Blaise Compaoré : «J’accepte s’il le faut d’être l’agneau du sacrifice de l’Union nationale»
L’ancien président du Burkina Faso a rendu public le 21 décembre un message. «J’accepte d’avance toutes les vexations qui vous paraîtront nécessaires. Mais de grâce, restez unis», écrit-t-il.
«Peuple Burkinabé, filles et fils du Faso, amis du Burkina Faso. J’ai accepté de rendre ma démission de la présidence du Faso. J’ai refusé de voir couler le sang de mes compatriotes, le sang des filles et fils du Burkina Faso. J’ai quitté le pouvoir, bien que président démocratiquement élu, légal et légitime, en vertu du droit constitutionnel du Burkina Faso, pour sauvegarder les acquis de notre évolution démocratique et notre progrès socio-économique. J’ai quitté le pouvoir parce que l’intérêt supérieur du Burkina Faso passe au dessus de tout y compris de ma personne.
A la stabilité de la sous-région ouest africaine, à l’Afrique, à la paix internationale, j’ai constamment essayé de donner le meilleur de moi-même. Je voudrais, à cet instant grave pour l’avenir de notre pays, d’abord m’incliner devant la mémoire de tous les morts occasionnés par cette crise sordide. Je voudrais remercier les militants du Cdp, mes collaborateurs, tous les Burkinabés, très nombreux, qui ont continué, même dans l’épreuve, à me faire confiance et surtout ont su faire preuve de retenue.
Je salue le courage de mes proches et partisans humiliés et dont les biens ont été pillés et incendiés. J’admire l’humilité de tous les Burkinabé qui sont restés attachés à la paix.
Que tous demeurent en prière pour notre pays, afin que de l’union sincère des cœurs, pour que l’avenir des générations futures ne soient pas hypothéqué par cette crise.
J’implore, à cet instant, les filles et fils du Burkina Faso, en vertu des valeurs d’intégrité et de pardon qui régissent nos traditions, à s’unir comme un seule homme autour de l’intérêt supérieur du pays, pour que la paix et la démocratie règnent au plus vite. Je demande aux filles et fils du Faso de s’unir, même contre moi, pour que l’essentiel soit sauf. J’accepte s’il le faut d’être l’agneau du sacrifice de l’union nationale. Sauvez le pays, préservez-le. Je vous le demande de toutes mes forces.
Aux puissances étrangères, notamment, les Usa et la France, je dis ma reconnaissance. A l’Union africaine, à la Cedeao, je dis ma gratitude. Notre région ouest-africaine a plus que jamais besoin du soutien de la communauté internationale pour garantir son intégrité et la paix.
Burkinabé de tous âge, unissez-vous, unissons-nous pour la patrie, pour que demain nos paroles fassent honte à nos actions. Enfin, je pardonne sincèrement à tous ceux et même à ceux-là qui ont failli et m’ont trahi. J’en appelle au pardon de tous. J’accepte d’avance toutes les vexations qui vous paraîtront nécessaires. Mais de grâce, restez unis.
Vive le peuple Burkinabé. Que Dieu protège le Burkina Faso.
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** Blaise Compaoré est ancien président Burkina Faso, renversé par un soulèvement populaire
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