La condamnation du coup d’Etat au Burkina est unanime. Ces condamnations doivent être suivies d’actes concrets.
Pendant presque 30 ans, Blaise Compaoré a exercé un pouvoir de plus en plus dictatorial pour son profit, celui de sa famille et de son clan. Les gouvernements français successifs lui ont apporté leur soutien jusqu’à ce que la situation apparaisse intenable.
Il est utile de savoir que le chef des putschistes, Gilbert Diendéré, bras armé de Compaoré, est un proche de plusieurs diplomates et militaires français et américains qui voient en lui un appui précieux dans leur "guerre contre le terrorisme" au Sahel. Il a même été décoré de la Légion d’honneur française comme continuent de l’être des tortionnaires de dictatures françafricaines.
François Hollande, par l’intermédiaire des forces spéciales françaises stationnées au Burkina a organisé l’exfiltration vers la Côte d’Ivoire du dictateur, après la révolte populaire victorieuse des 30 et 31 octobre 2014
Il y a quelques semaines encore, Claude Bartolomé, président de l’Assemblée nationale, refusait la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’assassinat de Thomas Sankara par les proches de Blaise Compaoré et l’implication éventuelle de la France.
Après une transition le plus souvent saluée, malgré les difficultés et les tentatives de déstabilisation, à un mois d’élections enfin démocratiques, les hommes de son clan tentent de revenir au pouvoir par un coup d’Etat. Ensemble ! exprime toute sa solidarité au peuple burkinabè et aux mouvements de la société civile qui se mobilisent courageusement pour faire échec aux putschistes. Notre mouvement condamne avec la plus grande fermeté les violences contre la population et la répression qui s’abat sur celles et ceux qui ont osé redresser la tête.
Leurs auteurs devront répondre de leurs actes devant leur société et les instances internationales. En effet, l’instabilité politique et militaire que connaît le Burkina Faso résulte pour une part de l’impunité dont bénéficient le dictateur déchu et sa garde rapprochée, le Régiment de sécurité présidentielle (Rsp).
La condamnation du coup d’Etat est unanime : Organisation des Nations Unies, Union européenne, France, Union africaine, Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Ces condamnations doivent être suivies d’actes concrets. Pour sa part, l’Union africaine est sans ambiguïtés, demandant même la « qualification des officiers supérieurs du Rsp impliqués dans l’enlèvement et la séquestration du Président de la Transition, du Premier ministre et de certains membres du Gouvernement comme éléments terroristes, dans le cadre de la Convention de l’Oua de 1999 sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et de son Protocole de 2004 ».
Le gouvernement français doit annoncer immédiatement l’arrêt de toute coopération militaire et sécuritaire avec le régime, le gel des avoirs financiers des putschistes, sa reconnaissance réaffirmée du président Michel Kafando, du gouvernement et du Conseil national de la transition.
Ensemble ! s’associe aux appels à rassemblement qui sont organisés en solidarité avec le Burkina Faso.
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