Election présidentielle de 2016 au Bénin : Faire face aux défis de l’heure

Rien de bon pour le peuple béninois ne sortira des prochaines élections présidentielles ; aucun homme en dehors du peuple rassemblé ne peut sauver le pays de la catastrophe qui s’annonce, avec l’élection programmé du colon Lionel Zinsou.

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(...) Dès la nomination de Lionel Zinsou au poste de Premier ministre de Yayi Boni, intervenue lors du remaniement ministériel du 18 juin, la Convention patriotique des forces de gauche, en sa déclaration en date du 23 juin 2015, écrivait ceci : «Sa mission (celle de Lionel Zinsou) au Bénin, négociée avec le président français et les autorités françaises, relève plus d’un plan de la France pour le Bénin (contre le Bénin devrait-on dire). Ce plan est la suite de toute la politique passée et récente de l’impérialisme français au Bénin et en Afrique : la reconquête coloniale et la consolidation du pacte colonial. Au Bénin, le pouvoir de Boni Yayi a servi à cette mission. Le pays a été vendu aux grands groupes français.

Le groupe Bolloré est le plus emblématique, avec ses hold-up sur le port, les chemins de fer, sa domination sur l’information avec Canal+, ses ambitions sur l’énergie. Le groupe Bouygues est dans les coulisses pour la téléphonie mobile et les grands travaux. L’impérialisme français qui tient en tutelle toute l’économie avec le franc des Colonies françaises d’Afrique (franc Cfa) se bat contre vents et marées, multiplie les interventions armées, essaime ses bases militaires pour cette conquête. M. Lionel Zinsou, qui se dit spécialiste de la monnaie, est connu comme un ardent défenseur du maintien du franc Cfa sous la tutelle de l’impérialisme français, et ce dans tous les débats publics. La nomination de M. Lionel Zinsou à un poste de premier plan au Bénin réalise une mission pour la consolidation de la présence française en Afrique et au Bénin. Il s’agit d’une mission de nature coloniale et les masses ont raison de dénoncer le nouveau Colonel Dodds. [1] »

Le 15 août 2015 le Comité central du Parti communiste du Bénin, réuni en session extraordinaire, publiant une Déclaration sur la situation politique nationale, disait à propos de Lionel Zinsou ceci : « Le pays est plus que jamais sous la botte de l’impérialisme, notamment français. Le pacte colonial jamais rompu est remis au goût du jour avec les grandes institutions du pays qui sont prises d’assaut par des agents ou des binationaux directement envoyés par l’ancien colonisateur. Avec Lionel Zinsou, c’est un retour en arrière de plus de 50 ans au temps des gouverneurs coloniaux. » Et la Déclaration concluait en ces termes : «Dans ces conditions, avec les prochaines élections présidentielles de l’année 2016, le pays court à la catastrophe. La seule manière de l’éviter, c’est la réunion des Etats généraux du peuple pour refonder les règles de notre vivre ensemble et pour une nouvelle gouvernance qui tourne le dos aux errements actuels du Renouveau démocratique. Laisser le pays continuer dans la voie actuelle, c’est tourner le dos aux idéaux que nos illustres patriotes ont rêvés pour ce pays. On ne peut pas continuer ainsi sans cautionner l’abêtissement d’un peuple. On ne peut pas continuer ainsi à participer à des élections dans ces conditions sans contribuer à l’avilissement de la conscience et de la dignité humaine. Laisser le pays continuer dans la voie actuelle est un crime que ne nous pardonneront pas les générations futures.

Rien de bon pour le peuple ne sortira des prochaines élections présidentielles ; aucun homme en dehors du peuple rassemblé ne peut sauver le pays de la catastrophe qui s’annonce. Voilà pourquoi, le Comité central du Parti communiste du Bénin appelle tous les patriotes, toutes les organisations démocratiques, toutes les bonnes volontés de ce pays à travailler d’arrache-pied pour la réunion d’une grande Assise nationale afin de refonder les bases du pays pour lui permettre de prendre un nouveau départ.»

Cet appel a reçu aussitôt l’écho favorable auprès de patriotes et démocrates non membres du Parti. C’est ainsi que fut créé, le 29 octobre 2015, le Front de refus du Bénin Waxala, constitué des citoyens béninois animés d’un ardent patriotisme avec le diagnostic suivant : «L’heure est grave. Le Bénin traverse un moment difficile et délicat de son histoire. De quelque côté que l’on soit, que l’on soit de la mouvance ou de l’opposition, de la classe politique dirigeante ou non, que l’on s’annonce candidat à la prochaine élection présidentielle ou non, le consensus est réalisé sur le fait que le Bénin, notre chère patrie, est déjà plongé dans le « waxala », c’est-à-dire dans le scénario catastrophe. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge… Tous ces paramètres révèlent au grand jour la fin du système né de la Conférence nationale d’il y a 25 ans. Oui notre système politique est fini ; Il est au bout du rouleau ; autre chose est appelé. Sur ce point aussi, le consensus est désormais réalisé que le renouveau démocratique a fini son parcours… Dans ces conditions, rien de bon pour le peuple ne sortira des prochaines élections présidentielles ; aucun homme en dehors du peuple rassemblé ne peut sauver le pays de la catastrophe qui s’annonce. Le scénario catastrophe, le scénario « waxala » est là. La seule manière d’éviter cette catastrophe, c’est la réunion des Etats généraux du peuple pour refonder les règles de notre vivre ensemble et pour une nouvelle gouvernance qui tourne le dos aux errements actuels du Renouveau Démocratique.»

Ce cri de cœur a fait vite du chemin, a suscité l’adhésion de bon nombre de citoyens conscients de la grande générosité de la démarche. La conférence du Front de refus, organisée le 23 décembre 2015 au Codiam, nota avec satisfaction que le mouvement prenait de l’ampleur et saluait avec enthousiasme le patriotisme du président Nicéphore Dieudonné Soglo, qui trouva dans la création du Front de refus du Bénin Waxala une démarche salutaire et salvatrice pour notre pays. Son adhésion conféra nettement une nouvelle dimension au Front patriotique de salut national qu’est le Front de refus du Bénin Waxala.

La réunion du 5 janvier 2016, sous la présidence du président Nicéphore Dieudonné Soglo, éleva le débat au plan national et donna définitivement au Front de Refus une dimension populaire tant au plan national qu’international.

Après cette Assise devenue désormais mémorable, tous les ennemis de notre patrie, tous les éléments des réseaux de la FrançAfrique sont allés d’une rare violence contre les animateurs de ce courant patriotique, en particulier contre le président Soglo, traités de tous les noms. Mais ils ont tiré par terre, car plus les jours passaient plus la vérité s’imposait, têtue comme une mule. Les organisations et les militants du Front de refus ont poursuivi leurs actions. Le Parti communiste du Bénin, à l’occasion de la célébration du 38e anniversaire de sa fondation, le 30 décembre, donna un coup de pouce au courant patriotique qui connut encore une ascension nette contre la funeste coalition Fcbe-Prd-Rb, qui se révéla au grand jour la nuit du 12 janvier 2016 pour porter au pouvoir le nouveau colon Lionel Zinsou. Des centaines de milliers d’affiches dénonçant Lionel Zinsou et la FrançAfrique sont étalés partout dans le pays.

En effet, avec la formation de cette coalition de « collabos » au service de l’ennemi colonisateur et surtout avec les arguments qu’ils servent au peuple (dont entre autre « nous ne ferons plus jamais d’opposition », ou encore « nous voulons participer à la gestion du pouvoir en 2016. Et pour nous, c’est soutenir celui qui a les meilleures chances, celui qui est soutenu par les Fcbe qui est la première force politique du pays »), la colère populaire ne cesse de grandir. Car le caractère abject, anti éthique et apatride de telles déclarations ne peut qu’indigner tout citoyen sain. Effacer tout principe sur le champ politique au profit du seul intérêt personnel, dût le pays périr ! Quelle honte ! C’est dire qu’avec cette logique De Gaulle avait tort de lancer un appel à la résistance contre l’invasion nazie de son pays ! Au peuple, jusque dans les hameaux reculés, le complot de recolonisation apparaît dans toute son ampleur.

Lionel Zinsou est complètement rejeté par le peuple. En témoignent partout des manifestations populaires anti Lionel Zinsou, anti-recolonisation. Signalons le grand meeting de Cotonou, en date du 15 janvier 2016. A sa suite, des marches eurent lieu partout dans le pays contre l’agression coloniale : Bohicon, Klouékamey, Natitingou, Porto-Novo, Lokossa etc. Les travailleurs réunis au sein de la Cstb ont conspué l’imposteur colonial ; pendant que les étudiants sur le campus d’Abomey-Calavi l’ont empêché d’y mettre pied. Partout au cours de leurs propres meetings pro-Zinsou, le colon et ses parrains sont conspués.

Lionel Zinsou, le néo-colon est complètement rejeté par le peuple. Il ne peut être déclaré élu que par la fraude. Voilà le constat. Le Front du Refus du Bénin-Waxala se réjouit de vibrer ainsi au diapason du peuple. D’être en symbiose avec le peuple et d’avoir contribué à la naissance et au développement de cette conscience patriotique unie sur toute l’étendue du territoire national.

SE LEVER COMME UN SEUL HOMME POUR FAIRE ECHEC A LA VICTOIRE DE LA FRAUDE

En effet tout est mis en œuvre pour proclamer élu Lionel Zinsou, soit par Ko soit au second tour. Et lui-même, de mentalité coloniale et somme toute raciste, car méprisant les nègres à ses pieds, se donne déjà les airs de président à qui on doit toute déférence. Oui tout est monté pour faire le

Houngbédji Adrien déclare gaillardement qu’il avait été élu en 2011 et que sa victoire avait été volée. Et il sait par quel processus. Fort de cela, il proclame d’ores et déjà qu’il y aura le Ko en faveur de son candidat au scrutin du 28 février 2016. Houngbédji Adrien, ce n’est pas n’importe qui ; c’est la deuixième personnalité de l’Etat dont la coalition a en mains les structures d’organisation des élections dont notamment la Cena et le Cos-Lepi. Il ne compte que sur la fraude.

A sa suite, Ahouanvoebla, président du Cos-Lepi, déclare tout aussi gaillardement, sans observation d’aucune réserve, vu sa position de président, qu’il y aura le Ko. Et sous nos yeux s’organise la plus grande opération frauduleuse de notre pays au profit de Lionel Zinsou. Les différents actes de fraude en cours sous nos yeux, sont :

- Le changement de cartes électorales à la veille du scrutin alors qu’aucune logique ne l’exige. Aux termes du Code électoral en son article 184, «la carte d’électeur est valable jusqu’au terme de validité de la liste électorale permanente informatisée qui est de dix ans ». Alors quelle logique explique cette décision purement illégale de procéder en moins d’un an au changement des cartes électorales ? Sinon que celle de la fraude ; si tant est que ce sont les facteurs esthétiques et pratiques qui se posent, pourquoi ne pas attendre la fin du scrutin pour y procéder ?

- Une liste électorale complètement truquée et de surcroît indisponible à quelques heures du début officiel de la campagne électorale. En effet à quoi assiste-t-on ? A quelques jours du scrutin, les cartes d’électeur ne sont pas disponibles. Pire, contre toute légalité, le Cos-Lepi décide de la distribution par aire géographique, à commencer par le Borgou-Alibori. Pourquoi une telle décision ? C’est la fraude en action.

- La création de centaines de bureaux de vote fictifs. Les tentatives de musellement des libertés d’expression telle l’acte scélérat de la Haac interdisant de journal télévisé la chaîne de télévision Golf Tv ; les actes d’agression contre des militants et sièges de certains candidats sont autant de faits qui indiquent le plan en œuvre : faire passer coûte que coûte le candidat Lionel Zinsou.

Et pour couronner tout cela, la Cour constitutionnelle de Théodore Holo se met officiellement dans la danse pour couvrir l’illégalité. Interpellé sur la question d’exiger de Lionel Zinsou qu’il démissionne de son poste et cesse d’utiliser les moyens de l’Etat à des fins électorales, Holo aurait déclaré s’inspirer d’une jurisprudence de 1991 pour s’y opposer aux motifs que le Premier ministre Soglo de la transition n’avait pas démissionné de son poste au moment de se présenter à l’élection présidentielle. Ce qui constitue une grave couverture de la fraude : car tout constitutionnaliste sait la différence entre le Premier ministre de la transition investi de la légitimité populaire de la Conférence nationale et ayant l’intégralité du pouvoir exécutif dont l’attribut de chef de gouvernement, avec cet autre Premier ministre non constitutionnel, ce Premier ministre kpayo qui ne doit sa nomination qu’au chef de gouvernement, en l’occurrence Yayi Boni.

Malgré tous les retards évidents, le refus dans ces conditions du report de la date du scrutin constituerait également un élément évident de la fraude qui se prépare.

Pour tous ces éléments de la FrançAfrique, il faut exécuter le plan impérialiste français malgré l’évidence : le rejet du candidat Lionel Zinsou par le peuple. C’est ce qui justifie toutes ces manœuvres.

L’Eglise catholique si prudente, si conciliante dans ses démarches n’a pas manqué de s’émouvoir face à l’énormité de ce qui se prépare contre notre patrie. Dans sa dernière Lettre pastorale, la Conférence épiscopale béninoise mettait en garde tous « ceux qui délibérément et sans scrupule se préparent à bourrer les urnes, à manipuler le mécanisme du décompte des votes, à falsifier les résultats du scrutin. Du haut du Ciel, le Seigneur les regarde. Tôt ou tard il leur demandera des comptes. Ils ont encore le temps d’écouter la voix de leur conscience et l’avertissement du Sage ». Si du haut du Ciel, Dieu les regarde, le peuple sur terre a le droit, sinon le devoir avec l’aide de Dieu, de s’organiser pour faire échec à la fraude.

C’est le lieu de féliciter et d’encourager les travailleurs, les jeunes, les ouvriers, les soldats et toutes les autres couches qui se battent pour la satisfaction de leurs revendications diverses. Ils expriment bien cette conscience que rien de bon n’est à attendre des prochaines élections à coup d’argent et de fraude.

On doit alors stigmatiser ces vendeurs d’illusions, ces oiseaux de mauvais augure qui chantent « la paix » à toutes les saisons électorales pour conduire le peuple pieds et mains liés à l’abattoir de la fraude et de l’imposture. Il s’agit, entre autres, du fameux groupe « Election Alafia », autour de Luc Gnancadja, alors que toutes les menaces planent sur le ciel béninois. Et qu’il y a lieu au contraire d’appeler le peuple à l’extrême vigilance.

Mesdames et messieurs, mes chers concitoyens !

Plus les jours passent, plus la cristallisation du scénario waxala, du scénario catastrophe se réalise autour de la candidature de l’Envoyé de la FrançAfrique- Lionel Zinsou. Et plus, la conscience s’élève contre la recolonisation, contre l’agression dont notre peuple est l’objet. Il faut tout faire pour barrer la route au candidat Lionel Zinsou, incarnation au principal de la recolonisation et de la françAfrique. Et dans le cas présent, il faut tout faire pour empêcher la victoire de la fraude à la prochaine élection présidentielle. Voilà le grand défi.

Face à ce défi de la recolonisation de notre pays du fait de la collaboration active de fils indignes qui ont vendu leur âme au diable et livré notre patrie à l’étranger, notre peuple vaillant se trouve dans la triste nécessité de se défendre, de résister, d’organiser la Résistance Nationale.

Cela demande la mobilisation de toutes les énergies, morales, matérielles et financières pour le relever. Le Front de Refus du Bénin Waxala qui s’est illustré avec toutes ses composantes et militants au-devant de cette lutte patriotique vient de lancer un appel à contribution publique pour faire face au danger. Un compte est ouvert à cet effet Compte : 04 011 218 350 BOA.

Chers concitoyens, il est des moments de l’histoire d’un homme comme d’un peuple : Il faut s’assumer. Comme dit Frantz Fanon chaque génération a une mission, la réaliser ou la trahir. Ce dont il s’agit ici, c’est de la vie de tout un peuple. Peuple béninois assume ton destin !

Non au néo-Colon Lionel Zinsou ! Non à la recolonisation ! Non à la FrançAfrique !

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** Philippe Noudjenoume est président du Directoire du Front de refus du Bénin Waxala

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