancien ordre des choses, quant à la race et la classe sociale, non seulement dans le Sud profond, mais sur toute la planète, alors il devient impératif que la science impartiale nous dise précisément et incontestablement de quoi l’homme est mort.

Pourtant, l’officiel chargé de déterminer les causes de décès a refusé de pratiquer une autopsie du corps de Chowke Lumumba qui avait été élu massivement le 4 juin 2013 et qui est décédé le 25 février 2014, après avoir été admis à l’hôpital. Il s’est limité à déclarer que le maire est mort mort " naturelle". Mais l’Etat du Mississipi et ses acolytes ne bénéficient d’aucune crédibilité en ce qui concerne la vie et la mort d’un Noir. Le bon sens nous dit que l’Etat est plein de gens qui n’aimeraient rien mieux que de tuer son radical le plus éminent, qui invitait d’autres radicaux de toutes races, en provenance de tout le pays, à une conférence prévue au mois de mai pour discuter des détails de la transformation sociale à partir de la base.

La "Jackson rising conférence" qui est toujours sur l’agenda, est une invitation à une deuxième reconstruction par le biais de la démocratie participative et une économie nouvelle et coopérative. L’évènement est supposé être un défi actuel et clair au règne de l’argent et à la hiérarchie de race. L’Etat du Mississipi a assassiné des milliers de Noirs pour moins que ça !

La famille et les amis proches du maire Lumumba ont tenté d’obtenir une autopsie indépendante et la National Council of Black Lawyers, auquel le maire Lumumba appartenait depuis l’époque où il était à la faculté de Droit de Détroit, a lancé un appel de fonds. Akinyele Umoja, un ami proche et camarade depuis 1993, l’époque du Malcolm X Grassroot Movement, dont Lumumba était l’un des fondateurs et qui est aussi le président des études afro-américaines à la Georgia State University, a dit que même si l’Etat du Mississipi était prêt à pratiquer l’autopsie, il n’y a aucune raison de croire à la conclusion qui en sortirait."De toute façon nous ne pouvons pas leur faire confiance", a-t-il déclaré.

Kenny Stokes, un surveillant noir du comté entourant Jackson, pense que le maire a été purement et simplement assassiné. "Je ne vais pas édulcorer" a affirmé ce fonctionnaire élu. "Je crois que quelqu’un l’a tué… Et beaucoup d’autres ont le sentiment qu’il a été tué", a-t-il ajouté.

Peu importe les conclusions d’une autopsie indépendante, l’Etat du Mississipi est coupable, a toujours été coupable et restera coupable jusqu’à ce qu’il soit transformé par le genre de pouvoir populaire envisagé par Chokwe Lumumba. Son fils de 30 ans, Chowke Antar Lumumba, va probablement annoncer sa candidature pour le siège de son père, lors d’une élection spéciale prévue le 8 avril afin que Jackson continue de s’élever.

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** Glen Ford est le rédacteur exécutif du Black Agenda Report, où cet article a d’abord été publié
Texte traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger

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