La non-application du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance reste la principale violation des Droits de l’homme dans la dernière colonie en Afrique. Un nouvel appel est lancé aux Nations unies pour qu’elles travaillent de manière à y mettre un terme, au regard des crimes et exactions qui ont jalonné l’occupation du Sahara occidental par le Maroc, depuis 1975.
France Libertés – Fondation Danielle Mitterrand et le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) ont exhorté le Haut-Commissariat aux droits de l’homme à “constituer un bureau de surveillance” des Droits de l’homme au Sahara occidental, “qui relève de l'autorité de l'ONU, étant toujours à l'ordre du jour des Nations unies concernant la décolonisation”.
Loin d’être leur première réaction aux violations marocaines des droits de l’homme au Sahara occidental, cette position, qui conforte l’appel d’autres organisations internationales des Droits de l’homme telles que Amnesty International ou Human Rights Watch, a été exprimée par les deux organisations françaises dans un exposé écrit conjointement et soumis au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, le 4 juin 2012, que lui a transféré au Conseil onusien des droits de l’homme qui tient sa 20e session du 18 juin au 6 juillet à Genève.
Les deux ONG françaises ont relevé dans leur exposé les crimes commis par l’Etat marocain contre les civils sahraouis dans les territoires occupés, notamment les crimes d’exécutions extrajudiciaires et meurtres sous la torture, dévoilant l’exemple du meurtre du jeune Sahraoui, Saïd Dambar, qui a été tué par balle entre les yeux et de sang-froid par un policier marocain le 21 décembre 2010 à El-Aaiun, capitale occupée du Sahara occidental, et qui a été maintenu dans une morgue sans enterrement pendant 18 mois, car les autorités marocaines refusaient et refusent toujours de faire une autopsie sur le corps pour établir les faits et les responsabilités de ses services dans le meurtre.
Tout en considérant “le comportement des autorités marocaines hautement condamnable”, les deux ONG ont invité le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires d'examiner soigneusement ce cas, et bien d’autres qui ont été reconnus par l’Etat marocain dans un rapport du Conseil consultatif marocain des Droits de l'homme, notamment les cas de plus de 350 civils sahraouis exécutés par l'Etat marocain sans aucun procès entre 1975 et 1991. Les ONG ont en plus estimé que “les violations commises contre le droit à la vie et la sécurité physique des civils sahraouis ont été souvent rapportées par les organisations sahraouies des droits de l'homme.
Ces ONG ne peuvent pas rendre compte ou enquêter efficacement sur ces crimes et abus, car les autorités marocaines leur refusent tout enregistrement légal et ciblent les défenseurs des droits humains sahraouis”. Pour cela, France Libertés et le MRAP estiment que “la protection et le respect des droits de l'homme dans le territoire non autonome du Sahara occidental fait cruellement défaut et se joignent aux autres organisations internationales de défense des droits de l’homme ainsi qu’aux gouvernements pour demander la constitution d'un bureau de surveillance du Haut-Commissariat aux droits de l’homme dans cette région qui relève de l'autorité de l'ONU, étant toujours à l'ordre du jour des Nations unies concernant la décolonisation”.
Les deux ONG n’ont jamais cessé de faire appel au Conseil onusien des droits de l’homme et à l’ONU en général de faire respecter la loi internationale au Sahara occidental, estimant dans plusieurs interventions orales et écrites devant les plénières du Conseil à Genève que la non-application du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance reste la principale violation des droits de l’homme dans la dernière colonie en Afrique.
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** Malainin Lakhal est secrétaire général de l'Union des journalistes et écrivains sahraouis
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