Pourquoi il faut se débarrasser de Me Wade le 25 mars 2012
Il ne reste plus que quelques jours pour que le Sénégal entame le processus salvateur de recouvrement de sa dignité confisquée depuis 2000 par un homme et son clan dont « l’ingéniosité » a consisté à mettre sur pied un régime basé essentiellement sur la mal-gouvernance, la paupérisation drastique des couches sociales et l’instabilité institutionnelle. Chacun de ces points nodaux comporte en son sein des faisceaux de conséquences néfastes pour la population de ce pays.
La mal-gouvernance au Sénégal a gangréné tous les secteurs économiques, a plombé toutes les velléités de développement et a plongé le primaire, le secondaire et le tertiaire dans une crise dans précédent. Ce phénomène, combiné à l’incurie des tenants du pouvoir, a freiné la croissance économique. Le taux de croissance fixé à 5 %, sur ordre d’un Me Wade contraint de maquiller les crimes économiques perpétrés par son clan, ne tient pas compte de la fluctuation du dollar sur le marché et de la crise énergétique qui a rendu l’industrie, l’agriculture et le commerce moins compétitifs, sinon pas du tout.
De l’avis des experts des institutions de Bretton-Wood et des organismes indépendants, le taux de croissance du Sénégal est presque nul. Ce résultat de douze années de gouvernance est dû au fait que dès son accession à la magistrature suprême, Me Wade s’est empressé de soumettre l’économique aux bons vouloirs de son clan. C’est ainsi que tous les secteurs économiques porteurs et performants ont été « artificiellement » mis en faillite et recapitalisés par une armée composée d’orfèvres en la matière. Le tableau actuel de l’économie que livre laborieusement le clan Wade, pour jeter de la poudre aux yeux de la population, ne reflète pas la réalité. Il y a derrière chaque entité économique « recapitalisée » des hommes tapis dans l’ombre qui tirent les ficelles et qui en sont les véritables propriétaires. C’est la raison pour laquelle insidieusement l’Etat du Sénégal est dépouillé de ses leviers économiques au profit du clan Wade qui contrôle les trois quart de l’économie sénégalaise.
A cette stratégie s’ajoute la création hallucinante d‘agences nichées à la présidence de la République. Celles-ci, échappant aux contrôles régaliens des organismes dévoués à cette tâche, captent et drainent beaucoup d’argent en direction des membres du clan Wade. Me Wade s’est construit un Etat propre et un gouvernement à la tête duquel trône son fils. De facto, le Sénégal se retrouve avec deux gouvernements. Un vrai gouvernement dirigé par Karim Wade et une parodie managée par un Souleymane Ndéné Ndiaye qui n’est assis que sur du vent.
Laissons parler les chiffres : il a fallu 400 milliards de francs pour défigurer Dakar et construire un inutile tunnel qui reste inondé la moitié de l’année. Il a fallu 600 milliards de francs pour apporter une électricité défaillante à nos foyers. Il a fallu 200 milliards de francs pour assouvir les caprices d’un fils de président. En somme 1200 milliards en pertes et profits. Et personne n’a le droit de regarder de près la gestion du fils du président de la République. Cette ligne de force fonde la généralisation de la corruption à tous les niveaux de la vie économique. Les budgets alloués aux ministères finissent dans les poches des ministres et de leurs proches par un jeu subtil basé sur le contournement de la loi sur les passations de marché.
L’émiettement des marchés publics, grâce aux fameuses Demandes de Renseignement de Prix (DRP), permet aux responsables des ministères de récupérer la moitié des budgets alloués à leur secteur respectif. S’y ajoutent la passivité des corps internes de contrôle, l’impuissance des organismes administratifs et juridiques d’audit et l’impunité octroyée aux responsables libéraux épinglés par les enquêtes financières. C’est la raison pour laquelle la nomination d’un citoyen au poste de ministre est perçue comme une sinécure et non comme un sacerdoce. Ministre est synonyme de milliardaire sous les cieux libéraux. Les programmes essentiels des ministères sont en léthargie faute de crédits. Même les sommes allouées aux programmes par les partenaires au développement (bailleurs de fonds) sont détournées de leurs objectifs pour être acheminées aux ports des ministres. D’où les crises récurrentes que connaissent les secteurs de l’Education, de la Santé, de l’Enseignement supérieur, etc.
Cette corruption qui tient lieu de politique est la cause de la paupérisation des couches sociales obligées de supporter les prix exorbitants des denrées de première nécessité. La fiscalité meurtrière est passée par là. La famine devient une compagne quotidienne des familles obligées de se serrer la ceinture pour supporter les affres de la faim et de l’impécuniosité.
Toujours au chapitre des maux dont souffre la population, le chômage des jeunes et des femmes, malgré « la loi sur la parité », est devenu une réalité tangible. Les jeunes sont obligés d’occuper les rues pour survivre et les femmes de s’adonner à de petits métiers pour nourrir leur famille. Nul besoin de convoquer l’instabilité institutionnelle dont le fil conducteur est la volonté farouche de Me Wade de porter son fils à la tête de ce pays. Tous les tripatouillages de la constitution de 2001 portent le sceau de la dévolution monarchique du pouvoir. Que dis-je, tous les actes posés par Me Wade, depuis 2000, procèdent de cette volonté d’opérer un coup d’Etat constitutionnel pour « imposer » son impopulaire de fils.
Pourquoi il faut élire Macky Sall le 25 mars 2012
Pour une raison impérieuse : Macky Sall candidat de Benno Bokk Yakaar va apporter une rupture salvatrice dans la gestion des affaires publiques et privées. Avec Macky Sall le peuple s’attend à :
- une solidité constitutionnelle sonnant la fin des tripatouillages et l’installation définitive des Institutions de la République
- une bonne gouvernance dans tous les actes de gestion publique et privée ;
- un audit sévère et impartial des comptes de la nation ;
- une séparation nette des pouvoirs : le législatif et le judiciaire ne sont plus des vassaux de l’exécutif ;
- la fin de la gabegie et la réduction drastique du train de vie de l’Etat ;
- la mort des innombrables Agences inutiles ;
- l’impulsion d’une économie moderne articulée autour de l’agriculture, l’élevage, l’industrie et le commerce, des secteurs mus par une vision généreuse et performante.
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* Abdoulaye est journaliste
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